-Et que croyez-vous donc que je recherche Baron?
-Mais le rêve de tous les mortels, ma chère. Un moyen de tuer le temps!
- Comment as-tu osé continuer à vivre sans moi ?
- Qui te dit que j'y suis parvenu ?
Cette musique, vous voulez dire? Je lui dois tout. vigueur et longévité. L'incomparable symphonie des cris et des pleurs qui montent des gorges lorsque des hommes font souffrir d'autres hommes. C'est pour moi une véritable de jouvence, et on peut compter sur l'humanité pour que cette source ne tarisse jamais.
-On n'a jamais vu un dieu s'autodétruire. Un dieu s'est immortel.
-Un immortel qui se supprime... Je trouverais le geste assez élégant.
-Décadent même.
- Sans vouloir vous vexer, je ne vois pas comment un "machin mécanique" pourrait être un dieu. Un dieu ça crée, ça n'est pas créé.
- Peut-être est-ce un dieu parce que les hommes sont capables de créer des choses qui les dépassent ? Peut-être que l'homme a un jour fabriqué des machines éternelles pour conjurer sa propre obsolescence ? Peut-être que l'homme a fini par vouer un culte à la machine parce qu'elle est le produit d'une démarche rationnelle, alors que lui, n'est que le fragile fruit du hasard ?
J'ai une sainte horreur des problèmes binaires. Je préfère croire en une troisième voie.
Parce que aujourd'hui je suis amoureux à m'en faire cloquer les ventricules.
"(...) J'aurais dû l'étrangler de mes propres mains, au lieu de la condamner aux oubliettes pour la regarder se dessécher. Moi et ma sensiblerie...
(...)"
Wilfrid LUPANO & Jean-Baptiste ANDREAE, Azimut, tome 2, Que la belle meure, 2014, Glénat / Vents d'Ouest (p. 4).
Peut-être est-ce un dieu parce que les hommes sont capables de créer des choses qui les dépassent ? Peut-être que l'homme a un jour fabriqué des machines éternelles pour conjurer sa propre obsolescence ? Peut-être que l'homme a fini par vouer un culte à la machine parce qu'elle est le produit d'une démarche rationnelle, alors que lui n'est que le fragile fruit du hasard ?