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EAN : 9782749307091
56 pages
Vents d'Ouest (23/09/2015)
3.92/5   202 notes
Résumé :
"On m’appellera la dame aux éléphants !" Hiver 1870. Prélude de la Commune. Alors que Paris, assiégée par l’armée prussienne, subit le froid et la famine, Victorine, onze ans, passe le plus clair de son temps à s’occuper de Castor et Pollux, les deux éléphants du Jardin des plantes. Cette passion pour les pachydermes a le don d’énerver sa mère, engagée dans le mouvement des femmes qui veulent s’impliquer dans la défense de la ville. Mais Victorine est bourrée d’imag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Paris, 1870. Prémisse de la Commune... La ville subit de plein fouet le froid, la neige et la famine qui plus est, assiégée de toutes parts par l'armée prussienne de Bismark. Les femmes en ont plus que marre d'être tenues à l'écart des combats par le gouvernement et veulent, elles aussi, participer à la défense de la capitale. Se créée alors le Club des Amazones de la Seine, un bataillon de femmes. Parmi ces femmes, il y a Octavie Granger, plus que jamais volontaire et déterminée. Sa fille, Victorine, elle, se passionne pour les deux éléphants du Jardin des Plantes, Pollux et Castor, à qui elle rend visite au lieu d'aller faire la queue pour avoir de la viande...

Avec ses trois tomes indépendants consacrés aux communardes, ces femmes d'exception qui ont participé aux événements de la commune de Paris en 1871, Wilfrid Lupano nous replonge dans le passé. Dans ce volet, Les éléphants rouges, l'on fait la connaissance de Victorine, jeune fille très attachante, combattante et volontaire. Dans ce Paris affamé, gelé et assiégé, les femmes, la plupart du temps mises à l'écart, reléguées en tant que cantinières ou couturières ou tout simplement sans travail, devront se battre pour survivre et se faire entendre. Entourée d'une mère féministe, la petite Victorine, partagée entre ses rêves d'enfants et l'envie d'aller de l'avant, désire plus que tout devenir chef de bande. Wilfrid Lupano dresse des portraits de femmes très attachantes et farouches. Bien que fiction, le contexte historique est très bien rendu. Un récit passionnant, un seul hic: cette fin qui au final n'en semble pas une, trop abrupte et trop ouverte. Comme un léger goût d'inachevé... le dessin de Lucy Mazel est remarquable: un trait élégant, expressif et sensible et de magnifiques couleurs. Elle réussit parfaitement à recréer cette ambiance d'époque et nous offre également de très belles planches de Paris enneigée.

Communardes! Tous sur les éléphants rouges!
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Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Vent d'Ouest après avoir lancé la collection « J'ai Tué » lance la collection « Communardes ! » dédié aux figures féminines de la Commune (les classes populaires abandonnées par les élites durant le dur siège de la capitale entre septembre 1870 et janvier 1871, ont refusé la reddition d'un gouvernement autoritaire, conservateur et quasi royaliste, pour s'autogérer sur un modèle socialiste entre mars et mai 1871… avant la boucherie ordonnée par cette ordure d'Adolphe Thiers !)
J'observe depuis quelques années une forme de radicalisation de la culture populaire avec une forte résurgence des thématiques liées à lutte des classes dans tous les médias, et je suis persuadé que cette collection appartient à ce mouvement. Car après tout, la Commune est un lieu de mémoire tellement fort qu'il a su plus que résister à l'aseptisation MEDEF-compatible de l'enseignement de l'Histoire (ce qui génère à chaque génération d'élève des « hein, on nous aurait menti à l'insu de notre plein gré ? »)…


Pour ce tome 2, Wilfrid Lupano a décidé de faire dans les tranches de vie à la "Rémi sans Famille" / "Princesse Sarah" (remember les chialades quand vous étirez gosses ^^) : pendant le rude siège de Paris, nous suivons les galères d'Octavie Granger et sa fille Victorine qui ne manquent aucun des meetings de Louise Michel et André Léo prêchant l'égalité absolue entre hommes et femmes.
Octavie qui a raté le coche avec la Batailles des Amazones de la Seine, traîne sa misère dans les ateliers de confection de montgolfières avant de tenter sa chance comme cambrioleuse et d'être rudement rappelée à la réalité par un passage à tabac…
Victorine de plus en plus livrée à elle-même, met en application les idées féministes en prenant la tête d'une troupe de garnements patriotes avec l'ambition de transformer ses amis éléphants Castor et Pollux en machines de guerre antiprussiennes…
Confrontées aux difficultés et aux désillusions, elles se voient obliger de demander de l'aide à tatie Jeannon la prostituée… Et là, j'ai trouvé que la fin arrivait un peu vite et ne débouchait sur pas grand chose, mais c'est un peu la limitation de ce genre de récits. A la limite les fameux éléphants rouges seraient presque un McGuffin car ils sont peu prégnants par rapport au côté tranche de vie : on aurait pu développer le master plan de Victorine qui se nourrit de la légende d'Hannibal Barca au lieu de s'attarder sur le passage de la mère et la fille au lupanar.

Je n'ai pas rencontrées d'affinités particulières avec les dessins de Lucy Mazel dont le travail sur l'encrage et la colorisation m'a semblé aller en se bonifiant au fur et à mesure que les pages défilaient. Sa technique est assez proche de ce qui se fait dans l'animation, et je suis persuadé que cette bande dessinée pourrait facilement devenir un chouette long métrage.

Les dernières images sont ambivalentes par leur non dit :
Victorine abandonne-t-elle ses rêves d'enfant pour devenir adulte ?
Victorine revenue au réel fait-elle ses premiers pas vers la radicalisation ?
Victorine la haine au coeur bascule-t-elle finalement du Côté Obscur de la Force ?
Car entre les rupins qui se remplissent la panse dans les restos chicos tandis que le commun des mortels se content de chiens et de chats (quand ils ne se battent pas pour un rat !), et les thénardiers habituels qui profitent des uns et exploitent les autres, on aurait bien envie d'accrocher un drapeau rouge à sa fenêtre !!!
Pour un peu, j'attendrais presque un "Vingt ans après"… blink
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« Un Océan d'amour », « Le singe de Hartlepool », « Les vieux fourneaux » ou encore dernièrement « Traquemage » : on ne compte plus les ouvrages signés par Wilfrid Lupano ayant rencontré un important (et mérité !) succès. Cette année c'est dans un projet de collection chez « Vents d'Ouest » que se lance le scénariste qui entend ainsi mettre en lumière le rôle joué par les femmes au moment de la Commune de Paris. Chaque tome pourra donc se lire de manière totalement indépendante et chaque héroïne sera immortalisée par un dessinateur différent. Pour ce premier volume c'est Lucie Mazel qui s'y colle et qui donne vie au personnage de Victorine, petite fille de neuf ans piégée dans Paris au moment du siège de la capitale par l'armée prussienne. Nous sommes en 1870 et la Commune n'a pas encore véritablement débuté, bien qu'on en ressente déjà quelques prémices. Si l'héroïne est dans le cas présent un personnage totalement fictif, ce n'est pas le cas de l'épisode qui constitue le coeur du récit : l'abattage des animaux du Jardin des Plantes. Avec le siège, trouver de quoi se nourrir devient en effet de plus en plus compliqué, y compris pour les riches n'ayant pas voulu ou pu quitter la capitale à temps. Un à un, les animaux les plus exotiques du zoo passent donc à la casserole pour satisfaire l'appétit des privilégiés qui, après les autruches, les antilopes et les chameaux, lorgnent à présent sur le célèbre couple d'éléphants du parc, Castor et Pollux, avec lesquels la jeune Victorine entretient une profonde amitié nourrie par les récit des exploits d'Hannibal et de sa traversée des Alpes.

Le caractère fictif de l'héroïne n'empêche pas Lupano de chercher à restituer au mieux les circonstances du siège et l'état d'esprit des habitants. La jeunesse du personnage lui permet notamment d'aborder le sujet rarement évoqué des conditions de vie et du rôle tenu par les enfants de la capitale qui tiennent eux aussi à participer à l'effort de guerre. le scénario se focalise également sur les initiatives prises par les Parisiennes qui, lassées de ne plus trouver de travail et de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de leur marmaille, commencent à s'organiser et à caresser l'idée de plus d'égalité entre elles et leurs homologues masculins. Elles seront nombreuses, par exemple, à se porter volontaires pour faire partie de la fameuse « légion des amazones » et ainsi avoir l'opportunité de combattre aux côtés de leurs hommes (chose qui leur sera finalement refusée, malgré le nombre record de candidatures). L'ouvrage nous fournit également un petit aperçu des réunions organisées par les meilleures oratrices d'entre elles, mais aussi du quotidien des filles de joie qui continuent évidemment d'exercer tout au long du siège, ainsi que du travail fourni par les couturières chargées de la réalisation de ballon, seul moyen pour la capitale d'évacuer les personnalités les plus importantes (Léon Gambetta, par exemple) et de faire passer des messages par dessus les lignes prussiennes. le travail de reconstitution historique est donc particulièrement soigné, tant au niveau du scénario que des illustrations à la beauté desquelles je me suis montrée très sensible.

Un premier album très réussi, tant visuellement que scénaristiquement, et qui met en scène une petite héroïne particulièrement attachante. A noter qu'un second tome (« L'aristocrate fantôme ») illustré cette fois par Anthony Jean et consacré au personnage (historique, cette fois) d'Élisabeth Dmitrieff est d'ores et déjà disponible.
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Hiver 1870. Assiégée par l'armée prussienne, Paris crève de faim et les rats n'ont plus qu'à se planquer ...

Vous souvenez-vous avoir lu dans les manuels scolaires cet épisode anecdotique de l'Histoire pendant lequel il avait fallu se rabattre sur les animaux du jardin des Plantes, quand les chats, les chiens, les chevaux vinrent à manquer ? Un bien triste et peu ragoûtant récit, n'est-ce pas ?
C'est de cela dont il est question dans cet opus des Communardes !. et d'une fillette aux allures de Gavroche qui cherche à combattre Otto von Bismark et son armée...
Un sacré bout de fille qui fait naturellement honneur à toutes ces femmes courageuses venues se battre sur les barricades pour faire valoir leurs droits .

J'ai beaucoup aimé et c'est pas seulement parce que c'est du Lupano !
Revenir sur cet épisode historique sans tomber dans le pathos n'était pas gagné d'avance. Mais Lupano a su traiter ce sujet avec un souci d'authenticité tout en gardant sa légèreté de plume ce qui permet de garder le sourire malgré tout.
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Quand on est une incorrigible gauchiste qui veut croire encore à un idéal de justice sociale, le mot "commune" touche forcément en plein coeur. Alors quand une B.D appelée "Communardes" a une aussi belle couverture que celle-ci, je ne pouvais que me laisser tenter.

Cette lecture a été plaisante mais tout de même moins enthousiasmante que ce que j'espérais. Cette superbe couverture me faisait espérer un récit avec plus d'ampleur. Finalement, cette histoire s'avère très anecdotique. J'aurais aimé que le récit soit centré sur les aspirations sociales, sur la lutte, ce qui était le cas au début de l'album. Mais par la suite, "les éléphants rouges" dévie en s'attardant sur l'histoire de la tata prostituée. C'est plein de bons sentiments, cela dénote d'un bel humanisme mais je m'attendais à autre chose, à une histoire de combat et d'espoir. J'aurais aimé que le récit se concentre sur cette attente du grand soir.
Le dessin est joli et agréable mais n'a pas une personnalité folle.

Ce tome me laisse donc un peu sur ma faim. C'est bien fait, c'est plaisant mais je n'ai pas été touchée plus que ça. Je lirai tout de même les 2 autres volets de cette série dont ce volume m'a fait passer un agréable moment. Et puis je suis curieuse de connaitre les autres personnages qui seront mis en avant.
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critiques presse (2)
Auracan
12 octobre 2015
Wilfrid Lupano fait partie aujourd'hui des scénaristes incontournables et c'est bien mérité !
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
28 septembre 2015
Une première histoire aux accents féministes très convaincants qui conforte le talent multifacettes de Wilfrid Lupano et la jolie maîtrise graphique de Lucy Mazel.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- Ta maman, elle est injuste. Pour elle, je me déshonore, chuis un paillasson ! Mais elle, elle épousé mon crétin de frère, qu’a filé je n’sais où, elle n’a pas de leçons à me donner. Tout ça, c’est de la morale de féministe mal placée. […] Les hommes que je vois, je leur fais du bien, et ils ne me font pas de mal. Parce que moi, j’ai compris une chose importante… Le nerf qui reliait mon cœur à mon entrecuisse, je l’ai sectionné d’un coup sec avec mon esprit ! Là, dans ma tête ! Pis maintenant, je suis tranquille, tu vois ! Entre là-dedans qui veut, ça me fait autant d’effet qu’une poignée de main. C’set pas i terrible
- Je ne crois pas que je comprends ce que tu racontes, tatie.
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- Pourquoi qu’elle t’aime pas maman ?
- Ta mère, elle rêve d’un monde où les femmes font ce qu’elles veulent. Et ce monde, il n’est pas prêt d’arriver. Elle a commencé à me prendre en grippe du temps que ton père était encore là. Comme je m’ne sortais pas toute seule, j’ai commencé à faire le cinquième quart…
- Le quoi ?
- C’est… un travail supplémentaire que certaines femmes font après la journée de travail à l’atelier. On se laisse approcher par les hommes. Ça paye mieux que la couture. Enfin des fois.
- C’est comme pute, c’est ça ?
- Shhttt. Dis pas des mots comme ça. C’est comme pute, sauf que c’est pas tout le temps. C’est juste quand on s’en sort pas. Et puis bon, avec le siège, ben… on s’en sort pas.
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- Vache ! Ils payent 1 franc 20 la journée pour qu’on aille au casse-pipe.
- C’est pas lerche, mais ce serait bien la première fois qu’on aurait la même paye que les bonshommes.
- Faut aller s’inscrire rue de Turbigo, qu’ils disent !! Qui m’accompagne ?
- Y’a déjà mon jules, chez les gardes nationaux. Qui s’occupera de mômes, si on calanche tous les deux ?
- Et qui s’en occupera quand les prussiens auront pris la ville, crétine ! C’est votre devoir, d’aller vous battre. Vous voulez l’égalité avec les gars, ben c’est l’occasion !
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- Comment ça se fait que t’es encore dehors à traîner ? Ils ont pas rouvert l’école ?
- Non. Presque tous les instituteurs ont quitté la ville avant le début du siège. Faut le temps d’embaucher des remplaçants qu’ils disent.
- C’est ça. Et comme par hasard, les écoles de garçons sont déjà rouvertes.
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- Le nerf qui reliait mon cœur à mon entrecuisse, je l'ai sectionné d'un coup sec avec mon esprit ! Là dans ma tête !
- Pis maintenant, je suis tranquille, tu vois ! Entre là-dedans qui veut, ça me fait autant d'effet qu'une poignée de main, c'est pas si terrible.
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