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Critique de Alfaric


Dans ce quatrième et dernière tome intitulé "La Loi du plus fort" (tout un programme), nous retrouvons les joyeux drilles grimdark de Wilfrid Lupano en quête des documents historiques invalidant le 2e amendement de la Constitution des États-Unis... (à noter que le résumé des tomes précédents est vachement plus clair que le récit en lui-même ^^)
Byron poursuit Margot avec ses petites cellules grises, Knut poursuit Margot avec ses poings massifs, et cette dernière poursuit l'équipe de Pied Nickelés qui lui filé sous le nez avec les lettres de Madison : un cow-boy idéaliste, un black hippie, un indien sioux roublard, une pseudo guerrière navajo, une jeune orpheline déculturée et un vieux barbon acculturé... Franchement ont nous aurait raconté l'histoire des derniers au lieu de l'histoire des premiers j'aurais sans doute bien mieux aimé. Oui, personnellement j'aurais préféré la parodie d'"Ocean Eleven" à la parodie du "Bon, la Brute et le Truand" : le Bon est remplacé par un Anglais schizophrène qui ne sait pas ce qu'il veut, la brute est remplacée par un Scandinave bas du front qui lui sait ce qu'il veut, et le Truand est remplacé par une prétendue strong independant qui finalement n'est qu'une vamp prête à tout et au reste pour avoir la belle vie (et donc à écarter les cuisses pour gagner du fric facilement)

Le problème que j'ai avec les scénarios de que j'ai lus jusqu'à présent de Wilfrid Lupano, c'est que les messages finissent par prendre le pas sur l'histoire, voire carrément à vampiriser le récit... Donc il veut tirer à boulets rouges sur l'Amérique : on a un cadre supérieur qui ne parle que moral et valeurs familiales, mais qui en fait ne pense qu'au pognon gagné immoralement pour ne pas dire illégalement, un financiarisme de mes couilles qui se sert de la démocratie autant comme prête-nom que comme paillasson, une famille modèle avec une épouse commère et des enfants sauvageons qui jouent aux cow-boys et aux indiens jusqu'à l'inévitable drame, des marchands d'armes qui veulent imposer le tir à l'école pour se créer une clientèle qu'ils espèrent perpétuelle, mais aussi un clochard afro-américain qui ne cesse de se plaindre de ce que les Blancs ont fait subir aux Noirs avant de enorgueillir de tout ce que les Noirs ont fait subir aux Peaux Rouges...

Pendant que le Congrès arnaque les Amérindiens pour la énième fois en revenant sur les traités qu'il a lui-même imposé (tous les dirigeants européens qui osent encore affirmer qu'on peut négocier de bonne foi et sur un pied d'égalité avec les Yankees devrait être condamnés pour intelligence avec l'ennemi), les marchands d'armes sont contactés par deux sources différentes au sujet des lettres de Madison... A Washington, nous assistons donc à un chassé-croisé de maîtres chanteurs à la "Lupin III" de Monkey Punch sur fond de conflits entre natifs et immigrants, entre riches et pauvres, entre Blancs et Noirs, entre Visages Pâles et Peaux Rouges... Après les flashbacks sur Byron et Knut dans le tome 2, je m'attendais dans ce tome 4 à un flashback sur Margot : oui mais non, et c'est un peu con de détourner les codes du western à la Sergio Leone sans aller jusqu'au bout de la méthode ! (par contre on retombe sur la vamp qui joue de ses seins, de ses fesses et de sa chatte pour dresser son ex-amant contre son ex-mari et vice-versa, qui eux renouent avec leurs vieux démons... Soupirs !)


Et au final, j'ai le même sentiment pour son cycle western que pour son cycle Fantasy : une chouette histoire qui aurait été largement été bonifiée avec d'autres choix dans la scénarisation et la narration.
Sinon rien à redire sur le travail du dessinateur Paul Salomone et du coloriste Simon Champlovier, qui du début à la fin ont su trouver le ton juste pour coller aux gros délires western de Wilfrid Lupano.
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