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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ressens pour ma chère et tendre Un Océan d'amour, c'est donc tout naturellement que je lui ai offert le roman graphique éponyme de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione (chez Delcourt et dans la décidément très belle collection Mirages).

D'un côté, l'histoire d'un petit pêcheur breton qui se fait happer en pleine mer par un de ces cargos pollueurs ravageant les bancs marins en haute mer, de l'autre, celle d'une Bretonne à coiffe traditionnelle bien en chair et surtout convaincue qu'il n'a pas péri au large, pour les réunir Grégory Panaccione, habitué des romans graphiques sans dialogue, s'est associé au prolifique et talentueux Wilfrid Lupano. Ils composent à eux deux une aventure muette mais qui parlera pourtant tant à chacun de leurs lecteurs que l'amour et la gentillesse transpireront largement de ce récit décidément bien loquace.
Un Océan d'amour est un récit tout mignon, car les personnages graphiquement rondouillards n'expriment pas une quelconque envie de domination sur un autre compère ; ils expriment bien plus en s'occupant de leur petite vie et en agaçant pas celle des autres. À travers des quiproquos complets et des scènes quasi improbables, le duo Lupano – Panaccionne joue les beaux conteurs de la France profonde qui n'en a rien à foutre du luxe, du strass et des paillettes (emporterons-nous tout cela dans l'au-delà ? carrément non).
Dans cette optique, dans cette complète mise en image d'une histoire bien riche, les graphismes se doivent évidemment d'être bien pensés. Grégory Panaccione, qui a déjà commis plusieurs récits sans dialogue, mise sur une multitude d'artifices au dessin : ainsi, par exemple, les cases les plus petites renvoient à des actions plus rapides, tandis que les plus larges incitent le lecteur à s'attarder davantage sur une prise de vue qui vaut le coup d'oeil ; de même, les personnages sont forcément expressifs, peut-être parfois dans un sens un peu burlesque, mais cela sert complètement la trame de fond.

Misez donc sur Un Océan d'amour pour enrichir une bédéthèque qui gagnera d'un coup une certaine valeur ajoutée. Et oui, finalement, l'humilité et l'amour simple peuvent encore nous faire un effet très bénéfique.

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C'est pas l'homme qui prend la mer , c'est la mer qui prend l'homme.
Un marin maigrichon prend la mer sur son bateau guère plus charpenté. Madame, Bigoudène bien en chair attend le retour du gringalet mais toujours vaillant mari. Mais voilà, monsieur se fait attendre. Et bien puisqu'il en est ainsi voilà notre fière bretonne partie à sa recherche.
Histoire sans paroles, Wilfrid Lupano livre un scénario qui allie à la fois humour, aventure et poésie. Et c'est peu de dire que c'est complètement réussi. Les dessins de Panaccione sont eux au niveau du scénar de sieur Lupano, de haute tenue. Pas besoin d'un grand ferry pour tenir la route, enfin la mer, le petit raffiot de notre marin binoclard nous emmène au bout du monde avec un plaisir multiplié au fil de l‘eau, pardon des pages.
Un océan d'amour pour un océan de plaisir. Reçu 5 sur 5.
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Le soleil n'est pas encore levé et pourtant ce petit vieux tout frêle et un peu myope se lève déjà. Sa femme, bretonne en tenue traditionnelle, un peu rondouillarde, est déjà aux cuisines à lui confectionner de bonnes crêpes garnies de lard et d'oeufs. A la radio, ils annoncent de la pluie et des orages. Comme à son habitude, elle lui prépare son panier-repas, de bonnes sardines à l'huile "Délicieuses" qu'il accepte non sans rechigner. Une bonne douche finira de le réveiller totalement. le panier-repas dans les mains, un dernier baiser sur le pas de la porte et il s'engouffre dans la nuit noire. le phare domine la baie, les mouettes s'en donnent à coeur joie avec ce vent. Arrivé au port, il retrouve son compagnon affalé le long du quai. Un petit coup de pied pour le remettre d'aplomb et voilà ces deux pêcheurs embarquant à bord de la "Maria". La pêche est bien maigre, seuls quelques petits poissons qu'ils vont rejeter à la mer. Quand arrive l'heure du déjeuner, il sort sa boîte de sardine et la lance au fond de la cale avec des dizaines d'autres. Soudain, un énorme paquebot, surgi de nulle part, fonce droit sur eux. Les vagues se déchaînent, le petit bateau de pêche tangue et se redresse tant bien que mal pour se retrouver pris dans les filets du gros navire. Il se fait alors traîner. Impossible de se faire entendre. Même la fusée de détresse atterrit stupidement dans l'eau. le vieil homme jette le canot de sauvetage à la mer et somme son compagnon d'infortune de s'y réfugier tandis que lui reste sur son bateau. Voilà comment il se retrouve en pleine mer, au milieu de nulle part...

Wilfrid Lupano n'a pas son pareil pour nous narrer de belles histoires terriblement touchantes et l'on est pris dans les mailles de ses filets. le scénario en lui-même semble classique, à savoir les mésaventures d'un marin-pêcheur plus tout à fait jeune bloqué en pleine mer et de sa femme partie à sa recherche. Ils vont vivre évidemment tout un tas d'aventures cocasses, drôles, extraordinaires et parfois invraisemblables. Et pourtant, ça fonctionne à merveille. L'on se prend aussitôt d'affection pour ces deux Bretons au grand coeur et on les suit, chacun leur tour, dans leur voyage. L'on se laisse porter tout simplement et la balade est dépaysante, romantique et jouissive. le point fort de cet album est l'absence de dialogue. L'on est alors concentré sur le dessin et la mise en page. Et quel spectacle! Un coup de crayon jeté des plus charmants, des couleurs magnifiques, une mise en page dynamique et des pleines pages qui en jettent.
Un album vivifiant profondément humain et tendre. le tout dans une boîte magnifique…

Plongez les yeux fermés dans Un océan d'amour...
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Comme une envie de critiquer un bouquin dont j'ignore le moindre mot tiens.
Pouf, pouf, ce se-ra-toi-que-je-ne-li-rai-pas.
Et le gagnant est, roulements à bille, Un Océan d'Amour.
Nan ? Si ! Y a pas l'ombre du début d'un embryon de commencement de phrase.
J'ai bien fait de toucher le pompon de Popeye, et je parle de son béret là, à la prestigieuse élection de miss morue hier soir, moi.

Un autre qui aurait dû s'y soumettre, c'est notre malheureux héros qui, une fois chaussé de ses bésicles, ressemble à s'y méprendre à E.T. maison.

Faut dire qu'elles vont bien lui manquer ses pénates à ce marin pêcheur une fois son bateau pris dans la tourmente d'un " amiral de bateau-lavoir de macchabée d'eau de vaisselle d'astronaute d'eau douce " de méga chalutier, le Goldfish pour ne point le nommer.
Et que dire de l'absence cruelle de sa douce et tendre un peu rondouillarde, toujours affublée de sa coiffe Bretonne et championne de la crêpe toute catégorie.

Notre Ulysse des temps modernes va devoir se coltiner les éléments déchaînés, les rencontres aussi improbables que périlleuses, la solitude éprouvée par une cellule grise dans le ciboulot de Morano, bref, pas de quoi danser la gigue un soir de Saint-Jean...

Touchant, bouleversant, désopilant, Un Océan d'Amour vous submergera d'émotion de par son graphisme en disant cent fois plus que des mots et pour cause, puisque de mots, il n'y en a point la queue de sardine d'un seul à l'horizon funeste.
Un fantastique album graphique mariant savamment drame et poésie que je vous mets au défi de balayer d'un revers de la main.
Tout y est incroyablement expressif et juste.

Sur un scénario de Lupano ( grosse année avec également l'incontournable Les Vieux Fourneaux ) et une homérique mise en page de Panaccione - non, exceptionnellement les décors ne sont pas de Roger Hart et les costumes de Donald Cardwell - Un Océan d'Amour va droit au coeur en infusant un tsunami de bien-être plutôt bienvenu.

Mention spéciale, tout au long de l'album, au clin d'oeil envers Lagaffe et sa mouette espiègle...
C'est bouleversifiant !
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— La BD…
— J'aime pas la BD.
— Y a un roman graphique qui…
— Oui oui et puis aussi des séminaires de couleurs sur papier glacé ou alors des seins des seins partout qui font jaillir du crayon un feu d'artifice de…
— Non mais là c'est le l'art, pas du cochon. Pis la Bretagne…
— Je l'ai au quotidien la Bretagne, la punition. T'as pas autre chose pour me faire rêver?
— L'amour…
— Rêver j't'ai demandé, pas faire de la science f(r)iction.
— L'océan…
— Ben voilà, fallait commencer par là, on aurait gagné du temps.

Oui on aurait gagné du temps mais j'aurais perdu la moitié de mon billet tant je ne sais pas quoi mettre qui n'ait été dit de belle manière dans les 197 précédentes critiques . Ambages m'avait conseillé cette BD il y a déjà longtemps et puis, le temps, l'envie et tout plein de raisons, bonnes ou mauvaises, m'avaient fait repousser la rencontre. Plusieurs excellents billets lus plus tard, je me suis enfin décidé à me faire offrir cet Océan d'amour pour mon anniversaire. Que dire si ce n'est que je recommande le cadeau à tous.
Les thèmes abordés (voir l'excellent billet d'Acoun : https://www.babelio.com/livres/Lupano-Un-ocean-damour/654920/critiques/1411802 ) le sont tout en finesse et intelligence. Quand viennent se mêler à ça une touche de tendresse, un zest d'émotion et une pointe d'humour, on a un petit bijou de lecture entre les mains. Enfin quand je dis lecture, c'est un peu comme « The Artist », on est à l'époque de la littérature muette (si si ça existe, y en a plein les têtes de gondole… ). du muet talentueux, percutant. Les dessins sont remplis de sens. Pas besoin de travestir l'image par des mots pour ressentir, c'est du grand art.
Du militantisme subtil à l'Amour en passant par la frayeur, la tristesse ou l'espoir, les vagues d'émotions se succèdent avec bonheur page après page.
Une poésie 5 étoiles avec l'Océan et cette magnifique Bretagne, que j'aime chaque jour un peu plus, en toile de fond.
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220 pages de tendresse, de périples dangereux, de situations absurdes et de rigolade, ça vous tente ?
C'est ce que nous propose l'auteur avec cette bande dessinée sans aucun texte, et pourtant on comprend tout grâce à des dessins simples mais tellement explicites.

Et c'est parti pour une aventure qui a le goût de la galette bretonne et l'odeur des embruns (et aussi un peu celle de la sardine à l'huile !).

Si vous avez un faible pour les petits matelots chétifs et les bretonnes bien charpentées, laissez-vous tenter par cette histoire pleine de surprises, de péripéties et d'amour.
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Une merveille !
Voici une vraie bande dessinée, sans texte, avec seulement du graphisme. Et quel graphisme !
Tout est dit, tout est exprimé dans le dessin. Il s'agit de la belle aventure d'un couple de Bretons un peu âgés. Lui, petit bonhomme chétif, ronchon et plutôt malingre se lève aux aurores pour prendre la mer sur son petit bateau de pêche. Elle, une bigoudène un peu enveloppée (C'est un peu un couple à la Dubout) bien ancrée dans la tradition attend son marin sur le quai. Or le bateau est harponné par un chalutier industriel et, après bien des péripéties notre Breton réussira à rentrer au port.
Mais pendant ce temps, sa femme est partie à sa recherche, frappant à toutes les portes et poussant jusqu'à Cuba, où elle devient une vedette grâce à sa dentelle, et pourra revenir pour retrouver l'amour de sa vie.
C'est une belle histoire d'amour. Histoire d'amitié également puisque notre marin ramènera une amie mouette : Ils se sont mutuellement sauvé la vie.
C'est pour moi un ouvrage à classer dans le « Top quelque-chose » de la bande dessinée. Les sentiments, les mouvements (l'eau, les oiseaux ) tout est parfaitement rendu.
On se régale et on a vite envie de le relire pour trouver des détails que l'on a sans doute oubliés.
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Un océan d'amour est une histoire muette, touchante, drôle et poétique.
Magnifiques dessins qui n'ont pas besoin de mots pour nous parler Bretagne, mouettes, sardines, crêpes, mais aussi pollution, surpêche, et surtout sentiments tendres et simples, vie paisible, loin d'un monde moderne et égoïste.
Ce pêcheur chétif sur son tout petit bateau face à ce ce chalutier géant qui semble vouloir le dévorer, et sa rondouillarde femme bigoudène, prête à braver tous les dangers pour secourir son petit mari, nous emportent avec eux dans leurs filets d'amour, dans cette histoire rocambolesque, muette mais non sans mouettes.



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C'est une histoire sans paroles. Une histoire bretonne. Une histoire d'amour.
C'est un grand récit d'aventure maritime.
Une odyssée pleine de coups de mer, d'embruns et de vents contraires.
lui est un petit bonhomme un peu ridicule.
Il aime les crêpes mais pas les sardines à l'huile.
Elle est une bretonne en coiffe aux contours généreux.
Elle est aux petits soins mais n'aime pas que l'on jette son pyjama par terre.
Ils s'aiment.
Il est patron de pêche sur le "Maria".
son quotidien, articulé autour d'un filet, est fait de travail, d'attente et de café.
Un monstre de la mer, le "Goldfish" vient y mettre fin.
L'aventure et le danger sont au coin de la vague ...
Cet OVNI de la bande-dessinée est né de la rencontre d'un jeune auteur nantais avec un dessinateur italien plein de talent.
C'est un récit burlesque de la plus belle des façons.
C'est tellement parlant que l'on a l'impression que des dialogues seraient venus détendre le ressort de ce drôle de journal de bord.
Tout y est, suggéré, peint, raconté.
L'extraordinaire sort tout droit, sans que l'on ne s'en étonne, du quotidien de ce petit bonhomme maigrelet à lunettes épaisses.
Les personnages, qui sont de ceux dont on pourrait se moquer, deviennent, au fil de la narration, les héros touchants et courageux d'une odyssée extraordinaire.
Le graphisme, empreint d'émotion, porte le récit.
Le découpage, la colorisation et même le "floutage" sont les rouages essentiels de l'ensemble.
C'est une belle histoire. C'est "un océan d'amour" ...
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C'est un océan d'amour qui m'est venu de Bretagne grâce à une gentille petite fille pleine d'amour.

Il m'est arrivé, un matin dans ma boîte aux lettres, sous la forme d'un livre. Coïncidence heureuse, il avait pour titre "Un océan d'amour".

J'ai rapidement compris que le titre ne faisait pas allusion à la mer mais à l'amour sans limite d'un couple physiquement dépareillé.

L'épouse avait l'air d'une grosse matrone prête à soumettre son gringalet de mari. Erreur, elle l'adorait. Elle a parcouru la planète dérangeant les grands et les puissants pour retrouver son époux perdu en mer. Pas un instant, elle n'a douté de le retrouver vivant.

Lui aussi de son côté à tout fait pour survivre aux éléments déchaînés de la nature et ceux moins reluisant des pilleurs d'océan. À son tour, il l'a langui une fois arrivé chez lui.

Je ne parlerai pas de la qualité des dessins ni des nombreux rebondissements vécus par les deux époux, d'autres l'ont fait mieux que je ne pourrais le faire.

Par contre, je voudrais signaler une relation entre une mouette, victime des saletés humaines, et notre héros qui tente de rejoindre la côté. Il y a quelque chose de touchant dans cette relation. de voir cette mouette défendant son océan et ce marin aidant cette mouette. Elle lui a même apporté à manger alors qu'il semblait mort, même s'il n'a pas apprécié.

Pour conclure, je me contenterai de vous dire que si vous avez un océan d'amour à offrir à quelqu'un, offrez lui ce livre, il comprendra.
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