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Critique de keisha


En 1935, en pleine dépression, Anna, directrice d'une chic école privée, a invité pour les fêtes du 4 juillet les Hubbard, Bill, Honey et leur fillette Mary Ann, ainsi que les Zimmern, Dan, Celia, Lennie le fils de Dan d'un premier mariage, et leur fillette Lolly. Les deux filles sont dans la même classe de ladite école et, quoique extrêmement dissemblables, sont amies et savent bien jouer ensemble et inventer des histoires.
Les mères ne travaillent pas, Celia l'effacée aimerait pourtant mais son mari, publicitaire, ne le veut pas, quant à Honey, ça lui convient parfaitement, c'est l'exemple de la belle du sud, coquette et aimant le flirt.

Unité de lieu, la maison d'Anna, unité de temps, ces quelques jours de juillet. Un découpage en courtes séquences de quelques pages, certaines 'vues' par l'oeil d'un des fillettes, principalement Mary Ann. C'est toujours un exercice délicat de rendre compte d'événements par le prisme enfantin, que le vocabulaire soit adapté... Heureusement Mary Ann est une petite fille intelligente et observatrice, dont le papa aime répondre à ses questions, et même si ses réflexions sont à côté de la plaque, elle en sait beaucoup, et Lolly aussi, en tout cas bien plus que ne le pensent leurs parents!

Les adultes mènent aussi leur vie, même si les activités sont souvent communes, et comme le dit la quatrième de couverture, parfois leur comportement est moins adulte que celui des enfants...

Mais ce qui m'a encore une fois épatée, c'est l'art d'Alison Lurie pour raconter une histoire et plonger le lecteur dans les pensées des personnages sans grands développements. Des dialogues, parfois des phrases interrompues, des gestes, des regards, et le lecteur sait.

Par exemple un dialogue entre Anna et Celia au sujet du mariage. Anna vient de parler d'un homme qu'elle a connu et pas épousé, leurs vues sur le mariage n'étant pas les mêmes.
"Oh Anna, dit Celia avec une autre intonation -maternelle, impatiente. C'est juste parce que vous n'étiez pas amoureuse. C'est si différent quand on est amoureux.
Peut-être, dit Anna usant de l'indubitable manière des gens rejetant une déclaration mais désirant rester poli."
Plus tard :
"Leurs regards se rencontrèrent, les deux sourirent, pleines de pitié généreuse et pleine d'affection pour l'autre."
Le lecteur, lui, sait que quinze ans auparavant Anna et Dan (futur mari de Celia) se sont connus et c'est de lui que parlait Anna (et elle en était amoureuse). le mariage de Dan et Celia est délicat, surtout pour Celia qui en est malheureuse. Tout cela, on le sait sans immenses développements et, mieux même, on le devine (aisément!)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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