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Marie-Claude Peugeot (Traducteur)
EAN : 9782869303553
325 pages
Payot et Rivages (28/05/1990)
3.82/5   211 notes
Résumé :
"Il n'y a peut-être aucune autre époque relativement courte de l'histoire américaine qui ait été aussi riche en possibilités littéraires pour les bons romanciers réalistes que ces années de fin de guerre au Vietnam, lorsque des arrangements privés particulièrement convenus et une piété répressive ont commencé à céder du terrain face aux appétits nouveaux de la libido et aux énergies coupables ; pendant quelque temps, il a même semblé que les institutions communément... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman que j'ai lu , il y a plus de dix ans, je ne me souvenais de rien. Et en premier lieu : avais-je aimé ou pas ?
En cette période de confinement, où je "revisite" ma bibliothèque, j'ai été happée par Edward Hopper, plus que par l'auteure donc, ou par un résumé inexistant sur la couverture, la maison d'édition lui préférant , quelques lignes enthousiastes de Philip Roth. Mais ça ne m'avançait pas à grand-chose...
1969, la ville universitaire de Corinth en toile de fond , pour épingler quelques personnages gravitant tous autour de l'université locale.
Le couple Tate, quarante ans, deux enfants. Lui est prof, elle femme au foyer. Leurs deux ados , sont en train de devenir des étrangers mal élevés, la femme se sent seule, a des velléités de retravailler. Mais monsieur est contre, que va devenir son petit confort , si madame néglige son foyer faute de temps ?
Madame s'incline, on est dans les années 60... Mais monsieur a fauté avec une jeune étudiante, qui a beaucoup insisté (c'est pas sa faute, il a longtemps résisté).
Madame regrette, son ex-futur boulot...Mais madame est stoïque , madame est admirable.
On est dans les années 60/70, le monde change: la musique, le paysage, les moeurs. C'est qu'on divorce de plus en plus, ma bonne dame....
Ces messieurs désirent des femmes, qui ne sont pas forcément sensibles à leurs charmes, mais ces dames cèdent,
Dur d'être une femme libérée, une femme seule, dans ces années-là, pour payer ses factures, réparer les choses cassées dans la maison, être invitée dans les soirées, les dîners , pour toutes ces ex-épouses, ces quarantenaires.
Mais la jeune génération n'a que faire du mariage, de cette "protection", de cette institution démodée, mademoiselle veut être libre... Délivrée...
Madame se regarde dans la glace et madame trouve qu'elle a vieilli. " Sa jeunesse s'enfuit"...
C'est une histoire qui n'a l'air de rien au départ, l'auteure mettant ses personnages à distance, d'elle-même, puis du lecteur. Aucun attachement, aucune identification possible, et pourtant... c'est tellement vrai, tellement nous, tellement vous... des gens ordinaires , des gens comme vous et moi.Des profs, des assistantes, des étudiantes, des voisines. Des gens au prise avec les petites lâchetés ordinaires, les petits égoïsmes.
Une plume ironique, [ "antiromantique", me dit Philip Roth sur la couverture : Aie !
Oui , parce que , moi, j'aime les histoires d'amour qui finissent bien en général, et que là , ça se finit comme ça se finit chez les gens ordinaires.
Pas de couchers de soleil, pas de violons, juste la petite musique de la vie, au coin de la rue, d'une ville qui s'appelle Corinth, en l'année 1969.
- "69 : année érotique" ?
Pas pour Alison Lurie : année réaliste, ultra réaliste...
Et j'en suis venue à drôlement apprécier sa petite musique et ses réflexions sur la vie qui passe, ses hauts, ses bas, doucement sans faire de bruit, sans faire d'éclat...

Challenge Multi défis 2020
Challenge 50 objets.

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Avec Les Amours d'Emily Turner, ce roman fait partie de mes préférés d'Alison Lurie. J'y reviens de temps en temps. Il fait partie de mes romans-refuges, dans lesquels j'aime me replonger quand je n'ai plus rien à lire chez moi ou bien quand je suis trop fatiguée pour débuter une nouvelle lecture.

69 est une année difficile pour Erica Tate, quadragénaire doublement confrontée à l'infidélité de son mari, un professeur de politique étrangère qui la trompe avec une jeune étudiante, et à la transformation de ses enfants en d'affreux adolescents égoïstes et grossiers.
69 est aussi une année agitée aux USA par les mouvements hippies, féministes et étudiants, contre la police, pour la défense des communautés gays et pour la paix en réaction à la guerre du Vietnam.

Situant son intrigue dans la ville universitaire fictive de Corinth, Alison Lurie entretisse la vie compliquée des époux Tate à cette période mouvementée de l'histoire des Etats-Unis. Durant cette année symbolique, au rythme des saisons et de l'année universitaire, Erica Tate et son mari Brian s'affrontent, se blessent, tout en faisant des expériences qui vont changer leur perception du monde. Erica, enfermée jusque là dans son rôle de femme au foyer découvre qu'elle peut s'émanciper dans le travail. de son côté, Brian découvre que les plaisirs de la chair peuvent avoir des conséquences non désirées...

On retrouve dans ce roman universitaire comme dans ceux de David Lodge, le même talent pour des mises en situations comiques servies par une écriture subtile et intelligente. Alison Lurie a aussi un véritable don de psychologue : la richesse et la drôlerie de ses analyses font de ce roman son chef d'oeuvre.

Challenge Multi-défis 2023
Challenge Plumes féminines 2023
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Conseillée par une amie, ma première lecture (assez ancienne !) d'un livre d'Alison Lurie fut "la vérité sur Lorin Jones", prix Fémina étranger 1989. D'autres romans ont suivi dont sans doute "conflits de famille". Sa couverture répondant à l'un des item du challenge plume féminine je l'ai sorti de ma bibliothèque pour le lire (ou le relire ?).

L'histoire se déroule en 1969/1970 . Elle a pour cadre la ville universitaire de Corinth.
Erica et Brian Tate sont mariés depuis une quinzaine d'années.Leurs deux enfants sont en pleine crise d'adolescence "ils étaient affreux à la maison et au dehors". Brian est professeur d'Université. Erica, réalise des illustrations pour des livres pour enfants. Son activité principale c'est plutôt femme au foyer. Elle aimerait travailler mais Brian s'y oppose.
Wendy, une étudiante un peu fofolle s'éprend du grand homme et devient sa maîtresse. le vie conjugale et familiale tangue !Contrairement à toute logique Erica va prendre la défense de Wendy.

Chapitre après chapitre deux versions de la vie du couple sont rapportées celle de Brian puis celle d'Erica, le tout sur fond de milieu social universitaire américain de la fin des années 60. Sont également évoqués les désirs de changements d'une jeunesse née après 1945 dans les domaines des moeurs et de la morale ( vie en communauté, sexualité, féminisme, union libre, drogue...). La guerre du Vietnam n'étant pas terminée le roman s'achève par une manifestation pour la Paix dont Brian est l'un des organisateurs.

Les différents mouvements de révolte de la jeunesse qui ont traversés la fin des années 1960 - États Unis, France, Allemagne, Italie, Turquie, Tchécoslovaquie,.... - étaient sans doute encore dans tous les esprits lors de la parution aux États Unis de ce roman en 1974.
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Je retrouve Alison Lurie après avoir déjà lu Liaisons Etrangères (un de mes livres préférés) ainsi qu'Un été à Key West et La vérité sur Lorin Jones (que je recommande également). L'histoire se passe à la fin des années 60 sur le campus de Corinth (inspiré de l'université Cornell dans laquelle Alison Lurie a enseigné) avec en toile de fond la guerre du Vietnam et le mouvement hippie. Erica Tate, une femme au foyer modèle, a deux révélations. Tout d'abord, elle se rend compte qu'elle ne supporte plus ses enfants adolescents devenus des étrangers dans sa propre maison. Ensuite, elle découvre que son mari Brian, universitaire spécialisé en sciences politiques qu'elle adore et admire, la trompe avec une de ses étudiantes. On suit alors sur un an les rebondissements de la vie jusqu'alors bien rangée de Erica et Brian Tate, en alternant leurs deux points de vue. J'ai retrouvé avec plaisir l'humour assez réjouissant d'Alison Lurie, qui ne fait de cadeau à personne. Brian, en particulier, et à travers lui l'image de l'universitaire convaincu de sa supériorité et se croyant très progressiste sans l'être vraiment au fond, en prend pour son grade. le ton n'est cependant jamais moralisateur et j'ai eu du goût à suivre chacun des personnages. Bref, un très bon cru !
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Brian et Erica Tate représentent le modèle du couple américain, bien pensant, bien prospère, de la fin des années 60....

Mais, il faut bien reconnaître que la jeunesse n'est plus ce qu'elle était...

Leurs deux enfants, adolescents, sont devenus des monstres et des terreurs dans le Home Sweet Home....

Erica en est désespérée.... Une desperate housewife avant l'heure..

Heureusement elle peut compter sur la valeur de son mari Brian...
Brillant professeur, politologue averti, sensé et basé sur des valeurs et des vertus qui font la force de l'Amérique (blanche)....

Oui, mais...
La jeunesse n'est plus ce qu'elle était.....
Et les étudiants non plus....
Tous ces chevelus, fumeurs de marijuana et autres produits hallucinogènes, s'abreuvant de fausses théories pacifistes et révolutionnaires.... et cette libido effrénée, sans pudeur....

Wendy, petite étudiante blonde, aussi écervelée que son cerveau est enfumé, aussi transparente dans ses opinions que l'est sa propre petite culotte, et dont ses idées sont aussi courtes que ne le sont ses jupes...

La jeunesse n'est plus ce qu'elle était, et Brian Tate le remarque fort bien...

Mais si les Argonautes cherchaient la toison d'or, Brian Tate s'emparera en prenant Wendy, par tous les côtés.... (ces mini-jupes et ces culottes transparentes, je vous jure !!....)

Un sacrifice à lequel il se livre, vu que son couple bat de l'aile....
Du moins c'est la raison qu'il se donne pour avoir bonne conscience....

Erica, femme, est loin d'être née de la dernière pluie....

Les Tate entrent dans un conflit....

Parallèlement le conflit au Viet-Nam s'enflamme....

Les conflits s'enlisent..

Les débouchés seront différents, mais pour les Tate, comme pour les USA, rien ne sera plus jamais comme "avant"....

Les Tate ne seront plus ce qu'ils étaient...

Avec "Conflits de famille", Alison Lurie nous peint, avec un humour et une justesse une société américaine, qui va basculer dans un monde dont elle ignorait l'existence....
Une époque charnière...

Un sublime livre où la comparaison entre le conflit USA/Viet-Nam, et Brian/Erica est remarquablement détaillée et imagée...

Toute une ambiance dans ce livre....
On sent la fin des années 60... ces mouvements hippies, un changement des moeurs et des cultures.....
Et cette impression qui, à chaque page, nous fait penser que rien ne sera plus comme avant....

"Conflit de famille" est loin d'être démodé.
Il est en plein dans l'actualité.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Si tu voulais rendre les hommes le plus malheureux possible, tu songerais d'abord à les affliger de tous les maux que tu pourrais trouver : la guerre, le chômage, l'héroïne, le cancer, la torture politique, la famine, la cécité, les difformités, l'exposition à la radioactivité. Tu ferais souffrir tout le monde, en permanence.
"Mais c' est trop simple. Si la condition est misérable partout, les hommes n'espéreront rien d'autre et s'y résigneront. La chose à faire, c'est de faire régner la maladie, la laideur, la peur et la faim presque partout. Et puis de garder un petit nombre de gens qui ne connaîtront pas la souffrance - pour qui tout ira toujours bien - qui seront jeunes, riches, beaux, en bonne santé, et heureux.
Et de les placer un peu partout dans le monde pour décourager les autres ; pour bien faire mesurer aux autres chaque jour et chaque heure tout ce dont ils sont privés.
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Comme c'était une fille intelligente et moderne, et qu'elle était amoureuse, Erica coucha avec Brian avant leur mariage - mais pas très souvent, et san grand succès. Il avait assez d'expérience pour savoir que malgré ses soupirs d'aise elle ne prenait pas vraiment de plaisir à l'acte sexuel. Cela ne l'inquiétait pas outre mesure, car il pensait qu'elle apprendrait à jouir après le mariage. Mais au contraire elle désapprit - ou plutôt, elle cessa progressivement de faire semblant.
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Etudiantes, elles s'étaient un peu évitées, comme le font souvent les jolies femmes qui ont des genres de beauté incompatibles - pour la même raison que, chez Atwater, on ne verra jamais les boites de glace et de sorbet à côté des packs de bière. Mais maintenant qu'elles ont toutes les deux été achetées et rangées à la maison, ça n'a plus d'importance.
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L'adultère, par contre, est un mal social. Comme la mauvaise haleine ou la chaude-pisse, c'est une chose dont tout le monde parle dans votre dos, mais seuls vous en toucheront un mot votre meilleur ami ou votre pire ennemi.
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Brian est intimement persuadé qu'il y a lien entre ces échecs successifs et sa taille : qu'il y a une corrélation étroite entre son physique et son manque d'envergure véritable. Il y a des années, une force invisible avait appuyé lourdement sur sa tête pour l'empêcher de grandir, comme un signe adressé au monde. Et le signe avait porté. Les opinions et la candidature d'un homme qui mesure tout juste un mètre soixante-six et ne pèse que soixante-deux kilos sont rarement prises au sérieux. Un peu partout on trouvait que c'était un homme petit dans tous les sens du terme, qu'il avait tout juste assez de poids pour exercer son autorité sur un petit département. Avec quelques centimètres de plus, il aurait sans doute pu être à la hauteur de ses promesses et des espoirs de sa famille - il aurait pu honorer l'obligation formulée au-dessus de son berceau. Inversement, s'il avait pu tenir ses promesses, sa taille n'aurait pas eu d'importance. Il ne parlait jamais de cela à personne, mais y pensait - pas tous les jours, mais fréquemment.
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