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Emmanuelle Fletcher (Traducteur)
EAN : 9782743618605
292 pages
Payot et Rivages (10/09/2008)
3.36/5   7 notes
Résumé :
En se penchant sur Babar, Pinocchio, Harry Potter ou Le Magicien d'Oz, Alison Lurie poursuit son analyse à la fois savante et personnelle, instructive et piquante d'un genre dont elle est spécialiste.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans ce 2ème essai sur la littérature enfantine qui fait suite à « Ne le dites pas aux grands », Alison Lurie a compilé plusieurs essais déjà parus dans diverses publications mais contrairement au précédent ouvrage, elle ne s'est pas limitée à la littérature anglo-saxonne, puisqu'on peut y trouver des analyses des contes d'Andersen, de Pinocchio de l'écrivain italien Carlo Collodi, de Babar (Jean de Brunhoff et son fils) et de Moumine le Troll de la finlandaise Tove Jansson.
J'ai trouvé cet ouvrage globalement moins réussi que le premier. Mais j'en ai tout de même particulièrement apprécié deux analyses : celles des écrits de Hans Christian Andersen et de Louisa May Alcott.

L'enfance de Hans Christian Andersen fut compliquée : timide, gauche, issu d'une famille pauvre et négligente, il resta longtemps un enfant dans sa tête, égoïste, avide de célébrité et cherchant à tout prix à s'élever dans la société. Cette soif de reconnaissance se retrouve dans bon nombre de ses contes comme celui du sapin de la forêt qui veut briller le jour de Noël.
Enfin, Andersen finit par devenir célèbre avec ses contes mais accumula les échecs dans sa vie sentimentale, souvent rejeté par les hommes ou les femmes qu'il aimait. Cela explique sans doute la tristesse poignante qui imprègne certains de ses contes comme La petite fille aux allumettes ou La petite sirène. Et on le sait moins car ces contes-là sont moins connus, mais il écrivit aussi beaucoup de contes cruels, terrifiants ou se terminant par la mort des enfants héros de l'histoire.

Louisa May Alcott eut une enfance et une adolescence peu conformistes. Son père, transcendantaliste, entraîna la famille dans une communauté utopique pour y diffuser ses idées avant-gardistes en matière d'éducation, de religion etc... Elle dut gagner sa vie assez jeune afin d'aider sa famille, ce qui fut source d'inspiration pour ses futurs romans. Féministe engagée, Louisa May Alcott s'est aussi battue pour le droit des femmes. Mais cette dimension féministe, essentiellement incarnée par les personnages d'Amy et de Jo dans Les quatre filles du Docteur March n'est plus guère perceptible de nos jours et le roman peut paraître très conservateur. Pourtant lors de sa parution, Les quatre filles du docteur March contenait bien des idées neuves qui bousculait la morale de l'époque, notamment celle, que pour s'émanciper, les femmes ne doivent plus se contenter de rester à la maison en se cantonnant aux tâches domestiques mais doivent travailler pour gagner leur vie et leur indépendance.

Trois autres essais très intéressants permettent de découvrir l'ampleur de la saga le Magicien d'Oz de L. Franck Baum, ainsi que les écrits pour la jeunesse de Walter de la Mare et John Masefield, deux écrivains britanniques complètement méconnus des français. Les essais sur Babar, la série Harry Potter ou Haroun ou la mer des histoires de Salman Rushdie sont d'un moindre intérêt.

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Boys & Girls Forever
Traduction : Emmanuelle Fletcher

Ce volume peut se lire comme un complément de "Ne le Dites Pas Aux Grands." Lurie y a rassemblé les notes et les articles qu'elle n'avait pas réussi à placer dans le précédent ouvrage et c'est là également qu'elle étudie les quatre seuls cas européens qu'elle ait pris en compte : Hans-Christian Andersen, Carlo Collodi, Tove Jansson et Laurent de Brunhoff.

Au contraire de Moumine le Troll, création de la Finlandaise Tove Jansson, et de Babar l'Eléphant, imaginé par Jean de Brunhoff et repris par son fils, Laurent, l'oeuvre d'Andersen comme celle de Collodi affichent clairement les racines qu'elles plongent dans le monde adulte. Andersen lui-même était étonné de voir nombre de ses contes recommandés aux enfants. Quant à Collodi, l'intégralité de l'intrigue qu'il a imaginée, bien éloignée de l'ersatz (sympathique mais très édulcoré) mis en images par Walt Disney, s'apparente plus au roman noir teinté de fantastique qu'au conte pour enfants, fût-il du type "Barbe-Bleue." L'un des mérites d'Alison Lurie est non seulement de l'apprendre à ses lecteurs américains mais aussi de nous le rappeler, à nous autres, Européens.

Sinon, les auteurs anglo-saxons ont toujours la part belle dans ce second volume : Franck Baum, "papa" du Magicien d'Oz et de la petite Dorothy (ce que l'on ignore souvent, c'est qu'il n'y a pas une mais toute une foule d'aventures de Dorothy qui, toutes, se situent au Pays d'Oz), Louisa May Alcott et ses "Quatre Filles du Dr March", la "Boîte à Délices" de John Masefield, le Dr Seuss (Theodore Seuss Geisel, très connu aux USA), Salman Rushdie ("Haroun et la Mer Aux Histoires") et quelques autres encore.

Parmi eux, j'ai été assez surprise de découvrir Walter de la Mare, l'un des auteurs favoris de Lovecraft, auteur de nouvelles au fantastique subtil et d'un roman dont l'héroïne, Miss M., est une naine. le chapitre que lui consacre Alison Lurie m'a laissée perplexe car elle non plus ne paraît guère convaincue.

Bien entendu, il est aussi fait mention ici d'un certain jeune sorcier nommé Harry Porter et de sa créatrice, J. K. Rowling. Bien que Lurie ait probablement fait paraître son livre avant la parution du quatrième tome, "Harry Potter et la Coupe de Feu", l'analyse qu'elle fait de la saga potterienne, opposée aux remugles bassement christianisés de Tolkien et de C. S. Lewis (auteur du "Monde de Narnia"), est remarquable de finesse - et de prescience.

Bref, un second volume indispensable pour tous ceux qui ont lu "Ne le Dites Pas Aux Grands." ;o)
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Dans "Il était une fois... et pour toujours", Alison Lurie analyse quelques grands classiques de la littérature jeunesse internationale : Babar, Pinocchio, Harry Potter, les Moomins,... Elle complète l'ouvrage avec des articles sur les illustrations en littérature jeunesse, la poésie enfantine, les contes de fée, la présence de la nature et des animaux dans les histoires pour enfants, etc.

C'était intéressant d'avoir le point de vue d'une spécialiste américaine, jusqu'à présent les livres traitant de littérature jeunesse que j'ai lus étaient à chaque fois écrits par des Européens. Je découvre des livres non traduits en français, comme "The Box of Delights" de John Masefield ou les nombreuses suites du "Magicien d'Oz". Il y a également plusieurs contes que je ne connaissais pas mais qui semblent être des références pour nos amis américains. Par contre, je n'étais pas toujours sur la même longueur d'onde que l'auteure, notamment quand elle mentionne des classiques ou des pratiques de lecture du Vieux Continent. Les articles ne font que quelques pages, on s'attarde juste le temps qu'il faut sur chaque sujet et le lecteur ne s'ennuie donc pas.

Ce court ouvrage n'en est pas moins intéressant, il change un peu la vision que l'on a de certains grands classiques. Je pense que je lirai plus tard "Ne le dites pas aux grands" de la même auteure.
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Babar serait raciste ?? Ah bon.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[...] ... Selon Richard Abanes, l'auteur de Harry Potter & the Bible, "la série d'Harry Potter est incompatible avec le christianisme." Les livres sont "remplis de messages potentiellement dangereux exaltant l'occultisme et le relativisme moral." Richard Abanes est consterné par les nombreux parallèles entre les auteurs des livres de magie étudiés par Harry Potter et les noms d'occultistes historiques, et insinue que J. K. Rowling est peut-être bien plus impliquée dans la sorcellerie contemporaine qu'elle ne l'admet. Il parle de "la très réelle possibilité que de nombreux enfants soient si captivés par la magie et la sorcellerie qu'ils rechercheront le paganisme ou la sorcellerie disponibles dans le monde réel."

Richard Abanes se plaint aussi du fait que Harry Potter et ses amis ne sont pas des enfants modèles. Ils enfreignent les règles, désobéissent aux ordres et cachent parfois leur attitude rebelle par des mensonges. De plus, "ils sont plutôt fiers d'eux-mêmes et de leurs méfaits." Le livre contient ce qu'il appelle "d'innombrables exemples d'attitudes que des parents chrétiens ne considéreraient pas du tout comme admirables, sans parler de leur non-conformité avec la Bible." C'est assez vrai et c'est probablement l'une des raisons qui rendent Harry Potter si populaire auprès des enfants. Cette attitude s'inscrit aussi dans la grande tradition de la littérature pour la jeunesse. Tom Sawyer et ses amis boivent, fument, jurent et font l'école buissionnière. Dans Le Magicien d'Oz, Dorothée refuse d'accomplir des tâches ménagères pour la méchante sorcière de l'Ouest, et Mary Lennos dans Le Jardin Secret [roman de Frances Hodgson Bennett] désobéit aux adultes et les dupe, trouvant non seulement le chemin de la forêt défendue mais aussi celui de la chambre de Colin, son cousin invalide, dont on lui a caché l'existence. Dans ce genre de livres, les personnages d'enfants ne sont pas parfaits et obéissants, mais curieux, indépendants et pleins d'initiative. ... [...]
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[...] ... Et qu'en est-il de la boîte à délices sur laquelle le vieux magicien [de "The Box Of Delights"] ne peut plus veiller et qu'il doit confier à un enfant ? A première vue, ce n'est qu'un petit rectangle plat, pas grand chose, en fait. Mais quand elle est ouverte, Kay [le héros] voit dedans "ce qu'il prit pour un livre, dont les pages étaient toutes ciselées et ornées de nombreux personnages, et cela lui fit le même effet que de regarder fixement dans une forêt." La boîte, qui révèle les unes après les autres des scènes merveilleuses et parfois effrayantes, est en fait un livre, ou plutôt l'ensemble de tous les livres. Et la personne qui possède cette boîte a le pouvoir de donner vie au monde grâce à son imagination. Autrement dit, cette personne est un écrivain ou un enfant. ... [...]
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L'ambition sociale et le snobisme sont des thèmes récurrents dans les histoires d'Andersen. Même des objets inanimés les ressentent : l'aiguille à repriser essaie de se faire passer pour une aiguille à coudre, le blé noir se considère supérieur à toutes les autres plantes du champ. Andersen était lui aussi obsédé par l'idée de s'élever dans la société. Toute sa vie, il rechercha la compagnie de personnes riches et nobles. Plus elles étaient riches et nobles, plus il était satisfait. Certains de ses moments les plus heureux le furent en compagnie de familles royales.
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