AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 312 notes
5
7 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Foreign affairs ou Liaisons étrangères a reçu en 1985 le prix Pulitzer-fiction. En inconditionnelle d'Alison Lurie ,J'ai lu ce roman dès sa sortie et j'ai gardé un souvenir "positif" de cette lecture. Les années ont passé, et motivée par un défi estival j'ai décidé de relire ce roman. Quelle riche idée j'ai eu.
Pour être honnête il me restait fort peu de souvenirs précis de cette lecture et j'ai donc découvert avec un regard neuf les tribulations touristiques du Pr Vinnie Miner et de Fred Turner. Tout deux sont professeurs en littérature anglaise à l'Université de Corinth dans l'Etat de New-York, tout deux ont gagné une bourse d'études pour venir à Londres et avancer leurs travaux , pour elle l'histoire des chansons et comptines enfantines américaines et anglaises, pour lui John Gay, un poète et dramaturge du XVIIIè. Autant Vinnie est aux anges de pouvoir séjourner à Londres, la ville de son coeur, autant Fred se demande très vite pourquoi il est venu ici. Deux générations, deux mondes, deux modes de vie les séparent..
Alison Lurie nous fait découvrir Londres, les londoniens, les années 80 , à travers leur regard de touriste amoureux de la ville ou excédé. Commence alors le descriptif des us et coutumes anglaises observés par nos touristes américains. C'est drôle , caustique, d'une mauvaise foi absolue et irrévérencieuse, que du plaisir.
Et puis Alison Lurie se penche sur les personnalités de Vinnie et de Fred et là le ton change. Vinnie est une femme , petite , pas très jolie, seule par choix voulu ou non, qui a décidé de vivre du mieux qu'elle peut pour elle et rien que pour elle mais voilà une rencontre imprévue...
Fred est un homme de 29 ans, atrocement beau, habitué à ce que tout lui sourit, à ce que les femmes lui tombent dans les bras sans soucis. Il arrive à Londres blessé par la désertion de son épouse, peu motivé par ses recherches, se demandant comment survivre financièrement dans une ville où la vie est si chère et surtout pourquoi il est venu, mais voilà une rencontre imprévue.
Je referme ce roman sous le charme de cette romancière trop vite oubliée. Non seulement elle écrit admirablement bien, non seulement lire ses romans est toujours plaisant, mais surtout j'ai découvert des personnages à la psychologie complexe parfaitement décryptée. Elle est à l'époque en avance sur son temps en mettant en lumière une femme d'un certain âge et en parlant ouvertement de se aspirations amoureuses. Un voyage à Londres à nul autre pareil.
Que j'aimerais vous convaincre de découvrir l'univers d'Alison Lurie elle le mérite vraiment.
Commenter  J’apprécie          283
Dès les premières lignes, j'ai senti que ce roman allait me plaire. Vinnie Minner, une universitaire d'une cinquantaine d'années, part à Londres pour quelques mois. Elle est suivie par un chien invisible qui est le produit de sa culpabilité. de l'autre côté, il y a Fred Turner, un collègue de Vinnie, presque la trentaine, qui part aussi dans la capitale anglaise pour d'autres raisons, juste après sa rupture avec sa femme Ruth. Presque tout oppose nos deux protagonistes, l'une plutôt petite et quelconque, l'autre, grand avec un physique d'acteur. Pendant quelques mois, on suit leurs évolutions dans ce Londres des années 80 où les rencontres entre Américains et Anglais donnent le ton de ce roman. Alison Lurie décrit avec beaucoup de pertinence ses personnages : cette Vinnie qui semble rigide va peu à peu changer, Fred semble perdu entre son mariage brisé et sa nouvelle passion. C'est clairement ce genre de livre qu'il me fallait à ce moment, pétillant et plein de caractère. Un roman qui s'attache aux personnages, à leurs réactions sans qu'il y a son lot d'actions. Il pourrait facilement être adapté en pièce de théâtre.
Premier roman de l'auteur que je lis, j'ai eu raison de mettre dans ma bibliothèque plusieurs de ses livres, j'adore son écriture.
Commenter  J’apprécie          250
Deux professeurs d'université américains partent pour un long séjour d'études en Angleterre. Tous les deux anglophiles, ils attendaient cette opportunité depuis longtemps. Pourtant rien ne commence comme espéré. Vinnie, 54 ans et célibataire, subit un voyage chaotique et une rencontre dans l'avion avec un touriste américain (horreur !), qui pourtant lui sauvera la mise, arrivée à Londres. Fred, sortant d'une rupture avec son épouse photographe (il est difficile d'admettre de voir la photo de sa bite en érection exposée au vu et su de tous !) a quant à lui le moral au fond des chaussettes. Vinnie, petite femme sans charme particulier, qui étudie les chants et livres enfantins, va entrevoir l'envers du décor, loin du charme anglais qui l'attire tant : noblesse anglaise si distinguée, flegme, tasses de thé et napperons… Mais surtout elle découvrira l'amour là où elle ne l'aurait jamais cherché. Quant à Fred, professeur charismatique au charme ravageur, il séduit, sans vraiment le vouloir, une actrice célèbre et oublie quelque peu ses recherches sur John Gay (poète britannique du début du XVIIIe, dixit Wikipedia).

Alison Lurie joue avec humour sur les différences fondamentales entre les sociétés anglaises et américaines et trimbale ses deux antihéros dans une société dont ils ne maitrisent pas du tout les codes. Et les situations cocasses vont se multiplier au fil des pages, les deux américains (qui se croisent régulièrement dans le livre, côtoyant les mêmes mondes, universitaire et aristocrate) apprendront surtout beaucoup sur eux-mêmes. "Liaisons étrangères" distille avec finesse un humour caustique, une étude psychologique subtile des caractères et une critique acerbe du monde universitaire.
Commenter  J’apprécie          90
L'Angleterre fascine les intellectuels américains, sans doute un fantôme de la présence colonisatrice d'Albion sur les terres du Nouveau Monde.
Vinnie Miner, professeur spécialisée en littérature enfantine, et Fred Turner, professeur spécialisé en littérature anglaise du XVIIIème siècle,obtiennent un congé d'étude à Londres, d'une durée de 6 mois. 6 mois de bonheur à vivre au contact de la vraie civilisation, loin de la barbarie américaine.
Vinnie et Fred ne sont certes pas les voyageurs américains fortunés des romans de Henry James, mais ils vont expérimenter l'expatriation comme les héros de James.
Vinnie est aussi insignifiante physiquement que Fred est beau, aussi petite et menue qu'il est grand et sportif, aussi vite intégrée à la bonne société londonienne qu'il est en marge de celle-ci. Elle travaille sur « l'étude comparative des chansons à jouer des enfants britanniques et américains » et a déjà essuyer des sarcasmes d'un critique littéraire. Fred, lui travaille sur le théâtre de Gay.
Au fil des chapitres, Alison Lurie nous invite à observer le microcosme londien de la bonne société anglaise et peu à peu les fantasmes se lézardent. Les nantis londoniens s'avèrent être condescendants, hypocrites sous leurs airs de politesse raffinée: l'Amérique semble être encore une colonie sauvage que l'on doit regarder avec une pitié dédaigneuse. Alison Lurie nous dresse un portrait cruel de ce Londres intellectuel, de cet esprit « so british » qui fascine et agace profondément, que l'on soit américain ou européen.
L'apparence est le chef d'orchestre de toute relation sociale: surtout ne pas montrer ses travers, cacher ses entorses au protocole sous un vernis de civilisation raffinée. Vinnie et Fred se rendront compte que leur admiration anglophile n'est peut-être que le produit de leur colonisation intellectuelle: à la fin de leur séjour, ils se retrouvent transformés, comme s'ils avaient quitté enfin leur chrysalide pour devenir eux-mêmes et voler de leurs propres ailes.
Londres ne résiste pas au décorticage subtil et ironique d'Alison Lurie mais cette dernière nous fait vivre un Londres que l'on aime à croire qu'il existe vraiment. Cette atmosphère particulière du flegme britannique, cette nonchalance guindée et élégante qui font que le monde entier envie ces traits de caractère tout en les détestant amoureusement.
Fred tombe amoureux d'une icône du cinéma londonien, Vinnie dans les rets amoureux d'un touriste américain, Chuck, rencontré dans l'avion l'emportant vers Londres, typique, inculte, grossier, à l'habillement tapageur et grotesque de cow-boy, mais se révélant plein de bon sens et allant plus à la rencontre de l'esprit anglais que Vinnie et Fred sclérosés dans leurs coteries londoniennes.
Londres n'est pas l'Angleterre, cette dernière vibre et étincelle dans les campagnes et les cottages perdus dans les champs, les landes ou les bois.
On ne peut s'empêcher d'être ému par l'envie, chez beaucoup d'américains, d'avoir des ancêtres nobles en Angleterre: la quête de Chuck est un petit bijou d'humour et de férocité envers les clichés énoncés de part et d'autre de l'Atlantique. C'est un personnage secondaire qui revêt une grande importance dans le roman. Un autre personnage, a priori insignifiant, parcourt inlassablement le récit: Fido, le chien invisible de Vinnie, symbole de son mal-être et son apitoiement sur elle-même. Il devient l'image du bonheur entrevu que l'on ne sait pas saisir à temps, ironie amère du sort que l'on apprend à côtoyer.
Une atmosphère romantique teintée d'une douce amertume, telle le brouillard londonien qui s'estompe sans disparaître vraiment. Un roman qui donne envie de relire les classiques anglais, de replonger dans les époques edwardienne et victorienne de cette Angleterre irritante, attirante mais attachante.
Une belle découverte littéraire d'un univers d'auteur que l'on souhaite approfondir.

Lien : https://chatperlipopette.blo..
Commenter  J’apprécie          31
Une merveille ce roman !! Il m'a vraiment bouleversée.
Commenter  J’apprécie          30
LIAISONS ÉTRANGÈRES d' ALISON LURIE
Fred Turner et Vinnie Miller enseignants dans une université américaine, vont passer 6 mois en Angleterre sur des projets spécifiques. Vinnie, 54 ans, vieille fille sans charme vient recueillir des comptines enfantines pour écrire un livre. Elle connaît tout de l'Angleterre où elle vient très souvent. Suite à une rencontre dans l'avion qui l'amène à Londres elle va vivre une histoire imprévue ( et imprévisible) avec Chuck Mumpson, un texan mal dégrossi.
De son côté Fred, la trentaine, beau gosse a quitté sa femme en mauvais terme et vient terminer un cursus universitaire. Il va croiser Rosemary, une actrice fofolle et délirante. Les tribulations de ces deux personnages hors de leur sphère habituelle vont donner l'occasion à Alison LURIE de camper une histoire pleine d'humour et d'ironie en prenant appui sur les différences entre américains et anglais. J'avoue avoir eu un gros faible pour Vinnie, cette vieille fille qui a quand même eu quelques amants, de passage certes mais réels, qui s'excusaient en la quittant, il y en a même eu un qui lui a dit des mots d'amour, mais reconnaît elle, il était en pleine confusion amoureuse.
Si vous aimez l'humour anglais et la finesse d'écriture, alors n'hésitez pas.
Alison LURIE a reçu le prix Pulitzer en 1985 pour ce roman, c'est une romancière américaine ( très british dans son écriture )née en 1926 morte en 2020.
Commenter  J’apprécie          20
Pulitzer du mois

Deux universitaires américains en congé d'études à Londres, deux personnages aussi opposés qu'il est possible de l'être.
Vinnie Miner est vieille, petite et, de son propre aveu, moche. Elle traine avec elle Fido, un chien imaginaire charriant ses mauvaises pensées et son apitoiement sur soi. Elle s'accommode parfaitement de son célibat et se réjouit de passer une saison à Londres, ville qu'elle aime énormément.
Fred Turner est jeune, grand, beau, un physique de mannequin ou d'acteur, et fait se tourner les têtes sur son passage. Sa femme vient de le quitter et il erre comme une âme en peine dans cette ville qui lui parait hostile et désagréable.

C'est peu de dire que j'ai adoré ce roman !
Je me suis immédiatement plongée dans les aventures frôlées de Vinnie et Fred, qui se croisent, repartent chacun de leur côté, puis se croisent à nouveau.
J'ai beaucoup aimé la façon qu'a la romancière de nous rapporter les changements importants dans la vie de chacun de ses personnages au travers du regard de l'autre.

Les personnages d'Alison Lurie sont finement travaillés, très savoureux, qu'il s'agisse des expatriés américains qui ne trouvent rien à leur goût ou de l'aristocratie anglaise.
Les comparaisons entre Amérique et Angleterre sont justes et drôles, et j'ai souvent souri pendant ma lecture.
En lisant Liaisons étrangères, on sort aussi des clichés habituels. Les personnages moches ou vieux ont tout de même droit à une vie sexuelle, à parler de désir.

La quatrième de couverture présente ce roman comme "le plus anglais des romans américains", je n'aurais pas dit mieux et je termine sur cette phase qui n'est pas la mienne mais qui représente parfaitement mon ressenti.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (784) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1818 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}