J'ai passé toute la journée d'hier à Key West et ça m'a fait un bien fou !
Il faut dire que j'étais confortablement installée sur mon lit, emmitouflée dans un gros pull, avec la pluie qui ruisselait sur les carreaux, alors quoi de mieux dans ces conditions que de passer une journée en Floride, sous le soleil, au milieu d'une végétation luxuriante, en compagnie d'une galerie de personnages attachants.
Alison Lurie sait rendre ses personnages sympathiques et on éprouve alors de la tendresse pour eux, malgré leurs failles et leurs défauts.
Un couple composé d'un illustre naturaliste tout juste retraité et de sa femme dévouée décident d'aller passer l'hiver au soleil, fuyant le froid mais aussi la déprime.
Ils vont donc louer une maison à Key West et alors que Wilkie Walker le naturaliste va s'assombrir au fil des jours, Jenny, son épouse va s'illuminer.
Key West est un endroit touristique et foisonnant, et on y fera la connaissance de toute une brochette de personnages aussi différents que révélateurs d'une époque et d'un certain milieu : il y a des homosexuels séropositifs ou en train de mourir de cette maladie qu'on appelle sida, qu'on ne connaît pas très bien et qui fait terriblement peur, des intellectuels dont la carrière est en déclin, des personnes âgées ayant encore toute leur tête mais dont le corps ne répond plus, des ambitieux pour qui le succès est le moteur de tout et aussi quelques personnes pour lesquelles le bonheur d'autrui passe avant le leur.
Tous semblent avoir perdu quelque chose : leur jeunesse, leur talent, leur amour ou leur envie de vivre, et tous semblent également fuir quelque chose, que ce soit la vieillesse, la maladie, l'oubli et la mort.
Ce roman est extrêmement bouleversant, le rythme y est lent, les personnages sont au fond aussi énervants qu'attendrissants, oeuvrant tous pour retrouver quelque chose d'eux.
J'ai beaucoup aimé relire ce roman quinze ans après ma première lecture, je l'ai d'ailleurs plus apprécié aujourd'hui, maintenant que j'ai moi-même un peu vieilli.
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Une belle petite surprise ce livre. Il a égayé quelque peu mes trajets quotidiens en train. J'ai dû me forcer quelque fois pour ne pas rire en public. L'histoire est rondement menée, les personnages sont attachants. Même les pires individus du livre, on leur trouve un côté sympathique alors que l'on sait très bien que, dans la vraie vie, on aurait qu'une seule envie: les étrangler. Les tentatives multiples de notre héros pour faire passer son suicide pour un accident et qui échouent sont des moments grotesques que l'on raffole. La fin est étonnante et plutôt inattendue. Les situations burlesques ne manquent pas. Bref, à découvrir.
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