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EAN : 9782746742482
193 pages
Autrement (02/09/2015)
2.45/5   19 notes
Résumé :
« Il y avait eu des signes avant-coureurs la veille au soir, des barbares mais durant la nuit la situation s'était encore aggravée. Pendant que Preising dormait, l'Angleterre sombrait. »Amateur de pantalons en velours et de mocassins rutilants, Preising n'a guère l'âme d'un aventurier. Dans un luxueux club au coeur du désert tunisien, le voici contraint de côtoyer une horde de traders londoniens venus célébrer un mariage dans une débauche d'alcool et d'argent. Au le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le premier roman d'un jeune écrivain venu de Suisse alémanique,bien, même très bien!
Raconté par un "homme d'affaire" suisse,interné dans un hôpital psychiatrique à un narrateur,également interné pour une banale dépression, une histoire de délire dans le désert tunisien.Une histoire malheureusement pas très loin de la réalité et des dangers qui guettent notre culture capitaliste dominée par l'économie et les marchés financiers.
L'homme d'affaire en question,Preising se trouvant lors d'un séjour buzines / farniente, dans un "resort" de luxe en plein désert tunisien tombe sur un mariage de yuppies Londoniens.Un mariage de la bagatelle de 250.000 livres sterling,dont les invités sont les parents du couple et des jeunes financiers de la City.Tout brille,tout flambe,à la limite du grotesque....
Mais la nuit des noces,l'Angleterre sombre,la livre sterling chute en piqué,au matin les yuppies sont foudroyés...cartes de crédit et portables cessent de fonctionner...et là se révèle leur véritable nature....
Écrit dans un style très raffiné ,très précis ,comme une montre suisse(comme l'auteur),un livre captivant,passionnant.
Une grosse satire sociale où comme dit la traductrice ,l'auteur "restitue à notre monde toute sa violence grotesque ".
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Cette histoire est racontée sous la forme d'un conte philosophique par un certain Preising au narrateur de ce livre, pendant la promenade quotidienne qu'ils effectuent dans l'enclos de l'institution psychiatrique où ils sont internés. Sa véracité peut être mise en cause étant donnés les problèmes psychiques du fameux Preising, mais l'on peut aussi considérer que ces problèmes découlent du traumatisme vécu lors de cette histoire "pleine de rebondissements incroyables, de périlleuses aventures et de tentations exotiques".

Preising avait hérité de son père la direction d'une société spécialisée dans la réception télévisuelle, et qui aurait fait faillite sans son associé, un certain Prodanovic. Prodanovic avait décidé d'envoyer Preising en Tunisie chez un de leur sous-traitant, Slim Malouch, homme d'affaires aux multiples activités. Et qui possédait un club de vacances haut de gamme, géré par sa fille aînée, dans l'oasis de Tchoub en plein désert...

C'est là qu'il va rencontrer de très riches jeunes Anglais venu fêter un mariage dans ce décors de carte postale, avec dromadaire et champagne coulant à flots. Les amis et les parents des mariés, bien qu'appartenant à des milieux sociaux très différents, profitent de ces vacances imprévues, avec spa et piscine, quand au lendemain des noces très alcoolisées, tous apprennent que la Grande-Bretagne a fait faillite, que la livre ne vaut plus rien, et qu'ils sont ruinés et au chômage. Et que la note d'hôtel est pharaonique...C'est alors que vont se révéler leurs très barbares instincts.

Ce premier roman de Jonas Lüscher, sans prétention, très bien écrit, a le mérite de nous faire réfléchir à l'instabilité d'un monde que les nantis ont parfois tendance à penser immuable, et aux vrais visages de ceux qui se considèrent au sommet de la civilisation...civilisation de l'argent qui n'est qu'une imposture. Un petit chef d'œuvre de finesse et d'humour !
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Preising, un industriel fortuné, est en vacances dans un club huppé de Tunisie. En parallèle un mariage y est célébré, par des anglais de la haute et des invités pour la plupart de la City. Lors de la cérémonie, la Grande-Bretagne fait faillite, suite à la chute de leur monnaie. Les invités du mariage, ruinés, sont pris de panique, se livrant à des actes des plus loufoques.
Je me suis perdu dans les phrases à rallonge. Il faut attendre le dernier tiers du bouquin pour qu'il s'y passe enfin des choses plus ou moins intéressantes. Pas fan de ce genre d'ouvrage.
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Amateurs "...d'histoires pleine de rebondissements incroyables, de périlleuses aventures et de tentations exotiques",

ne passez surtout pas votre chemin, vous allez être servis!

Voici un petit opus fort étrange, drôle et cynique.

Le printemps des barbares ou plutôt ...les tribulations d'un suisse allemand en Tunisie!


C'est depuis une maison de repos ou un hôpital psychiatrique que Preising, riche héritier suisse industriel, raconte à un autre patient une aventure des plus étonnantes survenue lors d'un voyage d'affaires en Tunisie.
Preising n'a pas l'étoffe d'un aventurier, "veston de tweed et pantalon en velours côtelé bordeaux" et lorsque son employé, fondé de pouvoir, l'envoie en vacances en Tunisie où se trouve Slim Malouch, un de leurs sous-traitants et propriétaire d' hôtels de luxe, Preising se laisse porter par les événements.


En posant le pied là-bas, il va lui arriver des aventures incroyables sans que l'on sache vraiment s'il dit ou non la vérité.

Dans une oasis du désert tunisien, il rencontre un groupe de jeunes banquiers londoniens venus célébrer, dans une débauche de luxe, un mariage.

Cette nuit-là, pendant la fête, l'économie londonienne s'effondre, la Grande-Bretagne déclare faillite.

Et donc, lorsque les jeunes traders se réveillent, ils n'ont plus de travail ni moyens de paiement.

C'est alors que les choses vont prendre une tournure barbare...

L'hôtel où séjourne tout ce beau petit monde se transforme en vision apocalyptique!


D'un côté, nous avons ce groupe de golden boys, persuadés que ce sont les rois du monde, qu'ils peuvent façonner le monde à leur image et de l'autre, Preising, qui n'agit jamais et se contente d'être spectateur.

Qui ne se voit pas comme quelqu'un qui pourrait changer le cours des choses.

Jonas Lüscher a placé ces gens issus d'horizons très différents au milieu du désert, dans une sorte de cadre expérimental, et décrit ainsi la confrontation de ces milieux.

Un étonnant premier roman, une satire sur fond de crise économique qui décompose avec raillerie les imperfections humaines.


Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
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Cette nouvelle voix de la littérature suisse alémanique est incontestablement à suivre. D'abord parce qu'elle aborde un thème qui n'est guère traité par les romanciers, celui que Viviane Forrester appelait il y a une dizaine d'années L'horreur économique et qui n'a sans doute pas cessé depuis de poursuivre sa course folle, ensuite parce qu'il situe son récit en Tunisie, ce qui lui permet de confronter deux univers, deux façons d'appréhender le monde et enfin parce qu'il nous donne l'occasion de constater que depuis les belles paroles des politiques quasiment rien n'a été fait pour éviter l'explosion d'une nouvelle bulle spéculative.
Nous voilà donc conviés à suivre cette explosion sur les pas d'un industriel suisse fortuné venu à la fois superviser ses investissements et profiter du confort d'un luxueux hôtel.
Quand il arrive sur place, il est quasiment contraint de participer à la grande fête qui se prépare, celle qui scellera l'union de Kelly Ibbotson et Marc Rajani Greyling. le couple séjourne avec famille et amis et collègues, des Cityboys qui entendent profiter pleinement de l'occasion. Ils ne se doutent pas que pendant leurs excès d'alcool, de bonne chère et de sexe, la Grande-Bretagne se retrouve au bord du gouffre. Suite à la chute de la livre sterling et au défaut de paiement en cascade des banques, le Premier ministre britannique est contraint à annoncer la faillite de l'Etat.
Le télescopage de cette nouvelle avec les lendemains de fête à l'hôtel marque incontestablement le point d'orgue du roman. D'un côté on ramasse les bouteilles et les verres cassés dans les massifs de fleurs, on charge le vomi dans une brouette, on repêche un transat dans la piscine et de l'autre on assiste à des scènes de panique et de chaos. Quand, de part et d'autre on se rend compte qu'on est allé trop loin, on sent aussi qu'il sera impossible de revenir en arrière.
Jonas Lüscher sera pour les uns un oiseau de mauvais augure et pour les autres un Cassandre qui, comme le veut la légende, prédit bien l'avenir mais ne sera pas entendu. A tort ? Il ne faut peut-être pas prendre cette histoire trop à la légère.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
...ceux qui étaient toujours prêts, lorsqu’on leur posait la question, à clamer que leur motivation n’était pas l’argent, qu’ils ne gagnaient pas d’argent pour l’argent, comme si quelqu’un voulait insinuer qu’ils recueillaient leur argent dans un grand coffre pour y tremper leur croupion. Non, non, l’argent n’était que le moyen permettant d’arriver à ses fins, il ouvrait des perspectives, la perspective d’accomplir de grandes choses, sachant que la grandeur des actes se manifestait en définitive le plus souvent dans le nombre de mètres carrés d’une villa au Cap Ferrat ou dans la longueur d’une coque à Saint-Barth, ou bien, dans le meilleur des cas, dans l’achat d’une nouvelle usine de soutiens-gorge au Bangladesh, qui rapportait encore plus de cet argent qui permettait de « faire bouger les choses », comme ils aimaient à dire. Il était dans la nature des choses que l’argent n’ait aucune valeur intrinsèque, voilà ce qu’ils voulaient exprimer. Mais pourquoi estimaient-ils nécessaire de nous faire croire que cette idée venait d’eux, et pourquoi pensaient-ils que cela arrangerait quoi que ce fût ?
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...je voyais très bien ce qu’un jeune chef hardi formé à Tokyo et Sydney pouvait servir dans un resort tunisien à un mariage anglais où l’argent ne jouait aucun rôle –ou au contraire un rôle capital. Des écrevisses de Louisiane en gelée de thé vert sur couscous aux dattes ; du baklava au miel d’acacia, de la truffe d’Alba, du foie gras, de la noix de macadamia de Tasmanie, du jarret de bœuf wagyu aux patates douces grillées et d’autres plaisanteries du même genre arrangées à la sauce internationale.
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Le Thousand and One night Resort implanté dans l'oasis de Tchoub avait été conçu sur le modèle d'un campement berbère, ou plutôt d'après l'idée que s'en faisait le touriste de première classe en visite en Tunisie tel que l'avaient établi les études de marché, si tant est qu'il en eût une notion, ou que, vierge comme une page blanche et vide comme un bocal, il n'en laissât conter par une conceptrice de clubs de vacances à la renommée internationale domiciliée à Magdebourg.
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Prodanovic, bien que responsable de l’internement de Preising, n’était nullement son médecin de famille. Prodanovic était cet employé de Preising, jeune autrefois, toujours aussi brillant aujourd’hui, qui avait inventé le circuit CBC Wolfram, une pièce électronique sans laquelle aucune antenne-relais dans le monde ne pouvait remplir ses fonctions, sauvant ainsi de la faillite imminente la société en commandite, spécialisée dans la réception télévisuelle et les antennes terrestres, dont avait hérité Preising, et la catapultant à la pointe du marché pour circuits CBC.
Le père de Preising, qui avait eu le tact de retarder son décès juste assez pour laisser à son fils le temps de terminer des études de gestion – interrompues parce que Preising leur avait préféré une formation de chant d’un an et demi dans une école privée parisienne –, lui légua une usine d’antennes de télévision, avec trente-cinq employés à une époque où le câble avait déjà fait depuis longtemps son entrée dans les foyers. […] Grâce à Prodanovic, Preising était non seulement devenu un industriel fortuné, mais aussi le PDG d’une société forte de mille cinq cents employés avec des succursales sur cinq continents. (p. 9-10)
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Le mot de la traductrice :
Entrer dans l’univers de Jonas Lüscher, c’est se laisser entraîner dans un maelström de situations qui culminent dans la catastrophe et la cocasserie. C’est découvrir un style précis et raffiné, qui brille d’autant plus qu’il décrit un monde régit par le clinquant, la violence et le cynisme. C’est s’amuser des mésaventures d’un antihéros, Preising, « néant de volonté », pour reprendre les termes de Deleuze à propos de Bartleby. Ridicule et touchant, profondément inadapté au monde dans lequel il vit, ce personnage candide et maladroit fait rire mais aussi réfléchir : à un relativisme omniprésent qui excuse les pires dérives, à un quotidien dominé par l’abstraction, où tout devient jeu avant de déboucher sur la barbarie.
Jonas Lüscher bâtit une véritable mythologie contemporaine où les sociologues aux sandales ailées s’improvisent messagers des dieux, où les banquiers risquent l’Exode, où les gratte-ciel de la City sont autant de tours de Babel vouées à s’effondrer au moindre coup de vent, où un complexe hôtelier de luxe détruit dans une pluie de feu devient la nouvelle Sodome et Gomorrhe. Courses-poursuites dans le désert, noces fastueuses et exotiques, mercenaires reconvertis en banquiers et dromadaires farcis, Lüscher restitue à notre monde toute sa violence grotesque.
Tatjana Marwinski
Mars 2015
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