Quelle surprise que ce roman de la rentrée littéraire !
Tout est bien qui commence bien, même si Richard Kraft ne semble pas mener une vie idéale. Sa vie conjugale est compliquée et sa situation financière n'est pas brillante : le professeur Kraft assume en effet deux ménages et quatre enfants en tout, puisqu'il est divorcé et remarié. Tout son salaire y passe ! Aussi n'hésite-t-il pas longtemps lorsque l'un de ses ami lui propose une participation à un concours organisé par un mécène de la Silicon Valley. le million de dollars promis au vainqueur de ce concours fait rêver Kraft et son épouse Heike : avec une telle somme, chacun sera libre de partir vivre sa vie de son côté en oubliant ce mariage raté qui est le leur.
Mais notre (anti-)héros déchante bien vite, car le sujet ("Tout ce qui est, est bien") ne le passionne pas vraiment.
Il faut bien avouer que Kraft est à la fois pessimiste et malchanceux, deux traits de caractère qui ne le poussent pas vraiment à être d'accord avec la proposition de base du concours...
De mésaventure en quiproquo, Kraft s'emmêle de plus en plus les pinceaux et ne parvient pas à rédiger l'exposé qui fera de lui un millionnaire en dollars. Il n'ose plus répondre aux coups de téléphones de Heike, restée en Allemagne, et s'appesantit sur son passé, tentant de comprendre pourquoi il bloque sur une proposition de départ aussi simple que celle proposée par l'organisateur du concours.
Jonas Lüscher nous décrit, dans ce roman, des personnages très humains, qui rencontrent des problèmes de tous les jours. Et, après une longue plongée dans de la fantasy, j'ai trouvé agréable de renouer avec une histoire plus terre-à-terre.
De plus, l'ironie et l'humour noir sont au rendez-vous, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'ai retrouvé, chez Lüscher, un petit peu de ce mordant que j'avais déjà rencontré dans
Quelle famille de Will
Sharpe.
Du fait de ce côté assez humoristique, la fin du roman m'a totalement prise par surprise. Avec Kraft, je m'attendais à tout... sauf à ça !
Un grand merci à Babelio et aux Editions Autrement pour cet ouvrage.