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Le dieu sans nom tome 1 sur 2
EAN : 9782900782057
636 pages
Editions Pyrélion (01/10/2021)
4.79/5   14 notes
Résumé :
Capitaine de l'armée impériale Asgarthienne, Ilas de Rayel est un homme valeureux et difficile à impressionner. Pourtant, rien ne l'avait préparé à cette expédition dans les terres inexplorées du Nevestin.

Au cœur de ces sinistres contrées, il lui faut s’associer à quatre compagnons triés sur le volet pour retrouver le professeur Lake, une savante mystérieusement disparue au service de l’Empire. Mais des forces séculaires et innommables sont à l’œuvre... >Voir plus
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Chronique par Tom Larret, des chroniques de Guensorde :

Cornegidouille de palsambleu alors ! Oui je jure comme Aliénor d'Aquitaine après les innombrables savonnages de gencives de mon adjudant-chef pour pallier à la verdeur passée de mon vocabulaire. Mais croyez-moi, voilà un premier opus qui mérite bien mes interjections tarabiscotées !

Décidément, les Éditions Pyrélion ne font pas les choses à moitié en terme de finitions esthétiques pour cette collection du Culte des Abysses. Depuis la couverture jusqu'aux polices en passant par les illustrations propres à chaque chapitre, elles nous offrent de véritables petites merveilles visuelles que je suis impatiente de tenir entre mes mains. (Pour le moment, je me contente du format numérique, mais je vous promets que
ceux-là rejoindront ma bibliothèque tôt ou tard).

La plume est tout aussi élégante, riche d'un vocabulaire étoffé et précis, sans le moindre mot superflu, au service du triumvirat sacré formé par l'intrigue, l'ambiance et l'action. de même, les descriptions ont cette appréciable sobriété qui n'entravent pas l'imagination tout en peignant habilement décors et atmosphères.

Ainsi, rien ne vient ralentir le rythme soutenu de l'oeuvre, bourrée de péripéties. L'abondance de scènes mouvementées et palpitantes ainsi que de retournements de situations inattendus vous empêchent de lâcher le livre avant la dernière page. Vous l'aurez compris, on est dans une lecture très sombre, effrayante et brutale, mais qui s'abstient de toute dégoulinade de boyaux superfétatoire. La violence évoquée ne glisse jamais dans le gore pour le gore imbu d'autosatisfaction, c'est mesuré et précis, et vous ne finirez pas tout verts la tête dans la bassine en appelant votre adjudant-chef. Quelques moments plus lumineux viennent toujours à point nommé alléger l'atmosphère. En revanche, certains passages écrits de main de maître ne se contenteront pas de vous donner des frissons, mais vous transiront d'un froid à faire geler votre âme. Rien que ça.

L'univers est centré autour d'un empire militariste dont la devise a tiré des larmes d'émotion à mon adjudant-chef : "un Empire fondé sur les armes se soutient par les armes. » La coloration steampunk prédomine largement, beaucoup d'objets et de concepts familiers nous aident à trouver nos repères et accentuent encore le contraste avec les situations qui relèvent du domaine de l'horreur et du fantastique.

On suit principalement le personnage d'Ilas, présenté en début de roman comme le parfait soldat : « vous, capitaine de Rayel, votre bravoure et votre foi inébranlables vous ont fait connaître dans toute l'armée impériale » mais qui est rapidement dépeint comme plus complexe qu'une simple marionnette en uniforme aux valeurs absolues. Ses certitudes évoluent au fil du texte, et la plupart sont brutalement remises en question.

Ilas est entouré par un quatuor aux caractères très différents, soulignés par leurs niveaux de langage, leurs modes d'expression et leurs attitudes qui permettent de les cerner sans pour autant lasser le lecteur en d'interminables et abscons portraits psychologiques. Tous ont leurs ambiguïtés, et entretiennent un rapport personnel aux grands concepts du monde. Parmi ces concepts, hormis la bière qui surclasse tout mais c'est un avis personnel, deux se distinguent :

La religion de l'empire est organisée en un culte monothéiste voué à la déesse Arhnam, bienveillante et Mère-Créatrice, idole prétendument universelle. Elle inspire une foi puissante à ses nombreux fidèles, qui la représentent comme comme omnipotente, pourvoyeuse de joie et de lumière, source de miséricorde. Pourtant cette foi se verra, vous vous en doutez, remise en question par l'existence de contrées inexplorées d'où émane la croyance dans le Dieu sans Nom...

La religion telle que l'auteur la structure n'entre pas en confrontation, avec la seconde thématique transversale, celle de la science. Savoir et technologie sont ici très détaillés, et au point de départ de l'intrigue principale. Des références pointues émaillent le récit, lui donnant de l'épaisseur et de la cohérence. Je tiens à saluer bien bas l'étonnant travail de recherche effectué par l'auteur. Exemple ? « OEil de vermeil et écorce de saule bleu (…) Ça ralentira la progression du poison et ça calmera la douleur ». Il s'agit là du Myroxylon balsamum (baumier du Pérou) associé au Salix alba 'Coerulea' (le fameux saule bleu) dont la symbiose a des effets anti spasmodiques et antalgiques non négligeables. Et le texte regorge de plaisantes perles d'érudition du genre.

À cela enfin s'ajoute une forme de magie latente, rarissime et inexpliquée, que le livre effleure, liée à un minerai mystérieux, l''Æther dont l'exploitation par contre est au coeur de l'intrigue. Les personnages dans cet univers rencontreront des obstacles aussi innombrables que variés, nantis d'une délectable logique dans leurs choix et les conséquences qui en découleront. Cette cohérence peint des tableaux réalistes, et rend l'adhésion plus facile à univers peuplé d'horreurs biscornues et horrifiantes, animales, végétales, mécaniques voire pire encore.

En sus des créatures atroces, les héros affronteront la maladie, les plaies, la démence et les éléments, mais leur plus grande difficulté restera toujours celle du maintien de l'unité, face à la méfiance, les secrets, la manipulation et les préjugés. Car ils réaliseront bien vite avec nous que les pire des monstres de la terre sont sans doute ceux à visage humain...

À l'instar de son oeuvre parallèle, À la Frontière du Vide, voici donc un roman complexe, foisonnant, riche d'ambiguïtés et d'atmosphères noires, qui m'a encore une fois déboîté la mâchoire d'admiration. Si l'ensemble du Culte des Abysses, qui verra se rejoindre les deux sagas de Sarah et Roman Lutèce, continue sur cette lancée, je vais finir défigurée. Je ne regretterai rien.
Lien : https://guensorde.home.blog/..
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La Main Des Anciens, premier tome de la trilogie le Dieu Sans Nom, mais surtout première fiction de Roman Lutèce, n'a rien à envier aux oeuvres de référence de la dark fantasy et du fantastique horrifique. Je me suis senti happé par les aventures du capitaine Ilas de Ravel, homme charismatique à la tête d'une petite expédition composée d'individus aux caractères hétéroclites, dans un environnement des plus hostiles. Sa mission n'était déjà pas simple : pour sauver l'Empire de la menace d'une guerre qui pourrait le mener à sa perte, Ilas doit retrouver une scientifique perdue dans les tréfonds de la jungle d'une terra nova, le Nevestin. Mais lorsque surgit dans cet univers scientifique l'irrationnel, l'indicible ou l'innommable (terme hérité du mentor spirituel de Roman Lutèce, le maître du fantastique horrifique H.P. Lovecraft), même la déesse Arhnam ne pourra rien pour le salut de l'expédition. En plus d'un bestiaire terrifiant, l'histoire est sous-tendue par une solide mythologie (déités, rites, philosophies religieuses...).
Sur la forme, l'auteur déploie son style gracieux avec une précision chirurgicale. La narration est limpide, rythmée et riche en images. Les points forts sont les passages où les non-dits parviennent à créer une tension psychologique.
J'ai beaucoup aimé l'évolution mentale des personnages au fil de leurs aventures. Les rapports spirituels qu'entretiennent notamment Ilas et Daniel avec leur religion se modifient avec leurs expériences traumatisantes, ce qui donne une profondeur supplémentaire à la narration.
Ce récit est donc une jolie porte d'entrée pour découvrir Roman Lutèce et son univers sombre empreint de mysticisme.
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Mais quelle aventure de dingue et on pourra dire que ce livre m'a volé quelques heures de sommeil, impossible de m'arrêter sur la dernière partie, j'ai enchaîné les chapitres. Les mystères du Dieu sans nom et plus particulièrement La main des Anciens m'a absorbé jusqu'à la dernière page !!! 😱
Ici, on va participer à une expédition dans le but de retrouver le Professeur Lake, partie mener des recherches afin de sauver l'Empire. Face à la puissance Lucomorienne qui risque de les anéantir à tout moment, L'empereur envoie cinq personnes aux différentes aptitudes retrouver cette savante disparue. C'est donc avec Ilas, Azaïga, Jeff, Thaïs et Daniel que nous partons à l'aventure. Cette dernière sera dangereuse, interminable et mystique. Pendant le voyage on va frissoner face à des monstres mais aussi flirter avec un nouveau culte, une religion sombre qui petlt à petit va semer le trouble dans l'esprit du groupe et prendre de l'ampleur.
L'auteur, munie de sa plume enchantée, nous emmène avec simplicité dans une histoire aux multiples facettes, on passe par tellement de stade. On frissonne, on doute, on se remet en question mais on se sent aussi trahi. Une rimbambelle d'émotions qui fait la force de ce livre. Une enquête vraiment addictive et folle . Pris au piège dans les mystères de cette histoire comme dans une toile d'araignée.. Heureusement que ces personnages attachants étaient près de moi car j'ai sombré petit à petit dans les fonds ténébreux du culte du Dieu sans nom qui reserve son lot de surprises et de révélations.
C'est très bien construit, entre la quête et les investigations à Asgarth, on finit par se rendre compte que la confiance est mince et on se fait berner en beauté ! Est ce que j'ai besoin de préciser que c'est un coup de coeur et que j'ai vécu une de mes meilleures vie?
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Etonné par les critiques très élogieuses sur ce livre qui se lit certes plutôt bien mais qui a des défauts que l'on peut difficilement laisser passer. Je précise que je suis en cours de lecture et que je ne sais pas si je vais terminer alors peut être que je passe à côté de certaines réponses.

Le premier problème étant l'univers qui semble riche mais qui est somme toute assez peu détaillé (comparé à la compagnie noire de Glenn Cook par exemple c'est vache maigre).

Il y a ensuite le problème des personnages qui sont assez caricaturaux dans leur rôle et surtout leur façon de s'exprimer. Je pense également voir assez facilement, un retournement de veste arriver.

Mon plus gros problème restant les incohérences assez lourdes (attention spoiler). Les personnages explorent des contrées n'ayant aucun contact avec leur empire depuis extrêmement longtemps, si bien qu'ils ne savent pas que des humains y habitent, mais ça les trouble à peine d'en croiser, tout le monde parle la même langue, tout le monde se comprend, la monnaie et sa valeur semblent être les mêmes etc ... Des détails auxquels on est obligé de porter attention quand on écrit ce genre de scénar ...

On nous vend du lovecraftien, et je comprends pourquoi, mais je n'ai pas vraiment frissonné.

Bref, ça aurait pu être largement mieux.

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Je suis complétement sortie de ma zone de confort avec ce gros livre de dark fantasy. Une fine équipe hétéroclite dégottée pour retrouver une professeure disparue dans un monde bien hostile peuplé de créatures. Même pas le temps de dire ouf que les protagonistes sont déjà envoyés dans de nouvelles péripéties. Chapeau bas pour le revirement de situation, on s'en doutait sans s'y attendre. Les personnages sont intéressants, chacun avec son propre caractere. Ils ont une belle évolution tout au long du récit également, surtout le personnage principal. La plume de l'auteur est très fluide même avec toutes les descriptions pointilleuses. J'ai été agréablement marquée et surprise par cette lecture, marquée par des passages tellement bien écrit que je m'y serais presque cru. J'ai hâte de lire le prochain tome. Bravo au jeune auteur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le bruit de leurs pas se répercutait en échos entre les parois rocheuses, agrémentés de sons étranges et presque inaudibles. Tantôt rauques, tantôt humides, ils évoquaient à Ilas des raclements de gorge. Le capitaine mit toutefois cela sur le compte de l’acoustique particulière de la galerie, dont les aspérités, sous leur éclairage fluctuant, rappelaient les annelures d’une trachée. Il n’en aurait guère fallu davantage pour inspirer un mortel effroi au reste du groupe, aussi garda-t-il ses observations pour lui.
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