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EAN : 9782747531948
272 pages
Editions L'Harmattan (01/11/2003)
5/5   2 notes
Résumé :
L'auteur dans cette anthologie recense méthodiquement plus d'un siècle de poésie égyptienne de langue française. La plupart des poètes évoqués appartiennent à des milieux cosmopolites, et leur ancrage égyptien s'enrichit de multiples apports qui témoignent de l'extraordinaire ouverture culturelle dont l’Égypte a fait preuve jusqu'aux événements de 1956. L’Égypte connaît en effet une étonnante activité littéraire que peut expliquer le brassage des origines, des relig... >Voir plus
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Reste avec moi ce soir

Reste avec moi ce soir, j’ai même peur de l’ombre
Que pleuvent les grands pins sur la route de l’étang,
Pour nous voir nous aurons l’hésitante pénombre
Que ma langue réveille au calice du temps.

Rien que pour rencontrer mon âme vagabonde
Dans le pays du songe où ton souffle l’étreint,
Reste avec moi ce soir, déjà le soir éteint
Dans l’appel sanglotant ta chevelure blonde…

Je veux poser à tes pieds nus l’automne d’or
Avec ses fruits vermeils, ses épis et ses roses,
Que tu sois mon amante ou l’image de la mort,
Laisse l’ombre bleuir sous mes paupières closes…

Ma maison est profonde et sonore des pas
Du silence qui fait pleurer l’eau des fontaines,
Reste avec moi ce soir pour qu’il ne meure pas,
Ton charme évocateur de mes forces lointaines…

(Arsène Yergath)
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Soir

C’était un calme soir de l’été somptueux,
Dans la campagne rose en sa tunique neuve,
Et loin des noirs faubourgs toujours tumultueux,
Sous les grands arbres assoupis au bord du fleuve.

Des pêcheurs obstinés, au fond du flot changeant,
Poursuivaient un désir fluide, insaisissable,
Ou bâtissaient un rêve avec l’or du couchant,
Heureux comme l’enfant qui dresse un mur de sable.

Tout respirait le calme et la sérénité.
L’heure coulait, divine, ainsi qu’une lumière,
Et la terre, en l’orgueil de sa fécondité,
S’offrait toute à la nuit qui baissait ses paupières.

Mais toi que je cherchais, ô douloureuse sœur,
Tu suivais longuement, des yeux, le blanc sillage
Des bateaux en allés sur le fleuve, et ton cœur,
Chargé du beau destin qui fut celui des mages,

Tressaillait quand l’aboi des canons, quelquefois,
Mourrait en une plainte étrange au fond des plaines.
Ô ma très douce amie, entendais-tu ma voix
Qui te parlait tout bas pour mieux bercer ta peine?

Je voulais que ce soir d’universel oubli
Mît sur ton âme en pleurs l’infini de ton charme;
Hélas! Quand je baisai ton visage pâli,
Sur tes beaux yeux profonds je bus de froides larmes.

(Fernand Leprette)
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Je me souviens

Je me souviens
D’ombres plus denses que le plomb
Des regards impassibles
De rivières fourbues
De maisons rongées
De cœurs blanchis
D’hirondelles torpillées

Et de cette femme hagarde
sous l’explosion des armes.

Je me souviens
Du tumulte des sèves
De l’envolée des mots
De plaines sans discorde
Des chemins de clémence
Des regards qui s’éprennent

Et de ces beaux amants
sous les feux du désir

De tout ceci
De tout cela
Je me souviens
Et me souviens.

(Andrée Chedid)
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L’océan

Les maisons du soleil appellent loin des vieux ports
Où les mâts mutilés évoquent les prisons
Loin des routes de froment
Loin des lèvres de paille
Dans la discorde des vagues

La face du large est redoutable
Son front est blanc comme le mépris
Les goémons sabrent l’océan
De ténèbres et d’algues
Où gisent ceux qui sabrent la nuit

Mais qui désirent les rades leurs mâts mutilés
Le froment la paille et l’odeur des prisons

Qui désire la tiédeur entre les fleurs d’ennui
Qui veut l’enclos et l’attente des saisons

Quand les soleils appellent.

(Andrée Chedid)
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Paroles à l’étrangère

En nous-mêmes la voie que tu croyais déserte
Parce que tes bras jamais ne se referment
Sur mon enfance qui n’a pas la forme de ta grandeur.
Femme ainsi je me souviens de toi
Si tu veux
Le séjour prolongé des parcelles d’amour
Finira par un geste particulièrement grave
Que les voiles en dormant font à la tempête
Mais encore, parle-moi de l’oiseau inconnu
Qui commence lentement à aimer la lumière
Ma vie échangée contre tes larmes a mendié dans le ciel.

(Henri El-Kayem)
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