AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,23

sur 141 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le narrateur est peu banal. Il est en effet assez rare en littérature, voire inédit, qu'un radiateur d'appoint prenne la parole. Et pourtant, il a des choses à dire ce radiateur. D'abord sur le thème de l'autocritique. Car son bas prix, en promotion dans une grande surface du bricolage cache à peine une qualité médiocre et un défaut majeur, un autocollant extrêmement difficile à ôter. C'est trivial mais très important pour la suite de l'histoire.


Le narrateur atterrit donc chez Françoise, une retraitée qui vit seule aux abords d'une zone commerciale faite de tôles et de panneaux vifs, jouxtant un magasin de parquet qui prétend encore lui rogner un peu de son jardin en liquidant sans état d'âme le pommier de son jardin. Outre le voisinage plutôt affligeant, Françoise a de plus des soucis avec sa chaudière. Elle a froid et elle tente de remédier à cet inconfort en acquérant le fameux narrateur.


L'artifice est l'occasion pour l'auteur que l'on connait pour ces talents d'acteur, de jeter un regard critique sur les travers de notre société de consommation qui fait fi des contacts humains pour privilégier l'acquisition de biens, toujours plus, toujours mieux. Et de mettre ainsi sur la touche une génération qui n'a su prendre le train en marche, tout en déshumanisant par la technique et la recherche de rentabilité tout ce qui était l'occasion de créer des liens. On pense à Alya, l'hôtesse de caisse, à Xavier le chef de rayon, à Patricia, la forte en gueule, tous à la fois responsables mais non coupables du drame qui se trame.


Lu avec un grand plaisir, pour la qualité de l'écriture et le talent pour reproduire les tics de langage des personnages, ce qui rend les dialogues très vivants. Et pour le fond moral de l'histoire, qui nous fait espérer qu'il y aura vraiment un monde d'après pour effacer le monde d'avant.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          685
Une lecture « pince sans rire » de saison…
Sans réfléchir vraiment, nous avons tous été amenés à acheter… un de ces petits radiateurs… ou autres appareils électriques… parce que la chose installée en tête de gondole, dans le grand magasin… « immanquable » et à un prix défiant toute concurrence… s'est imposée à nous. En plus, il fait froid… ça peut servir… « Il me le faut – J ' A C H E T E ».
Une satire sociale bien actuelle ! J'ai un peu retrouvé l'esprit d'Olivier Adam dans « les lisières ». Des personnages haut en couleur, souvent en colère, blasés, d'autres soumis, dépressifs… Ce n'est pas vraiment la joie…
Il est question de la France des banlieues et des immenses zones commerciales et un monde de l'entreprise (ici un géant du bricolage) pas vraiment « jojo » et une clientèle bien naïve.
Tout part donc d'un moins 10, ressenti moins 25 que tout les médias ressassent… La bonne idée… que d'aller acheter son petit radiateur d'appoint, un samedi, dans une grande zone commerciale.
Je ne connaissais pas ou peu Alex Lutz… Il était l'invité de la BO chez Nagui en décembre dernier, sur France Inter, et je l'ai dernièrement vu chez Claire Chazal défendre son dernier film et son livre… Pour les deux sujets, j'avoue qu'il a su m'interpeller… et pour ce premier roman c'est plutôt réussi ! Je vous le conseille !
Commenter  J’apprécie          122
Quand une série de radiateurs d'appoint changent des vies ..... une histoire surréaliste... quoique, mais tellement empreinte de l'humour tendre et décapant d'Alex Lutz. J'apprécie l'artiste et j'ai vraiment apprécié l'écrivain!
Commenter  J’apprécie          40
"Vous êtes un radiateur d'appoint, commentez". Tel pourrait être le point de départ d'un texte demandé par un prof de français facétieux, amateur de formules vintages. Alex Lutz s'est pris au jeu (à son jeu) et nous livre une belle photographie de la France banale, celle des ronds-points, des chaudières et des zones industrielles et, mine de rien, une histoire d'une grande richesse, habitée par de beaux personnages.
"Quelques maladresses cependant" aurait ajouté le prof. Mais pas grave.
Commenter  J’apprécie          30
Alex Lutz, par l'emploi de quelques notes d'humour et de tendresse, et d'une bonne dose de réalité, dépeint le quotidien de plusieurs personnages, tous reliés au centre commercial d'une petite ville. Qu'ils soient caissier.es, responsables, client.es, ils ont leur place dans ce récit choral où un élément converge : le modèle de radiateur d'appoint commercialisé dans ce magasin. D'apparence, il semble conforme, en narrateur de ce bouquin, il se positionne comme totalement fonctionnel. En même temps, à part le fait que la notice ne mentionne pas qu'il faut décoller les étiquette collantes de sa surface, il est nickel ! Et pourtant, quelle importance centrale dans ce roman, où absolument tout va découler de ce petit oubli. L'histoire s'entrelace, au fil du roman, les personnages se lient et se délient. J'ai passé un bon moment de lecture et relevé quelques citations pertinentes sur la vie et le quotidien de ces inconnu.es qui nous entourent.
Commenter  J’apprécie          20
Au magasin de bricolage, on trouve de tout. Des vendeurs et des responsables de rayon performants ou désabusés, des clients pressés, pénibles ou adorables. Sous le regard du radiateur d𠆚ppoint, des destins se croisent, petites joies, espoirs et déceptions s𠆞ntremêlent.

Alex Lutz signe ici un premier roman plein de sensibilité. Les vies simples de ses personnages arrivent à un point de basculement à cause d’une série de radiateurs d𠆚ppoint produits dans un pays lointain. La galerie de personnages est très touchante, et les caractères de chacun soignés. L’écriture est fluide et descriptive, en privilégiant les petits détails qui rendent le récit imagé et réaliste.
Une excellente chronique de notre vie d’occidentaux pressés, tiraillés par nos sentiments, nos faiblesses et nos lâchetés.
J𠆚i beaucoup aimé ce roman. J𠆚pprécie Alex Lutz et je n𠆚i pas été étonnée de lire un récit aussi sensible et émouvant venant de sa part.
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire du point de vue d'un radiateur défectueux. C'est assez original et plutôt ambitieux de rendre ça intéressant. Mais l'auteur y arrive. le titre est trompeur, faut pas s'attendre à un récit drôle, c'est plutôt tragique même si la façon de faire parler un radiateur reste plutôt hors du commun.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai toujours été admiratif de l'imagination, l'inventivité, la créativité des écrivains. Et la question que je me suis posé en débutant le roman d'Alex Lutz, c'est : comment lui est venue l'idée de faire d'un radiateur d'appoint le narrateur de son histoire ? Insolite au premier abord, mais totalement cohérent par la suite. J'ai trouvé ça brillant.

Ce livre a été pour moi une lecture facile et fluide, j'y ai vu la description du quotidien de la classe moyenne qui se bat avec ses problèmes personnels et professionnels, j'y ai vu l'amour, la passion, la colère, l'indignation, la résilience.
J'y ai vu le constat criant de vérité de notre société de consommation, sur le profit à tout prix, ses dérives et ses conséquences.

Une très bonne lecture en somme et un très bon premier roman pour Alex Lutz !
Commenter  J’apprécie          00
Françoise se rend dans une zone commerciale qui a détruit son environnement pour acheter un radiateur d'appoint, en promo pour réchauffer un coin de sa maison pour laquelle elle n'a plus trop les moyens de payer les charges depuis que son mari est décédé.

A partir de ce fait anodin, s'en découle un enchainement d'anecdotes, de faits, de prises de conscience, de petites mesquineries en vrais accompagnements humains tout celà racontait par le radiateur lui même.

C'est un vrai portrait sociétal que nous propose Alex Lutz avec ce court roman : la course à la consommation (plutôt imposée que choisie) la course aux profits, la course à la bonne place, la course à plus d'espace ... la course à toujours plus qui laisse l'humain déconcerté.

Sur un ton décalé, cette photo de nos zones d'habitations, de consommations est d'une grande réalité, justesse, sans jugement, très factuelle. Les personnages sont caricaturaux mais sans lourdeur. L'ensemble est à la fois léger et d'une grande profondeur. On referme ce livre en se se demandant "mais où va donc ce monde ?"

Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
Commenter  J’apprécie          00
Heureusement qu'il y a des artistes de talent pour nous offrir un peu de poésie dans cette annus horribilis. C'est avec Alex Lutz que j'ai commencé 2020, en allant voir son magnifique spectacle avec ce final si beau de chevaux dansant sur scène, c'est avec lui que je finis cette année avec ce roman si touchant. le narrateur est … un radiateur d'appoint vendu dans un magasin de bricolage d'une sordide zone industrielle. Un radiateur défectueux à cause d'autocollants quasiment impossibles à décoller. Mais il fait froid, très froid et ce radiateur s'arrache comme des petits pains. Une écriture ciselée, une observation très fine de la vacuité de notre société entre capitalisme sans scrupules et addiction aux réseaux sociaux. Un roman qui parle bien plus que de chauffage et qui conte la poésie des hommes quand leur folie n'est pas si loin.
Commenter  J’apprécie          00



Lecteurs (284) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20194 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}