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Critique de gruz


Épisode quatre des aventures de Kouplan, sans-papiers iranien qui se mue en détective clandestin en Suède. Suite et fin, Sara Lövestam a annoncé dès le début que le parcours de ce personnage unique serait une tétralogie.

Il y a des séries qu'on peut allègrement lire dans le désordre. Ce n'est pas vraiment le cas de celle de Kouplan, sauf à passer à côté de nombre d'émotions. Car c'est avant tout le parcours d'une personne, fuyant son pays, vivant dans les bas-fonds suédois, travaillant sur son identité sexuelle.

Il enquête, mais imaginer les romans de Lövestam comme des polars traditionnels serait vraiment réducteur (même si elle a obtenu le « Grand prix de littérature policière » en Suède pour le premier tome).

Pour cet ultime épisode, Kouplan est en quête. de soi (rien de nouveau, c'est le thème principal de ces quatre romans), de son frère, et de justice. Contre ceux qui l'ont exploité à son arrivée en Suède, qui l'ont agressé, traité plus bas que terre. Et qui continuent à le faire avec d'autres immigrés illégaux, depuis qu'il s'est enfui.

Oui, cette histoire touche directement Là où se trouve le coeur. A la poursuite de sa place dans la société, de son genre, de ses proches. de son âme.

Et pour se trouver, il faut aussi donner du sens. Kouplan va donc venir en aide à neufs réfugiés, exploités dans des conditions ignobles, pour tenter de leur redonner ce qu'ils ont perdu. Leur droit de vivre et non de survivre, la liberté, et d'être traités comme n'importe quel suédois, n'importe quel humain (et sans risquer la mort, au passage).

Sara Lövestam a une manière bien à elle de raconter des histoires. En décalage avec la production de masse du genre, en injectant dans chacune de ses phrases une profonde humanité. Pas uniquement de grands principes (très présents), mais aussi de belles valeurs humanistes qui se confrontent à la dureté du monde.

Une fois de plus, l'ambiance est différente dans ce quatrième épisode, davantage dans l'émotion, jouant moins de ses pointes d'humour anticonformiste. Sans pour autant tomber dans un quelconque côté larmoyant, ce n'est pas le genre de la maison.

Se prendre en main, contre le sort, c'est possible. Kouplan vient de si loin que s'en est une preuve exemplaire. Lui, maintenant intégré et en phase avec son identité de genre, veut aider les autres à en faire autant. Et par là même, s'aider lui-même.

N'attendez pas un récit survolté, tout est mesuré pour être au plus près des personnages. Et l'écriture est directe, sans chercher à en mettre plein la vue, pour se fondre en eux.

La tolérance de la différence sont au centre de tous les livres de Sara Lövestam, Là où se trouve le coeur en est l'ultime preuve. Un roman qui clôture parfaitement cette série autour de Kouplan, qui va infiniment nous manquer.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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