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EAN : 9782755506174
240 pages
1001 Nuits (08/06/2011)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Qu’est-ce donc l’écosocialisme ? Il s’agit d’un courant de pensée et d’action écologique qui fait siens les acquis fondamentaux du marxisme, tout en le débarrassant de ses scories productivistes. Pour les écosocialistes, la logique du marché et du profit, de même que celle de l’autoritarisme bureaucratique de feu le « socialisme réel », sont incompatibles avec les exigences de sauvegarde de l’environnement naturel. Ils désignent les impasses actuelles de l’écologie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Seule une prise en charge collective et démocratique permettrait à la fois de répondre aux besoins sociaux réels, de réduire le temps de travail, de supprimer les productions inutiles et nuisibles, de remplacer les énergies fossiles par le solaire. Ce qui implique une incursion profonde dans le régime de la propriété capitaliste, une extension radicale du secteur public et de la gratuité, bref un plan écosocialiste cohérent. »

Dans ce petit livre, Michael Löwy, reprend et synthétise de nombreux articles autour du concept d'écosocialime.

Dans un première partie « Socialisme écologique », l'auteur indique que nous devons assumer une « rupture radicale avec l'idéologie du progrès linéaire ». Tout en critiquant les visions dominantes dans le mouvement ouvrier, « profondément marqué par l'idéologie du progrès et par le productivisme », il insiste sur les contradictions entre les forces productives et les conditions de production. Les techniques ne sont pas neutres ni du point de vue de l'émancipation sociale, ni des possibilités réelles, lorsque l'on prend en compte la finitude des éléments qui nous entourent. Mais l'auteur n'en reste pas aux conditions de production, il soulève les problèmes du « type de consommation actuel, fondé sur l'ostentation, le gaspillage, l'aliénation marchande, l'obsession accumulatrice, qui doit être mis en question. »

Réorganiser l'ensemble du mode de production et de consommation, nécessite une nouvelle organisation sociale, démocratique, l'auteur parle de « planification démocratique locale, nationale et demain internationale ». Cela passe par l'organisation des salarié-e-s/citoyen-ne-s, à tous les niveaux, au niveau les plus adéquats pour l'élaboration et les choix démocratiques autour de questions comme : « 1 – quels produits devront être subventionnés ou même distribués gratuitement ; 2 – quelles options énergétiques devront être poursuivies, même si elle ne sont pas, dans un premier temps, les plus ”rentables” ; 3 – comment réorganiser les système des transports, en fonction de critères sociaux et écologiques ; 4 – quelles mesures prendre pour réparer, le plus vite possible, les gigantesques dégâts environnementaux laissés ”en héritage” par le capitalisme. Et ainsi de suite… »

Reste que la notion de « besoins authentiques » est très friable, les besoins, les priorités des un-e-s sont en partie contradictoires à ceux des autres, une part de gâchis vaudra mieux qu'une organisation bureaucratique rigide, même après des délibérations démocratiques. Tous les niveaux de pré-ajustement, (pour souhaitables qu'ils soient !), ne sauraient être aujourd'hui envisageables.

L'organisation de la production et de la consommation n'est point celles des choses, mais des relations sociales. D'où des débats à approfondir entre autogestion, marché et planification, place de la démocratie directe et de la démocratie représentative, niveaux de décision et institutions permettant de favoriser l'auto-organisation et le contrôle des salarié-e-s, des usager-e-s et des citoyen-ne-s qui sont à la fois les mêmes personnes et à la fois des actrices/acteurs sociaux différent-e-s.

Le lourd bilan des États du socialisme hier réellement existant, oblige à développer des hypothèses, des pistes de réponses, immédiatement crédibles et largement mobilisatrices pour construire une alternative majoritaire à la catastrophe qui vient.

Grand connaisseur de l'oeuvre de Walter Benjamin, Michael Löwy nous rappelle que celui-ci « proposait de définir la révolution non comme ”locomotive de l'Histoire”, mais comme l'action salvatrice de l'humanité qui tire sur le frein d'urgence avant que le train ne sombre dans l'abysse… » L'auteur y reviendra dans un chapitre intitulé « La révolution est le frein d'urgence. Actualité politico-écologique de Walter Benjamin ».

Quoiqu'il en soit, cela implique : « l'augmentation du temps libre est en fait une condition de la participation des travailleurs à la discussion démocratique et à la gestion de l'économie comme de la société. »

Dans une seconde partie, l'auteur montre les tensions dans les textes de Marx et d'Engels, les contradictions, les insuffisances et quelques prémonitions. Il nous parle de « progrès destructif ». A mes yeux, rien dans la critique de l'économie politique, au contraire, n'est incompatible avec les grandes thèses de l'écologie. Beaucoup de textes sont marqués par leur époque et curieusement dans sa critique de Marx, Michael Löwy ne cite pas « l'énorme portée écologique du passage d'un combustible renouvelable, produit de la conversion photosynthétique du flux solaire, le bois, à un combustible de stock, produit de la fossilisation du flux solaire et par conséquent épuisable à l'échelle historique des temps, le charbon »sur laquelle insiste à juste titre Daniel Tanuro.

Dans une troisième partie, « Aspects essentiels de la théorie et de la pratique écosocialiste », l'auteur présente les liens entre écologie et altermondialisme et mène, entre autres, une salutaire critique de la publicité, manifestation particulièrement criante du fétichisme de la marchandise qui crée et dirige nos désirs. Enfin l'auteur présente des études sur les États-Unis et le Brésil.

En annexe sont reproduits quelques textes : « Manifeste écosocialiste international » de septembre 2001, « Réseau brésilien écosocialiste » de 2003, « Déclaration écosocialiste internationale de Belém » de 2008 et un conte illustré « Copenhague, le 12 avril 2049 ».

L'écosocialisme est « une proposition radicale qui vise non seulement à transformation des rapports de production, à une mutation de l'appareil productif et des modèles de consommation dominants, mais aussi à créer un nouveau paradigme de civilisation, en rupture avec les fondements de la civilisation capitaliste / industrielle occidentale moderne. »

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L'écosocialisme c'est quand la gauche de la gauche récupére l'écologie . de fait l'on retrouve ici l'idéologie propre à ce courant de pensée , qui si il n'a pas raison sur tout n'en est pas moins novateur . Ici point de débilité à la sauce Pernaut , mais une prise de conscience nécessaire sur l'urgence de la situation écologique . le productivisme détruit la nature , l'entrainant vers des horreurs comme La ferme des 1000 vaches . Pour autant il faut évoluer pour ne pas demeurer dans une logique archaique qui rejette le 21 éme siécle comme le fait Pernaut . Il faut une idée nouvelle pour cette écologie qui doit étre de son temps sans étre pour autant productiviste et livrée au capitalisme fou . Si ce livre est parfois un peu renfermé sur lui méme , il n'en est pas moins en phase avec les besoins du quotidien ou l'intéret collectif doit reprendre le dessus sur un individualisme déchainé . Voila un ouvrage tout à fait digne d'intéret qui de maniére pédagogique fait découvrir une autre maniére de concevoir l'écologie .
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critiques presse (1)
NonFiction
08 décembre 2011
Dans la catégorie "porteur d’espoirs", on a vu mieux… Mais la beauté de son combat et son émouvant testament laissent à penser que, demain, peut-être, le Soleil se lèvera sur une société plus rouge, plus verte, plus belle, plus juste…
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
L'écosocialisme est un courant politique fondé sur une constatation essentielle : la sauvegarde des équilibres écologiques de la planète, la préservation d'un environnement favorable aux espèces vivantes - y compris la notre- sont incompatibles avec la logique expansive et destructrice du système capitaliste.
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En 1966, les dépenses budgétaires en France étaient de 147,7 milliards de francs (soit 22,5 milliards d'euros). Cette année là, la population française étant composée d'environ 60 millions d'âmes, chaque personne en France, hommes, femmes, adultes, enfants ou vieillards avaient un moyen de payer 2500 francs pour le plaisir est le privilège de consommer de la publicité. Cela avait fait pour une famille composée de parents et de deux enfants environ 10 000 francs : autant, sinon plus que les impôts du foyer. Depuis 15 ans, le phénomène n'a pas été endigué, loin de là. Désormais, il se répand par un nouveau canal, celui de l'hypermédia : Internet. Tout se passe comme s'il existait à côté de l'État républicain — en théorie soumis à un contrôle démocratique —, un autre État, un « État dans l'État », un Léviathan, un État oligarchique qui n'est contrôlé par personne : l'État publicitaire, qui perçoit des impôts indirects sur tous les consommateurs. L'État républicain est censé fournir certains services fondamentaux aux citoyens : la poste, la santé, les transports publics. Quel service fournit l'État publicitaire ?
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Nous luttons pour un temps où la diversité sociale serait le fruit de la libre détermination des personnes et des peuples. Les différences culturelles, ethniques, raciales, de genre et d'option sexuelle ne doivent jamais être des instruments pour nier l'égalité des droits sociaux.

(Et Michéa ferait bien d'en prendre de la graine...)
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Comment distinguer les besoins authentiques de ceux artificiels et factices ? Ces derniers sont induits par le système de manipulation mentale qui s'appelle "publicité". Pièce indispensable au fonctionnement du marché capitaliste, la publicité est vouée à disparaître dans une société de transition vers le socialisme, pour être remplacée par de l'information, fournie par les associations de consommateurs. Le critère pour distinguer un besoin authentique d'un besoin artificiel, c'est sa persistance après la suppression de la publicité…
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1 – quels produits devront être subventionnés ou même distribués gratuitement ; 2 – quelles options énergétiques devront être poursuivies, même si elle ne sont pas, dans un premier temps, les plus »rentables » ; 3 – comment réorganiser les système des transports, en fonction de critères sociaux et écologiques ; 4 – quelles mesures prendre pour réparer, le plus vite possible, les gigantesques dégâts environnementaux laissés "en héritage" par le capitalisme. Et ainsi de suite…
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Vidéo de Michael Löwy
Soirée de lancement du livre de Fernando Morais, " Lula. de la lutte syndicat au combat politique. Biographie, t. 1", avec Ignacio Ramonet, Gilles de Staal et Michael Lowy, à la librairie Compagnie, Paris V, le 26/01/2024. Traduit du portugais avec le soutient du Centre national du Livre.
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