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EAN : 9798745181399
238 pages
Auto édition (01/05/2021)
4.06/5   25 notes
Résumé :
« Et moi, je ne m’étais doutée de rien, je croyais réellement qu’il me détestait, comme on pouvait détester une personne, sans raison valable. »

Avoir une vie sociale est très loin des préoccupations de Katya. Renfermée et solitaire, elle passe son temps à broyer du noir et ce, depuis la perte de sa sœur jumelle.

Aussi est-elle stupéfaite lorsque deux camarades de son nouveau lycée recherchent très rapidement son amitié.
Mais ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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C'est avec un grand intérêt, pas loin d'être véritablement captivée, que j'ai lu ce roman inclassable, acheté par curiosité. Estampillé "young adult", il fait preuve d'une grande maturité dans l'analyse des personnages, néanmoins l'écriture est simple et fluide. Il maintient un certain suspense, mais c'est plutôt de l'ordre des sentiments explosifs de ce groupe de lycéens, et de leur transcription dans la réalité de leur vie.

Le roman adopte le parti-pris d'une narration alternée, aussi nous lirons chapitre après chapitre le point de vue de Katya et celui d'Alexandre sur les événements. Quand l'une subit la place qu'on veut lui faire occuper, l'autre détient des clés qu'il met à profit pour permettre à la jeune fille de rester elle-même, pour la protéger d'une machination dont il a pressenti dès le départ les effets délétères. Il m'a été très facile de suivre, voire d'adopter, ces deux points de vue, car l'auteure fait preuve d'une rare capacité à nous projeter de plain-pied dans la vie intérieure de ses personnages, dans leurs doutes et questionnements, bonheurs et malheurs, mais aussi dans leur quotidien de lycéens, qui n'est pas oublié, et après tout c'est rafraîchissant de voir le monde par des yeux de 17 ans.

Je ne peux guère révéler d'informations sur les personnages, car cela reviendrait vite à divulguer trop de contenu ; toutefois, l'on peut dire que lorsque Katya arrive dans ce lycée du Sud de la France, suite à la décision de ses parents de déménager, elle est loin d'être enthousiaste, et compte bien poursuivre sur sa lancée en s'effaçant et en n'adressant la parole à personne. Elle est détruite par une perte essentielle, qu'elle n'a pas réussi à surmonter, et préfère largement jouer un rôle d'observatrice que d'actrice. Aussi, quand Arnaud et Lucie s'intéressent à elle, recherchent sa compagnie, elle est tout d'abord réticente - d'autant plus que le troisième membre de leur groupe, Alexandre, l'évite et se détourne carrément d'elle, jusqu'à paraître fâché de l'intérêt manifesté par ses deux amis pour la jeune fille. C'est donc par un mystère douloureux qu'elle entame cette nouvelle année scolaire : une personne peut-elle vous détester d'emblée sans rien savoir de vous ? Pourquoi Lucie, Arnaud, ou même Alexandre ont-ils envers elle des réactions qui évoquent un passé partagé, comme si elle était déjà liée à eux ?

Katya se pose beaucoup de questions et se montre bien décidée à rester sur ses gardes ; toutefois, elle se prend au jeu et découvre avec plaisir l'intégration dans un groupe de jeunes gens de son âge, elle goûte aux plaisirs des relations adolescentes et cherche à percer le mystère de ses amis, cette famille étrange qu'ils se sont recréée en circuit fermé. Elle n'est pas au bout de ses surprises, et la connaissance pourrait bien être à double tranchant...

Ce roman aborde des thèmes importants, voire épineux, avec sensibilité et tact, et le lecteur conquis ne voit pas le temps passer durant ce voyage. Eléanore Ly joue avec nos nerfs et nous réserve des révélations inattendues, une surprise de taille à la fin. Je l'accuserais presque de manipulation ostentatoire, si ce n'était cette brillante démonstration qu'à trop vouloir manipuler les sentiments des êtres qui nous entourent, la destruction morale n'est jamais loin. Je termine ce roman quasiment sur un coup de coeur, et j'ai la conviction que je tiens là une auteure à suivre absolument.
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C'est avec beaucoup de profondeur et une psychologie on ne peut plus fine que l'auteure traite de la période de l'adolescence et des tourments de l'existence. Les personnages, autour de l'âge de la maturité, ne sont plus des enfants mais ne sont pas encore tout à fait des adultes non plus. On va alors suivre une tranche de vie qui ne sera pas de tout repos... ni pour eux, ni pour nous. Éléanore est une auteure machiavélique qui n'épargne pas ses personnages ni ses lecteurs en glissant insidieusement un suspense prenant et des retournements de situations surprenants pour nous amener jusqu'à une fin glaçante.

Elle choisit judicieusement de nous offrir un roman choral, construction qui va alors alterner le point de vue de Katya avec celui d'Alexandre. On n'a aucun mal à se glisser dans la peau des personnages, dans leur tête et à se laisser transpercer par leurs émotions, leurs doutes et se laisser saisir par tous les chamboulements auxquels ils sont confrontés page après page.
Les chapitres courts et immersifs offrent beaucoup de rythme, on tourne les pages sans s'en rendre compte, j'ai dévoré le roman d'une seule traite, prise dans le tourbillon de l'histoire. La plume se montre agréable, sensible et très fluide, je me suis totalement laissé séduire par cette écriture contemporaine plaisante et dans l'air du temps.

La thématique des personnages jeunes et en pleine construction, marqués par un passé trouble, le tout saupoudré de mystère et de secrets à dévoiler, se révéle des plus captivantes. J'ai adoré suivre les aventures des héros, ils m'ont tourmentée, parfois déconcertée par certaines de leurs actions ou réactions mais je ressors complètement charmée de cette lecture grâce à la justesse psychologique que l'auteure nous offre malgré la complexité de son intrigue à la tension dramatique et au tragique hyper bien travaillés.
Les côtés sombres de certains personnages m'ont désarçonnée mais force est de constater que tout s'imbrique à merveille au fil des pages pour nous tenir en haleine et nous secouer aussi. Les héros se veulent atypiques mais incroyablement attachants, touchants, émouvants...

Les dosages parfaits entre ombres et lumières, destin funeste et espoirs ainsi que toutes les autres dualités bien exploitées du roman m'ont conquise, ils offrent un beau réalisme mais aussi un divertissement livresque exceptionnel.
C'est un roman à mi-chemin entre le young adult et le thriller psychologique que je conseillerais à tous les curieux de l'âme humaine, aux lecteurs qui aiment décortiquer les personnages et leurs attitudes, et surtout à ceux qui désirent passer un superbe moment de lecture divertissant auprès de protagonistes singuliers et fort bien construits.
Je suis ravie de la découverte de cette lecture marquante qui porte à réfléchir et je ne manquerai pas de suivre cette jeune auteure avec beaucoup d'intérêt à l'avenir, on sent dans ce premier roman prometteur tout le soin qu'elle tient à mettre dans ses écrits et son investissement remarquable.

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Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Éléanore Ly pour m'avoir proposé son livre en SP via le site SimPlement.

Concernant la couverture, je pense qu'elle est effectivement adaptée à un public young adult. Je la trouve sympa, avec cette sorte de mélancolie de circonstance que semble renvoyer la jeune fille. le titre est très bien choisi.

Concernant la plume d'Éléanore Ly, je l'ai trouvée agréable et fluide, sombre et pleine de souffrance. Ses personnages sont bien travaillés psychologiquement, surtout Katya et d'Alexandre, dont on a les points de vue.

Katya est une adolescente de dix-sept ans, complètement brisée depuis la mort de sa soeur jumelle, cinq ans auparavant. Elle n'a jamais réussi à s'en relever et n'en a même pas l'envie. Elle est solitaire, casanière, avec peu voire pas d'interactions sociales avec ses camarades du lycée, et ce mode de vie lui convient très bien. Elle se complait dans son malheur, dans sa tristesse.

Ses parents se font un sang d'encre pour elle et, pour son bien, ils décident de quitter le nord de la France pour aller s'installer dans le sud. Ils espèrent qu'un changement de lieu et de nouveaux camarades pourront être bénéfiques à Katya.

Son côté brisé est touchant, même si on a parfois envie de la secouer pour lui dire que la vie continue. Après, n'ayant jamais perdu une soeur ou un frère, je ne peux pas imaginer sa souffrance. Sauf si je pense à la perte d'un de mes Gremlins, là oui, je me l'imagine sans peine. Je pense qu'au fond d'elle, elle a toujours voulu s'en sortir, mais qu'elle refusait de se l'avouer, par culpabilité pour sa soeur jumelle décédée. Sinon, je pense qu'elle ne se serait pas laissée entraîner si facilement par Arnaud et Lucie.

Alexandre est un jeune homme de dix-neuf ans. Il apparait comme quelqu'un de maussade, de mutique et quelque peu antipathique. du moins du point de vue de la jeune fille. Lorsque l'on passe au sien, on s'aperçoit en réalité qu'il est torturé par un évènement du passé, auquel il associe Katya, raison pour laquelle il refuse de s'approcher d'elle.

C'est un personnage qui m'a beaucoup plu. Il ne s'embarrasse pas de faux-semblants et reste tel qu'il est, peu importe la situation. J'ai aimé son aspect torturé entre ce qu'il pense être bon pour le groupe et la liberté qu'il laisse tout de même à ses amis, sachant qu'il n'est pas d'accord avec eux. Sans compter qu'il nous livre peu à peu des indices sur leur passé commun.

On comprend aussi très vite que Lucie, Arnaud et lui sont membres d'un trio et que ces derniers occupent une place très importante dans sa vie. Ils forment une "famille", aussi soudée que brisée par une tragédie commune. Cependant, l'arrivée de Katya va tout chambouler et va créer une scission entre les trois amis.

Oui, leur vie à tous les quatre va se trouver complètement bouleversée par cette rencontre, le premier jour de la rentrée. On sent tout de suite qu'il y a quelque chose qui cloche. Surtout avec la différence de comportement entre Arnaud et Lucie, gentils mais persistants, presque pressants, et celui d'Alexandre, froid et distant. Pourquoi un tel gouffre alors que ce trio est habituellement plus que soudé ? Peut-on vraiment détester quelqu'un au premier regard ?

C'est ce que nous allons découvrir au fil des chapitres et, comme moi je pense, vous ne vous attendrez pas à ce que vous allez découvrir. du moins au début, sans les indices qui arrivent petit à petit.

L'auteure installe sans effort un climat de tension, de non-dits, d'incertitude et de malaise. Cette ambiance fait que l'on continue à tourner les pages pour avoir le fin mot de l'histoire.

Une chose que je n'ai pas comprise, c'est l'animosité des adolescents à l'encontre du père d'Arnaud. Il est sous-entendu qu'il y a un secret à préserver (qui n'a pas l'air tant que ça d'en être un), qui m'a menée sur une fausse piste. Elle se serait avérée vraie, j'aurais compris. Mais je ne comprends pas que ce simple secret puisse amener autant de sentiments négatifs. Il y a forcément autre chose...

L'auteure aborde avec facilité des thèmes comme le deuil, la manipulation, les relations toxiques, la volonté de vouloir protéger, la culpabilité et d'autres encore que je ne peux vous révéler sans vous spoiler.

Concernant la fin, comme dit plus haut, je ne m'étais pas doutée dans quelle direction m'amènerait ce livre. Au fil des indices, j'ai commencé à entrevoir les explications. Mais, je n'étais clairement pas préparée à l'épilogue, qui m'a laissé sur une petite déception avec la réaction de Katya et un dernier sentiment assez... malsain.

En résumé, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce livre assez sombre, avec des adolescents aux psychologies différentes mais chacune travaillée, ayant chacun eu leur lot de souffrances. Si pour certains cette rencontre sera le signe d'une reconstruction, pour d'autres, ce sera celle du déclin... L'épilogue m'a laissé un arrière-goût assez désagréable, mais c'est une opinion tout à fait personnelle. Attention, je ne dis pas que ce dernier est raté, loin de là. Je le trouve juste un peu glauque.
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Quand l'auteur m'a proposé son livre sur Simplement pro, j'ai eu le sentiment qu'il ne fallait pas que je lise le résumé. Que ce roman était ce genre de livre dans lequel il faut plonger sans rien en savoir ou presque.
Dans les premières pages, j'ai été un peu dérangée par une écriture parfois un peu maladroite, avec des tournures de phrases qui alourdissaient le texte à plusieurs reprises.
Mais assez vite, j'ai été tellement prise par l'histoire que cet aspect là est passé au second plan.
Les chapitres alternent entre le point de vue de Katya et celui d'Alexandre. Katya ne sait rien de ce qu'il se passe et découvre les choses en même temps que nous, tandis qu'Alexandre est au courant de tout et, même s'il ne nous révèle rien, ses sentiments sur les événements et les personnes nous aiguillent quand même un peu.
Il y a une tension incroyable dans ce roman. J'ai deviné sans trop de mal certains aspects de ce qu'il se passe, mais j'étais loin, très loin, d'avoir tout deviné.
Je ne pouvais plus lâcher le livre tant je voulais savoir ce qu'il se passait, et surtout comment ça allait se terminer.
En fait, j'ai aimé tout le livre, sauf la fin.
Alors, certes, j'aurais voulu que ça se termine autrement, mais ça, à la limite, ça aurait pu passer (j'aurais râlé comme un pou, entendons nous bien, mais ça aurait pu passer). En revanche, j'ai trouvé que le comportement d'Alexandre ne collait absolument pas avec le caractère qui a été le sien tout au long de l'histoire. Son retournement de veste est totalement incompréhensible et pour moi, ce n'est pas passé.
J'ai aussi un peu tiqué sur la présentation, même si elle est très brève, des parents d'un autre personnage : Arnaud.
Que ce soient des salopards, pourquoi pas. Mais l'auteur laisse entendre que ce sont des salopards à cause d'un certain élément de leur vie et, pour moi, cet élément, ne suffit pas à en faire des salopards. Ils auraient pu avoir cet élément là et être des parents aimants quand même. le sous entendu selon lequel ils sont forcément malveillants à cause de ça, m'a un peu dérangée (et oui je sais, j'explique rien, mais je peux pas sans tout vous révéler !!)
Enfin bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture, et même si j'ai été un peu déçue par la fin, ça n'enlève rien au suspense qui m'a tenue en haleine pendant tout le livre.
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Je remercie Éléanore Ly de m'avoir confié son service presse, mais aussi pour sa confiance. Je suis une lectrice adepte du genre Young adult. Cependant, la quatrième de couverture m'a interpellée à plus d'un titre, car elle laisse planer une grande part de mystère tendant à nous faire penser que nous allons devoir endosser l'habit de « Sherlock Holmes » afin de mener notre propre enquête au sein de ce groupe d'adolescents.

Nous faisons donc la connaissance de Katya, dix-sept, qui emménage avec ses parents dans une ville qu'elle ne connaît pas. La jeune fille est renfermée sur elle-même et ne désire pas se lier d'amitié avec quiconque. Se plaît-elle dans cette solitude ? Toujours est-il que lorsqu'elle débarque dans ce nouveau lycée, elle attire l'attention de Lucie, Arnaud et Alexandre, des camarades de classe.

La jeune fille est en droit de s'interroger… Pourquoi s'intéressent-ils à elle, alors qu'elle ne manifeste aucun enthousiaste, aucun entrain pour s'intégrer dans son nouvel environnement ? Très vite, le comportement des deux garçons l'intrigue, car ils réagissent d'une façon diamétralement opposée. Arnaud se montre bienveillant à son égard, alors qu'Alexandre, lui, choisit de l'ignorer.

Avant l'arrivée de Katia, Alexandre, Arnaud et Lucie formaient un trio soudé. Ils se considéraient comme une « famille » indestructible ! Que craignent-ils à présent ? Des tensions surviennent et s'intensifient, aussi notre nouvelle élève est plongée dans l'incompréhension.

Après tout, Katya n'a pas cherché à gagner leur confiance. Ce sont eux qui se sont rapprochés d'elle. Doit-elle se sentir responsable du climat oppressant qu'il règne au sein du trio ? Bon nombre de questions envahissent son esprit, le doute et l'incertitude s'emparent de tout son être.

Alexandre nourrit-il une rancoeur à l'égard d'Arnaud ? Est-il tout simplement jaloux ? Ou souhaite-t-il éloigner Katia d'Arnaud pour des raisons que nous ignorons tous ? Lucie, elle, s'efforce de rester neutre afin de ne pas rompre le lien précieux qui les unit depuis l'enfance. La mission s'avère compliquée.

Au fil des pages, le mystère s'épaissit et l'atmosphère devient de plus en plus oppressante.

Éléanore s'emploie à nous distiller des bribes d'informations au compte-gouttes sur le passé de chacun de nos protagonistes. Les pièces du puzzle commencent à se rassembler pour nous laisser entrevoir une vérité dépassant tout entendement.

Katya sera-t-elle apte à supporter le poids d'une telle révélation concernant les membres du trio ? Personne n'est en mesure de l'affirmer, car la jeune fille a également connu un parcours semé d'embûches. Quoiqu'il en soit, le choc sera rude, tel un tsunami déferlant à une vitesse incontrôlable.

Cette révélation inavouable provoquera-t-elle des conséquences irréversibles ? Une fois la bombe lâchée, y aura-t-il encore un retour en arrière possible ?

La pression monte crescendo.

L'auteure nous offre une intrigue brillamment orchestrée. Elle cultive un suspense d'une rare intensité.

Les messages véhiculés sont percutants, dérangeants, car le sujet abordé est difficile.

Un roman déstabilisant qui nous heurte, mais qui demeure prenant et addictif.

Une belle découverte.

Bravo !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ils avaient traversé des épreuves, partagé des joies et des peines, ils avaient formé leur propre entité, leur "famille". Pourrais-je en faire partie un jour ? En avais-je seulement envie ? Dépendre d'autres personnes, et risquer de les perdre, comme j'avais perdu ma jumelle. Cela valait-il la peine de recommencer ? Question naïve, en réalité, puisque j'avais déjà commencé à espérer.

Page 63.
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Mes parents accueillirent la nouvelle de ma prochaine sortie au Joker avec une joie frénétique complètement ridicule. Quel genre de parents avais-je donc ? Je me le demandais. Ils ne s'inquiétaient même pas de savoir qui conduirait, qui serait présent, si la boîte avait vraiment le droit d'accueillir des mineurs.

Page 101.
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Son expression se modifia, et l'espace d'un instant, je vis qu'elle n'interprétait pas mon détachement comme de la simple antipathie à son encontre mais comme un rejet total et sans appel de sa personne. Un rejet violent dont elle ne comprenait pas le sens. Comment lui en vouloir ? D'ailleurs, quelle raison pertinente avais-je de me comporter ainsi avec elle ? Elle ne m'avait rien fait. Elle ne méritait pas d'être traitée ainsi.
Cependant, je ne pouvais pas agir ainsi. Je ne pouvais pas entamer ne serait-ce que la moindre relation avec elle. La considérer comme une amie, ou même comme une camarade de classe. Il me fallait continuer à l'ignorer, sans quoi, la chute serait encore plus brutale. Pour tous les deux. Et aussi pour les deux imbéciles qui avaient décidé de négliger mes mises en garde.
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J'espérais vraiment qu'Arnaud revienne sur sa décision. Il avait toujours eu cette tendance à choisir la mauvaise voie. Il n'avait pas d'intuition, ou alors, il se moquait de ce qu'elle lui soufflait. Il n'en faisait qu'à sa tête, ignorait volontairement ce qui l'ennuyait. Pour cela, je lui garderai toujours une profonde rancune. S'il n'avait pas été aussi idiot, s'il avait pensé davantage, peut-être... Oui peut-être... Pour autant, Arnaud était aussi une part de "notre famille" maintenant. J'avais beau lui en vouloir, je ne me sentais pas capable de lui souhaiter le moindre mal, ni même de m'éloigner de lui. Sa présence était désormais indispensable. Nous formions un trio solide, une "famille" soudée. Sauf que nous étions déjà brisés de l'intérieur.
C'était ainsi. Il fallait composer avec.
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Personnellement, j'avais trouvé l'idée ridicule. Déménager ? Tourner la page ? Démarrer une nouvelle vie ? Mes parents ne manquaient pas d'imagination.
C'était une erreur, forcément. Ils ne me connaissaient pas. Je n'avais pas besoin de démarrer quoi que ce fût, de partir ailleurs, ou même de rencontrer de nouvelles personnes. Qu'est-ce que cela m'aurait apporté, franchement ? Depuis déjà cinq ans, je me débattais, seule, avec un quotidien terne et ennuyeux. En quoi un simple déménagement m'aurait-il transformé la vie ? Je n'avais aucune intention de changer. J'étais déjà cassée, brisée. Je ne voulais pas me relever. Seulement attendre, patiemment, de rejoindre ma sœur jumelle, disparue dans un accident de voiture à l'aube de nos treize ans.
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