Cueillis au fil du XVIIIème siècle, ces bons mots égratignent les uns et les autres , ne laissent personne indemne et gardent pour beaucoup une éternelle jeunesse, un vivante actualité.
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Un homme veuf, qui avait pris une seconde femme, ne cessait de louer devant elle les grâces, l'esprit, les talents de la première. Un jour que cet époux, peu galant, recommençait ce panégyrique devant plusieurs personnes, sa femme présente, il crut s'apercevoir qu'elle murmurait tout bas. "Pardonnez-moi, lui dit-il, les regrets que je donne à la défunte, elle le mérite". - "Ah ! Monsieur, répondit celle-ci, un peu piquée, personne, je vous jure, ne la regrette plus que moi."
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A propos des choses de ce bas monde, qui vont de mal en pis, M... disait :
"J'ai lu quelque part qu'en politique il n'y avait rien de plus malheureux pour les peuples que les règnes trop longs. J'entends dire que Dieu est éternel; tout est dit..."
Une femme de 90 ans disait à M. de Fontenelle, âgé de 95 ans :
"La mort nous a oubliés.
-Chut...",
lui répondit M. de Fontenelle, en mettant le doigt sur sa bouche.
Au sujet de l'inimitable La Fontaine, Fontenelle disait :
"Il est bien aisé d'être un homme d'esprit ou un sot; mais d'être les deux et dans le plus haut degré, cela est admirable."
« Nous n'accordons ce nom qu'à une répartie vive, gaie, animée par une pensée qui frappe, qui réveille, qui surprend. C’est une espèce d’impromptu que l’occasion seule fait naître, et que la malignité, le plus souvent, assaisonne : c’est un beau trait qui vole et qui perce en même temps. »