AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de oblo


Enfermé arbitrairement entre 1974 et 1978 au Mali, Ibrahima Ly a connu les tortures et les humiliations qu'il retranscrit dans Toiles d'araignées, publié en 1982.
Mariama, 16 ans, est promise à Bakary, l'homme le plus riche du village, qui a 70 ans. Mariama le refuse et attire la honte sur sa famille. Après avoir été violée par Bakary, elle est jetée en prison. Elle y connait les humiliations, les douleurs physiques, l'abandon de toute dignité. Les conditions décrites sont atroces : les cellules contiennent plusieurs dizaines de détenus, l'intimité est une notion oubliée, la détresse pousse même Mariama à lécher les murs, pourtant couverts de bave et d'urine, pour ramasser quelques prises de tabac tout juste chiqué.
Le titre est polysémique : les toiles d'araignées sont, à proprement parler, les seules représentations de la beauté de la nature dans les cellules. La toile d'araignée, c'est aussi la prison dont les détenus ne peuvent se libérer. Enfin, elle est la société dans laquelle se débattent les hommes et les femmes avant qu'ils ne se résignent à souffrir et à mourir.
Le roman est particulièrement sombre et l'espoir y est absent. Les gardes ne sont pas inhumains : bien au contraire, nous dit Ibrahima Ly, ils le sont, et c'est là le plus terrible. le choix d'une femme comme personnage principal ajoute à l'horreur de la situation : le corps féminin est encore un corps qu'on peut désirer et, par là-même, forcer. L'humanité, c'est aussi le mépris du sentiment et du corps d'autrui.
Commenter  J’apprécie          370



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}