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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le jeune Miles nous partage sa passion pour le monde marin, ses extraordinaires découvertes à marée basse le long du pacifique Nord engendrant l'explosion médiatique que l'on imagine.

Mais Miles c'est aussi plein de tendresse pour la vieille voyante Florence, de délicieux fantasmes d'ado sur la bipolaire Angie Stegner et une amitié désopilante avec son copain Phelps.

J'aime beaucoup l'écriture de Jim Lynch, ses touches d'humour à l'américaine mais sans en faire trop et puis il nous ouvre une fenêtre sur le monde fantastique de l'océan.
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"LES GRANDES MARÉES" de Jim Lynch (traduit par Jean Esch)

Miles, le narrateur du livre, est un gamin de 13 ans passionné de biologie marine (il cite par coeur des passages du livre culte de la biologiste Rachel Carson, "Cette mer qui nous entoure", pour lequel elle a reçu le National Book Award). Comme il est insomniaque avec des parents laxistes, il passe une partie de ses nuits à arpenter les grèves du Puget Sound (État de Washington).

Sous la naïveté de son narrateur (lequel ne se rend pas compte de l'importance écologique de ses découvertes), l'auteur nous adresse une mise en garde sur les merveilles qui pourraient disparaître avec le changement climatique "Prenez le temps de regarder la Terre et écoutez ce qu'elle a à nous dire".

Un livre qui oscille entre l'humour (quel gamin de 13 ans n'est pas obnubilé par le sexe) et la gravité (le divorce des parents, la décrépitude liée à l'âge, la mort, le changement).

Un livre que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. Pour moi qui suis une fille de la montagne et des sapins, l'océan est aussi mystérieux que les confins de l'univers... Et là, j'ai découvert un monde que je ne soupçonnais pas (la panobe, le regalec, ...). Merci Jim Lynch 😀
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Difficile d'expliquer pourquoi j'ai autant aimé ce roman , qui est une tranche de vie du jeune Miles au bord de sa baie dans l'état de Washington. C'est un roman passionnant, prenant, un peu poétique aussi, avec des passages drôles et d'autres émouvants. Et des personnages tellement attachants !! J'avais du mal à reposer le livre ...Miles donne envie de le suivre sur la plage ,avec son copain Phelps qui ne pense qu'aux filles. En même temps ils ont 13 ans ! Ils sont tellement différents que la paire fonctionne à merveille. Il y a beaucoup de descriptions d'espèces de la baie, mais ce n'est à aucun moment ennuyeux, on a presque l'impression de s'y connaitre un peu en refermant le livre. La fin est ouverte mais nul doute que l'on laisse Miles en bonne compagnie ! Il me manque déjà !
Challenge USA
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Ami lecteur, j'aimerais beaucoup te présenter Miles O'Malley:
Ce n'est pas tout à fait un gamin comme les autres.
Il est attachant, plein de ressources, d'une lucidité confondante.
Il a treize ans à l'état civil mais neuf en apparence et une connaissance encyclopédique des créatures vivantes qui peuplent la anse de Puget Sound, cette baie boueuse sur les rives de laquelle il habite.
Je l'ai croisé dans les pages d'un livre. (il se cachait derrière une des plus belles couvertures que j'aie vue depuis longtemps/ éditions Gallmeister, collection Totem).

Ce fut une superbe rencontre…

Une rencontre enrichissante, parce qu'aux côtés de Miles, j'ai vogué sur un canoë la nuit à la rencontre du mythique calmar géant, j'ai croisé le ragfish, cru apercevoir le regalec. J'ai appris des choses sur les patelles et les berniques, découvert les panobes et les soleils de mer. Encore mieux qu'un documentaire de la BBC.

Une rencontre rafraîchissante comme peuvent l'être les pensées d'un gamin brillant, curieux, posant un regard vif et perspicace sur le monde des adultes, sur le monde tout court.

Et plus que tout, une rencontre émouvante parce que Miles est à cet âge charnière, ce moment imprécis et délicat où l'enfance bascule dans le passé, où l'adulte à venir se dessine…

Bref, une rencontre comme on voudrait en faire plus souvent…
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Mais qu'il est joli ce roman ! Dit comme ça bien évidemment ça peut sembler niais mais j'ai été vraiment touché par la grâce de cette histoire et par son personnage principal totalement irrésistible.

« Les grandes marées » est un roman sur le passage à l'âge adulte qui se déroule sur la côte de Washington. Miles O'Malley, adolescent de 13 ans, trop petit pour son âge, ne s'intéresse pas vraiment aux mêmes choses que les autres gamins. Il a une connaissance encyclopédique de la vie marine ; Son héroïne est Rachel Carson, une biologiste marine et militante écologiste, morte il y a des années ; Sa meilleure amie est une médium, une vieille dame atteinte d'un trouble neurologique invalidant. Mais une fois ces « petites » particularités écartées, il n'en reste pas moins un gosse de 13 ans, fou amoureux de son ex baby-sitter, inquiet de la séparation de ses parents qui semble se profiler.
Souvent la nuit il se faufile hors de chez lui pour explorer les vasières du Pudget Sound et c'est lors d'une de ses escapades qu'il va faire la plus importante découverte jamais faite dans cette région : un calamar géant échoué. Il devient une sensation médiatique, attirant toutes sortes d'attentions, et alors que la mer continue de lui offrir des découvertes improbables, Miles doit faire face aux difficultés qui accompagnent le mystérieux processus de la croissance.

Miles O'Malley est terriblement attachant. Je l'ai trouvé drôle, touchant, sensible, un personnage principal vraiment délicieux. On le rencontre durant l'été où l'enfant va tirer sa révérence, ou l'ado va devoir faire des deuils pour renaitre.

L'autre personnage principal de ce livre c'est bien sûr l'océan. C'est une ode à la vie discrète et énigmatique cachée dans l'eau qui nous emmène à travers les vagues, les marées, le sable. On sent l'iode, on voit la baie. Je vous assure qu'il n'y a pas besoin d'être fasciné par les palourdes, les nudibranches et les étoiles de mer pour apprécier cette lecture, parole de terrienne. Avec son roman, l'auteur nous donne tout simplement envie de regarder plus intensément la nature qui nous entoure.

L'écriture très fluide dans laquelle l'auteur parvient à insuffler de la poésie alors qu'il enchaine les descriptions quasi scientifiques, est un pur bonheur.
Bref, j'ai adoré la voix de Jim Lynch et je me réjouis d'avoir « Face au vent » dans ma pal.

Traduit de l‘anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
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Ce que Miles O'Malley aime le plus c'est se promener la nuit au bord de la plage, ou encore à bord de son canoé, pour observer la vie marine à marée basse. Il faut dire aussi que la baie de Puget Sound, située près d'Olympia dans l'état de Washington, est d'une grande richesse au point de vue de la biodiversité. de plus, il a le prétexte d'aller voir les parcs à huîtres du juge Stegner, puisque ce dernier l'embauche pour l'aider à les entretenir.
Ce faisant, il en profite aussi pour ramasser quelques espèces rares qu'il va ensuite revendre à des collectionneurs (grâce à une autorisation obtenue par le professeur Kramer). Ce qui tombe bien pour lui c'est que non seulement il est insomniaque, mais qu'en plus ses parents qui ne se sont jamais sentis responsables de lui, le laissent totalement libre. La seule obsession de son père est de le voir grandir physiquement, ce qui n'est pas le cas, car Miles, à presque treize ans, n'est pas plus grand qu'un enfant de dix ans.
Miles est un ado comme les autres, simplement passionné par la mer et curieux de tout ce qu'il découvre autour de lui. C'est vrai qu'il a acquis par ses lectures de Rachel Carson, une biologiste reconnue, et par ses propres observations une quantité de connaissances phénoménales que beaucoup, de biologistes pourraient lui envier. de plus, c'est un ado qui a bon coeur. Il n'hésite pas à aider Florence, une très vieille dame devenue son amie et atteinte de la maladie de Parkinson qui vit seule, et qui partage avec lui ses secrets. Il comprend qu'elle ne veuille pas être placée en maison de retraite et qu'elle ne veuille pas quitter sa maison. Il est amoureux d'Angie, la fille du juge, son ancienne baby-sitter, de quelques années son aînée, qu'il essaie aussi d'aider alors qu'elle s'enfonce dans la drogue et souffre de bipolarité. Enfin, il essaie de ne pas s'angoisser à l'idée que ses parents vont peut-être divorcer.
Une nuit, alors que Miles s'aventure sur une vasière, il découvre devant lui une créature qu'il n'avait encore jamais observé, un calmar géant qui habituellement vit dans les Grands fonds. Il prévient aussitôt le professeur Kramer qui se rend immédiatement sur les lieux.
La presse se déchaine d'autant plus que ce ne sera pas sa seule découverte. Miles devient malgré lui un jeune prodige. Devenir célèbre, donner des interviews, cela ne l'intéresse pas. Mais il a eu le malheur de dire que la terre cherchait peut-être à leur délivrer un message en envoyant ainsi des créatures des grands fonds marins sur le rivage, et bien entendu cette idée fait son chemin, attirant non seulement les scientifiques, mais aussi les sectes et la population de la région, dans sa chère baie jusque-là protégée, la foule perturbant le bel été.

Ce roman paru précédemment aux-Etats-Unis en 2005, sous le titre "A marée basse" et déjà traduit en français, est un roman initiatique qui nous parle avant tout du difficile passage à l'âge adulte d'un adolescent pas tout à fait comme les autres, car passionné par la mer, mais observateur et généreux.
La vie de ce jeune ado qui doit grandir en acceptant que les choses autour de lui ne soient pas immuables, est pleine de fraicheur et d'innocence. Ses virées à vélo avec son ami Phelps, leur pêche sur la plage à marée basse qui leur permet de revendre leur butin (concombre de mer, palourdes, étoiles de mer...) et de gagner ainsi un peu d'argent, leur discussion sur les filles, le sexe et l'amour, ne manquent pas d'humour. Miles devra trouver des réponses à toutes ses questions sur la vie, ses parents, la vieillesse.
C'est aussi un roman où vous l'aurez compris, la nature, la connaissance tient beaucoup de place.
Il est aussi très poétique et passionnant pour le lecteur qui ne retiendra pas forcément le nom de tous les êtres vivants rencontrés, mais comprendra que la richesse de cette côte est à préserver, coûte que coûte des activités humaines, il est donc en ce sens tout à fait dans l'actualité.
J'ai trouvé intéressant le passage où Miles est contacté par une secte qui bien entendu va voir dans ses découvertes de nombreux signes envoyés sur la terre. La manière dont les membres interprètent les découvertes du jeune garçon et ses propos, est tout à fait intéressante.
Le style de l'auteur est unique et je peux vous assurer qu'on ne s'ennuie pas même si la biologie n'est pas votre passion, vous serez surpris par la façon dont ce roman vous transportera au coeur de cette baie, vous faisant découvrir ses odeurs et ses merveilles, et j'en suis certaine, vous vous laisserez bercer par les marées avec plaisir.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Lorsque la nature danse sa liberté à travers un livre, mon esprit vagabonde vers celle-ci, je m'y noie jusqu'à l'absolu comme prisonnier de sa plénitude libertaire, une jalousie humaine de ma servitude sociétale. Je viens d'écouter une émission Philosophique de Pascale Seys sur le dépassement de soi citant Virginia Woolf, cet adage fait écho au Roman de Jim Lynch, Les grandes marées que je viens de lire.
"Nous faisons partie de l'océan, que nous n'en sommes pas extérieur, que l'océan existe parce que la vague existe et parce qu'une vague est constitué d'une multitude de goutte d'eau que nous sommes aussi. Nous sommes ainsi les gouttes d'eau de la vague et nous sommes l'océan."
Jim Lynch est un auteur et journaliste Américain, passant son enfance dans la région de Seattle, il habite Olympia avec sa fille et sa femme, dans l'état de Washington où il navigue dans la baie, il est l'auteur de quatre romans, son premier The Lowest Tide paru en 2005, édité en France sous le titre À marée basse aux Éditions des Deux Terres en 2008 puis réédité chez Gallmeister en 2018 sous le titre Les Grandes Marées, suivra À vol d'oiseau en 2011, et Face au vent en 2018. Ce premier roman n'est pas du tout autobiographique comme le souligne l'auteur, il n'était pas un passionné de biologie, mais il y sème une part de son enfance avec certains personnages, il s'attache beaucoup au jeune Miles, ce petit génie de l'océan.
L'histoire se déroule dans l'état de Washington, plus exactement proche d'Olympia, la pointe sud du Puget Sound, comme le dit le jeune héros de cette histoire en parlant de sa baie.
« , le détroit de Juan de Fuca qui aspire le Pacifique jusque dans nos anses boueuses et peu profondes, à la pointe sud du Puget Sound. »
Il y a de la poésie dans la bouche de Miles, ce garçon de 13 ans, amoureux de l'océan, insomniaque, errant la nuit à la recherche de crustacés échoués sur la plage, tel que des palourdes, des crabes, des dollars de sable, des étoiles de mer, des laitues de mer, et tant d'autres, depuis peu les vendant dans un restaurant locale et chez des collectionneurs. Tout le roman est à la première personne du singulier, ce « je » de Miles racontant son histoire celle de cet été où il fut Messie le temps éphémère de ces grandes vacances. Ce garçon est un fan absolu de Rachel Carson biologiste marine et écologiste américaine, il peut réciter certains passages par coeur, de son livre La Mer autour de nous où elle reçut le prestigieux prix littéraire américain, le National Book Award en 1952. Miles derrière ses 13 ans et sa petite taille 1m42 et des poussières, au malheur de son père pensant que la taille est signe d'autorité et de respect, au contraire le jeune garçon aime sa petitesse, ne plus vieillir, décidant de ne plus trop dormir car dans l'imaginaire de ce garçon, lors d'une lecture, les enfants grandissent la nuit. L'adolescent fait preuve d'une grande maturité, sans manichéisme, il est serviable, à l'écoute des autres, il ne cherche pas à juger les personnes, Miles regarde autour de lui, il pose son regard sur l'océan et incite les gens à en faire de même.
« — Peut-être que la Terre essaye de nous dire quelque chose. »
Jim Lynch émerveille de cette ode océanique, à travers ce jeune garçon, Miles, avec sa grandeur d'âme, du laxisme de ces parents qui se séparent, il vagabonde sur la plage, de son aura il illumine les personnes qu'il rencontre, et le lecteur navigue de ses excursions diurnes, découvrant ce monde nouveau et ses noms latins scientifiques, ce langage si naturel dans la bouche de Miles, surnommé par certain de Jacques Cousteau. Un vent écologique s'éveille tout le long du roman ayant comme porte-parole ce jeune garçon, sans qu'il prône cette écologie comme Greta Thunberg, Miles éveille les consciences avec plus de subtilité, il a cette innocence, une légèreté naturelle émane de lui. Il nous dit :
« Soyez attentifs », « Ce que j'avais observé n'était qu'une infime partie de la vie nouvelle qui bouillonnait dans nos eaux, et si j'en avais vu plus que la plupart des gens, c'était uniquement parce que j'étais le seul à regarder. », « J'étais le fruit du hasard dans une classe remplie de fruits du hasard sur une planète surpeuplée de fruits du hasard »
Je vous laisse dans Les grandes marées de Jim Lynch, dans cette magie de la nature de son héros, un jeune adolescent de 13 ans, amoureux de son ancienne babysitteur ,Angie , la fille du juge Stegner, son voisin, il s'occupe de ses huitres, c'est « son amareyeur », cette jeune fille majeur flotte au-dessus de la vie, perdue dans les vapeurs des paradis artificielle, planant dans le larsen du rock où elle chante dans un groupe à s'en évanouir sur scène. Miles la protège, la regarde avec douceur et tendresse, dans sa chambre la nuit la caresse du regard avec beaucoup de douceur comme le coeur qui bat la chamane dans son être amoureux, l'amour pour son océan et sa gentillesse berce lentement ce roman vers une douceur poétique. le personnage extravagant et touchant de Florence, la plus ancienne résidence de la Baie, atteinte d'une maladie dégénérative du cerveau, se blessant tout le temps, extralucide, elle avait une réputation de médium qui se trompe toujours, cristallise la charité de Miles, venant lui rendre visite régulièrement, s'identifiant à cette femme fantasque, par sa taille et lui trouvant des yeux de poisson de fond. La santé de cette vieille dame se dégradant, Miles viendra tous les jours pour l'aider et la protéger, comme avec Angie et sa baie.
Jim Lynch avec son premier roman emporte avec sa prose le vent du large océanique avec ses embruns, l'iode marin titille nos narines, le bruit des palourdes, le cachalot géant échoué sur la plage, ce tableau marin de l'univers de Miles nous aspire vers la magie de son univers, nous les aveugles de cette heureuse Nature.
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Miles O'Malley, treize ans, aime se promener sur la plage, de jour comme de nuit, et particulièrement à marée basse. Ainsi, lors d'une promenade nocturne, ce biologiste en herbe fait une découverte qui attire les médias locaux. Mais Miles est davantage préoccupé par le divorce imminent de ses parents, par la santé vacillante de son amie Florence ou encore par son éveil à la sexualité, plus que par leurs questions inquisitrices, rapidement déformées. Les journalistes restent persuadés que la terre cherche à lui délivrer un message, même si Miles leur répond que la terre demande juste à ce que l'on soit attentif à ce qui nous entoure. Son rêve serait que ""Tout le monde" passe une demi heure sur la grève à marée basse ; dix minutes à écouter, dix minutes à regarder et dix minutes à toucher. "

Pour lui, la beauté du monde tient dans le regard porté sur lui... Il se place sous le patronage de Rachel Carson biologiste connue qui disait : "S'il y a de la poésie dans mon livre sur la mer, ce n'est point parce que je l'y ai délibérément mise, mais parce que personne ne peut décrire fidèlement la mer en omettant la poésie." (citation extraite de "Cette mer qui nous entoure", essai pour lequel elle a reçu le National Book Award).

"Les grandes marées" est effectivement un roman éminemment poétique, porté par le regard naïf et émerveillé du jeune Miles pour qui la plage est un terrain de jeu fascinant. Son regard neuf illumine le monde et nous enjoint à plus d'humilité face à lui...

Un coup de coeur !
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Ce livre est comme un doux retour à l'enfance, avec la mer comme personnage principal. Et pour moi, la mer, les crabes, les coquillages et les étoiles de mer, c'est le souvenir des vacances de mon enfance en famille. Sauf que là, on apprend beaucoup de choses un peu flippantes sur la faune aquatique. Un gastéropode carnassier, des crabes enragés… et là, ce n'était que le début. Des choses marrantes, comme par exemple que les bernacles ont des bites (sic) gigantesques et que le bernard-l'ermite à des petites ventouses au cul.
J'ai entendu le bruit du ressac, les bernacles qui claquent leurs portes, les cris des goélands, j'ai senti l'odeur de la mer. J'étais dans l'ambiance dès les premières lignes.

Miles O'Malley a treize ans, vit au bord du Pacifique Nord dans l'état de Washington et voue une immense passion à l'océan et la vie qui l'habite. Il est incollable sur les phylums, les hydroïdes, les mollusques, les crustacés, concombres de mer, dollars de sable, soleils de mer, toute la faune marine en fait. Il aime parcourir la grève, seul la nuit quand la marée est basse. Après chaque grande marée c'est un peu comme la découverte de nouveaux trésors laissés par la mer pour Miles. Une nuit il découvre une créature marine échouée et voilà qu'une journaliste télé vient s'intéresser à lui…

Miles, adolescent intello, est paradoxalement amis avec Phelps, fan de rock des années 60-70, à priori assez primaire et obsédé sexuel comme souvent à cet âge. C'est néanmoins une très belle amitié qui les lie. Évidemment, Miles est aussi ami avec des adultes un peu farfelus.

La mer avec environ quatre-vingt pour cent de la vie sur Terre qui s'y trouve, deux ados dissemblables, drôles et passionnés, des parents dépassés, un juge et sa fille rockeuse-toxico-bipolaire, une vieille excentrique, des naturistes, des journalistes, une secte, de l'humour, font de cette oeuvre un vrai bonheur de lecture.

Ce roman est à ce point magique qu'il vous instruit autant qu'il vous emmène dans la joyeuse danse de la vie, teinté d'humour et d'une ironie réjouissante envers les adultes et la société, qui m'a ravie au plus haut point. D'ailleurs, Jim Lynch donne parfaitement voix au narrateur, cet enfant de treize ans, comme s'il n'avait pas oublié lui-même ce que c'est qu'être un enfant. Car hélas, la plupart des adultes oublient ce qu'ils ont été, se croyant peut-être nés adultes et aigris, rigides et sans grand enthousiasme pour les choses simples, ni rêves ou fantaisie.
L'auteur met tant de phrases réjouissantes dans la bouche de Miles : "Les aigles donnent l'impression que les autres oiseaux sont mal habillés." Sans doute Jim Lynch est-il un peu Miles, ou inversement.

J'ai adoré Miles, enfant surdoué et altruiste, et son regard sur le monde mais aussi tous ceux qui gravitent autour. C'est un roman jubilatoire, un pur plaisir. Et j'ai mis beaucoup de temps à le lire à cause de toutes les créatures énumérées que j'ai voulu voir de mes yeux en allant les chercher sur internet. C'est ébouriffant toute cette vie qui pullule dans les océans, que l'auteur partage avec nous à travers ses personnages attachants. La mer fascine autant qu'elle effraie. Elle est immense et on ne connaît pas encore tout d'elle. Ce roman m'a mis des étoiles (de mer) dans la tête, m'a fait rêver, m'a éblouie.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Point besoin de noircir des centaines de pages pour écrire un bijou ; A marée basse (the highest tide en anglais) de Jim Lynch entre dans la catégorie "roman initiatique".

Si l'histoire est actuelle, elle fleure bon les années 50, quand les enfants ne passaient pas leur temps entre la console de jeu et la ceinture du siège arrière du véhicule de leurs parents.
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