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sur 1032 notes
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, "Les mensonges de Locke Lamorra", premier tome de la trilogie des "Salauds gentilshommes" est, et de loin ce que j'ai lu de meilleur en littérature fantasy, et je parle là de mon genre littéraire préféré.
Ce livre est une quintessence de ce qui se fait de mieux tant tout est parfait !
Un scénario d'une cohérence et d'une complexité hors norme, un contexte et un univers travaillés avec soin (un zeste de Venise médiévale), et surtout des personnages d'une épaisseur rare.
La structure du scénario est brillante en ce sens qu'il nous permet grâce à un court interlude entre chaque chapitre de découvrir l'enfance et l'éducation des "salauds gentilshommes" sans nuire ni à l'intérêt, ni au rythme de l'histoire et du coup on a l'impression de développer une complicité avec des personnages qui s'emboîtent naturellement dans l'histoire, histoire qui va se révéler diablement inventive avec son lot de surprises, je vous garantis que vous ne devinerez pas la moitié des rebondissements.
La ville de Camorr compte 200 bandes de truands qui obéissent à des règles strictes sous la coupe du "Capa Barsavi" auquel ils "payent tribut".
Les "salauds gentilshommes" sont, selon les apparences une petite bande sans ambition, ce sont en fait des arnaqueurs de première catégorie, des maîtres ès infiltration et manipulation, ils sont brillants et inventifs et je ne vais pas en dévoiler beaucoup plus car il n'est pas dans mes intentions d'en dire trop.
Je précise tout de même qu'il s'agit de "Dark fantasy", cet univers est d'une grande brutalité et de nombreuses scènes se révéleront assez... trash.
Etrangement je le conseillerais naturellement à tous, y compris à celles et ceux qui pourraient penser qu'ils n'ont aucune attirance pour le genre fantasy, cette histoire est simplement géniale, en ce qui me concerne un vrai "coup de coeur".
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Un premier tome qui promet énormément.

Locke est un salaud Gentilhomme. Un arnaqueur de premier ordre qui s'attaque aux nobles de Camor. Ni pour les pauvres, ni par conviction, mais pour le gain et surtout pour le plaisir. Sa dernière affaire s'annonce sous les meilleurs auspices, mais un nouveau joueur entre en scène qui va propulser Locke et ses amis à un autre niveau de risque de danger et de violence.

Une introduction tout en douceur dans un univers qu'on devine très riche et qui s'ouvre à nous peu à peu. A aucun moment on ne sent désorienté ou perdu.
Le langage des protagonistes, tantôt fleuri, tantôt emprunté voire ampoulé est un délice.
L'architecture du roman avec deux fils qui forment deux histoires en une, la seconde (la jeunesse de Locke) qui donne des renseignements sur l'univers et le comportement des personnages permet de ne pas alourdir le texte.
J'ai été happé par l'histoire. J'ai aimé les personnages. Je rame comme un fou pour trouver des choses à raconter sur le roman. Mais au final, le plus beau compliment que je puisse lui faire c'est : J'attaque directement le tome 2.
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Scott Lynch, Locke Lamora, Camorr, les Salauds Gentilshommes… autant de noms dont ma chère fan de fantasy me faisait l'éloge depuis un bon moment et bien lui en a pris !

Une fois n'est pas coutume, intéressons-nous, en premier lieu, au « blurb » qui illustre la quatrième de couverture. Les « blurbs » sont ces petits mots venant d'autres écrivains qui accompagnent les nouvelles sorties pour les faire vendre. C'est récemment devenu un business incroyable et l'usage est maintenant devenu complètement fallacieux, la plupart du temps en tout cas. George R. R. Martin nous dit, textuellement : « Ce roman m'a captivé dès la première page et ne m'a laissé aucune porte de sortie. Une histoire fraîche, originale et captivante racontée par une brillante nouvelle voix de la fantasy. Locke Lamora est un bandit plein de charme et la cité de Camorr un décor fascinant et magnifiquement dépeint qui rivalise avec Lakhmar et Ambre. » Là où beaucoup multiplient les éloges creux qui lassent le lecteur au possible (je vous conseille d'ailleurs un excellent article du non moins très bon site Elbakin : http://www.elbakin.net/edition/18278-La-mode-des-blurbs-dans-ledition), G. R. R. Martin a au moins la délicatesse de citer des aspects significatifs de l'oeuvre : il l'a donc lue, déjà ! Mis à part sa première remarque, je suis d'accord avec lui en tout point ! En effet, le long prologue est intéressant, mais plutôt difficile à aborder et à suivre, pour moi en tout cas : toutefois, l'univers donne franchement envie d'aller plus loin, alors autant ne pas s'arrêter à ça ! Beaucoup trop de lecteurs, je trouve, s'arrêtent au bout de quelques pages, mais si vous entamez un tel pavé, vous devez vous douter qu'il va falloir se plonger dedans avec ardeur pour ne pas décrocher ! Ensuite ? Eh bien, par la suite, la magie de Camorr vous émerveillera tellement et le rythme endiablé vous fera passer un tel agréable moment en la compagnie de Locke Lamora et ses joyeux drilles, que les pages finiront par se tourner toutes seules !

En effet, avec ces Salauds Gentilshommes, nous ne pouvons que nous émerveiller devant le talent incontestable de Scott Lynch, débutant déjà adoubé par tant d'auteurs reconnus ou en passe de l'être. Comment fait-il donc pour avoir une imagination aussi débordante ? Une telle facilité d'invention dégouterait presque d'écrire un jour, car comment faire mieux ? L'auteur nous offre, en pâture à nos imaginaires foisonnants, une ville, que dis-je une ville ? une merveille ! Camorr ! Une cité ayant autant de facettes qu'un kaléidoscope, et autant de ruelles sordides que Sin City en mode fantasy… Et puis que dire du contexte de fond ? Totalement ahurissant tellement il recèle de merveilleuses idées à exploiter : avec sept tomes prévus, Scott Lynch a de quoi exploiter et enrichir son univers à l'infini, d'autant plus que sa vision de certaines scènes, lieux ou personnages est complexe et affinée à souhait. Pour l'exemple, je repense surtout à une scène mémorable où Locke Lamora visite quatre fois un hall de banque en moins de trois heures avec quatre accoutrements différents, et Scott Lynch arrive à faire vivre à chaque fois la scène de manière différente sans jamais se répéter ou lasser son lecteur en quoi que ce soit. Je ne m'étendrai pas davantage sur le talent de conteur de Scott Lynch, car vraiment il y aurait des exemples à l'infini, mais, pour tout dire, nous avons ici l'un des mondes de fantasy (voire même tous les mondes créés un genre en littérature, et ceux de fantasy sont bien au-dessus de la moyenne en matière de toile de fond…) les plus développés que je puisse connaître. Et le tout fait baver à souhait !
Enfin, j'aimerais m'attarder un peu sur le style propre à Scott Lynch. En effet, au service de son imagination plus que fertile, il nous délivre un récit aux notes chantantes et aux parfums enivrants. Des scènes bien sales (dans tous les sens du terme : au propre comme au figuré !) jalonnent cet univers glauque, où peu de ruelles invitent à sourire, mais qui invitent heureusement à la fête de temps en temps. le style de Scott Lynch est admirable quand il s'agit de rendre Camorr grouillante, pouilleuse, qu'on ressent vraiment dans nos tripes… Il démontre ici qu'il a l'art de réunir tous les éléments d'une intrigue passionnante, forte d'un côté putride assumé ! D'ailleurs, vu le langage choisi et certaines scènes sanglantes, ce n'est évidemment pas à mettre entre les mains des plus jeunes lecteurs de fantasy, mais avec un peu de maturité et d'expérience de lecture, ce roman ne peut que ravir par son monde plein de surprises, son style chaloupé et ses expressions pittoresques.

On ressort donc de cette lecture à bout de souffle et empli d'une satisfaction sans borne ! Une seule envie ne peut alors envahir le lecteur qui a eu le cran et l'honneur de passer Les Mensonges de Locke Lamora : « par la dame Très Équitable et le Gardien Véreux, il faut vite que j'enchaîne sur Des Horizons Rouge Sang ! »

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"Ce roman m'a captivé dès la première page..." dit George R.R. Martin. Et bien ce ne fut pas la cas pour moi. J'ai attaqué la première page, la dixième en me disant "Mais c'est quoi ce bouquin ! Pourquoi tout le monde trouve ça génial et moi pas ! Je m'ennuie !"... du coup j'ai lu autre chose. Et puis je l'ai repris parce que je n'aime pas rester sur une défaite avec si peu de pages lues.

"... Et ne m'a laissé aucune porte de sortie" dit george R.R. Martin... et vlan cette fois j'étais piégée !! Sans doute mon premier essai n'était pas au bon moment mais lors du deuxième je suis complètement rentrée dans ce livre, pour être envoutée par lui et ne plus le lâcher.

L'histoire est prenante et on se prend d'amitié pour Locke Lamora et ses comparses. Une histoire à la Dickens certes, mais avec du fantastique là ou il faut Une perversité et une ruse racontée de façon incroyable.

Un véritable coup de coeur au final.. et je vais m'empresser de lire les suivants.

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Vous connaissez Arsène Lupin ? le roi des voleurs, la classe et la ruse personnifiée, admiré par ses pairs pour son ingéniosité inégalée. Oubliez par rapport à ce qui vous attend c'est à peine une mise en bouche.

Laissez moi plutôt vous présenter Locke Lamora, dire qu'il est doué pour l'arnaque ce serait un euphémisme. D'ailleurs le présenter comme un simple arnaqueur serait presque insultant. Loin d'avoir à faire à un vulgaire monte en l'air nous sommes plut face à un fin stratège, un orfèvre dans son domaine. La vérité c'est qu'il a ça dans les tripes depuis qu'il est mioche. Instinctivement il a toujours utilisé ses talents à son profit, mais parfois au détriment de certains. Quand on est gosse aussi doué soit-on on commet des impairs mais depuis il a largement amélioré ses prédispositions à force de travail et grâce à une éducation complète et approfondie. Il faut dire aussi que Locke n'est pas seul et que comme tout le monde il a ses faiblesses. Faiblesses largement compensées par les autres membres des Salauds gentilshommes. Tous plus attachants les uns que les autres et aux talents surprenants et aiguisés comme des lames de rasoirs.

Évidemment une telle bande ne se contente pas de petits larcins c'est aux nobles de Camorr qu'elle s'attaque. Plus pour le frisson que pour l'argent d'ailleurs. Et puis le talent ça s'entretien. D'ailleurs ils sont sur un gros coup mais Locke et sa bande marchent sur une corde raide car leurs arnaques ne sont pas forcément du goût du big boss. Et si le capa, big boss craint et respecté, n'étaient finalement que le cadet de leurs soucis ? Car à salaud gentilhomme rusé, rusé ennemi.

J'ai adoré me perdre dans les rues de Camorr cette ville imaginaire aux allures de Venise médiévale avec une touche de magie et de fantastique. Un univers fait de mages, de guildes, de rues coupe-gorges, d'alchimistes, de brigands… une hiérarchie et un univers minutieusement dessiné qui prend forme chapitre après chapitre et laisse rêveurs Les descriptions des lieux et du mode de vie sont sublimes et les personnages plein de charisme. L'intrigue est finement travaillée et les rebondissements m'ont laissé sans voix. Tout s'articule, s'imbrique et se dévoile avec une telle aisance qu'il est impossible de lâcher cette histoire. Les retours en arrières pour nous parler de l'enfance des Salauds Gentilshommes s'intercalent avec beaucoup de naturel et permettent d'en apprendre plus sur chacun d'entre eux et de placer des éléments indispensables à la bonne compréhension des évènements. C'est fait avec beaucoup de subtilité et cela maintient le lecteur dans l'attente de la suite sans qu'il ait envie pour autant de précipiter sa lecture. On est bien dans chacune des pages dont chaque mot est un enchantement.

La plume de Scott LYNCH est à la fois addictive comme celle d'un page turner mais tellement empreinte de poésie qu'on est obligé de ralentir le rythme pour apprécier l'écriture qui est d'une grande qualité.

Je vais finir par croire que j'ai vraiment un faible pour la dark fantasy. Cette histoire m'a embarquée du premier au dernier mot dans un autre univers dont je ne voulais plus sortir. Captivée par l'histoire, sous le charme des personnages je n'ai qu'une envie rejoindre la bande des Salauds Gentilshommes et lever le voile sur les mystères qui traînent dans leur sillage.
Merci beaucoup @CasusBelli pour cette fabuleuse aventure.
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Cela fait des années que j'avais entendu vanter les mérites de Scott Lynch et de ses « Salauds Gentilshommes » et le moins que l'on puisse dire c'est que sa réputation est amplement mérité ! On y découvre les aventures d'une bande de voleurs menée par la légendaire Ronce de Camorr, Lock Lamora, passé maître dans l'art du subterfuge et de l'usurpation d'identité. Si l'intrigue peut paraître manquer légèrement d'envergure au départ, celle-ci ne tarde pas à se complexifier et à se faire franchement passionnante. Difficile une fois que l'on est rentré dans l'histoire de reposer le livre avant de connaître le mot de la fin. le roman foisonne d'un nombre incalculable d'idées novatrices et originales dont je ne révélerai rien ici pour ne pas gâcher le plaisir mais qui donnent un charme fou à ce roman pour lequel l'auteur a laissé libre cours à son imagination que l'on découvre débordante et foisonnante (rien que pour le concept de « la foire aux mâchoires », la lecture vaut franchement le coup...).

L'univers dans lequel évolue notre fripouille se limite pour sa part à la seule ville de Camorr, mais quelle ville ! Nous avons là à faire à une cité constituée d'une succession de petits îlots possédant chacun sa propre spécificité, où les guildes règnent en maître, où le roi des voleurs trône depuis l'épave d'un navire échoué et où le combat de femmes-gladiateurs contre les requins de la baie est presque devenu un sport national. le style fait aussi une grande partie du charme du roman, l'auteur optant pour un parlé à la fois brutal et cru mais qui se lit aisément et agréablement tout en nous mettant aussitôt dans l'ambiance. Lock Lamora est pour sa part un personnage extrêmement attachant, à la désinvolture et au culot duquel il est difficile de résister. Il en va de même des autres Salauds Gentilshommes, qu'il s'agisse de Jean, des frères Sanza ou de Moucheron, autant de canailles avec lesquelles on ne serait pas contre s'acoquiner le temps de quelques aventures.

Un ouvrage et un auteur remarquables qui m'auront permis de me rappeler pourquoi j'aime autant la fantasy. Inutile de vous dire qu'une fois « Les Mensonges de Lock Lamora » terminée, il ne vous restera plus qu'à vous jeter sur « Des horizons rouges sang », second tome de la série tout aussi réussi que le précédent.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce roman...

C'est de la fantasy, certes, mais c'est surtout une grande réussite littéraire. Personnellement, je vois une filiation entre Scott Lynch et Fritz Leiber, pour la forte présence d'un cadre urbain fantasmé (Camorr chez l'un, Lankhmar chez l'autre) et la construction des personnages : des crapules au grand coeur, liées par des liens fraternels.

A Camorr, en effet, les Salauds Gentilshommes sont une bande d'escrocs qui s'attaquent à la noblesse de cette ville-état, et utilise, pour ce faire, l'arnaque très élaborée, bien aidée par les talents de comédien de son leader, Locke Lamora. Au-delà de la motivation pécuniaire, c'est vraiment la beauté du geste qu'ils recherchent. Mais alors qu'ils sont sur un gros coup, le mystérieux Roi Gris va rebattre les cartes des équilibres précaires qui régissent les forces en présence à Camorr.

Oui le coup de coeur est gros, à la hauteur du talent de romancier de Mr Lynch :

-je suis bluffé par la maîtrise narrative. Les deux histoires, une se déroulant dans le présent, et l'autre relatant la jeunesse de Lamora s'éclairent mutuellement et, bien que celle sur la jeunesse de Locke ne révèle pas toute les réponses, on ne ressent aucune frustration, ni, de la part de l'auteur, aucune maladresse (simplement que les réponses viendront en leur temps, lors d'un prochain tome). Quant à la plume de Scott Lynch, elle est plutôt attrayante. On sent la volonté de rendre sa ville imaginaire vivante et crédible, sans en faire trop sur le vocabulaire désuet. Enfin, je suis carrément scotché par le talent de l'auteur pour insérer dans l'intrigue les réponses aux questions soulevées, aussi bien en ce qui concerne l'univers que l'histoire, sans que cela ne fasse jamais forcé. Bref, tout coule de source...

-l'univers est des plus sympathique, et, à la longue, on finit par en savoir long sur les moeurs camorriennes. Là encore, je suis impressionné, non pas par l'imagination de l'auteur en tant que telle, que je ne pense pas supérieure à beaucoup d'autres écrivains de fantasy, mais par son extraordinaire capacité à structurer un ensemble de très bonnes idées, en un tout crédible, cohérent et, au-delà, immédiatement familier (un exemple assez significatif : la description de quelques recettes de cuisine camorriennes, qui n'existent pas mais qui vous mettent l'eau à la bouche.)

-enfin, les personnages, principalement Locke Lamora et son compère Jean Tannen, forts bien troussés, et qui finissent, à l'image de l'univers, par devenir familier.

En bref, j'ai passé un excellent moment avec les Salauds Gentilshommes et je dirais que, si deux mots devaient résumer ce roman ce serait : maîtrise et subtilité. Vraiment, Scott Lynch fait partie de ces auteurs qui donnent ses lettres de noblesse à la fantasy.

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Oh, treize dieux, qu'est-ce que c'est bien ! Je ne suis pas hyper-fan de la fantasy, mais je suis heureuse d'avoir suivi le conseil judicieux de CasusBelli et d'avoir ouvert ce premier tome des aventures de Locke Lamora.
Locke Lamora est le prince des voleurs, le roi de l'arnaque, piètre bagarreur mais brillant stratège -et accessoirement prêtre. Avec sa petite bande ("les Salauds Gentilshommes", donc), il réalise des escroqueries de haut vol dans l'étrange ville de Camorr, sorte de Venise de verre dirigée par un Duc, tandis qu'un Capa (espèce de gros chef mafieux) règne sur les différents groupes de voyous (les "Gens Bien"). Mais tout ce bel équilibre est tout à coup menacé, et Locke Lamora va devoir mettre ses postiches de côté, et faire des choix.
Moi qui aime avoir mes petits repères-pépères, j'ai paradoxalement adoré cette plongée dans un univers totalement différent du nôtre, mais où les sentiments sont aussi puissants (si ce n'est plus) que dans notre monde. L'immersion dans cette autre dimension a été rapide et facile, grâce à la minutie de l'auteur, à la maîtrise rigoureuse de son intrigue, et à son style enlevé et fluide qui donne du rythme au roman. En outre, il y a des petits côtés "Locke Lamora à l'école des voleurs" et "la Communauté de l'arnaque" qui m'ont bien plu. Et j'ai particulièrement aimé les dialogues émaillés de gros mots, drôles sans jamais être vulgaires, qui rendent ces Salauds Gentilshommes encore plus proches de nous.
Parce qu'enfin, il y a évidemment ces personnages follement attachants, Locke Lamora en tête ; comment leur résister ? On a envie de les rencontrer, de partager un bon repas en leur compagnie, puis de se grimer et de partir à l'aventure avec eux -car ce sont de véritables gentilshommes à l'âme pure, dotés d'une éducation exceptionnelle et d'un grand sens de la fraternité. Ils m'ont émue aux larmes, ces morveux ! Mon petit coeur a palpité au gré de leurs périples, Scott Lynch ne leur ayant rien épargné, et l'ouvrage s'avère plus sombre qu'il n'y paraît.
Je n'ai qu'une hâte : y retourner et les retrouver. le deuxième tome me tend ses pages ; n'hésitez pas à rejoindre, vous aussi, le monde ensorceleur de Locke Lamora -monde finalement moins pire que le nôtre.

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Que d'aventures m'aura fait vivre la Ronce de Camorr ! Toutes en rebondissements, en surprises, en flashbacks, en émotions, et j'en passe !

J'ai vraiment adoré ce roman qui m'a emportée dans son univers dès les premières pages. Plusieurs fois j'ai eu l'impression de savoir où j'allais, mais les pages m'emmenaient finalement ailleurs. C'est une chose que j'aime beaucoup quand je lis un roman, avoir l'impression de savoir ce qui va se passer, que c'est évident, et être détrompée pour au final vivre d'autres émotions que celles attendues. C'est exactement ce qui se passe avec ce roman, et on ne se lasse pas d'en tourner les pages.

Le rythme est effréné, il se passe beaucoup de choses, que ce soit dans le présent ou dans le passé. Tout a un sens, rien n'est laissé au hasard, et lorsque l'on se demande "en quoi est-ce que ça peut bien servir l'histoire cette affaire?" on découvre quelques pages, ou chapitres plus tard, exactement où on nous a emmenés et pourquoi on nous y a emmenés.

Quant aux personnages, on peut dire des tas de choses : ils sont hauts en couleurs, ils sont pleins de reliefs, de creux et autres petites bosses, chacun a ses forces et ses faiblesses.On les découvre progressivement et il y a même une part de mystère qui subsiste tout le long, et même encore après avoir tourné la dernière page. Il y a ce petit quelque chose qui nous donne envie de lire la suite sans pour autant rester sur notre faim.

En résumé, ce roman est un régal ! Loin des clichés traditionnels de la fantasy, on est immergés dans un univers original et très riche. Ce n'est que du bonheur ! Un vrai coup de coeur :)
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Camorr est une cité lacustre fortement inspirée de Venise avec ses canaux, ses ponts et la richesse de son architecture. Seulement, la comparaison s'arrête là. de gondoliers et de romantisme: point.
Camorr est gangrénée par la pègre: un Palerme médiéval.
J'ai noté des ressemblances avec la ville de Ankh-Morpork, si peu sûre mais si chère à Terry Pratchett dans "Les annales du Disque-Monde".
Il s'en est fallu d'un rien que je ne me laisse baigner dans une lagune d'incompréhension après une cinquantaine de pages.
Tiraillé entre l'envie de passer à autre chose et la curiosité que suscite ce premier roman couvert de louanges, avec, une fois de plus, la technique des récits parallèles encore resservie.

Suivre la vie de ce voleur ne m'a pas emballé. Mais la préparation de la première arnaque m'a scotché, ensuite les pages se tournent, toutes seules.

Scott Lynch a imaginé une cité complexe et c'est une grande réussite du roman, par contre le personnage principal de Locke ne m'a pas convaincu, les seconds couteaux, dont Jean Tannen, davantage.

Le tome 2 attendra.
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