AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782749264806
141 pages
Erès (26/09/2019)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Dans la bibliothèque du quartier femmes de la prison de Sequedin dans le Nord, des détenues viennent partager avec des lectrices bénévoles un moment de détente, deux heures sans surveillants, un peu hord du temps. Elles en profitent pour évoquer leur vie dedans et dehors, la nourriture, les fouilles, les parloirs, les cachets, les enfants, la sexualité, les manques et les angoisses...
Chez les femmes plus encore que chez les hommes, le corps imprime très visi... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Lire délivreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sequedingue

« le nombre de femmes incarcérées en France s'élevait au 1er février 2019 à 3 169 personnes, soit près de 4% de la population pénale. Je porte une attention toute particulière à la situation des femmes emprisonnées et je suis souvent amenée à rappeler qu'elles subissent une forme de « double peine ». »

Dans sa préface, Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, rappelle que les femmes ne bénéficient pas, en prison des mêmes droits que les hommes, « L'inégalité des droits entre les femmes et les hommes trouve en détention une application criante ». Elle souligne les paroles des femmes détenues, « On retrouve dans cet ouvrage leur réalité, où se mêlent de l'ennui, des tensions, des peurs, de l'infantilisation, des petites et grandes humiliations, mais aussi de l'humanité, des rires et de la solidarité entre ces femmes », l'empreinte de la prison sur les corps…

La bibliothèque du quartier femmes de la prison de Sequedin, Marianne Mas aborde, entre autres, des trop plein de colère, des histoires et des secrets, « Ce secret est peut-être un des seuls territoires intimes qu'il leur reste », le travail en prison, les détenues « classée » (les travailleuses et les travailleurs en prison ne bénéficient pas de législation sociale du travail), une auxiliaire de bibliothèque, « la greffière des sans-crayons », la place de la bouffe, la cantine et les fournisseurs privés de la prison, les surveillantes et les surnoms, les mouvements et la chorégraphie interne à la détention, les lectures d'histoire comme des cailloux semés, les fouilles à corps, les traitements des « indigentes », les prix plus élevés des produits en prison, les « doudous », les humiliations, le mitard, les libérations et les retours, le « compte-tours » des détenues dans la cour de promenade, les bébés et la nursery du quartier des femmes, les verdicts, « Un verdict, c'est enfin un calendrier du temps qui viens », l'apprentissage de la lecture, les « coups d'énervement » et leur prix, les permissions de sortie, l'accès au téléphone, le droit de voter, le soin de soi, « une lutte pour rester visible dans ce qu'il reste du regard des autres »…

En annexe, l'autrice rappelle quelques textes internationaux et nationaux et leurs applications pour le moins lacunaires…

L'autre face de notre monde pour des femmes qui sont rendues invisibles.

Les conditions de détention et la détention elle-même de ces femmes relèvent-elles de ce qui est nommée justice ?


Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          60
La journaliste Marianne Mas a monté un atelier de lecture au bénéfice de femmes détenues dans le centre pénitentiaire de Sequedin, dans le Nord. Constatant que les lectrices y participaient au moins autant pour des raisons de socialisation hors du regard des surveillantes que pour la lecture en elle-même, elle a entrepris de recueillir des fragments de leurs conversations, d'y joindre ses descriptions des détenues et ses impressions de leur vie carcérale et d'en faire de courtes nouvelles. En résulte un recueil savoureux, qui mêle la dureté et parfois l'arbitraire de la détention des femmes – dans de pires conditions que les hommes – à une certaine légèreté des propos et des récits de la plupart.
Ce qui fait défaut, paradoxalement, c'est la description de la bibliothèque et du déroulement des ateliers de lecture, dont on saura guère plus que le choix des documents : albums illustrés de littérature jeunesse, choisis afin d'être accessible même aux détenues faiblement alphabétisées, dont l'une s'avère avoir appris (ou réappris) à lire justement grâce à ces ateliers. Les relations entre l'animatrice, « l'auxi » (détenue travaillant comme auxiliaire de bibliothèque) qui change fréquemment, et les lectrices dont on ne sait si elles sont assidues et si elles finissent par former des groupes, restent aussi malheureusement inconnues. Enfin, on ignore les effets des ateliers sur le quotidien des prisonnières.
Commenter  J’apprécie          50
Marianne Mas, au travers de son activité bénévole dans les prisons, nous propose un témoignage intéressant et rempli de sensibilité sur les conditions de vie dans une prison de femmes.
Dans le cadre de l'atelier lecture, ces femmes détenues retrouvent la liberté de parler, de partager des émotions, d'être ce qu'elles sont en dehors de l'univers carcéral. le livre est vecteur d'une forme de liberté...
Quand le livre délivre, les langues se délient, les coeurs s'ouvrent et c'est un peu d'humanité qui entre en prison.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
1. « Dans la cour de promenade, les détenues tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. C'est comme cela dans toutes les prisons que j'ai eu l'occasion de visiter. Le rituel semble immuable. Après quelques rapides recherches, je réalise que c'est aussi dans ce sens qu'ont lieu toutes les courses d'athlétisme du monde. Un scientifique japonais a tenté une expérience en faisant courir un quatre cents mètres à des athlètes dans le sens des aiguilles d'une montre. Résultat : le tour de piste était deux secondes plus lent que dans le sens inverse, appelé sens trigonométrique.
[Dans la même page, en note:]
[…] Dans son essai, La science insolite de l'asymétrie, […] Frédéric Flamant relaie une étude selon laquelle 80 % des criminels s'enfuient vers la gauche des lieux de leur forfait. Et leur chance de se faire prendre augmenterait de 60 % s'ils décidaient de faire le choix inverse. » (p. 77)
Commenter  J’apprécie          10
Le nombre de femmes incarcérées en France s’élevait au 1er février 2019 à 3 169 personnes, soit près de 4% de la population pénale. Je porte une attention toute particulière à la situation des femmes emprisonnées et je suis souvent amenée à rappeler qu’elles subissent une forme de « double peine ».
Commenter  J’apprécie          20
2. « En 1963, l'administration pénitentiaire embauche un titulaire responsable des bibliothèques. Paul Henwood crée un service central chargé d'approvisionner plus de 170 établissements en livres. Seule restriction, la règle des "3 po" : pas de romans policiers, ni d'ouvrages politiques ou... polissons ! » (p. 130)
Commenter  J’apprécie          10
On retrouve dans cet ouvrage leur réalité, où se mêlent de l’ennui, des tensions, des peurs, de l’infantilisation, des petites et grandes humiliations, mais aussi de l’humanité, des rires et de la solidarité entre ces femmes
Commenter  J’apprécie          10
L’inégalité des droits entre les femmes et les hommes trouve en détention une application criante
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : prisonsVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Duras de a à z

A comme Robert Antelme, le nom de son premier mari.

Vrai
Faux

10 questions
24 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}