AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 110 notes
5
6 avis
4
14 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un classique du roman noir? Pour moi plutot un classique de la “pulp literature", des “romans de gare".

Classique parce qu'il surpasse le genre et se detache du lot.

Classique parce que deux ans apres “Le facteur sonne toujours deux fois” Cain recidive avec une trame du meme genre et en fait un prototype etalon, un schema exemplaire que d'autres auteurs de pulp et de noir s'empresseront de copier: une “femme fatale” veut se defaire de son mari pour heriter son argent ou vivre un amour de passage, s'acoquine avec un homme faible ou qui se croit tres fort, et fera avec lui une descente aux enfers programmee d'avance. C'est la femme fatale qui est indispensable dans ce sous-genre, pas l'enqueteur, le policier ou le truand, et Cain est un de ses premiers et de ses meilleurs exposants.

Classique parce que le narrateur est l'assassin et toute l'histoire est racontee de son point de vue, ce qui paradoxalement peut amener le lecteur a ressentir de l'empathie envers lui bien qu'en aucun moment il ne nie ses intentions criminelles.

Classique parce que la demarche de l'enqueteur n'est que supposee ou percue par l'assassin et de toutes facons n'a aucune importance. Demasquer le ou les assassins? Comprendre ses ou leurs mobiles? Decouvrir comment ils ont agi? Aucune importance. Ici il s'agira de rendre compte peu a peu de la puissance de nuisance de la femme fatale. Pour tous autour d'elle comme pour elle-meme.

Classique parce que Cain excelle a rassembler en peu de pages beaucoup des constantes typiques du genre noir (qui deviendront apres lui constantes typiques): une cupidite sans bornes; une capacite de mentir, de mystifier, de pigeonner, illimitee; une misogynie qui va de pair avec des passions bouillonnantes; une vision desesperante de la condition humaine dans une societe organisee et regentee cyniquement. le tout servant a creer un climat oppressif.

Classique par sa critique du capitalisme a travers la denonciation des agissements des compagnies d'assurances. Critique qui deviendra aussi avec le temps une des constantes du polar noir.

Classique enfin surtout parce qu'a la place d'une action trepidante, Cain met en place une sorte de jeu de strategie, privilegiant la planification, le deploiement, et le denouement de l'action.

Et la fin, classique? Etonnante ou esperee, fatidique, la fin prend figure de chatiment divin, oeuvre des cieux ou des tenebres.

Bon, c'est pas tout, ca, ce qui est vraiment classique c'est le film qu'en a tire Billy Wilder en 1944. Si mes souvenirs ne me trompent pas, le film est meilleur que le livre. Mais le livre vaut quand meme une lecture.
Commenter  J’apprécie          560
Comment réussir une parfaite arnaque aux assurances ?
En étant agent d'assurance soi-même, tout simplement !

C'est en tous cas ce que pense Walter Neff lorsqu'il rencontre la troublante Phyllis Dietrichson.
Ensemble, ils décident d'assassiner le mari encombrant ce qui leur permettra d'encaisser le chèque de sa police d'assurance qu'ils auront préalablement pris soin de lui faire signer.
On se retrouve rapidement confronté à des personnages immoraux, manipulateurs, parfaitement brossés par l'auteur.

Walter orchestre tout jusqu'au moindre détail, anticipant les réactions et les interrogations de sa compagnie d'assurance.
Ce couple infernal est au fond très attachant, j'ai adoré les détester, je me suis surprise à espérer une totale réussite de leur folle entreprise, leur permettant de vivre d'amour et d'oseille pour le restant de leurs jours.

Si comme moi vous flashez sur la somptueuse couverture des Editions Gallmeister, foncez, vous ne serez pas déçus.



Commenter  J’apprécie          430
Publié en 1936 et ré-édité aux éditions Gallmeister, « Assurance sur la mort » est un petit bijou de concision et d'humour noir. L'intrigue rondement menée, le style sans fioritures de l'auteur dissimulent la véritable ambition du roman, une plongée aux coeurs des ténèbres de l'âme torturée de la troublante Phyllis Nirdlinger.

L'agent d'assurance chevronné Walter Huff rend visite à une potentielle cliente, la séduisante Madame Nirdlinger. Cette dernière lui soumet le projet de souscrire une assurance vie pour le compte de son mari, sans prendre le soin d'en informer l'intéressé. Walter Huff en a vu d'autres, et détecte aussitôt la tentative de fraude à l'assurance que la femme fatale est en train d'échafauder.

Et pourtant, séduit par l'appât du gain, la sensualité vénéneuse qui émane de Phyllis, et la beauté formelle de l'anarque parfaite, Walter décide de devenir le complice de l'épouse sans scrupules. Il lui soumet le plan idoine, qui permettra de toucher la généreuse prime allouée par l'assurance, tout en déjouant la sagacité des enquêteurs qui ne manqueront pas de tenter de déceler une éventuelle escroquerie.

Si les deux complices deviennent rapidement amants et si le plan diabolique imaginé par Walter semble magistral, les rouages de la machination issue de la longue expérience d'agent d'assurance du narrateur vont pourtant se gripper. Et tout en levant peu à peu le voile sur la véritable nature de Miss Nirdlinger, le roman noir de James M.Cain va emporter les deux amants machiavéliques dans un tourbillon multipliant fausses pistes et véritables surprises.

« Assurance sur la mort » dont la notoriété doit sans doute au film éponyme de Billy Wilder sorti en 1944, semble de prime abord un roman caustique et ironique, qui repose sur un renversement de paradigme : un agent d'assurance expérimenté, habitué à détecter les fraudes à l'assurance, décide de monter lui-même et à son propre profit le plan parfait.

Et pourtant, à l'instar de son narrateur, James M.Cain brouille lui aussi les pistes. le roman recèle ainsi une noirceur et une profondeur insoupçonnées, qui se nichent au creux de la psyché torturée de la ravissante Phyllis Nirdlinger, et se transforment peu à peu en un authentique voyage au bout de l'enfer.

Commenter  J’apprécie          3815
[N.B. Dans le roman, il est question de Phyllis Nirdlinger et de Walter Huff, noms que j'emploierai ici. La quatrième de couverture reprend peut-être les noms employés dans le film ?]

Dès les premières lignes de ce court roman publié en 1937, un effet de prolepse nous fait comprendre que les choses n'ont pas tourné comme prévu pour le narrateur, Walter Huff, agent d'assurances doué et zélé. C'est en démarchant monsieur Nirdlinger que Walter tombe sous le charme troublant de Phyllis, sa femme et qu'il comprend que celle-ci veut se débarrasser de son mari. Et comme nul n'est meilleur pour assurer tous les risques qu'un agent d'assurances hors-pair, Huff dresse un plan parfait pour assassiner le mari encombrant et toucher une substantielle prime d'assurance avec la veuve. On se croirait dans la série policière « Crimes parfaits » où le criminel croit n'avoir négligé aucun détail et où un enquêteur au flair aiguisé démonte le « crime parfait » et démasque le coupable. Pas de policier ici mais les soupçons – attendus – d'un haut responsable de la compagnie d'assurances et un troublant jeu de dupes : qui est le manipulateur réel ? qui tire vraiment les ficelles ? à qui se fier derrière des apparences qui se révèlent trompeuses ? quelles sombres passions oeuvrent au coeur des protagonistes ?

Autant de questions qui trouveront – ou non – leurs réponses au terme d'un roman à la construction impeccable, à l'écriture précise, aussi froide que le coeur de ses personnages principaux, et qui se permet une fin aux allures fantastiques. La couverture de ce Totem me paraît d'ailleurs très bien choisie ! le livre a été adapté au cinéma par Billy Wilder, avec Barbara Stanwyck et Fred McMurray. James M. Caine est également l'auteur de le facteur sonne toujours deux fois, également transposé au cinéma.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          130
James M. Cain, l'auteur de l'inoubliable chef d'oeuvre du roman noir "Le facteur sonne toujours deux fois" propose aux lecteur amateurs de ce type de littérature ce recueil intitulé en anglais "Three of a kind" qui recèle trois petites pépites : "Carrière en do majeur", "Faux en écritures" et enfin "Assurance sur la mort". Ecrites durant la guerre pour les deux premières, "Assurance pour la mort" datant de 1935, ces trois longues nouvelles publiées en 1944 aux Etats-Unis et en 1948 en France situent leur intrigue durant la grande dépression des années 30 et apportent des témoignages intéressants sur cette époque troublée et difficile pour nombre de gens. Elles traitent aussi toutes les trois de ce qu'un homme est capable de faire et jusqu'où il peut aller sous l'emprise de la passion amoureuse pour une femme qui le manipule souvent. La première, "Carrière en do majeur" est la plus légère. C'est l'histoire d'un homme, très épris de son épouse, une femme snob et prétentieuse qui s'imagine un talent de cantatrice mais qui n'en a que les caprices, qui découvre, par l'intermédiaire d'une véritable artiste, qu'il possède, pour sa part, une belle voix de baryton et qu'il pourrait faire carrière à l'Opéra. La deuxième nouvelle, "Faux en écritures" est plus sombre, plus dramatique. Un directeur de banque s'éprend de la femme d'un employé qui a détourné plusieurs milliers de dollars. Par amour pour celle dont il n'arrive pas vraiment à savoir si elle se joue de lui ou pas, il accepte de prendre le risque de se ruiner pour masquer l'indélicatesse financière du mari et sauver l'honneur des enfants du couple. Enfin le dernier et le plus célèbre des trois récits penche vers le plus noir des destins et la mort. Un agent d'assurance, qui tombe sous le charme vénéneux de l'épouse d'un de ses clients, accepte de participer au plan machiavélique ourdi par la femme pour tuer son mari et toucher la double indemnité prévue par la police d'assurance que le deux amants s'arrangent à lui faire signer sans qu'il s'en rende compte. L'adaptation cinématographique (dont la fin diffère assez largement de la nouvelle) faite par Billy Wilder en 1944 avec Barbara Stanwyck, en femme fatale blonde, et Fred MacMurray, habitué à jouer des personnages sympathiques, indolents et insouciants, s'appuie sur ce scénario solide et ces comédiens à contre-emploi pour devenir l'un des meilleurs films noirs de l'histoire du cinéma.

Ces trois nouvelles, au style concis et rythmé, écrites à la première personne, procédé qui me permet personnellement de pénétrer à fond dans l'histoire en m'identifiant plus facilement au personnage, mettent en scène des hommes ordinaires, pris dans des spirales infernales et dont les destins basculent à partir du moment où l'amour fond sur eux à la vue d'une silhouette aguichante, transpercés par les flèches empoisonnés de Cupidon. Ce qui permet à François Guérif de dire que James Cain est l'écrivain qui a transformé les "crime stories" en histoire d'amour. Certainement que cette analyse devait plaire à l'auteur qui voyait dans ces rapports homme-femme le ressort le plus intéressant de l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          120
RÉSUMÉ:"Séduit par la troublante Phyllis Nirdlinger, l'agent d'assurance Walter Huff conspire avec elle le meurtre de son mari après lui avoir fait signer une police prévoyant une indemnité pharaonique en cas de mort accidentelle. Evidemment, la compagnie d'assurance va suspecter la fraude, mais Walter et Phyllis sont intelligents, déterminés et totalement sans scrupules. le crime parfait existe-t-il ? Peut-on vraiment échapper à une vie rangée pour éprouver le grand frisson aux côtés d'une femme fatale ?

MON AVIS: J'aime bien les histoires écrites à la première personne. On plonge directement dans le déroulé de l'intrigue, comme si nous y étions. Ici pas de phrase alambiquée, de fioriture, nul besoin.Les faits bruts.
L'affaire parait simple mais au fil des pages James M.Cain la complique jusqu'à nous présenter un genre d'arroseur arrosé. Mais c'est beaucoup plus subtil que ça et il n'y a que la fin que j'ai trouvé un peu tirée par les cheveux.J'ai peut-être eu l'explication du pourquoi dans la postface.
Une lecture rapide, assez prenante pour ne pas avoir envie de la lâcher avant d'arriver au bout.

Lu grâce à mon club de lecture Babelio/Vannes
Commenter  J’apprécie          71
Pour ma première chronique de 2021 je ne vais pas être originale et être fidèle à une maison chère à mon coeur.
Voici donc mon retour sur un petit Gallmeister. Petit par la taille pas par le contenu. « Assurance sur la mort » est un classique du roman noir qui sera adapté au cinéma par Billy Wilder.

Walter Neff, agent d'assurances, tombe sous le charme de sa cliente Phyllis Dietrichson, femme fatale, qui le convainc d'échafauder avec elle un plan pour supprimer son mari encombrant et partager l'assurance-vie de ce dernier. Walter connaît tous les rouages des assurances et avec sa complice ils vont mettre au point le meurtre parfait. Mais c'est sans compter sur Keyes, chef du service Indemnisation de la compagnie, fin limier, qui soupçonne très rapidement une fraude.

Comme dans tout bon roman noir, l'action du roman se déroule avant tout sur le plan moral. James M.Cain nous plonge dans le tête d'un Walter Neff pris en plein dilemme, dans une lutte entre vice et vertu. L'enjeu ici n'est pas de trouver l'identité d'un assassin, mais de mettre en scène un conflit moral. Ce duo maléfique de meurtriers (la femme fatale et l'Américain moyen) est magistralement mis en scène et alors que l'on se fait embarquer par une fausse simplicité narrative, l'auteur scotche son lecteur avec un dénouement qui tranche totalement avec le reste de l'histoire.

Ça date des années 30 et pourtant ça n'a pas pris une ride. C'est sans doute ce côté indémodable qui fait que l'on ne peut pas s'arrêter une fois le livre commencé.
Mention spéciale à la postface de François Guerif qui vient apporter un éclairage avisé sur l'auteur et le roman.

Traduit par Simon Baril
Commenter  J’apprécie          60
Walter Huff est agent d'assurance. Il rencontre Phyllis Nirdlinger, la femme d'un de ses clients, en venant renouveler une police pour la voiture de monsieur.
Ensemble, ils vont monter une fraude à l'assurance, et commettre un meurtre. Walter est bien placé pour éviter toute suspicion qui pourrait les mettre en cause.

Classique, mais un très bon classique. Un trio, un mari de trop et de l'argent à la clé. Je me suis attaché au narrateur, Walter, moins à Phyllis.

J'ai un souvenir du film de Billy Wilder avec une fin différente. Une très belle adaptation qui marque.
Commenter  J’apprécie          40
L'agent d'assurances Walter Neff aide la séduisante Phyllis Dietrichson à commettre le meurtre parfait de son époux. A la clé, l'indemnité est colossale.
Passion et fatalité, deux mobiles puissants qui peuvent mener un homme à commettre un crime...
Un roman qui fit scandale avant d'être à l'origine de l'un des plus grands films noirs de tous les temps.

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          40
Est-ce un roman ? Est-ce une nouvelle ? Ce qui est sûr est que ce livre est un roman noir, très noir, pour ne pas dire une tragédie puisque tout, depuis le début, était inéluctable : le récit, sauf le tout dernier chapitre, est un retour en arrière. Reste à deviner, avec les indices que livre le premier chapitre, quelle est cette tragédie et comment tout est survenu.
C'est un des protagonistes qui nous raconte tout. Il n'est pas le témoin impartial que les professeurs recommandent d'employer, non. Il a tout vécu, et ne se jette pas des fleurs. Walter Neff, agent d'assurance aguerri, a pourtant presque tout pour lui. Il a réussi, d'un point de vue professionnel. Par contre, sa vie personnelle est désertique : il vit seul, et emploie quasiment à plein temps un domestique. Pourquoi une telle solitude, familiale, sentimentale ? Nous ne le saurons pas. Nous saurons en revanche qu'il est envoûté par la femme d'un de ses clients et qu'il mettra son expérience professionnelle à son service pour qu'elle puisse accomplir ce qu'elle souhaitait : se débarrasser de son mari (thème que l'auteur avait déjà exploité dans le facteur sonne toujours deux fois).
Femme fatale ? Oui, assurément, mais pas seulement. Plus le récit progresse, plus Phyllis apparaît comme un ange de la mort, aussi séduisante qu'elle est dangereuse et insoupçonnable – à moins de savoir passer outre les apparences. A travers les yeux de Walter, elle paraît même, parfois, aussi irréelle que la Carmilla de le Fanu.
En effet – et je ne vous parlerai pas trop du dénouement qui tranche avec tout le reste de l'intrigue – il n'est mécanique bien huilée qui ne puisse se gripper. S'il est un couple maléfique, il en est un autre qui, s'il n'est angélique, cherche la justice, même s'il faut parfois prendre des chemins de traverse.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (292) Voir plus



Quiz Voir plus

Mildred Pierce, roman de James M. Cain

"Mildred Pierce" est-il paru avant ou après l'autre succès de James M. Cain, "Le facteur sonne toujours deux fois" ?

Avant
Après

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Mildred Pierce de James M. CainCréer un quiz sur ce livre

{* *}