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Tous les lecteurs de la route sombre doivent être prévenus : La route sombre de Ma Jian est un roman atroce et insoutenable par instants. Ce qui ne signifie pas qu'il ne doit pas être lu, bien au contraire. A l'opposé de Yu Hua et de Mo Yan, pour ne citer que deux des écrivains chinois parmi les plus célèbres, Ma Jian est un dissident qui a quitté son pays depuis plus de 25 ans parce qu'il ne pouvait s'exprimer librement dans ses écrits. La route sombre raconte comment la politique de l'enfant unique, mise en place à la fin des années 70 (quelque peu adoucie en 2013 seulement), a condamné des milliers pour ne pas dire des millions de familles à fuir pour échapper aux foudres du planning familial. Il s'agit bien d'un roman qui s'attache aux pas d'un couple qui attend un deuxième enfant, en toute illégalité donc, mais la fiction ne fait que refléter qu'une réalité avérée d'une violence à peine imaginable. Avortements sauvages, viols, centres de détention et de "rééducation", corruption, bébés morts flottant sur les fleuves : le tableau est d'une horreur totale et la tentation est forte de refermer le livre avant la fin. Un cauchemar. En Chine, le ventre des femmes appartient au gouvernement et quiconque s'oppose à cet état de fait s'expose à toutes les "punitions" possibles, jusqu'à la mort. A travers La route sombre, Ma Jian dépeint la condition féminine sous le joug d'un Etat qu'il qualifie à nombreuses reprises de "fasciste." le portrait de son héroïne, Meili, est celui d'une femme courageuse, qui ne connait pas un jour de paix et qui, pourtant, espère toujours un avenir meilleur. Son chemin de croix, au côté d'un mari machiste obsédé par l'idée d'avoir un enfant mâle est éreintant et désespéré. Ma Jian ne cède jamais aux sirènes du mélodrame, son constat est clinique et terrible. le livre est à déconseiller aux personnes sensibles, pas à celles qui sont prêtes à connaître cette face très sombre de la Chine contemporaine. Bien que bousculé et écoeuré par ce qu'il découvre, le lecteur reste, impuissant, à mille lieues de la souffrance endurée par ces femmes.

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Meili est une jeune femme lumineuse qui rêve d'un avenir souriant, née au coeur de la Chine Rurale,mariée à Kongzi, l'instituteur du village, lointain descendant de Confucius. Enceinte d'un deuxième enfant là oú la politique de l'enfant unique est strictement appliquée, elle s'enfuit avec son mari et sa petite fille pour rester maîtresse de son corps.....Commence alors pour eux un long voyage de fugitifs, insensé et cauchemardesque, une cavale au sud vers le fleuve Yangtze, à travers les paysages dévastés de la Chine. Ils deviennent des itinérants illégaux sans permis, sans papiers, ils vivent dans une péniche hôtel, puis dans de vieux rafiots improbables, la plupart du temps insalubres, dans les endroits les plus pollués de la campagne....Lorsqu'ils arrivent dans une ville,ils sont enfermés dans des centres de rétention ou envoyés aux travaux forcés. Les paysans et les paysannes itinérants sont considérés comme des criminels. Ils doivent travailler à l'image d'esclaves, traités comme du bétail, ils survivent dans une misère humaine et environnementale incroyables!
Meili est pauvre, dénuée de tout, mais continue de croire que le mariage doit durer toute la vie. Elle affronte des moments terrifiants: injection de poison dans le ventre, avortement forcé, soumise à des amendes insensées,embarquement dans un camion poitrine dénudée, pieds et bras solidement attachés, traitée en criminelle, ligotée à une table d'opération, violée: " Votre ventre appartient à l'état...."Elle réussit toujours à surmonter ces moments horribles. C'est une femme courageuse, lumineuse , éblouissante à qui la vie n'épargne rien- : " "L'amour est le début de toutes les douleurs ". Son mari , désespéré, avide de sexe se met à boire et à jouer.
C'est un voyage cauchemardesque, éreintant, dérangeant qui dénonce avec force la politique de la natalité en Chine.
Rien ne nous est épargné entre corruption de la police, violence des autorités, dépravation comme recours à la misère, dans une conception de la femme servante,procréatrice, prostituée de force à 20 ou douze ans...réduite à un ventre, à un trou, travailleuse des champs ou des usines ...Une pollution apocalyptique, montagne de déchets électroniques en tous genres, air irrespirable,eaux rouges de liquides toxiques, bébés malformés, peaux abrasées, odeurs insoutenables, puanteur.....
C'est un ouvrage violent, bouleversant, hallucinant ,terrifiant écrit au scalpel, troué et éclairé de quelques échappées poétiques, fantastiques, humoristiques.....(que l'on a envie de refermer sans cesse.)...qui nous permettent de continuer notre périple apocalyptique.....le lecteur frémit devant l'immensité du désastre. Je me suis sentie humiliée et profondément touchée et révoltée en tant que femme....
Un livre qui va vous habiter longtemps aprés l'avoir refermé.....


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C'est un livre très noir sur la politique de l'enfant unique, du point de vue d'une jeune femme de 22 ans, qui essaie de jongler entre la pression de son époux qui désir ardemment un héritier mâle pour prolonger la descendance de Confucius à la 77 ème génération, et le Parti communiste qui par le planning familial traque les femmes enceintes à travers tout le pays. Cette politique, mise ne place en 1979, n'a été assouplie qu'en 2013 pour être quasiment abolie qu'en 2016.

Nous sommes très loin de la Chine touristique, des voyages et des cartes postales. Ici, on nous dépeint une Chine ravagée, aussi bien dans les conditions de vie de ses citoyens, en particuliers ruraux que de ses paysages, ses villes, sa culture…

La fuite en avant de cette famille tentant d'échapper à l'horreur des avortements forcés, des infanticides et des stérilisations abusives, la plonge au coeur d'une Chine de misère et de pollution. Les descriptions des paysages et de leurs conditions de vie font froid dans le dos. Ce que l'homme peut infliger à l'homme et à son environnent est effroyable.

Le récit commence de façon très réaliste pour finir sur un ton à la limite du fantastique qui n'est pas sans rappeler « 100 ans de solitude » ou « Beaux seins Belles fesses ».

Un récit marquant car l'horreur vécue par Meili a été une réalité pour de trop nombreuses femmes chinoises.
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Connaissant le sujet de ce roman, j'avoue avoir repoussé souvent le moment de me plonger dans cette Chine profonde lors de l'époque récente de la politique de l'enfant unique puisque mise en place en 1979, elle n'a été assouplie qu'en 2013 .

Ames sensibles et femmes enceintes s'abstenir !

Car à travers l'histoire de Meiji, une jeune paysanne enceinte illégalement de son deuxième enfant et de son mari Gongzi, instituteur , descendant de la lignée de Confucius et voulant pour perpétrer cette lignée un enfant mâle, Ma Jian nous décrit avec souvent force détails les conséquences d'enfreindre la loi: avortements, voir suppression brutale des nouveaux-nés, stérilisations obligatoires, amendes, destruction des maisons ,trafics d'enfants...

Les familles en situation illégale ,pour échapper aux délégués du Planning Familial prennent la fuite devenant alors des itinérants illégaux, des sans papiers et sans permis ,vivant souvent à bord de vieux rafiots dans les endroits les plus pollués de la campagne, pourchassés lorsqu'ils arrivent dans les villes, enfermés dans des centres de rétention et envoyés aux travaux forcés.

Malgré ce sombre tableau, Meiji garde l'espoir d'une vie meilleure alors que son mari ayant bien sûr perdu son statut d'instituteur se met à boire et à jouer.

Etonnamment la dernière partie du roman prend une autre tournure, beaucoup plus détachée, assez répétitive comme si l'obtention pour la jeune femme d'un emploi stable et d'un salaire repoussaient au second plan cette politique qui nous parait si aberrante et cruelle et les problèmes cruciaux de pollution dont les pauvres gens qui la subissent n'ont aucune protection contre les ravages sur leur santé .

L'écriture est efficace mais sans grand style.

Une sombre lecture même si elle reste instructive et vraisemblablement encore en partie d'actualité .
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Dans la campagne chinoise ou coule le Yangtze, l'instituteur du village et Meili attendent leur deuxième enfant. Tout pourrait être pour le mieux, mais ils n'ont pas la permission légale d'en avoir un autre, leur fille aînée ( 2 ans) n'étant pas assez âgée (5 ans) .
Kongzi a décidé de passer outre les lois. Il est le descendant de Confucius, il doit perpétuer la lignée avec un fils.

Ma Jiam dans La Route Sombre se met dans les pas de Meili pour en faire un personnage d'une grande puissance, il se dégage de ce récit une figure d'un féminisme animal, violent, puissamment ancrée dans une volonté de s'affirmer par la maternité, une réelle folie dans ce pays qui nie à la femme le droit de maitriser sa fécondité.

La route sombre est lourd, glaçant, insoutenable.

Meili " découvre que les femmes ne sont pas maîtresses de leur propre corps, dont leurs maris et l'État se disputent la possession […]. Ces intrusions constantes dans les régions les plus intimes de son corps l'ont coupée de son identité profonde."

Le couple décide donc de fuir vers le sud du pays.
Le planning familial les rattrapent !

L'horreur les cueillent, et les responsables du contrôle des naissances sont devenus des bourreaux, « étranglez le répond la femme en blanc.Il ne restera qu'à l'enregistrer comme un enfant mort-né...le Dr gang le jette dans un sac plastique...je vais manquer le bateau ! »
La froide et absurde obéissance à des ordres, surgit jusqu'à l'angoisse de ne pas faire « nos objectifs d'avortements »

Le couple décide donc de fuir"de nouveau.
Ils vont vivre pendant des mois sur des péniches insalubres, au milieu d'odeurs nauséabondes.Traverser un véritable décor chaotique jusqu'à ce qu'ils s'installent sur la terre promise.

«  La Communauté Céleste », le paradis selon Meili, puisque la toxicité y est si forte que les hommes deviennent stériles !
Elle décide de se révolter contre son mari et contre l'État. Meili se rêve en femme qui travaille et qui se peint les ongles en rouge. Elle reprend provisoirement le contrôle de son corps.
Au fil des pages et du chemin qu'ils parcourent, ils croisent de nombreuses personnes et affrontent des épreuves terrifiantes, voire aberrantes, d'autant plus que certaines scènes ne sont que le reflet de la réalité.

Ce roman a parfois des allures de cauchemar.La Route sombre décrit le combat d'une femme qui refuse d'être réduite à un simple utérus.
la beauté de Meili et de ce personnage si profondément humain raconté par Ma Jian bouscule, dérange et choque volontairement son lecteur.

C'est un livre sur la destruction aveugle de la nature, une dégradation sauvage et systématique, avec son corollaire, les dépotoirs où la toxicité des lieus devenant insupportable devient un refuge pour le couple !

Un roman qui parle plus de recherche de gains immédiats. Tout se monnaye les enfants comme les oies, un enfant mutilé peu même être vendu plus cher! A qui Kongzi a t-il vendu "enfant née sur l'eau "?.

Un roman sur la violence, gratuite, aveugle.
Où est Confucius dans tout cela ?

Un formidable réquisitoire pour cet écrivain Chinois interdit de publier dans son pays, un implacable plaidoyer pour le respect de la femme d'aujourd'hui en Chine.
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Après 1989, dans la commune rurale de Hexi, la politique antinataliste de Den Xiao Ping est intraitable : interdiction d'avoir un deuxième enfant, sauf permis de naissance validé. Ainsi les femmes soumises aux exigences de leur mari et de la religion confucéenne se trouvent-elles dans l'illégalité pour vouloir mettre un fils au monde, garant de la continuité de la lignée.

Ainsi Meili (= Belle Aube en chinois, surnom donné par son mari Kongzi) se retrouve-t-elle enceinte de trois mois, obligée avec son mari et leur fille Nannan de deux, de fuir le village, leurs racines, leur famille, face à des policiers hargneux qui menacent de détruire leur maison. Et de partir pour un long voyage, jusqu'au Barrage des Trois Gorges, scandale humain et écologique des années 2003-2012. Un million et demi de gens déplacés, des centaines de villages rasés, des poissons en cours d'extinction (dont l'esturgeon chinois qui ne pourra plus remonter le fleuve pour s'y reproduire). Mais ce barrage donne lieu à la plus grande centrale hydraulique du monde. Mieux sans doute qu'une centrale nucléaire, mais à quel prix !

A Sanxia, la vie reprend calme sur un bateau : sur le Yangze la police ne viendra pas, dit Kongzi. Mais si ! Enceinte de huit mois, Meili est entraînée de force et avortée sans ménagement. C'était un garçon. Et le livre alterne, au moyen de deux polices d'impression, le récit du narrateur et celui de l'esprit de l'enfant qu'on n'a pas laissé vivre, mais qui, sa mère en est sûre, se réincarnera en d'autres êtres humains.

L'auteur dénonce avec force les exactions du régime communiste, son autoritarisme, la négation des droits fondamentaux de l'être humain et notamment de la femme, la corruption institutionnelle, les choix économiques qui privilégient l'argent au détriment de la santé des citoyens et du respect de l'environnement. D'assassinats en lynchages, de destruction des maisons des inculpés en recyclage massif des déchets électroniques du monde occidental, de pollution de l'air par le soufre à celle de l'eau par les métaux lourds, la liste n'en finit pas du crime d'État contre le monde et les individus.

Livre partisan ? Sans aucun doute, l'auteur est interdit de publication en Chine. Livre impartial ? Sans doute pas. On aurait aimé qu'il trouve ne serait-ce qu'un aspect positif à la gouvernance communiste. Livre riche d'informations sur la vie du Chinois des campagnes et celui des villes, incontestablement.

Enfin, et à titre tout-à-fait personnel, livre qui me replonge dans mon expérience de la Chine durant la même période (années 90), avec tout ce que j'ai pu glaner d'infos sur Tiananmen, sur les Comités de quartier et le Planning familial, dans la bouche d'observateurs et d'informateurs directs qui me permettent d'affirmer que beaucoup d'éléments sont exacts. Où j'ai pu observer aussi comment vivaient les gens de la campagne, misérables et méprisés, quand ils venaient chercher un peu d'espoir dans les grandes villes.

En tous cas, on ne sort pas indemne de cette lecture, l'horreur et la douleur surpassant largement les rares moments de douceur et de beauté. A noter tout de même la fin, d'une poésie fantastique stupéfiante, parfaitement inscrite dans la tradition poétique confucianiste.
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Kongzi n'est pas n'importe qui, à ses yeux au moins...il est l'un des descendants de Confucius...à la 76ème génération..il faut absolument qu'il ait un fils afin que cette longue filiation ne soit pas interrompue...Une fille, ça ne compte pas. Malheureusement sa femme Meili lui a donné une fille qui va sur ses 2 ans.
Alors en infraction avec la politique nationale de l'enfant unique, il a tout fait pour avoir un garçon. Mais c'est sans compter avec les agents du planning familial qui font la chasse aux femmes enceintes de leur deuxième enfant, afin de les faire avorter contraintes et forcées, de leur poser un stérilet, et ceci dans des conditions d'hygiène et d'asepsie déplorables.
Avant bien sûr d'imposer de lourdes amendes, de lourdes punitions pouvant aller jusqu'à la destruction des maisons....
Certains en auraient fait une comédie, tant cette politique est risible et absurde, Ma Jian, qui lui aussi est un homme en fuite, un dissident, en a fait un drame, un réquisitoire à charge contre le régime chinois.
Un drame autour de quatre Personnages principaux : La Chine, le Parti communiste, Kongzi image de l'homme chinois et enfin Meili, La Femme Chinoise. Les mauvais d'un coté : les hommes et le Parti, les bons de l'autre, les personnages féminins, la Chine et la femme chinoise.
Une Chine dont les valeurs, le passé, la culture, les monuments anciens ont été détruits par le Parti communiste, par les Gardes rouges qui ont éliminé la pensée de Confucius, Une chine détruite maintenant par les grands travaux qui noient des villages anciens et par les activités des hommes et la pollution partout présente.
Des femmes considérées uniquement pour leur vagin "ce long couloir de chair" indispensable pour le plaisir des hommes, des femmes qui ne peuvent décider et gérer leur maternité, le Parti est "propriétaire du vagin des femmes" et enfin des gamines enlevées pour alimenter des réseaux de prostitution ou de mendicité...Des femmes qui pourtant dirigeront des entreprises. Considérées comme secondaires et faibles par le Parti et les hommes qui les briment, elles sont les personnages forts du roman.
La seule solution qui s'offre à ce couple est la fuite, vers des coins plus reculés, moins contrôles par cette police...la vie sur les fleuves d'abord, afin de rejoindre les villes les plus polluées de Chine, poubelles du monde dans lesquelles sont brûlés et recyclés tous nos déchets électroniques arrivant par porte-containers entiers... villes si polluées que les hommes en deviennent stériles, villes et fleuves dans lesquelles les permis de résidence sont moins demandés.
Une longue fuite de plusieurs années, afin d'échapper aux foudres et aux amendes du planning familial, attend notre couple
Un réquisitoire contre la destruction de la Chine, destruction de la culture ancestrale, des sites, du monde rural. Un réquisitoire contre le machisme et les violences faites aux femmes - violence morale, physique, contre la prostitution, contre le sexisme, la vente des fillettes...
L'agent est au coeur de ces relations, les amendes infligés aux couples, l'argent facile à gagner avec la contrefaçon, l'argent qui fait oublier la pollution qui détruit la Chine, l'argent de la prostitution, l'argent de la mendicité, rapporté par ces gamines qu'on estropie, qu'on vend... le fric qui gère le monde
Un roman noir, cauchemar, très violent parfois, insoutenable souvent, dérangeant toujours et qui semble parfois forcer le trait.
Mais n'est-ce pas le rôle de ces dissidents de nous alerter, de nous déranger

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Meili attend son second enfant, son mari Kongzi, instituteur du village et descendant de la lignée de Confucius veut et doit avoir un fils pour perpétuer cette lignée, mais ils ont une petite fille de deux ans, et la politique de l'enfant unique les oblige à fuir leur famille, leur village car une seconde grossesse non autorisée est lourdement sanctionnée. Ils vont vivre sur un bateau insalubre et rejoindre les paysans errants sur le fleuve, survivre dans une misère humaine et environnementale.
Meili va passer par des moments terrifiants, horribles mais elle arrive toujours à les surmonter. Une grande leçon de vie de la part de cette famille et des nombreuses personnes qu'elle rencontre, et de non-vie de la part du gouvernement. Il ne fait pas bon d'être une femme en Chine.
L'auteur dénonce la barbarie de son pays et nous lecteur nous pouvons être choqués à cette lecture mais maintenant informés par cette tragédie que vive les familles paysannes chinoises.
Je ressors bouleversée par la lecture de ce roman sur le contrôle des naissances en Chine malgré quelques longueurs à la fin du livre.
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Je suis arrivée épuisée à la dernière page, la dernière ligne, de ce roman insupportable. Jamais titre de roman n'aura été plus juste. La Chine d'aujourd'hui est-elle si sombre, partout ? Rien ne manque au tableau.
Certes le thème majeur du roman repose sur les excès de la politique de l'enfant unique et tout ce qu'elle a entraîné d'horreurs : avortements jusqu'au 8ème mois, assassinats de bébés, stérilisations forcées, amendes à n'en plus finir pour une grossesse non autorisée, non-citoyens n'ayant pas eu le droit de naître, donc ne pouvant officiellement exister.
Le tout immergé – le roman se passe largement sur l'eau – dans une conception de la place des femmes réduites à un trou ou un ventre, selon le cas, la femme servante, la femme procréatrice, la femme élément de confort, travailleuse des champs ou des usines, prostituée de force à 20 ans ou à 12 ans, si tant est qu'elle ait eu le droit de vivre.
Le tout obscurci par la fumée et la pollution, car le roman se déroule dans les zones les plus polluées de la Chine prise dans son irrésistible et soi-disant miraculeuse croissance, croissance à quel prix ? Monceaux de vieux ordinateurs, murailles de téléphones portables dépassés, montagnes de déchets en tous genres, sacs de plastiques déchirés qui couvrent la surface des rivières. Bébés malformés, air irrespirable, eaux rougies de liquides toxiques, maladies galopantes, peaux abrasées. Rien n'est épargné de ce tableau apocalyptique d'un développement non maîtrisé.
Rien n'est épargné de la violence des autorités, de la corruption de la police, de la dépravation comme remède à la misère.
Au milieu de tant d'horreurs, Meili est une femme lumineuse, courageuse, éblouissante, à qui la vie n'a rien donné mais qui toujours se redresse, poussée par son envie de vivre, de réussir, d'être heureuse enfin.

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Ce livre me laisse perplexe.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire...
Puis, je voulais à tout prix savoir l'histoire de Meili... Je l'ai donc lu en quelques jours.
On ne sait pas trop dans quelle époque nous sommes (même si on se rend compte que c'est très récent).
Autre pays, autre culture. Très différente de la notre... On a parfois l'impression d'être de retour au Moyen Age...
Des comportements horribles sous couvert de l'Etat...
Des habitudes alimentaires que je n'imaginais même pas.... Cela fait froid dans le dos.
Je me suis parfois demandée si les évènements sont réels...
Les derniers chapitres sont étranges... et la fin sans fin...
Mais j'ai apprécié ce roman...
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