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Critique de nilebeh


En neuf épisodes, Ma Jian évoque - à nouveau - la société chinoise placée sous l'autorité du Parti tout-puissant. Ici, ce sont deux dîneurs qui se rencontrent régulièrement : l'écrivain professionnel payé par le Parti et le donneur de sang. Enfin « donneur », n'exagérons pas ! Vendeur serait plus juste, lui qui s'enrichit éhontément en vendant son sang au nom d'entreprises qui se dispensent, grâce à lui, de cette obligation citoyenne.

Quant à l'écrivain à la solde du Pouvoir, il est supposé écrire sur un bon sujet révolutionnaire tel que le brave Lei Peng, figure iconique du Parti. Mais lui qui rêve d'entrer dans le Grand Dictionnaire des Écrivains chinois, voudrait raconter la vie des gens qu'il croise.

Ce qui donne lieu à des histoires qui se suivent, se rejoignent, s'enroulent les unes dans les autres, certaines abjectes ( dont une horrible scène de viol public dépassant l'imagination), d'autres fantastiques (ce chien doué de parole, dit « survivant », quoique empaillé dans un musée, mort pour avoir appartenu à l'écrivain : chiens interdits!), totalement absurdes (histoire de seins devenus gros à force d'être pressés! Ou encore actrice qui rêve de se suicider, croquée à belle dents par un tigre !).

L'imagination de l'auteur nous déroute, nous fait toucher du doigt les réalités à peines voilées de la société chinoise, l'absurdité, l'inhumanité de ce monde qu'il récuse et dont il est exclu, lui qui vit depuis 1987 à Hong Kong (le livre date de 1991). Il est toujours en vie, aujourd'hui de nationalité britannique.

La route sombre m'avait davantage intéressée que cette suite d'histoires. Ce plat de Nouilles chinoises, dont on voit bien qu'elles s'enroulent et se brouillent, manque de légèreté !
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