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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫And the Buffaloes used to say "be proud of your name"
Et les bisons disaient "Sois fier de ton nom"
The Buffaloes used to say "be what you are"
Les bisons disaient "Sois fidèle à toi-même"
The Buffaloes used to say "roam where you roam"
Les bisons disaient "Va où tes pas te mènent"
The Buffaloes used to say "do what you do"
Les bisons disaient "Fais comme tu le sens"♫

Extrait de Jimmy, Moriarty, 2007, Paroles et traduction

Je vous rappelle mon dernier livre lu,
signé du même nom que cette chanson entendue

https://www.babelio.com/livres/Moriarty-Le-secret-du-mari/697024/critiques/1463741

homonymie et traduction
véritables transitions
pour vous faire la présentation
de notre académicien et de ses plus belles convictions
sur l'Identité, du simple individu à toute une population
la Génèse et toutes les conceptions,
du cas particulier (les secrets ! que les parents taisent) à la généralisation,
terminer sur la mondialisation, et
l'hégémonisation
et les enjeux pour notre civilisation...

Mr Amin Maalouf

ou Les prémisses à une Revendication :
"Identifions-nous"
tel un certain devoir d'indignation écrit en 2010 par Stephane Hessel
ouvert à l'universalité, combat l'uniformité
Je te pressens toujours comme un futur Nobel...




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Les êtres humains se divisent en tout un tas de catégories bien pensées et bien définies : opinions politiques, opinions religieuses, orientation sexuelle, couleur de peau, … de temps en temps, dans une région du monde, une de ces catégories prend soudain une importance capitale pour une foule de gens, qui estiment d'ailleurs qu'il n'existe qu'une seule bonne réponse possible. Et tant pis pour les ceux qui pensent que la case à remplir est un peu étroite, et qui aimeraient pouvoir y inscrire plusieurs choses : les formulaires ont déjà été imprimés, faites votre choix, et plus vite que ça !

Étant moi-même binational, je ressens parfois cette impression de vivre un écartèlement forcé. À doses infimes certes : les cultures belge et française ne sont pas les plus inconciliables qui soient, les rares conflits ne portent généralement que sur des points de vocabulaire (alors que quiconque possède un brin de bon sens ne peut que reconnaître que « septante » et « nonante » sont bien plus logiques) ou des tests de loyauté lors des rencontres sportives entre les deux pays. J'imagine un peu le casse-tête de faire partie de deux cultures qui se considèrent comme concurrentes, voire même ennemies. Il doit être difficile de ne jamais se considérer comme un traître à l'un des camps, ou pire, traître à soi-même.

Cet essai d'Amin Maalouf aborde donc le thème complexe de l'identité, et pose directement les bonnes questions : plutôt que débattre sans fin pour savoir qui a raison, le plus intelligent est de se demander comment faire cohabiter au mieux des individus qui auront forcément des opinions différentes sur un tas de sujets. La première étape est de s'intéresser aux autres manières de vivre, et d'en comprendre la logique. Un quart de pas hésitant est parfois suffisant pour permettre à l'Autre de vous faire découvrir un large pan de sa culture. On regrette alors de ne pas l'avoir fait plus tôt.

Si les questions sont bien posées, les réponses se font toutefois attendre. Certains espoirs me semblent tout à fait utopiques : il y a peu de chance que la population mondiale devient tri- ou quadrilingue, comme il y a peu d'espoir que les cultures et les langues très minoritaires survivent éternellement. de même, si quelqu'un pense avoir le droit de me donner des coups de pied dans la rue, même en étant très respectueux envers sa manière de vivre, notre cohabitation sera sans doute délicate. Laisser à l'autre le droit de vivre comme il l'entend est après tout une opinion qui, comme toute opinion, a souvent été contestée.
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S'il fallait juger un livre aux nombres de pages qui en finissent cornées, signe de mon intérêt, voire de ma fascination, pour ce qu'elles expliquent, décrivent, racontent, Les identités meurtrières auraient obtenu les 5 étoiles admiratives réglementaires facilement.

Leur nombre décroît pourtant à mesure que l'essai se déroule, qu'Amin Maalouf égrène ses questions, son point de vue, ses arguments, ses réponses. Ces dernières viennent peu à peu noircir le constat précédent, celui qui m'était venu à la lecture des premières pages : si ces évidences étaient partagées par tous, ne vivrions-nous pas dans un monde meilleur ? Mieux encore : ce livre ne devrait-il pas être mis à disposition de tous, afin d'assurer la diffusion de ces idées, afin de montrer à chacun d'entre nous que l'identité ne peut être unique, qu'elle est nécessairement plurielle, et que la diversité est une richesse plutôt qu'un boulet que l'on traîne ? Ou tout du moins, qu'elle devrait l'être, une richesse, plutôt qu'un poids sur le dos de ces milliers de jeunes ou de plus vieux qui la vivent comme telle.

Les premières pages du livre, qui consacrent à la notion d'identité des lignes nombreuses et pertinentes, sont donc à mon sens les plus intéressantes du bouquin. Les plus visionnaires, oserais-je dire ? Il n'est pas certain que Maalouf en soit particulièrement heureux aujourd'hui mais ses propos sont un écho triste à ce que l'actualité française et - surtout ? - internationale nous livre, chaque jour désormais.

Mon coeur s'est serré, particulièrement, lorsque, évoquant la pression sociale - consciente ou inconsciente - qui nous "somme" de choisir parmi l'une de nos "identités", l'une de ces caractéristiques qui font de nous un tout, Maalouf explique que "c'est ainsi que l'on fabrique des massacreurs".

Et c'est avec encore davantage de tristesse que je lui ai donné raison, non pas seulement à cause de ce qui s'est passé récemment en France, mais également parce que, en tant que bi-nationale, issue de deux cultures drastiquement différentes et qui se méprisent souvent l'une l'autre, je suis régulièrement (mais pas nécessairement quotidiennement) confrontée à des questions, telles que Maalouf les énumère en introduction ; confrontée à des choix qui pourraient facilement me faire dériver vers une espèce de schizophrénie identitaire ; assise, le cul entre deux chaises, au risque de me casser méchamment la gueule.

Je n'irais pas jusqu'à dire que j'en ressens un malaise. Au contraire, j'aborde la chose comme une richesse et relativise, avec succès le plus souvent, toutes ces contradictions qui s'imposent parfois à moi, ou que les autres cherchent, d'un côté comme de l'autre, à m'imposer. Il n'en demeure pas moins qu'une telle situation, aujourd'hui, mène parfois à des situations dramatiques, des situations qu'Amin Maalouf pointe avec justesse du doigt.

J'ai trouvé, toutefois, les réponses apportées par l'auteur gentiment utopistes, voire carrément naïves. le passage sur la mondialisation, avec ses avantages et ses inconvénients, passait encore ; celui sur les langues, celles qui meurent et qui devraient survivre (certes, mais comment ?), celles qui s'universalisent et que chacun devrait connaitre pour pouvoir communiquer, celles enfin qu'on devrait apprendre, en plus, comme une richesse, une façon de s'insérer dans un nouvel environnement, d'enrichir son horizon, de s'imposer tous autant que nous sommes comme des "citoyens du monde". Dieu que cette expression m'énerve !

Bien sûr, il serait stupide de demander à Maalouf de trouver les réponses miracles aux problèmes pointés, en 1998, et encore existants en 2015 ; il n'en demeure pas moins que la réflexion laisse un léger goût d'inachevé, un goût amer en vérité.

Ce livre demeure pourtant une jolie leçon d'humanité, de tolérance et de respect, donc.

Et c'est pleine d'espoir que je me joins au voeu final de l'auteur : celui que son petit-fils (ou le mien ?) trouve un jour par hasard ce livre dans la bibliothèque familiale, le feuillette un peu, avant de le reposer, "en s'étonnant que du temps de son grand-père, on eût encore besoin de dire ces choses-là."

(Challenge Variétés 2015 - dans la catégorie "Un livre qui ne soit pas de la fiction")
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Les soulèvements des populations de Tunisie, de Libye, l' exode vers des lieux qui leur paraissent meilleurs interroge et fait peur à certains, entraînant des réactions outrancières et dangereuses, un livre, paru il y a plus de 10 ans, apporte non une réponse à ces phénomènes, mais permet de se forger une réflexion par delà les passions et les réactions épidermiques.

Je, Nous, les Autres : c'est ainsi qu'Amin Maalouf nous présente le problème, à partir de sa propre expérience, lui le libanais exilé en France en 1975 au moment de la guerre du Liban.
Il s'interroge et nous interroge sur le sentiment d'appartenance, sur ce qui nous constitue, notre histoire, nos traditions, notre religion, quelle place faisons nous à notre héritage judéo-chrétien par exemple, à la place de notre langue, à l'étiquette qui s'attache à nous, en particulier quand cette étiquette est porteuse d'opprobre : Rappelons nous le Serbe pendant la guerre en Bosnie
Il fait une place particulière en raison de son histoire personnelle, au monde arabe, à la religion musulmane et aux regards que nous portons à cette religion, regard déformé par l'intégrisme.
Les notions d'identité et d'appartenance sont largement développées sans jamais rendre le propos trop didactique, j'ai retrouvé ici le souci d'accorder de la digniter aux autres, souci qui court dans 2 livres que j'ai lu récemment : b.a Ba et Tout un homme.
Pour Amin Maalouf le maître mot est celui de réciprocité, pour cela le regard que nous portons sur l'autre doit être empreint de tolérance, de compréhension. Réciprocité pour celui qui est accueilli, il abandonne sa terre, certaines coutumes et sa langue.
« Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre » Ne dites on pas : Pays d'accueil ?

Un livre simple et à la fois plein d'une grande ambition, véritable leçon d'humanisme et de civilisation il est de ceux qu'il faut faire circuler dans les lycées ET dans les partis politiques
J'avais aimé son livre sur les croisades vues du côté arabe, ses romans, ce livre va trouver sa place dans ma bibliothèque
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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J'ai beaucoup aimé ce livre plein d'intelligence et d'ouverture d'esprit.

Dans cet essai, Amin Maalouf nous rappelle que nous sommes tous le produit d'une multitude d'influences culturelles, historiques et personnelles. C'est ce qui fait notre identité et c'est ce qui fait de chacun de nous un être unique.

Mais c'est également ce qui fait notre richesse. Car la diversité est bien une richesse et non une menace. de tous temps, les échanges entre les différentes civilisations ont été essentiels pour le progrès de l'humanité. C'est une évidence. Comme c'est une évidence que dans ce monde qui est le nôtre aujourd'hui, nous devons profiter de cette diversité et apprendre à vivre ensemble, à partager nos connaissances, nos cultures, nos expériences, et ainsi, nous enrichir mutuellement.

La diversité diminue notre ignorance, elle permet la croissance personnelle et l'ouverture d'esprit. La diversité est une chance et non un danger, elle est même nécessaire à notre évolution.

Mais malheureusement la différence fait peur et nous pousse dans l'intolérance et les préjugés. On a peur de ce qu'on ne comprend pas. On juge une personne sur sa couleur de peau, sa religion, ses origines ethniques et culturelles, alors que nous devrions plutôt chercher à la connaître, à la comprendre, à s'intéresser à son histoire, à réfléchir à toutes les richesses qu'elle peut nous apporter, à tout ce qu'on peut échanger, à écouter ses paroles, à observer ses actes… et seulement après, se faire une idée de cette personne.

La peur de l'autre et l'isolement culturel conduisent à l'étroitesse d'esprit et à bien des maux. le véritable danger, ce n'est pas la différence de l'autre, non, le véritable danger c'est justement le contraire, c'est la peur de l'autre, le refus de la diversité. Et c'est ça qui est fou et paradoxal, on se trompe d'ennemi, l'ennemi ce n'est pas l'autre, l'ennemi c'est le refus de l'autre. C'est de notre refus de l'autre que nous devons avoir peur. Car c'est bien ce refus qui est responsable de toute cette haine, de toute cette violence et de toute cette laideur. Comme c'est bien le refus de l'autre qui nous enferme dans notre propre monde et qui nous fait passer à côté de plein de richesses.

Voilà un exemple de réflexion à laquelle peut vous mener ce livre. Il y en a plein d'autres, je ne peux pas toutes les écrire ici, mais je peux simplement vous dire que cet essai qui est un appel à la réflexion et à la tolérance, qui nous encourage à transcender nos différences pour vivre ensemble dans une compréhension mutuelle, est très riche, plein de sagesse, de respect et d'ouverture d'esprit.

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superbe ouvrage que l'on m'avait conseillé. une réflexion claire et intelligente sur nos différentes identités et la manière de les vivre ensemble. livre écrit en 98 de mémoire, il est malheureusement d'actualité.
Les solutions apportées par l'auteur, bien que fondées et éclairées, ne me conviennent cependant pas. en 17 ans, le constat s'est aggravé, aussi l'espoir, ou certains espoirs sont maintenant enterrés, et c'est plutôt le pessimisme qui l'emporte. Vivre ensemble sera le challenge du prochain siècle, apprendre à respecter l'autre.
Et c'est pas gagné....
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A lire absolument : cet essai qui soulève des questions cruciales en 2010, a été écrit en 1998, avant le "11 septembre", avant qu'on parle de Ben Laden, avant l'embrasement des banlieues en France et avant que la question du voile suscite autant de polémiques. Il est intéressant de constater la clairvoyance d'Amin Maalouf et sa position pleine de tolérance, d'intelligence et de sagesse vis-à-vis des identités qui nous constituent.
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"Les identités meurtrières", un titre excellement choisi qui résume le contenu de cet essai plein de sagesse, de bonnes réflexions, d'exemples de par et d'autre des océans et surtout du vécu de l'auteur aux appartenances multiples qui l'ont mené à rédiger ces quelques précieuses pages..
C'est un ouvrage que l'on doit lire et relire car malgré les années qui se sont écoulées depuis sa parution en 1998, le monde sombre toujours dans la pénombre du racisme et de la non-coexistence. Chaque individu porte en lui une origine, une part de son identité qui l'handicape, le rend susceptible et contraint de faire semblant de l'ignorer pour satisfaire son entourage or qu'il ne le doit pas.. Chacun a le droit d'avoir sa propre identité et il est du devoir de tout le monde de la respecter quelle qu'elle soit.

J'ai découvert Amin Maalouf grâce à cet essai -que je vous invite vivement à lire- et bien évidemment, je ne compte pas m'arrêter là ..
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De nouveau un livre de Amin Maalouf dans lequel je me suis tout à fait retrouvée en ce qui concerne sa manière de penser. Il s'agit d'un essais sur la notion d'identité et sur ce que l'homme est prêt à faire pour protéger son identité.

Bien évidemment, les actes terroriste au nom de la religion sont abordés, mais Amin Maalouf va bien au-delà de ce concept et lance des pistes de réflexions pour un monde visant l'harmonie entre les êtres humains sur base de valeurs universelles mais non uniformes.
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Catégoriser, classer, placer dans des cases, l'être humain aime définir et réduire une personne à une religion, une langue ou une origine.

L'humain est bien plus complexe, il est tellement facile d'effectuer un jugement pour "se rassurer" car nous avons peur de l'autre.

Amin Maalouf écrit "identité meurtrière" comme une invitation à l'interrogation sur l'être humain et notre identité.

Ce livre vaut vraiment la peine d'être lu à différent moment de notre vie.

Cet ouvrage est intemporel! En effet, il traite de la tolérance entre Hommes (et Femmes).
Pourquoi privilégions-nous une culture au détriment d'une autre?

Les identités meurtrières est une invitation à la réflexion sur notre identité et notre façon de considérer l'autre.
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