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Critique de Luniver


Comme le titre l'indique, Amin Maalouf nous raconte l'histoire des croisades à travers les récits des princes et historiens arabes de l'époque.

Le premier contact avec les croisés les rend plutôt perplexe : alors qu'on leur annonce une puissante et nombreuse armée en route, ils font plutôt face aux civils qui ont répondu à l'appel de Pierre l'Ermite : trente mille personnes en guenilles, des femmes, des enfants, des vieillards, totalement désorganisés, qui sont obligés de piller toutes les villes qu'ils rencontrent sur leur chemin pour se nourir. L'empereur byzantin lui-même les débarque rapidement de l'autre côté du Bosphore pour mettre fin à tous les incidents qu'ils provoquent sur leur passage. Ces croisés inexpérimentés se font rapidement écraser par l'armée du sultan local, qui pense en avoir définitivement finis avec les francs.

Mais une véritable armée de lourds chevaliers arrive quelque temps plus tard, qui elle, dévaste tout sur son passage. La faute en revient principalement aux sultans arabes, incapables de faire cause commune, et voyant souvent la conquête francque comme un moindre mal par rapport à un prestige trop important de leurs voisins : les trahisons, promesses non tenues, défections à la veille du combat sont nombreuses. Pour ne rien arranger, des luttes pour le pouvoir se déclenchent dès qu'un sultan meure. Après la chute de Jérusalem, les alliances changent : beaucoup de croisés estiment leur mission terminée et repartent en Europe. Les rois francs des petits états créés doivent lutter pour le conserver. Les alliances n'ont plus beaucoup de liens avec la religion : des francs et des sultans s'allient contre d'autres associations de francs et de sultans. Même quand les arabes arriveront enfin à un semblant d'union, ça ne sera que pour affronter la nouvelle menace mongole qui arrive à l'ouest.

Drôle d'histoire de cette région du monde qui possèdait la culture la plus riche à l'époque, et qui a été incapable de vaincre ses querelles intestines pour la conserver. Les exemples les plus frappants sont la justice (les arabes ont des tribunaux, les francs utilisent encore les ordalies, les "jugements de Dieu") et la médecine (les arabes soignent avec des plantes, les francs incisent le front en forme de croix pour en faire sortir les démons). On est également frappé par la barbarie des seigneurs francs qui n'hésitent pas à massacrer la population des villes qu'ils prennent quand on la compare avec la magnanimité de Saladin.
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