Samarcande est avant tout un hommage au poète perse du 11ème siècle
Omar Khayyam, dont les célèbres Robâiyât chantent le vin et la contemplation.
La première partie du roman concerne la vie du poète lui-même, et la rédaction de ses
quatrains. Bien qu'étant l'un des hommes les plus érudits de son temps, il se tient éloigné des conflits politiques. Il ne peut cependant pas s'en couper complètement : pas toujours très bien vu parmi le peuple à cause de sa conception très personnelle de la religion, il lui faudra toujours un puissant protecteur qui lui permettra de réaliser ses travaux au calme. La vie de
Khayyam est également liée aux Assassins, fanatiques religieux qui bouleversent l'équilibre politique de la région en ôtant la vie à plusieurs dirigeants pas assez souples à leur goût.
La seconde partie du livre nous emmène dans l'Iran du 19ème siècle, à la recherche du manuscrit de
Khayyam. Pillée à la fois par la Russie et par l'Angleterre, le pays connaît une grande période de trouble, et est déstabilisé à chaque fois qu'il tente de s'émanciper de ses deux « protecteurs ».
Maalouf a toujours le don de nous faire vivre les événements de l'intérieur, quelles que soient la période et la région concernées, expérience d'autant plus intéressante pour un européen qui ne connaît pas grand chose de l'histoire de l'Orient. Agréable à lire, instructif : n'hésitez pas à vous y plonger !
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