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Paul Borne (Narrateur)Alain Mabanckou (Personne interviewée)
EAN : 9782356410726
1 pages
Audiolib (13/05/2009)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
3.52/5   287 notes
Résumé :
Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour.
Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure.

Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 287 notes
Depuis que sa compagne l'a quitté pour un joueur de tam-tam en emmenant leur petit fille, Fessologue, surnommé ainsi pour sa connaissance approfondie des derrières féminins (les faces B), tente de surmonter sa colère en écrivant un journal sur une vieille machine à écrire.
Entre anecdotes, pensées et impressions, des brèves de comptoir aux marchés colorés de Château Rouge, le jeune congolais, installé en France depuis 15 ans, brosse un tableau drolatique de la communauté africaine au sein de la capitale.

Poète, essayiste, romancier, l'écrivain francophone Alain Mabanckou incarne le nouveau combat contre communautarisme et racisme avec le rire et l'humour pour seules armes.
Celui qui souligne que « l'ironie et le rire sont des armes redoutables qui suscitent souvent bien plus de réflexion qu'une approche stricte et sérieuse » reste dans la même veine sarcastique que celle de « Verre Cassé » et n'hésite pas à utiliser l'autodérision pour bousculer les idées reçues et fustiger les petites médiocrités et autres préjugés qui alimentent le racisme ordinaire.

A travers une galerie de personnages hilarants, farfelus ou pathétiques, Black Bazar est le témoignage de la folie du monde mais aussi le constat désopilant d'une Afrique étonnamment désunie, en proie aux fréquentes querelles d'ethnies.
Ce sentiment de haine au sein même de la communauté africaine, Mabanckou le dénonce avec autant de vigueur qu'il en met à condamner toutes formes de racisme.
« L'autocritique est essentielle si l'on veut ensuite poser un regard juste sur le reste du monde » explique-t-il en s'attristant des ségrégations que ses compatriotes exercent entre eux.

Sous ses airs de galéjade, Black Bazar est un texte au thème identitaire fort, mais à aucun moment l'auteur ne veut se départir de son humour ravageur, ce qui en rend la lecture éminement plaisante et ludique.
Avec ironie, verve et truculence, il met ainsi en scène des personnages pris entre deux mondes, deux cultures, des êtres résolus à conserver leurs origines et en même temps déterminés à s'intégrer au mieux dans la culture occidentale (allant même pour certains jusqu'à se décrêper les cheveux et blanchir la peau, symbole d'ascension sociale et culturelle !)

Un proverbe africain dit : « Si vous voulez savoir la vérité, écoutez les fous »,
Mabanckou nous le prouve en alliant lucidité et grain de folie dans ce texte pétillant, cocasse et savoureux, à la drôlerie irrésistible.
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Le talentueux écrivain franco-congolais ,Alain Mabanckou , nous donne à lire le roman "Black Bazar". On y trouve la
truculence , l 'ironie , la dérision et l 'enjouement. L' auteur de "Memoires du porc-épic" et "Les Cogognes sont immortelles " est un orfèvre de la langue et il la manie avec art .Perso , le lire est toujours un plaisir !
"Black Bazar"raconte la vie d' un congolais à Paris .Il y mène une vie de dandy .Ses amis
l' ont surnommé Fessologue pour sa connaissance du derrière des femmes qu 'Il désigne par l 'expression :La face B .Il prétend s 'y connaître et il cite selon ses sources bibliques :"La science du derrière existe depuis l 'origine du monde quand Adam et Eve avaient tourné le dos au Seigneur " . Au début du roman , Fessologue est à la fois malheureux et empli de colère , sa moitié ,Couleur d'origine", l 'a quitté pour rejoindre un joueur de tam-tam , l 'Hybride .Ce chagrin d 'amour le laisse découvrir sa vocation d 'écrivain .Le dandy navigue alors entre complainte et dérision , il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure .Tour à tour burlesque et pathétique , son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants , illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine .
l''auteur ne rate pas l' occasion de dénoncer le racisme et le communautarisme et il le fait avec le ton de la dérision .
J' ai apprécié ce beau livre qui mérite la note de 5/5 .
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Black Bazar, c'est écouter jusqu'au bout de la nuit de la rumba congolaise.
Black Bazar, c'est boire de la Pelforth tout l'après-midi au café Jip's, à côté de l'arabe du coin qui en fait n'est pas au coin de la rue, métro Château-Rouge.
Black Bazar, c'est porter des Weston aux pieds, un costume bleu qui te ferait passer pour un agent de la RATP, mais en version plus chic, avec une ceinture Dior.
Black Bazar, c'est aussi – ou surtout – regarder les faces B de ces femmes passant devant le Jip's. Des culs, des beaux et des moins beaux. Autour d'une Pelforth, comparer tous ces culs, les décrire en mots, les imager. Et pour ça, j'ai le grand spécialiste du genre, j'ai nommé le Fessologue.
D'ailleurs, le Fessologue, adepte de la rumba congolaise et roi de la SAPE, est l'expert du XVIIIème arrondissement, et peut-être même au-delà, tant sa renommée traverse les lignes de métro, voir le périphérique.

Black Bazar, c'est la tristesse d'un homme, le Fessologue en l'occurrence, sa femme surnommée « Couleur d'origine » étant retournée au pays avec son « cousin », un pauvre joueur de tam-tam. Stop, trente secondes de sérieux : arrêtez donc avec ces tam-tams, cet instrument de contre-culture qui stigmatise la vraie musique africaine, les tam-tams c'était bon pour les champs de coton, mais point de tam-tam dans la rumba congolaise. Fin de cette mise au point éclairée. Perdu dans son chagrin d'amour, il erre dans le Jip's, même la Pelforth n'a plus la même saveur, il se demande même s'il ne devrait pas se faire défriser les cheveux, il cause avec l'arabe du coin. Stop, vingt secondes de sérieux : arrêtez de stigmatiser chaque coin de rue, certains arabes peuvent se trouvent ailleurs qu'au coin de la rue. Fin de cette mise au point éclairée. de quoi ils parlent, de rumba et de fesses probablement. du trou de la sécu aussi. Un sujet grave dans notre société actuelle et ce n'est pas le fait qu'en dehors de ses errances dans les rues de l'arrondissement le Fessologue reste dans son studio à taper sur une vieille machine à écrire Olivetti son histoire qui va le boucher.

Black bazar, c'est également lire la Trilogie Sale de la Havane de Pedro Juan Gutierrez qu'il a emprunté sur les étagères de son ami philippin. C'est aussi lire Dany Laferrière dont son roman s'étale juste à côté de celui de Pedro. C'est croiser la trompette de Miles Davis, le noir le plus beau dixit Sarah la Blanche et Belge tout en parlant de choses sérieuses ou pathétiques avec dérision, comme d'habitude. C'est l'Afrique et les Caraïbes, la Belgique et les deux Congo, le grand et le petit, toutes ces contrées poussiéreuses réunies au café Jip's du XVIIIème arrondissement de Paris.

Black Bazar, c'est lire avec un pack de Pelforth au pied du lit. Stop, dix secondes de sérieux : Alain, faut que tu arrêtes la Pelforth ; c'est bon quand tu as dix-huit piges mais au-delà c'est plus possible. Fin de cette mise au point éclairée.
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J'avais coincé avec "mémoires de porc-épic" et avais décidé de donner une seconde chance à cet auteur.
Bah je n'ai pas était plus loin, j'ai arrêté ma lecture à la centième page. Je ne mets pas les talents de l'auteur en cause mais je ne pense pas être en phase, en ce moment, avec ce style d'écriture. Besoin de choses plus aériennes, plus positives, plus en harmonie avec la vie.
Un homme surnommé fessologue en raison de son amour pour les fesses des femmes, nous raconte son quotidien, fait de jalousie, de rancoeur, de banalité et de souffrance. Il nous détaille sa relation avec sa compagne surnommée "couleur d'origine", qui a, pour lui, le plus beau cul du monde. Ensemble ils ont eu une fille mais "couleur d'origine" les abandonnera pour fuir avec un autre homme que le narrateur surnomme : l'Hybride.
Désolé monsieur Mabanckou, vous n'y êtes pour rien, peut-être, un jour prochain, nos routes se croiseront-elles de nouveau ?
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Ça y est je suis une fan d'Alain Mabanckou après ce deuxième livre que je lis de lui. C'est déjanté, loufoque, génial comme j'aime. Voici un dandy africain dingue des fringues italiennes surnommé Fessologue, es spécialiste de la face B des femmes. Et la propriétaire des plus belles fesses qui était sa compagne et la mère de sa fille l'a largué pour l'Hybride. Il fait croire à tout le monde qu'elle est partie en vacances au Congo. Il se méfie surtout de Monsieur Hippocrate, le pire des voisins qui puisse exister. Les dialogues sont d'une grande drôlerie et les situations également dues à sa mauvaise foi. Ça et là des références de livres, des textes de Brassens et autres chansons. Amusant que ce passage de Mama Fiat 500 presque identique à Petit Piment qui sera écrit six ans plus tard. C'est tellement une denrée rare un livre qui fait rire, qu'il ne faut pas s'en priver.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce que les gens du pays connaissent la vraie musique ? Eux ils ne font que se tortiller, ils entrent en transe dès qu' ils entendent le tam-tam battre. Est-ce que jouer du tam-tam dans un groupe est une activité honorable, hein ? Est-ce que tu peux arriver chez toi et dire à ta femme chérie moi je joue du tam-tam, c'est mon travail et voici mes fiches de paie ? C'est ça qui peut combler le trou de la sécu ou réparer la panne de l' ascenseur social ? Et Roger Le Franco-Ivoirien veut que moi je parle du tam-tam ou du tambour dans mon journal ! Franchement le tam-tam c'est pour les amateurs du tapage nocturne, un point c'est tout. C'est pour ça qu'à la différence de notre Arabe du coin, moi je respecte les Chinois et les Pakistanais. Ce sont de braves types à qui on colle injustement la mauvaise réputation qu'ils se démènent ou qu'ils restent cois alors qu'ils ne font du mal à personne. Eux au moins ils ne jouent pas du tam-tam dans ce pays. Le jour où on inventera des tam-tams sans bruit, beaucoup de vieux nègres perdront leur raison de vivre. Le tam-tam on devrait l'abandonner pour toujours puisque son temps est révolu. C'est vrai que jadis pour s'amuser on utilisait cet instrument dans les champs de coton du Sud de l'Amérique là-bas pour dire aux autres esclaves attention il y a le maître qui vient avec ses chiens, faites semblant de travailler sinon il va vous chicoter ou vous vendre à un autre maître qui est plus méchant et qui va couper les jambes aux nègres marrons. C'est aussi avec le tam-tam que ces esclaves pleuraient les soleils lointains du continent noir quand ils avaient le blues. C'est aussi avec le tam-tam que les Africains ont accueilli les soleils des indépendances alors qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient de Charybde en Scylla.
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Ecoute mon gars, sois réaliste ! Laisse tomber tes histoires de t'asseoir et d'écrire tous les jours, y a des gens plus calés pour ça, et ces gens-là on les voit à la télé, ils parlent bien et quand ils parlent y a un sujet, un verbe et un complément. Ils sont nés pour ça, ils ont été élevés dans ça, alors nous autres les nègres, c'est pas notre dada, l'écriture. Nous c'est l'oralité des ancêtres, nous c'est les contes de la brousse et et de la forêt, les aventures de Leuk-le-lièvre qu'on raconte aux enfants autour d'un feu qui crépite au rythme du tam-tam. Notre problème c'est on n'a pas inventé l'imprimerie et le bic, on qu'on sera toujours les derniers assis au fond de la classe à s'imaginer qu'on pourrait écrire l'histoire du continent noir avec nos sagaies. Est-ce que tu me comprends ? En plus on a un accent bizarre, ça se lit aussi dans ce que nous écrivons, or les gens n'aiment pas ça. D'ailleurs il faut avoir un vécu pour écrire. Et toi, qu'est-ce que tu as comme vécu, hein ? Rien ! zéro ! Moi par contre, j'aurais des choses et des choses à raconter par ce que je suis un métis, je suis plus clair que toi, c'est un avantage important. Si je n'ai pas encore écrit une seule ligne à ce jour c'est que le temps me manque. Je me rattrapperai quand je serai à la retraite dans une belle maison en pleine campagne, et le monde entier saura ce qu'est un chef- d'oeuvre !
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- Y a des Blancs de toutes les couleurs! Y en a avec des taches bizarres sur le visage, y en a avec des cheveux tout blancs alors qu'ils sont encore jeunes, y en a avec la peau très blanche comme le vin de palme, y en a avec une peau telle qu'on se demande même s'ils méritent d'être des Blancs y en a qui, au lieu de rougir quand ils sont en colère ou gênés, ils deviennent tout bleus! Les Blancs, y en a de toutes les couleurs, c'est moi qui vous le dis! Je dirais même que les Blancs ne sont pas blancs comme on le croit!
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Les gens n'arrêtaient pas de me regarder. Je me disais que c'était l'effet de mon costard, de mes chaussures et de mon parfum. Alors je réajustais la cravate, je redressais mon pantalon afin qu'il tombe bien sur les chaussures. J'ai ouvert les trois boutons de la veste, une technique pour mettre en valeur ma ceinture Christian Dior. Et puis, tout à coup, un type s'est libéré de la foule à la manière d'un rugbyman qui tente de marquer un essai dans un espace aussi étroit qu'une cabine téléphonique. Il était tellement crasseux que je me suis dit qu'il s'était échappé de Trilogie sale de La Havane de Pedro Juan Gutiérrez, le roman que j'avais emprunté chez mon ami, l'écrivain haïtien Louis-Philippe, et que je lisais depuis quelques jours dans les transports.
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Je connais l'usage du monde. Par contre, la bagarre, le conflit, je ne connais pas. Les polémiques, les prises de bec, je n'apprécie pas. D'ailleurs, quand il y a une bagarre de banlieusards à la gare du Nord ou au métro Marcadet-Poissonniers je ne sépare pas les bagarreurs, je m'éloigne du champ de bataille, je laisse les belligérants se modeler leur portrait comme ils veulent. Faut jamais déranger les peintres contemporains, il faut les laisser exprimer la folie de leur art quand ils peignent leur Guernica. Qu'ils se bagarrent comme ils l'entendent, c'est pas moi qui jouerai les arbitres. La bagarre ce n'est souvent qu'une histoire de manque de communication, je veux dire une méconnaissance de l'usage du monde.
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Si je vous dit le Crédit a voyagé : à quel écrivain, qui connaissait bien l'Afrique, pensez-vous ? le voyage… au bout de la nuit… Mort… à crédit…
« Verre cassé », d'Alain Mabanckou, c'est à lire en poche chez Points Seuil.
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