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Critique de Tanvyeboyo


‘Rumeurs des beaux quartiers de Los Angeles' serait un titre plus précis, mais l'on ne va pas reprocher à Alain Mabanckou de nous livrer un titre qui ne serait pas aussi intéressant que ce texte. Je n'ai pas lu de romans de Mabanckou, mais je sais le prestige dont il jouit et que son oeuvre et ses prises de positions font de lui un écrivain et intellectuel francophone de premier plan. Or il vit depuis 15 années aux Etats-Unis et y enseigne désormais la littérature francophone. Il ne parait pas ressembler à beaucoup d'auteurs français contemporains, mais à son ami et équivalent haïtien, résidant lui à Montréal, Dany Laferrière. Equivalent, sinon sur l'oeuvre, mais plutôt quant à son positionnement dans le monde francophone des lettres.
Mabanckou est donc un véritable Sapeur congolais (Sape : société d'ambianceurs et de personnes élégantes, comme à Brazzaville ou Kinshasa), mais aussi un citoyen français très intégré, depuis de longues années, dans le microcosme parisien en tant que figure du Paris africain (M° Château Rouge) et membre depuis 2016 du Collège de France.
Les rumeurs du titre sont environ 50 vignettes sur 250 pages, parfois très courtes, parfois une dizaine de pages, sur sa vie à LA. Il y est question de ce qu'il relève de la vie quotidienne de sa nouvelle ville, des échanges avec la famille en France ou au Congo, de ses voisins et amis, de ses souvenirs d'Afrique, de ses vêtements de Sapeur fier qui détonnent à Santa Monica et au Mid-Wilshire, de ses quartiers sur place, de la situation des Afro-américains et leur riche littérature. J'ai particulièrement aimé ses récits d'interactions avec Pia Petersen, cette autre figure de la littérature francophone, venue d'ailleurs et désormais habitant, elle aussi, à LA. On ne s'ennuie pas en compagnie Alain Mabanckou et si j'ai choisi ce livre pour voir une vision décalée de l'Amérique, et j'y suis servi, je l'ai terminé en voulant en savoir davantage sur son auteur et son univers sur trois continents. Ses étudiants à UCLA ne se trompent pas, il s'agit d'un grand écrivain et d'un digne représentant de la langue française, grand idiome d'Afrique. En effet, si l'Amérique a fait sien l'anglais, l'Afrique, menée par les plus de 100 millions de Congolais des anciennes rives française et belge du grand fleuve, a bien en main l'avenir de la langue de Molière et de Mabanckou.
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