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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La cavale intra-parisienne d'un malchanceux.
Le roman est surtout prétexte à l'étude ethno-sociologique des exilés congolais à Paris.
Croyances ancestrales, coutumes et traditions, système d'et magouille, délinquance, organisation verticale patriarcale, tout y est repertorié et décrit.
Le héros Julien Makanbo n'a vraiment pas de chance (normal, c'est le thème de la collection dans laquelle le roman a été intégré) : témoin actif d'un meutre, il refuse d'en endosser la responsabilité et passe un long temps en préventive.
Les descriptions du mode de vie des exilés congolais en communauté à Paris, de la survie à la marge de la légalité, des liens hiérarchiques ataviques régissant ces micro-sociétés, de l'obédience quasi-maladive à la "sape", par un auteur que l'on peut difficilement soupçonner de complaisance ou de caricaturisme, sont précises, vivantes,et constituent la trame du roman.
Par contre la portion "polar" est ténue, se résumant à une partie de cache-cache dans des fiefs africains à Paris.
Mabanckou semble assez peu inspiré dans cette oeuvre, à priori de commande, qui se lit facilement mais sans passion excessive. Son intérêt réside surtout dans les pérégrinations de cette micro-société africaine qui survit selon ses règles en exil en France.


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La collection Vendredi 13, dirigée par Patrick Raynal, compte treize titres dont l'action se déroule autour du vendredi 13 et se termine mal. L'esprit Série Noire est posé et des auteurs tels Bordage, Chamoiseau, Pouy et Alain Mabanckou donnent de l'allure au projet. Compliments, en passant, pour la couverture maline et le format agréable des éditions La Branche (l'objet, le papier rappellent ceux des éditions Sabine Wespieser) .

Le roman de Mabanckou est doublement noir. Monde de pommés, petits truands, filles faciles, trafics de faux en tous genre avec l'ambiance sombre des hôtels et bars malfamés. Mais aussi l'immigration noire à Paris où Sénégalais, Maliens et Congolais, fringués en technicolor, ne semblent pas toujours appartenir à la même Afrique.

Julien Montfort, nom inscrit sur ses faux papiers, immigré congolais de Pointe-Noire, écrit son histoire du fond de sa geôle à Fresnes. Vivant en promiscuité dans un studio parisien, sous les directives de Pedro, toujours à l'affût de bonnes affaires illégales, il est devenu son bras droit mais aussi, malgré lui, son pantin naïf. le vendredi où ils rencontrent le fils de ministre venu de Brazzaville, pour une affaire juteuse, les circonstances ne vont pas faire mentir son vrai nom: José Makambo signifie «ennuis» dans la langue Kikongo. En attendant Pedro occupé à «régler» l'affaire proposée, une jeune femme blonde s'écrase devant lui sur le trottoir. Trop visible dans son costume vert électrique et ses chaussures bordeaux, il s'enfuit effrayé et devient la cible des poursuites et le suspect principal. Pedro lui remet une somme d'argent et Julien/José comprend que l'enjeu du coup est le meurtre dont il ne sait rien. Il se réfugie dans un petit hôtel discret de banlieue.

Quel est son rôle ? Quoiqu'il arrive, il est coincé : la filière congolaise lui propose de se dénoncer à la place de Pedro et de bénéficier plus tard des honneurs et de la protection du milieu. S'il refuse, sa planque sera dénoncée. Je ne dévoile pas l'entourloupe de la fin qui donne son sens au roman : tais-toi et meurs, il est la victime impuissante d'une noire mystification.

On assiste à la transposition d'éléments classiques du polar dans la communauté immigrée africaine parisienne. Un monde clos qui vit de trafics louches sans grande envergure, dans une relative pauvreté, avec quelques figures caricaturales. Personnellement, j'ai trouvé tout cela un peu ennuyeux en dépit de quelques moments de verve pince-sans-rire, un fabriquant de faux documents aux allures de desperado mythique et une nymphomane exultant dans les toilettes. le tout est décrit d'une façon agréable mais très convenue, encore que l'écriture dépouillée sied pourtant à ce personnage simple et candide. Soupir de soulagement, tout à la fin, en découvrant la clé du roman qui lui donne sa dimension.

Il est peut-être souhaitable d'aborder Alain Mabanckou par un ouvrage plus autobiographique et divertissant, un de ceux qui semblent avoir séduit la majorité (Demain j'aurai vingt ans, Black Bazar, Mémoires de porc-épic). Il y a trop de longueurs dans Tais-toi et meurs. Un manque d'unité aussi : je n'ai pas vu l'intérêt de raconter l'histoire du détenu qui partage sa cellule, j'ai cru un moment que l'issue du récit se trouvait là.

L'auteur écrit beaucoup depuis une dizaine d'années : romans, essais, poésies. Est-il toujours bon de multiplier l'écrivain lorsqu'il a du talent ?

Dernier point : hormis le personnage principal qui paraît plutôt victime des événements, on brosse ici un tableau peu engageant de la communauté africaine. À une époque où la question de l'immigration est sensible, faut-il risquer d'en renforcer certains préjugés ?


Lien : http://www.christianwery.be/..
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Un petit livre d'un peu plus de 200 pages qui, à mes yeux, n'a rien d'un thriller.
Il s'agit pour moi d'un roman policier essentiellement concentré sur la communauté congolaise avec leurs us et coutumes. Pour moi, il n'y avait pas de découverte particulière du milieu, qui m'est déjà familier. Pour ceux qui ne le connaissent pas, cela peut être éclairant.
Cette histoire se lit facilement et le lecteur se laisse aisément guidé par les mots de l'auteur.
Pas sûre que j'en garderai un souvenir de longue durée.
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J'aime bien l'idée de la collection de polars à thème, comme « le poulpe » par exemple, avec un auteur différent pour chaque épisode. La collection Vendredi 13 propose treize titres dont l'action se déroule autour du vendredi 13 et se termine mal. Tais-toi et meurs s'inscrit dans ce projet tout à fait dans l'esprit de la Série Noire et Alain Mabanckou y côtoie des auteurs comme Jean-Bernard Pouy et Patrick Chamoiseau (qui reprendra le personnage d'Hypérion Vitimaire dans J'ai toujours aimé la nuit).

Du jour au lendemain, un vendredi 13 comme il se doit, la vie plutôt normale que mène Julien Makambo, alias José Montfort sur ses faux papiers, dans le milieu africain de Paris, bascule lorsqu'il est témoin d'un assassinat, une jeune femme défenestrée, et devient un coupable idéal. Incarcéré, il tient un journal racontant son parcours depuis son arrivée en France.

Le monde clos de la communauté africaine de Paris, où congolais, Maliens et Sénégalais du monde de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) côtoient petits truands et filles peu farouches dans une ambiance délétère est au centre du roman de Alain Mabanckou. Il n'est pas sans rappeler celui de deux de ses prédécesseurs dans le roman noir (doublement noir, dans mauvais jeu de mots), Désiré Bolya (La polyandre, 1998) et Achille NGoye (Agence Black Bafoussa, 1998). Les thèmes classiques du roman noir se mêlent aux préoccupations de communautés vivant de petits trafics et de boulots épisodiques, les uns comme les autres ne leurs permettant pas d'échapper à la pauvreté et à la crainte de l'expulsion.

Histoire d'un brave mais pauvre garçon plongé dans un monde qui le dépasse, incapable de voir les manipulations dont il est l'objet, Tais-toi et meurs ne fait pas l'impasse sur les conditions de vie – appartements partagés et surpeuplés, problèmes financiers…- à vivre ensemble – de communautés immigrés au sein desquelles règnent la méfiance voire la suspicion et qui, constituées autour de leur pays ou région d'origine, ont finalement du mal à vivre ensemble et à être solidaires.



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Mabanckou Alain – "Tais-toi et meurs" – Ed La Branche ELD Pocket, 2012 (ISBN 978-2-266-23121-3)

L'auteur est né au Congo-Brazzaville, et a déjà derrière lui une carrière d'écrivain souvent récompensé. Ce roman publié en 2012 n'est certainement pas son oeuvre majeure, mais il se lit bien.

L'intrigue ne constitue pas sa principale originalité, qui réside plutôt dans les nombreuses descriptions du mode de (sur)vie de la frange la plus pauvre de la communauté immigrée congolaise à Paris.
Personnellement, bien que suivant de temps à autre l'actualité de la «littérature francophone d'écrivains d'origine non-hexagonale» (quelle formulation tordue ! la sphère littéraire germanique ne connaît pas un tel clivage), je ne connaissais pas encore cet auteur, et la lecture de ce roman m'a donné envie de lire l'un ou l'autre de ses précédents romans.
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très déçue, je pensais qu'il y aurait la gouaille, la poésie habituelle chez cet auteur, mais non; il s'est essayé au style policier mais ce n'est pas très réussi
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Thriller mais pas palpitant.
C'est du Alain Mabanckou quoi. Avec humour et realisme, il nous transporte dans l'univers de la communauté des sapeurs congolais de Paris et nous révèle les dessous de leur vie.
J'avais envie de découvrir l'auteur dans un nouveau genre. Pour moi un thriller c'est du frisson, du suspence à en perdre à l'haleine et la clairement on n'y est pas. L'anti-hero parle depuis la prison de Fresnes ou il est incarcéré et par flashbacks successifs reviens sur les événements qui l'y ont conduit. Il raconte sa vie, ses joies, ses peines, ses craintes, ses espoirs, ses déboires... Ce fut drôle, intéressant mais ne m'aura pas laissé un souvenir indelibile.
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