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EAN : SIE87037_3414
(30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Paru en 1940 aux Éditions du Sagittaire, puis repris en 1962 par les Éditions de Minuit avec une préface d’André Breton, cet ouvrage désormais « classique » pour la compréhension du mouvement surréaliste, est ainsi présenté par André Breton :
« … Ne doutons pas que Pierre Mabille ait pesé – en poudre d’or – les deux termes qui entrent dans ce titre. Le merveilleux, nul n’est mieux parvenu à le définir par opposition au « fantastique » qui tend, hélas, de plus... >Voir plus
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Que lire après Pierre Mabille. Le Miroir du merveilleux : . Avec sept dessins originaux d'André Masson. Couverture ornée d'un dessin de Y. TanguyVoir plus
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« le miroir du merveilleux » de Pierre Mabille (1940, Editions du Sagittaire, 328 p.), réédité ensuite (1962, Editions de Minuit, 327 p.), chacun avec une gravure originale de Max Ernst, Victor Brauner, Hérold, Wilfredo Lam et Matta. Avec une préface d'André Breton, c'est en quelque sorte une anthologie surréaliste, non pas un recueil de textes, mais un « classique » pour la compréhension du mouvement surréaliste. C'est plutôt « une collection de cartes allant du Tendre au planisphère céleste, en passant par les schémas que les corsaires laissent après eux pour désigner l'emplacement de leurs trésors enfouis ».
Originellement médecin, Pierre Mabille (1904-1952) est l'inventeur, en médecine, du « Test du village », consiste à composer un village, avec des modèles réduits de commerces, une église, des ponts, des maisons, des arbres et des personnages et enfin des éléments annexes tels barrières et murs. Pierre Mabille devient membre du groupe surréaliste en 1934 et collabore à la revue « Minotaure ». En juillet 1940, il accueille André Breton, démobilisé, à Salon-de-Provence. Il fut un adepte de l'hermétisme et défenseur de l'imaginaire. Par la suite, conseiller culturel de l'ambassade de France à Port-au-Prince, Haïti, il a l'occasion d'assister à des cérémonies vaudoues. Il publiera aussi « Thérèse de Lisieux » en 1937, réédité (1996, Allia, 144 p.). C'est une étude médico-psychologique de la sainte « dont l'évolution tout entière est dessinée par la pathologie6 ».
L'auteur utilise des textes souvent inédits de Lewis Carroll, de William Blake, de de Julien Gracq, mais aussi de Kafka, Rimbaud, Goethe, Ovide ou Platon. Il raconte aussi des légendes indiennes et finnoises, des contes australiens. Tous se présentent comme autant de témoignages d'un monde merveilleux qui existe en chacun de nous. Il cherche à saisir totalement l'univers, en le débarrassant « du barème des valeurs morales », en dépassant les interdits et les tabous, pour atteindre l'inconscient, tel qu'il s'exprime à travers toutes les aspirations du désir.

En 1940, Leonora Carrington (1917-2011), artiste et écrivain surréaliste, est diagnostiquée « incurablement folle » et enfermée dans un asile psychiatrique espagnol. Elle lit cependant « le miroir du merveilleux » de Pierre Mabille qui a joué un rôle important dans la guérison de sa maladie mentale. Elle y travaille son expérience à la lumière de la lecture de ce livre. Elle interprète les correspondances complexes qu'elle a perçues pendant sa maladie à travers l'imagerie de l'alchimie. Cela lui a permis de trouver une similitude entre son expérience et les épreuves décrites dans de nombreux mythes. Elle décrit son expérience dans « En Bas » (1973, Eric Losfeld, le Terrain Vague, 67 p.) qui décrit sa déchéance depuis sa maison à Saint Martin d'Ardèche avec Max Ernst jusqu'à l'asile d'aliénés de Covadonga en Espagne.

Le livre offre un récit continu en sept chapitres passant de « La Création » à « La destruction du Monde », « Au travers des éléments », « le voyage merveilleux », « La prédestination » et « La quête du Graal ». C'est donc tout un cheminement de l'amour tel que la révolution devrait le rendre possible à tous. « Deux êtres, joints pour un instant et pour toujours dans la communion de l'amour, peuvent-ils faire autre chose que ressentir la profondeur du mystère qu'ils officient et se taire ? Il est un point, limite merveilleuse, où le Verbe s'arrête vaincu et où l'acte pur triomphe. Au-delà du seuil, pas un mot qui dise… […] Jetons un dernier et fraternel regard aux amants qui continuent, eux, le chemin de l'aventure, réunis maintenant dans la force qu'ils se communiquent. L'ennemie qu'ils ont déjà maintes fois rencontrée pour la vaincre se dresse comme l'unique et ultime obstacle : la mort. »

Lors de la réédition du « Miroir du merveilleux » (1962, Editions de Minuit, 327 p.), André Breton écrit une longue préface intitulée « Pont-Levis » dans laquelle il évoque les moments les plus marquants de son amitié avec Pierre Mabille. En particulier, du jour où ils reçurent ensemble « la nouvelle de l'assassinat de Léon Trotsky » à Mexico, ou ces soirées à Haïti où Breton vit Mabille déployer « sa faculté, par-delà tous les obstacles de rang, d'origine, de culture, d'être de plainpied avec des ensembles ethniques si foncièrement différents de celui auquel il appartenait, de communier d'emblée avec leurs aspirations », révélant «son trait le plus hautement distinctif », celui d'être « par excellence […] l'homme des grandes fraternités humaines ».

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Deux êtres, joints pour un instant et pour toujours dans la communion de l’amour, peuvent-ils faire autre chose que ressentir la profondeur du mystère qu’ils officient et se taire ? Il est un point, limite merveilleuse, où le Verbe s’arrête vaincu et où l’acte pur triomphe. Au-delà du seuil, pas un mot qui dise… […] Jetons un dernier et fraternel regard aux amants qui continuent, eux, le chemin de l’aventure, réunis maintenant dans la force qu’ils se communiquent. L’ennemie qu’ils ont déjà maintes fois rencontrée pour la vaincre se dresse comme l’unique et ultime obstacle : la mort.
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une collection de cartes allant du Tendre au planisphère céleste, en passant par les schémas que les corsaires laissent après eux pour désigner l’emplacement de leurs trésors enfouis
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