Cette civilisation sportive, qui prit naissance à l'époque où Lautrec en éliminait adroitement les éléments vulgaires, me paraît assez dangereuse. Toutes les époques où l'équilibre de l'intelligence sociale a été rompu au profit des jeux du cirque ont été, non seulement des époques de décadence, ce qui donne une certaine liberté de penser, mais des époques vouées à des catastrophes variées. L'Empire romain ne fut pas sauvé par ses lutteurs chéris ; cependant Pétrone, bourgeois intelligent, valait moins pour son temps qu'un affranchi quelconque, champion de sa catégorie et naturellement admiré des belles patriciennes et de leurs époux.
Toulouse-Lautrec, dont j'aime l’œuvre excessivement sentimentale, fut un artiste né de lui-même, né du milieu qu'il aimait, un aristocrate né de la rue à qui il conférait une singulière distinction. Sa personnalité très réelle est celle d'un témoin de son temps, mais un témoin visionnaire déjà épris de ce fantastique social dont Villon fut le créateur et dont les explorateurs furent peu nombreux.
Chacun des portraits qu'il peignit équivaut, tout au moins, à la valeur matérielle d'une nouvelle de cent cinquante pages.
https://www.editions-harmattan.fr/livre-la_butte_3d_montmartre_hier_aujourd_hui_et_peut_etre_demain_georges_millot-9782343246260-71631.html
Sur la butte Montmartre, il s'est passé bien des événements. La Commune de Paris y a débuté. Plus tard, les affranchis s'y sont installés, dans le sillage d'Aristide Bruant. Aujourd'hui, elle bourdonne de touristes et... de pickpockets. Et demain, que deviendra ce confetti, si le monde survit et change ? Sur la butte Montmartre, du temps de la Commune, se sont croisés des personnages historiques luttant pour une société meilleure : Louise Michel, Jules Vallès, Théo et Marie Ferré... de nos jours, les petits-enfants des écrivains Pierre Mac Orlan, Albert Simonin ou Marcel Aymé célèbrent la beauté
germant du quotidien interlope. Dans un monde futur, quel beau décor pour concevoir l'union de l'idéal et du bonheur ! de tous les coins du monde on vient sur la Butte, admirer Paris à ses pieds. Il ne faut pas oublier de tourner son regard vers l'intérieur de ce volcan, éteint seulement en apparence, dans les ruelles duquel se fondent les différences de genres, de milieux et d'époques.
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