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sur 124 notes
Lorsqu'en 2011, sa mère Bonnie est portée disparue suite à l'ouragan Irene qui vient de frapper la côte Est des Etats-Unis, Vale quitte précipitamment son travail de serveuse et de strip-teaseuse à la Nouvelle-Orléans pour revenir dans le Vermont, à Heart Spring Mountain, ce coin perdu de nature qui est le berceau de sa famille et où elle a passé toute son enfance. C'est la première fois depuis des années qu'elle revient dans ce lieu pauvre et rural, qu'elle a fui en même temps que la toxicomanie de sa mère. Alors qu'elle se lance désespérément sur les traces maternelles, c'est bientôt tout le passé familial qu'elle se retrouve à exhumer peu à peu, déterrant des secrets longtemps tus sur sa généalogie et se réconciliant finalement avec ses racines et sa terre d'origine.


Cette vaste saga sur trois générations de femmes se déploie lentement, alternant les époques au fil de courts chapitres qui viennent peu à peu dissiper les mystères de cette famille. Les hommes en sont les grands absents, presque tous disparus ou inconnus, alors que les femmes s'agrippent courageusement à leur indépendance et à leur mode de vie rude et sauvage, au contact de la terre et de la nature.


Il aura fallu ni plus ni moins qu'un dérèglement climatique pour qu'enfin Vale puisse mettre de l'ordre dans le passé, et trouver par là la possibilité de se construire qui aura tant fait défaut à sa mère. Car comment trouver son équilibre sans connaître ses origines, surtout lorsque les secrets s'empilent au fil des générations, depuis une lointaine et oubliée ascendance amérindienne, jusqu'au mystère de pères dont on ignore l'identité ?


Sur fond de désastre climatique, au moment où les violents et perturbants bouleversements qui s'annoncent nous amènent à nous interroger et à nous recentrer sur les vrais essentiels, cette histoire nous questionne sur notre identité profonde, insistant sur l'importance du sentiment d'appartenance et la transmission entre les générations. Il nous rappelle que nous faisons partie d'un tout, que sans conscience de nos origines et sans harmonie avec notre environnement, il nous est impossible de nous sentir légitimes, de nous construire en tant qu'individus, de vivre tout simplement.


Si ce récit puissant et choral est intelligemment construit autour de beaux portraits de femmes, il ne m'a pas captivée du début à la fin. Je me suis souvent sentie perdue dans les incessants sauts entre les personnage et les époques. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, à m'attacher aux personnages et à leur marginalité un peu excentrique. J'ai eu un sentiment de longueur et de lassitude, et je n'ai pas compris l'utilité des références littéraires et cinématographiques qui m'ont semblé alourdir le récit plus qu'autre chose.


Je garde donc une impression mitigée de ce livre aux qualités indéniables, mais que j'ai plus apprécié intellectuellement que véritablement aimé.

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Comme j'ai adoré ce roman de Robin MacArthur ! J'ai arpenté les montagnes du Vermont en me laissant porter par la très belle histoire de trois générations de femmes, Lena, Bonnie et Vale. J'ai marché au même rythme que j'ai tourné les pages du livre chapitre après chapitre, près de la rivière et des bois, le long des champs et de la maison. le Heart Spring Mountain, la source du coeur, est là, toute proche. J'ai entendu l'écho de ces femmes par-dessus la fureur de l'ouragan qui s'abat en ce mois d'aôut 2011 durant lequel Bonnie disparaît. Pour tenter de la retrouver, sa fille Vale partie en Louisane revient au pays en s'installant dans la cabane de sa grand-mère Léna où elle découvre ses carnets cachés écrits en 1956.

L'histoire familiale nourrie de césures et d'amour en complète communion avec la beauté fissurée d'une nature en danger m'a conquise. Je vivais au rythme des confidences de Léna et des recherches de Vale pour retrouver Bonnie. J'ai aimé se dessiner petit à petit l'arbre de vie d'une famille qui remonte jusqu'aux premiers Abénakis malgré le refoulement de l'identité amérindienne. Un arbre généalogique un peu bancal, où l'absence des hommes le plus souvent partis à la guerre est une cicatrice dans la nervure mais leur présence reste profondément ancrée dans le coeur de ces femmes courageuses et aimantes. Vale coud les plaies de
la femme anti-conformiste marginalisée, de l'épouse bafouée et de la mère défaillante dépendante aux drogues pour nouer l'écorce de cet arbre d'origine. Sur une terre à aimer et à préserver pour que chacun puisse continuer à l'arpenter et à l'admirer. A y vivre.
J'ai aimé la délicatesse de Vale à respecter ce qui est, à sauver aussi ce qui peut l'être encore sur la fine branche de l'arbre qui est la sienne pour irriguer à nouveau les liens de sa famille.
L'écriture de Robin Mac Arthur est rayonnante, belle et optimiste malgré le contexte assez terrifiant. J'ai trouvé ce roman moins sombre que les nouvelles « le coeur sauvage » . Son écriture est sincère sans être alarmiste, elle dit notre vigilance à prendre soin de notre environnement comme s'il s'agissait d'un membre de notre famille avant que des catastrophes sanitaires ou environnementales aient totalement raison de nous. C'est un très beau roman aux accents métaphysiques sur les origines et notre place sur la planète. Absolument adoré !
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Un ouragan ! Les infos l'ont annoncé, il est là. Et bien là. Dean tend la seringue à Bonnie, Bonnie sourit, elle redevient une jeune mère, sa fille Vale dans ses bras. Au même moment Vale est en train de servir dans un bar de la Nouvelle-Orléans. Elle reçoit un appel de sa tante Deb. Bonnie est partie se promener en pleine tempête. Elle a été aperçue marchant vers un pont qui s'est effondré. Elle n'est toujours pas rentrée. Vale va retourner dans le berceau de sa famille pour tenter de retrouver sa mère disparue et aussi ses racines.

Un récit fait de courts chapitres, où l'on suit trois générations de femmes sans père, de 1956 à 2011. Des femmes dévastées par la drogue, la solitude ou la passion et qui trouvent refuge dans cette montagne, vivant dans des cabanons déglingués au milieu des bois, des rivières, des marécages et des secrets enfouis.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui accorde une grande place à la nature et à l'héritage de ses ancêtres. Un récit accompagné tout au long par les chansons de Léonard Cohen, Billie Holiday, Nina Simone, Elvis Presley et les autres. Même si je me suis un peu égaré dans les aller-retour entre passé et présent, et dans l'arbre généalogique de Vale. L'écriture est belle, et l'auteur nous dresse le portrait émouvant de ces femmes fortes qui ont appris à vivre sans homme.

« Tu sais comment on trouve de l'amour ? Quand tu es dans le ventre de ta maman, tu entends son coeur. C'est ça qui fabrique ton coeur à toi. Et quand tu sors de son ventre, tu as cet amour à l'intérieur de toi. Une maman est une usine à fabriquer de l'amour. »
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Dans sa chronique enthousiaste, Leatouchbook nous a « confié ce livre », alors autant vous dire que je compte en prendre soin !

En 2011, les ouragans étaient encore exclusivement féminins, et Irène s'abattait sur la côte est des États-Unis, n'épargnant pas le Vermont et la région des Heart Spring Mountains, laissant derrière lui destructions et disparus. Dont Bonnie ; ce qui conduit Vale, sa fille, à débarquer de la Nouvelle Orléans pour la retrouver.

Dans Les femmes de Heart Spring Mountain de Robin MacArthur – traduit par France Camus-Pichon – on plonge dans le gynécée fondateur de cette incroyable saga familiale dont Vale va remonter un pan d'histoire.

Comment se construire quand on a des origines indiennes rejetées ? Des ascendants au passé hippie version communautaire ? Un penchant pour les vies marginales et solitaires ? Un entourage extra-familial bienveillant mais enfermant ? Des secrets cachés qui resurgissent au bon moment pour apporter des débuts d'explications ? Pour y arriver, il faut un jour partir, ce que Vale, Lena ou Bonnie ont un jour fait chacune à leur manière. Pour mieux se retrouver un jour…

En prenant son temps, en traversant les époques, en variant les narratrices, Robin MacArthur réussit à nous rendre incroyablement attachante ces femmes libres, fières et réunies par ce lien indescriptible qu'est la lignée. Un livre de femmes, mais pas que pour elles !

PS : je suis toujours frappé à travers mes lectures d'auteurs américains de l'importance et du poids de leur culture littéraire ou cinématographique française dans leur oeuvre. À nouveau ici avec les références empruntées au si beau Sans toit ni loi d'Agnès Varda ou au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
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Si Patrick Juvet lit ce roman, il chantera ♫ Où sont les hommes ? ♪ car dans ces pages, les hommes sont les grands absents.

Bon, ils sont passés un jour, puisque les femmes ont eu des enfants, mais ensuite, ils ont disparu de la vie de ses femmes.

Il est des livres que l'on fluore dès leur sortie, se disant que lui, il est fait pour nous.

Il est des livres dont les thématiques sont emballantes car intégrées parfaitement au récit.

Imaginez une saga familiale sur plusieurs générations qui en même temps aborderait les origines Amérindiennes, les origines, l'identité, l'héritage de ses ancêtres, les secrets de famille, la planète et son avenir, ou plutôt, le nôtre (parce que la Terre, elle s'en sortira très bien, merci pour elle), la nature et ses dérèglements.

Et pourtant, je suis passée royalement à côté de ce roman ! Oui, ce roman qui m'avait mise l'eau à la bouche m'a noyé dans les nombreux portraits des différentes femmes qui le composent et m'a endormie car pas moyen de rester concentrée dessus, même pas trop envie de revenir plonger dedans.

Pourtant, le roman est composé de courts chapitres, ça aurait dû lui donner du rythme mais non, pas moyen d'entrer dans récit qui suivait ces trois générations de femmes ayant grandi sans père et explorant les années 1956 à 2011.

C'est donc avec une pointe de regret que j'ai posé ce roman qui avait tout pour lui, qui me semblait fait pour moi, composé de ce genre de portraits comme je les affectionne, qui explorait cette Amérique que j'aime découvrir, celle des petites gens.

Non, ce roman n'est pas un mauvais roman, pas du tout, c'est un grand roman, sans aucun doute, mais nous n'étions pas fait l'un pour l'autre, ou alors, pas maintenant.

J'aurais peut-être dû le laisser mûrir un an de plus en bibliothèque de chêne…

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On sait aujourd'hui, grâce à des études récentes (et moins récentes), que les traumatismes des générations précédentes peuvent être transmis aux générations suivantes. Ce postulat habite le roman de Robin MacArthur, Les Femmes de Heart Spring Montain. Les non-dits, les secrets inavoués pèseront lourdement sur plusieurs générations de femmes que nous présente cette belle histoire. Divisé en un prologue (Bonnie) et trois parties (La Rivière, Les Bois, Les Champs), le roman est composé de brefs chapitres, titrés par le nom d'un personnage et datés, ce qui s'avère plus que nécessaire à cause des sauts entre les personnages et les époques. On suivra alternativement, plus ou moins régulièrement, sept personnages : Bonnie (en focalisation dans le prologue seulement), puis Haezel, Deb, Stephen, Danny (quelques chapitres vers la fin), Vale, et Lena qui est la seule à s'exprimer à la première personne. Leurs liens de parenté sont importants, et j'ai dû faire un arbre généalogique au fur et à mesure de ma lecture parce que je m'y perdais…
***
En 1803, Ezekial Wood et sa femme Zipporah s'installent dans le Vermont et baptisent Heart Spring Montain l'endroit où ils ont choisi d'établir leur ferme. Leur fils Pierre et sa femme Louise auront un fils : Henry Wood. Il prendra pour épouse Marie, une femme brune, aux longs cheveux tressés, qui n'a pas vraiment le physique des femmes de colons… Ils auront une fille, Jessie (je ne me souviens pas du nom de son mari), qui meurt alors que ses filles, Haezel et Lena, sont encore très jeunes. Nous sommes maintenant parmi les personnages principaux du roman qui se déroule entre 1956 et 2011. Haezel épouse Lex et donne naissance à Stephen. Lena aura une enfant, Bonnie ; le nom de son père est un des non-dits de cette histoire. Bonnie aura une fille, Vale, avec… avec ? elle ne sait pas trop qui. Son cousin Stephen aura un fils, Danny, avec Deb, venue dans la région rejoindre une communauté hippie fin des années 60, début des années 70, et décidant de s'y installer. Le prologue présente Bonnie, paumée, droguée, errant sur un pont pendant l'ouragan Irène qui a causé d'énormes dégâts dans l'Est des États-Unis pendant l'été 2011, et qui a dévasté une bonne partie du Vermont et de la Nouvelle-Angleterre. Dans le premier chapitre, Vale, qui vit à la Nouvelle-Orléans depuis huit ans, est prévenue de la disparition de sa mère par un coup de téléphone de Deb. Elle décide alors de retourner dans le Vermont pour y retrouver Bonnie, morte ou vivante.
***
J'ai aimé ce livre pour les portraits de femmes qu'il donne à voir : tant de destins brisés, tant de courage pour s'en sortir, tant d'échecs et tant de résilience font d'elles des personnages attachants ou, à tout le moins, pour lesquels on ne peut qu'éprouver de l'empathie. L'originalité de Lena, sa solitude choisie, sa communion avec la nature en font une femme remarquablement moderne, comme Deb, d'ailleurs, qui a su conserver son idéal hippie sans le dévoyer malgré la vie rude qu'il lui impose. Le courage d'Haezel et sa générosité touchent au cœur les générations suivantes et lui confèrent longtemps le rôle du port d'attache. Bonnie, la plus désespérée, n'en finit pas de se perdre, de répéter ses erreurs, jusqu'à cette disparition pendant l'ouragan Irène. Malgré tous ses problèmes, elle donne à sa fille, Vale, tout l'amour qu'elle est capable de donner. C'est elle qui m'a touchée le plus, Vale, qui, en tentant de retrouver sa mère, va percer à jour des secrets de famille qui donnent les clés du présent. J'ai aimé aussi ces personnages pour leur attachement à leur morceau de pays, attachement qui n'empêche nullement la lucidité. J'ai beaucoup apprécié l'écriture, hachée parfois, parfois ample et lyrique, toujours précise. Probablement un grand roman !
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Coup de coeur

On fait comment pour expliquer l'émotion ?
Ça ne se dissèque pas. Il n'y a pas de recette.
Ce n'est pas une pincée de ci, un peu de ça et hop « émotion ».
Ça se passe au-delà du rationnel, de la qualité d'écriture, de la technique de narration, des influences, de la question du beau, de la valeur… et c'est d'autant plus fort que nous en ignorons les raisons.
C'est intime aussi. Ce qui m'émeut, ne te touchera pas. Je trouverai sans doute mièvre ce qui pour toi est émouvant.

Alors bien sûr au fond de moi je sais très bien ce qui m'a tant chamboulé dans ce livre.
Il y a d'abord toutes ces femmes, ces héroïnes, ces survivantes du quotidien.
Il y a le pouvoir de la terre et les histoires qu'elle héberge.
Il y a le retour à la maison.
Il y a les racines. Il y a la famille.
Il y a le fugace et le persistant.
Il y a l'espoir dans la tempête.

Tant qu'il y aura des livres comme celui-ci à découvrir je serai une lectrice heureuse.
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J'avais beaucoup aimé l'année dernière le coeur sauvage, recueil de nouvelles de Robin MacArthur, jeune auteure originaire du Vermont. Ces nouvelles dont l'écriture m'avait séduite étaient pleines de tendresse pour des personnages cabossés, un peu marginaux, un brin hippies et écolos.
Dans ce roman, on retrouve ce même coin du Nord-Est des États-Unis, et ses habitants égratignés par la vie. À commencer par Bonnie, qui, quelque peu shootée, lors du passage d'un ouragan, sort affronter la tempête et disparaît. Prévenue, sa fille Vale revient de la Nouvelle-Orléans dans une région qu'elle avait quittée huit ans auparavant. Elle retrouve sa famille, essentiellement les femmes qui restent présentes, malgré tout, quand les hommes ont disparu.
[...]

Une tension dramatique parcourt le texte, en ce qui concerne la recherche de la mère disparue, peut-être emportée par les eaux. le thème du deuil parcourt d'ailleurs les pages, jusqu'au dénouement. La force des Femmes de Heart Spring Mountain vient aussi de la redécouverte par Vale de ses origines, et de son attachement viscéral à la terre et à l'eau du Vermont, montré par plusieurs scènes, peut-être un peu appuyées, où elle s'agenouille ou plonge ses mains dans les éléments naturels avec une grande émotion. Il y est question aussi des leçons qui devraient être tirées du passé, et avec lesquelles un avenir possible pourrait être construit.
Ce roman, qui m'a parfois évoqué ceux de Louise Erdrich, fort de nombreux thèmes qui ne peuvent laisser indifférent, monte en puissance au fur et à mesure de la lecture, et pose des questions essentielles. Je m'attendais peut-être, par rapport au recueil de nouvelles, à être plus surprise ou secouée, mais c'est tout de même un bon roman.

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#PicaboRiverBookClub

Nous sommes le 31 janvier et il est temps de vous parler de ma meilleure lecture de cette rentrée d'hiver : Les femmes de Heart Spring Mountain.

Peut-être avez-vous lu le Coeur sauvage (élu meilleur recueil de nouvelles 2017 par le Picabo River Book Club) ? Un recueil magistral qui annonçait déjà tout le talent de Robin MacArthur. Avec ce premier roman elle confirme et signe : c'est une voix incontournable et magistrale de la littérature nord-américaine.

J'ai lu ce roman en version originale et j'avais été complètement chamboulée, je ne pouvais que le relire à l'occasion de sa traduction en français, une traduction superbe à la hauteur de ce chef d'oeuvre, une traduction signée France Camus-Pichon !

Tout est parfait dans ce livre, tout est majestueux, tout est émouvant, tout, absolument tout. Déjà l'écriture de la romancière (déjà saluée pour le Coeur sauvage) est toujours aussi envoutante, aussi agréable, aussi juste. Robin MacArthur est une conteuse incroyable et talentueuse.

Ensuite j'aime énormément le fait que l'on suive différentes époques et différents protagonistes. Chaque être qui compose ce livre est important, essentiel, complémentaire. J'ai lu ce livre sans faire aucune pause (que ce soit lors de ma première lecture et lors de la deuxième), j'ai complètement oublié ma propre vie car elle était submergée par l'existence de tous ces personnages si fascinants et si émouvants. Je garde cependant une légère préférence pour Lena du fait de son caractère sauvage et candide.

Pendant que j'écris cette chronique (je ne prends jamais de notes), je me demande comment vous convaincre de lire ce roman. J'ai parlé de l'écriture, des personnages, il faut aussi souligner la richesse des thématiques abordées par ce livre : les Amérindiens, nos origines, notre identité, les secrets de famille, l'avenir de notre planète, la nature. C'est à la fois extrêmement intimiste de rentrer dans la vie de cette famille mais c'est aussi une lecture universelle.

De plus, cela peut paraître anodin mais pour moi cela complète l'ensemble de ce coup de coeur : j'adore la couverture française et j'aime aussi énormément l'odeur des pages de ce livre (oui j'aime sentir les livres), ce qui fait que le fond et la forme s'unissent parfaitement pour nous donner une pure merveille !

Que puis-je dire de plus ? Lisez-le ? Précipitez-vous en librairie ? Que faites-vous encore devant votre écran ? Je vous dis tout cela et plus encore. Je vous confie ce livre, prenez en soin, il me tient particulièrement à coeur.
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Me voici de retour aux Etats-Unis avec cette lecture. Au début, le sujet semble presque simple : le lecteur se retrouve face à une catastrophe naturelle, une catastrophe à laquelle, pourtant, l'on ne s'attend pas ; un ouragan s'abat sur le Vermont, causant d'énormes dégâts, des destructions, des morts et une disparition.

La disparue, c'est Bonnie, la mère de Val. Val, avertie, se rend sur les lieux. Cela fait des années qu'elle n'a pas vu sa mère, sa mère qui lui a préféré la drogue et son nouveau compagnon. Dans le Vermont, Val retrouve sa tante Deb, qui attend des nouvelles de son fils Danny, en mission au Guatemala, pays lui aussi dévasté par les catastrophes naturelles et Hazel, sa grande-tante. Elle va chercher, longuement, sa mère : les pistes sont peu nombreuses, la police manque cruellement de sensibilité dans sa manière d'avertir les proches dès d'une trace, une preuve quelconque est trouvée. En ont-ils trop vu ? Ou sont-ils naturellement indifférents face à la misère qui les entoure ? Il en est des personnes qui vivent dans des conditions précaires, d'autres qui sont à la rue, littéralement.

Et Val ? Et sa famille ? Au cours du récit, nous remontons le temps. Nous découvrons Lena, la mère de Bonnie, morte quelques jours après l'avoir mis au monde. Nous découvrons aussi Deb, jeune, en rupture avec sa famille, rejoignant une communauté hippie puis se mettant en couple avec Stephen, fils de Hazel, qui a tout fait pour ne pas aller au Vietnam. C'est un cliché, je le sens en l'écrivant, mais comment le dire autrement ? le Vermon a payé un lourd tribu à cette guerre. de cette communauté ne restera que Ginny, que Deb voit encore de temps en temps, artiste et lucide sur cette utopie qu'ils ont vécu – lucide aussi sur le passage du temps.

Ce récit est aussi l'occasion de parler du sort réservé aux indiens, comme en filigrane du récit principal. C'est l'occasion aussi, pour Val, de découvrir des secrets qui ont été soigneusement gardés par les générations précédentes. Pas par Deb, non, par Hazel, entre autre, et moi de me dire, un peu comme Val, que si Bonnie avait su certaines choses – l'identité de son père, pour ne citer que ce point – sa vie aurait été bien différente. Je sais que certaines personnes pensent fièrement que l'on peut se construire sans racines, alors qu'elles-mêmes n'ont fait que rejeter les leurs, en toute connaissance de cause. Bonnie, sans mère, sans père, sans connaissance de ses origines familiales, avec seulement la courte légende familiale – un couple d'aïeuls, treize enfants, l'amour de la terre – a fait ce qu'elle a pu, c'est à dire très peu. Val s'en est mieux sortie, finalement, même si son parcours est un peu chaotique, en rupture avec sa mère qui ne parvenait plus à être mère.

Pour lire ce livre, il faut aussi accepter de se laisser bercer, de croire que les esprits des êtres aimés peuvent encore, peut-être, montrer leur présence.

Un beau roman, que j'ai lu quasiment d'une traite.
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