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Lew Archer, détective privé tome 2 sur 18
EAN : 9782351785195
288 pages
Gallmeister (07/05/2012)
3.62/5   90 notes
Résumé :
Paru aussi sous le titre : "La toile d'araignée"

Dans le quartier huppé de Nopal Valley, en Californie, Lew Archer est engagé pour enquêter sur une lettre anonyme accusant sa cliente, Maude Slocum, d’adultère. À aucun prix, ces allégations ne doivent parvenir jusqu'à son mari. Profitant d'une fête organisée chez les Slocum, le détective se mêle aux invités. La soirée est int... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Hou la la ! Il est noir le ciel de Californie !
Oubliez les piscines bleu azur , le ciel bleu azur et les palmiers . Le second volet des aventures du détective privé Lew Archer est à la hauteur du premier .
Quand Maude Slocum devient sa nouvelle cliente , notre héros a bien l'impression qu'elle ne lui dit pas tout . Cette dernière a reçu une lettre anonyme l'accusant d'avoir un amant , et aimerait que cela cesse sans que son mari en soit informé . Ce couple vit plus que modestement sous la coupe de la belle-mère de Maude qui est assise sur un tas d'or , le sous sol de sa propriété étant convoité par la Pacific Refinery Company. On est en 1950 , et apparemment la Californie est en train de changer , ça bétonne aussi pas mal ...
Entre les hommes d'affaires véreux ( à la limite de la pègre?) , la mésentente du couple (le mari étant homosexuel) , le divorce inenvisageable (on est 1950) , le mystérieux amant, le secret de Maude , Lew Archer aura fort à faire pour surnager dans ce panier de crabe et mettre à jour la vérité .
Ici les liens familiaux ou liens du sang sont au centre de tout et notre privé ne lâche rien . Famille bancale, névrosée , malheureuse . Mais famille au soleil ...
Quand un cadavre échoue dans la piscine [bleue azur ], les palmiers n'auront plus qu'à frémir ...
Ross Macdonald vos plongera dans le noir , très noir agrémenté d'amusantes répliques et autres jeux de mots bien cyniques .
Autre atout qu'il n'avait pas prévu , ses romans sont devenus délicieusement vintage .
Cette série est faite pour vous si vous aimez les auteurs jouant avec les mots plutôt que les romans où le suspens se joue de vous ...
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Maude Slocum fait une entrée timide dans le bureau de Lew Archer. Cette jolie femme un peu fanée souhaite confier une affaire sensible au détective. Elle a intercepté une lettre destinée à son mari révélant tout de ses infidélités. Elle l'engage pour qu'il identifie l'auteur de cette dénonciation. Elle le convie à une réception donnée chez elle pour lui permettre de faire connaissance avec son entourage. La propriété des Slocum est située dans le sud de la Californie, à Nopal Valley. le coin était paradisiaque jusqu'à ce qu'on y trouve des gisements de pétrole. Les derricks ont remplacé les arbres, les villes se sont densifiées et ont changé de visage. La propriété des Slocum est justement située au-dessus d'un gisement important qu'un raffineur est prêt à acheter à prix d'or. Oui mais, la belle-mère de Maude Slocum refuse de céder sa propriété. A la fin de la soirée, elle est retrouvée noyée dans la piscine. Est-ce un accident ou un meurtre ? Lew Archer qui avait quitté la soirée avant sa fin tragique décide d'enquêter. Une enquête qui va le conduire à remuer des secrets de famille et des intérêts économiques.

« Noyade en eau douce » est le deuxième roman de la série Lew Archer. Comme pour le roman précédent, le tableau d'ensemble est sombre. Nous avons affaire à une famille divisée par des intérêts financiers. La police et la justice sont sous la coupe d'un magnat du pétrole et n'hésitent à arranger la vérité pour le servir. Ross Macdonald se montre critique avec l'intelligentsia californienne : ils montent une pièce de théâtre caricaturale et se comportent en société comme de vrais poseurs. L'enquête est double puisqu'il s'agit d'identifier un délateur et un assassin. Le privé va rencontrer un fils dominé (et émasculé) par sa mère et une fille passionnée par son père et qui souhaite éliminer sa mère. Après ce quart d'heure psychanalytique, il va devoir affronter un homme d'affaires prêt à tout pour défendre ses intérêts. Ces chapitres seront les plus mouvementés : l'action sera au coeur du récit et notre détective va s'en prendre plein la tête, mais il semble que cela soit la règle avec les héros « hardboiled ». Il y a du désenchantement chez Lew Archer. Il dépeint l'urbanisation massive et sauvage de la Californie et il se montre lucide sur la nature humaine. Quand il vient en aide à une jeune femme qui se prostitue occasionnellement pour survivre, il est conscient que son secours restera provisoire et qu'une fois l'argent dépensé, elle retombera dans les mêmes travers. Le privé choisit toujours la voie de la vertu, à l'image de son grand-frère Philipp Marlowe, mais son choix est parfois fait après de longues tergiversations.

Un excellent polar tant sur la forme (plume acérée, récit mouvementé, ironie) que sur le fond (critique sociale, psychologie, écologie et questionnement philosophique). Je plonge dans l'univers de Ross Macdonald et compte bien découvrir les romans suivants.
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Un polar américain des années 1950 avec un détective privé ? Pas mon truc. La quatrième de couverture ne précisait pas ces caractéristiques, ou alors il fallait lire entre les lignes, ou connaître l'auteur... bref, elles m'ont échappé...

J'ai été ravie de me plonger dans cette histoire, et ce plaisir de lecture a duré une centaine de pages. Ca commençait bien, et simplement : un détective privé est sollicité par une femme pour retrouver l'auteur de lettres anonymes envoyées à son mari (mais qu'elle intercepte), destinées à mettre en péril son couple et sa famille. Tout se complique lorsque surgissent la belle-mère, les domestiques actuels ou congédiés, et les amis de monsieur. Et j'ai perdu pied et même renoncé à faire des efforts la nuit où tout le monde s'est mis à poursuivre, bastonner et menacer tout le monde. Je me suis accrochée pour terminer, me disant qu'avec l'aube (dans l'intrigue) tout redeviendrait plus clair pour moi. Eh non, ou du moins pas tout de suite. Je n'ai repris pied que sur les cinquante dernières pages, moins testostéronées, et enfin recentrées sur l'enquête initiale.

Bref, du pur polar US des années 50, même si le début laisse présager autre chose et n'a pas pris une ride en soixante ans (hormis les autopsies sommaires, l'absence de téléphone portable et de tests ADN)...

Un grand MERCI à Babelio pour ce Masse Critique du 15/05/12, et aux Editions Gallmeister pour l'envoi sympathique du livre, accompagné d'un petit mot manuscrit.
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Nopal Valley, Californie, années 1950. Sa chaleur écrasante, ses loubards, ses derricks, et ses querelles de famille. Maude Slocum, la superbe trentaine, vient acheter les services de Lew Archer pour la débarasser d'un bien fâcheux corbeau.

"Mais vous n'êtes pas venue me voir ce matin pour une discussion philosophique sur l'éthique comportementale." Mais la cliente du privé ne veut rien dire, et Lew mène, un peu e gré et beaucoup de force, sa propre enquête. Il apparaît rapidement que les rapports familiaux sont plutôt compliqués, chez les Slocum. Il y a le mari, acteur à la petite semaine beaucoup trop sûr de lui, la fille Cathy, beaucoup trop belle, et la belle-mère, beaucoup trop possessive. Et puis il y a la pègre locale, dont les hommes de main ont une petite tendance à tourner autour de la splendide demeure des Slocum. Jusqu'au jour où Mme Slocum est assassinée... et révèle une Californie des faux-semblants et des mensonges, "où chacun était jeune et immensément joyeux".

Une nouvelle découverte chez la très bonne édition Gallmeister, pas loin d'être sensationnelle dans le courant du roman noir (l'édition comme la découverte). On est dans la lignée d'un Chadler ou d'un Hammett. du classique, donc, mais qui au départ m'a semblé plus récent, tant il est contemporain. Une écriture d'une modernité étonnante, ironique et cynique, un privé qui ne verse pas dans les clichés faciles, des personnages complexes, un univers en soi.

Bref, il y a de fortes chances pour que je précipite sur un second opus déjà repéré, Cible mouvante, et je vous conseille vivement d'en faire autant.

"Son histoire était de ces histoires sans héros ni méchants. Personne à admirer, personne à blâmer. Tout le monde s'était fait du mal à soi, tout le monde en avait fait aux autres.Tout le monde avait échoué. Tout le monde avait souffert."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Pour ma troisième lecture d'un roman de Ross MacDonald mettant en scène Lew Archer, je dois dire que je crois avoir trouvé (il était temps, me direz-vous) ce qui constitue le centre de ses intrigue : la famille, la sacro-sainte famille américaine. Dysfonctionnelle et maltraitante dans Trouver une victime, décomposée dans Cible mouvante, elle est ici l'endroit où se focalisent toutes les haines, le non-refuge pour les enfants.
Il ne faut que quelques pages pour que tout s'effrite. Maud Slocum, encore jeune, encore belle, demande à Lew Archer d'enquêter sur la personne qui a envoyé une lettre anonyme à son mari. Et oui, elle lit son courrier, et vice-versa. La confiance règne – ou pas. Lew ne comprend pas très bien pourquoi une simple lettre anonyme peut la bouleverser à ce point, ou plutôt, il ne le comprend que trop bien. Aussi, accepte-t-il d'enquêter pour Maude, de manière discrète, et de rencontrer les membres de sa famille. Et quelle famille ! Son mari est un dillettante qui se veut brillant, et n'assume pas ses penchants homosexuels – étant donné l'époque, il est déjà courageux de trouver un auteur qui ose en parler. Sa mère, Olivia Slocum, n'a pas vu son fils grandir – il n'a pas mûri non plus – et a tout fait pour le maintenir dans sa dépendance. Et Cathy, la petite-fille, n'a grandi qu'en entendant les disputes de ses parents, haïssant sa mère, idolâtrant son père, rêvant de fuir avec le chauffeur, qui la fait rêver avec son passé de héros dans l'armée. Une famille qui donne envie de fuir en courant – et je ne dis pas que Lew baisse les bras, non, je dis simplement que la mort d'Olivia, noyée dans la piscine, n'est pas vraiment ce qui facilite son enquête.
Suicide ? Certainement pas. Accident ? Peut-être. Meurtre ? Sûrement. le chef de la police est bien décidé à attraper, emprisonner, juger le coupable – il en est un qui a le profil idéal, et non, ce n'est pas Lew Archer. Tout pourrait donc se résoudre le mieux du monde, si d'autres intérêts n'entraient en jeu. Qui a l'argent a le pouvoir, et la mort d'Olivia Slocum a redistribué les cartes. Ce qui avait commencé comme une histoire très banale se métamorphose en un parcours sanglant, violent, qui ne laisse personne indemne, pas même Lew Archer. Il faut bien du courage pour quitter sa cage pas vraiment dorée. Il faut bien du courage – au bon moment. Il faut bien de l'amour aussi – pour l'autre, et ce qu'il est réellement. le soleil de Californie ne suffit pas pour être heureux.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Je les écoutais parler . Existentialisme, disaient-ils. Henry Miller et Truman Capote et Henri Moore. André Gide et Anaïs Nin et Djuna Barnes . Et sexe- dur, poché, à la coque, en cocotte, et à la poêle, pas trop frit avec du bon beurre fermier bien frais. Sexe en solo, en duo, en trio, sexe en quartet ; sexe pour chorale d'hommes, sexe pour chorale et orchestre ; sexe au clavecin sur un rythme à trois temps. Et Albert Schweitzer et la dignité de toute chose vivante .
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Je me mis sur le dos et fis la planche, les yeux qu ciel, sans rien autour de moi que la fraîche clarté du Pacifique, sans rien dans les yeux que la vastitude bleue. J'étais aussi proche que jamais de la propreté et de la liberté, aussi loin que jamais de la foule . Ils avaient bétonné les côtes de San Diego au Golden Gate, ouvert des autoroutes au bulldozer dans les montagnes, rasé mille ans de pousse de séquoia et construit une jungle urbaine en plein désert . Mais ils ne pouvaient toucher à la mer . Ils avaient beau y déverser leurs égouts, l'océan était trop vaste pour se laisser vicier .
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L'incendie de ciel s'était éteint, laissant de longs lambeaux de nuages s'étirer sur la nuit comme des traînées de cendre pourpres. Je ne voyais des montagnes que leur silhouettes géantes soutenant la pénombre. Quelques lumières scintillaient sur leurs flancs, et les phares d'une voiture qui montait pouce par pouce vers un col le franchirent pour disparaître de l'autre côté de la vallée. Puis la nuit se fit calme au point de sembler exclure toute velléité de mouvement : nous étions des insectes pris dans l'ultime cristallisation d'une coulée d'ambre.
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- Vous ne m'avez pas dit qu'on l'avait assassinée, dit Marvell. Vous m'avez laissé croire que c'était un accident . (...)
- Les gens ne sont pas plus morts quand il s'agit d'un meurtre .
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Son manque de confiance venait de plus loin que la lettre qu'elle m'avait confiée. Une culpabilité, ou une peur, la tirait constamment vers l'arrière, de sorte qu'elle devrait tout aussi constamment enthousiasmer, émouvoir et se faire admirer juste pour rester sur place .
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