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Lew Archer, détective privé tome 1 sur 18
EAN : 9782351785188
288 pages
Gallmeister (07/05/2012)
3.6/5   120 notes
Résumé :
Qu'un homme d'affaires surmené ait une envie de "disparaître" pour s'aérer un peu, quoi de plus naturel ? Mais quand il s'agit d'un industriel aussi fortuné que Ralph Sampson qui "pèse" au bas mot cinq millions de dollars et fréquente assidûment les milieux louches de Los Angeles, on peut s'interroger sur la réalité de ladite fugue. Pour Lew Archer, le privé chargé de l'enquête, le problème est clair : il ne peut s'agir que d'un enlèvement savamment orchestré. Plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Santa Teresa, Californie. Elaine Sampson fait appel au service de Lew Archer, détective de profession. En effet, son mari, Ralph Sampson, un riche magnat du pétrole, a disparu depuis l'après-midi de la veille. de Los Angeles, où il s'est rendu avec son pilote, Alan, à qui il a ensuite donné congé, il s'en est allé tout seul et n'a donné aucune nouvelle depuis. Ayant probablement bu, aux dires de ce dernier, sa femme redoute qu'il ne perde à nouveau toute retenue vis-à-vis de l'argent, sachant qu'il a donné une montagne et un pavillon de chasse à une sorte de gourou quelques mois auparavant. Lew Archer va devoir sonder toute la famille et l'entourage de ce milliardaire, de sa femme aujourd'hui handicapée à sa fille, Miranda, en passant par son pilote, son avocat, ou encore une certaine Fay, une actrice sur le déclin...

Ross MacDonald, ou l'art et la manière de nous plonger dans un pur roman policier... Une disparition inquiétante, peut-être du fric à la clé, une épouse pas si éplorée, une famille qui se déchire, un détective qui mène son enquête dans la plus pure tradition. Un brin baroque, ce roman ne fourmille ni d'hémoglobine, ni de courses-poursuites (max 80km/h !), ni de bagarres. L'auteur pose ici un regard cynique sur la société où hommes véreux ou vénaux, politiciens corrompus ou truands brillent par leur absence de morale. Les suspects, eux, ne manquent pas : de l'actrice ratée devenue Madame Soleil à la chanteuse à la voix rauque en passant par le pilote qui fricote un peu trop avec la fille de son patron ou encore ce gourou devenu une sorte de négociant. Lew Archer, de par son cynisme, son flegme et son sens de l'humour, détone au coeur de cette galerie de personnages et apporte une petite touche de légèreté. Bien huilée, cette intrigue à la plume un brin désuète et travaillée, nous plonge dans une ambiance toute particulière.
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Voilà un petit roman pris complètement par hasard et qui m'a surpris dans le bon sens .
Sorti en 1949 , ce livre est le premier d'une série noire mettant en scène Lew Archer, détective privé .
Mandaté par madame Sampson , dans le sud de la Californie, afin de retrouver son époux disparu, Lew Archer va petit à petit se rendre compte que ce millionnaire fréquentait des personnes peu recommandables , actrice en fin de course devenue plus ou moins astrologue, gourou mystique à qui il a fait don d'une montagne ... Monsieur Sampson , homme d'affaire millionnaire ne savait plus quoi faire de sa peau , et ce ,depuis le décès de son fils . Soupçonnant un kidnapping réalisé par ses nouveaux amis de la "night," Lew Archer sait que le temps presse .
Aidé par l'avocat (de l'homme d'affaire ) qui aimerait épouser la fille Sampson, et par le pilote d'avion privé du millionnaire, (le dernier à l'avoir vu ), qui lui ,se "tape "la fille , notre détective donne aussi dans le coatching des affaires privées ...
Raconté comme ça , je vous donne peut-être l'impression qu'il y a un suspens de dingue , mais pas du tout .
Ce qui prévaut, c'est le style . Ross Macdonald a une façon particulière et originale d'écrire, empreinte de poésie et d'humour . Chaque mot est choisi avec précision, et c'est un régal littéraire .
Comme ce roman date de 1949, l'auteur installe certains codes du roman noir et cela a du charme ... Ballade en voiture sur les collines californiennes, boite de nuit, filatures nocturnes, et privé un brin désabusé .
J'ai appris en refermant mon livre que les deux premiers tomes de la série avaient été adaptés au cinéma avec Paul Newman dans le rôle de Lew Archer . (Au fil de ma lecture je l'ai imaginé beaucoup moins beau, si j'avais su ! Vous voilà prévenu(e)s.)

Un beau, des brutes et des truands , pas beaucoup de suspens , mais beaucoup de finesse ...dans un monde de brutes .
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Critique réalisée dans le cadre de « Masse critique ». Merci à Babelio et aux Editions Gallmeister.

Je n'ai pas lu de polar depuis longtemps, et j'ai choisi « Cible mouvante » pensant à une récréation, une évasion entre deux livres plus « sérieux », sans pour autant que dans mon esprit lire avec pour seul but le divertissement soit quelque chose de péjoratif.
Arrivée au terme du roman, je réalise à quel point mon attente avait quelque chose d'étriquée. Oui, je me suis divertie, oui je me suis évadée, mais je me suis rendue compte que le plaisir pris à la lecture n'avait rien à envier à celui ressenti à la plongée dans une oeuvre philosophique, un recueil de poésies un peu abscons, ou toute entreprise plus « intellectuelle ». J'étais victime, dans ma réflexion, d'un état d'esprit un peu trop « français », inconnu des anglo-saxons, pour lesquels l'entertainment est un art pris au sérieux, qui a tendance à considérer cette littérature comme un genre un peu mineur. Mea culpa.

Oui, on peut se divertir avec un art consommé de la littérature. L'exercice s'avère même parfois plus difficile, car il s'agit ici de respecter les règles d'un genre bien défini, en l'occurrence le polar, ce qui suppose une intrigue policière, de l'action, des personnages hauts en couleur, quelques meurtres et quelques coups de révolver. Tout cela est présent dans « Cible mouvante », et le lecteur avide de sensations fortes ne sera pas déçu.

Kenneth Millar, alias Ross MacDonald, a écrit ce roman noir en 1949.
Quand je me suis engagée dans la lecture, il m'est apparu que l'intrigue était secondaire, mon attention focalisée principalement sur les personnages tous plus pittoresques les uns que les autres, du détective Lew Archer, cynique mais sentimental à sa façon, désabusé mais pas totalement blasé, aux protagonistes qui gravitent autour de lui telles des figures aux mille facettes qui n'attendent qu'une chose : que vous leur tourniez le dos pour mieux vous abattre, au sens propre comme au figuré.
Dès les premières pages, j'ai éprouvé une certaine jubilation à regarder se déchirer, se flouer, se séduire et se repousser ces spécimens représentatifs de l'âme humaine dans toute sa complexité, soutenue par le style éblouissant de l'auteur : sans rechercher l'effet forcément spectaculaire, celui-ci a ciselé sa prose avec un art consommé de l'image évocatrice et souvent inattendue, distillant descriptions lyriques mais abruptes des paysages de bord de mer, des états d'âme du héros revenu de tout et à qui on ne la fait pas, des routes poussiéreuses sur lesquelles les décapotables américaines transportent argent et cadavres…
Impossible de ne pas penser au film de John Huston, « le faucon maltais », au « Grand sommeil » d'Howard Hawks (celui-ci ne disait-il pas, sous forme de boutade, qu'il recherchait toute personne qui lui explique l'intrigue du film…), à la nonchalance fatiguée d'Humphrey Bogart, la beauté vénéneuse de Lauren Bacall ou Mary Astor…

Mais la littérature a ceci de supérieur au cinéma que nous nous fabriquons nos propres images avec ce que nous sommes, et quand un lecteur s'attardera sur le style du détective qui lui raconte l'histoire, un autre ne manquera pas de choix pour visualiser les personnages féminins qui, je dois dire, emportent la palme haut la main de la perversité, comme bien souvent dans ce style de roman. Mais, et j'insiste, avec « Cible mouvante », la qualité est au rendez-vous, au plus haut point et de la plus belle des manières.
L'auteur ne relâche jamais son effort. Nulle phrase n'est banale, un mot, une métaphore chatouillent les neurones de la plus agréable des manières, avec ce tour de force que rien non plus n'est gratuit et que tout concorde à faire avancer l'intrigue sans que nous y prenions garde.
Ainsi, pour en revenir à ma première impression, j'ai cru naïvement me contenter de ma délectation à l'art consommé de l'auteur en faisant passer la résolution de l'énigme – ayant pour base le kidnapping d'un homme richissime – au second plan, et, je me suis aperçue à mon insu, arrivée à l'approche du dénouement, que j'étais bien plus curieuse que je ne le croyais du fin mot de l'histoire.
Aux abords des dernières pages, j'ai réalisé à quel point l'auteur avait fait monter crescendo le suspens sans avoir l'air d'y toucher, m'avait baladée à son gré, emprisonnée dans sa toile d'araignée.
Je n'ai rien vu venir. La fin m'a cueillie comme une débutante.
Pour conclure, je ne saurais que trop vous conseiller de plonger dans la lecture de « Cible mouvante » qui, en plus de vous faire passer un bon moment, vous épatera par son style percutant, efficace, qui sans nul doute a dû influencer et continue d'influencer toute une flopée d'écrivains envieux. La démonstration est si éblouissante qu'on ne peut que les comprendre et leur emboîter le pas…
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Ralph Sampson, un homme d'affaires, disparaît mystérieusement. le privé Lew Archer est chargé de le retrouver et va devoir rencontrer des gens peu fréquentables dans des endroits plutôt louches. Ross Macdonald utilise tous les codes des romans noirs de la fin des années 40. Nous suivons donc une enquête basée sur un schéma très conventionnel avec des personnages stéréotypés. Ross Macdonald excelle dans la description d'une drôle de faune, mais surtout nous offre de savoureux dialogues.
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Ralph Sampson a fait fortune dans le pétrole. Il s'est installé en Californie avec sa seconde épouse, Elaine, et sa fille, Miranda. Cet homme d'affaires accompli s'ennuie, aussi lui arrive-t-il de faire des fugues de quelques jours. Au cours de ces escapades alcoolisées, il fréquente des gens peu recommandables. Lorsqu'il disparaît à Las Vegas, son épouse s'inquiète et demande à Lew Archer de le rechercher discrètement. Le détective va faire la connaissance de ses proches et de ses relations louches. Son enquête débute dans la riche demeure des Sampson mais va vite le mener dans les bas-fonds de Los Angeles : studio de cinéma de seconde zone, boîte de jazz sordide, secte isolée dans une montagne…

Coups de poing, coups de feu, courses-poursuites, coups fourrés, coups de cœur, coup de théâtre, le récit est rythmé par une action continue. L'ennui n'a pas sa place dans une histoire qui se déroule à toute allure.

C'est ma première rencontre avec John Ross Macdonald après avoir exploré les univers de Chandler et de Hammett. J'ai été marqué par ses réflexions sur le bien et le mal. A ses yeux, chacun a en lui une part de mal qui peut se manifester ou non en fonction de l'environnement dans lequel il évolue, de la conjoncture économique, de ses fréquentations et du hasard. L'auteur cite même… Kierkegaard, ce qui est plutôt insolite dans la littérature policière. Il dépeint une société californienne dirigée par la cupidité où les vertus morales s'effritent sous les coups de butoir du Dieu dollar.

Pour ce qui est de la méthode, Lew Archer utilise à maintes reprises la déduction. Il croit peu à la police scientifique et lui préfère l'observation et le jugement.

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de « cible mouvante » un roman agréable à lire : de l'action, de l'humour, des surprises et du fond. Il me faudra lire plusieurs romans de la série Lew Archer avant de pouvoir entrer dans l'univers de John Ross Macdonald mais cette première lecture est prometteuse.
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critiques presse (1)
Lexpress
19 juin 2012
En une trentaine de courts chapitres, Ross Macdonald orchestre une enquête saisissante, sans happy end, qui passe des sanctuaires dorés de richards désoeuvrés aux boîtes de jazz sordides; qui mêle sexe, cupidité et rancoeurs familiales dans un style percutant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Je croyais que le mal était une qualité avec laquelle certaines personnes naissaient, comme un bec de lièvre. Et que donc le boulot du flic consistait à trouver ces personnes et à les neutraliser. Mais le mal n’est pas si simple. Nous l’avons tous en nous, et le fait qu’il en vienne ou non à s’exprimer dans nos actes dépend de beaucoup de choses. De l’environnement, des opportunités, de la pression économique, du manque de bol, d’un mauvais ami.
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- C'est une enfant délicieuse, répéta-t-il .
Il avait quarante ans et était ivre d'amour .(...)
Il lui adressa un un regard vexé . Elle avait les yeux fixé sur Taggert. Taggert avait les yeux dans le vide . Ils formaient un triangle, mais ce n'était pas un triangle équilatéral.
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Ce visage avait vu trop de bars, trop d'hôtels décatis, de nids d'amour miteux, de tribunaux et de prisons, trop d'autopsies et de tapissages de suspects, trop de terminaisons nerveuses à vif recroquevillées comme des asticots qu'on torture . Si je devais croiser ce visage chez un autre, je ne lui accorderais aucune confiance .
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— En 1935, lorsque je me suis engagé dans la police, je croyais que le mal était une qualité avec laquelle certaines personnes naissaient, comme un bec de lièvre. Et que donc le boulot du flic consistait à trouver ces personnes et à les neutraliser. Mais le mal n’est pas si simple. Nous l’avons tous en nous, et le fait qu’il en vienne ou non à s’exprimer dans nos actes dépend de beaucoup de choses. De l’environnement, des opportunités, de la pression économique, du manque de bol, d’un mauvais ami. Le problème, c’est que le flic doit continuer à juger les gens au doigt mouillé et à agir en fonction de ce jugement.

— Vous jugez les gens ?

— Tous ceux que je rencontre. Les jeunes diplômés des écoles de police se gargarisent de détection scientifique, et c’est une méthode qui a son intérêt. Mais l’essentiel de mon travail consiste à regarder les gens et à les juger.

— Et vous trouvez le mal chez tout le monde ?

— Presque. Soit mon regard s’aiguise, soit les gens empirent. C’est possible. La guerre et l’inflation engendrent toujours leur vaste lot de salauds, et un beau paquet d’entre eux a choisi de vivre en Californie.
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- Allez au diable, s'écria-t-elle. Vous dîtes que vous aimez le danger, mais vous êtes aussi empâté que Bert Graves.
- Pardonnez-moi si je vous ai effrayée.
- Effrayée ? (Elle lâcha un petit rire frêle et craquelé comme un cri de mouette). Vous, les hommes, vous avez encore la gueule de bois de l'époque victorienne, tous autant que vous êtes. Je suppose que vous pensez aussi que les femmes doivent rester au foyer, hein ?
- Pas dans mon foyer à moi.
La route se mit à tourner et virer sans cesse vers le ciel. Je laissai la pente ralentir la voiture. A 80, nous n'avions plus rien à nous dire.
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