John D. MacDonald3.83/5
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La tête promise
Résumé :
Toutes les ombres recelaient une menace. Le moindre bruit de pas, derrière lui, le faisait sursauter. Il avait beau changer de ville, de nom, d'apparence, il savait que Wain n'abandonnerait pas la partie, et qu'il frapperait au moment choisi par lui, sauvagement.
Fuir I Sid Shanley n'avait plus que ce mot en tête : ne s'attacher à personne, à rien, si ce n'est à cet obscur instinct de conservation qui n'a plus rien de con avec la vie.
Le corps qu’il tenait contre lui était celui d’une femme épanouie. Elle se débattit farouchement, haletante, tournant la tête pour défendre ses lèvres. Il lui empoigna les cheveux et, lui maintenant la tête, l’embrassa brutalement. Il se rendit rapidement compte qu’à force de se débattre, la jeune femme commençait à s’exciter et à y prendre plaisir. Le contact de ses lèvres et le rythme de sa respiration n’étaient plus les mêmes et il observa ironiquement la façon dont lui-même réagissait à ce changement. Elle sentit le danger, poussa un long soupir et cessa de lutter, s’abandonnant complètement inerte entre ses bras. C’était une femme intelligente et qui forçait le respect.
Être prêt à fuir ou prêt à mourir. Il comprit qu’un jour ou l’autre, il finirait par ne plus pouvoir supporter la façon dont il avait résolu ce dilemme. La vie dans ces conditions manquait d’attraits, mais, pour l’instant, c’était un moindre mal. Rester vigilant et rester vivant pour profiter des pauvres plaisirs du solitaire : la boisson, la nourriture, les bouquins, les balades à pied, et, de loin en loin, les rares femmes qui cherchent elles aussi à éviter toute complication sentimentale.
Un terrier. Quand la brise vous apporte l’odeur du fauve en chasse, on fuit et on va creuser un trou ailleurs, pour garder la vie sauve. Ce n’est plus une question de logique, seulement la volonté tenace de rester vivant à tout prix. Ou peut-être uniquement le désir de jouer un bon tour à quelqu’un qui a juré d’avoir votre peau.
Cinq ans de prison peuvent transformer un homme. S’il a envie de vous voir quand il sortira, la semaine prochaine, j’estime qu’il a le droit de savoir où vous êtes, de venir s’expliquer et s’excuser… le droit de savoir qu’il y a quelqu’un dans le monde qui n’éprouve pas que de la haine à son égard.
Dans un monde de renards, ma belle, les lapins finissent par devenir très rusés.