AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Lew Archer, détective privé tome 9 sur 18
EAN : 9782404010311
320 pages
Gallmeister (04/04/2019)
3.72/5   38 notes
Résumé :
"Vous dramatisez les choses. Quand des jeunes filles disparaissent, elles ont souvent de bonnes raisons de le faire. Tous les ans, des milliers de jeunes femmes abandonnent leurs familles, leurs écoles…" Pas de quoi s’inquiéter ? Homer Wycherly, riche Californien, n’est pas de cet avis. Voilà deux mois que Phoebe, sa fille unique, a disparu, alors qu’il était à l’étranger. Maintenant qu’il est rentré, il se fait un sang d’encre et s’en remet à Lew Archer pour la ret... >Voir plus
Que lire après Le cas WycherlyVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 38 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Aux abords d'un désert riche et laid se situe la petite ville prospère de Meadows Farms. C'est là que se rend, depuis Los Angeles, le détective privé Lew Archer. Il a rendez-vous avec Homer Wycherly, un riche industriel exploitant de pétrole, dont la fille, Phoebe, a disparu. Rentré la veille au soir d'une croisière luxueuse de deux mois en Australie et dans les mers du Sud, il apprend que celle-ci n'a plus mis les pieds à la fac de Boulder beach College depuis plus de deux mois et que personne ne semble l'avoir vue depuis lors. Il en est certain, il est arrivé quelque chose à sa fille. Il lui conseille notamment d'aller voir sa colocataire ainsi que son petit ami, Bobby. Mais surtout pas l'ex-Mme Wycherly, pourtant l'une des dernières personnes à avoir vu la jeune fille, avec qui les relations sont tendues depuis le divorce. Une enquête qui s'annonce compliquée pour Lew Archer d'autant que de nombreuses zones d'ombre surgissent...

Ross MacDonald met en scène Lew Archer, détective lucide, désabusé et fin psychologue, appelé cette fois-ci à la rescousse de Homer Wycherly. Entre meurtres de sang-froid, magouilles immobilières, petites frappes vénales, chantage, lourds secrets de famille et manigances, le cas Wycherly va s'avérer beaucoup plus complexe et tendu que prévu. L'on suit, pas à pas, l'avancée de cette enquête, gorgée de rebondissements et de fausses pistes, jusqu'au dénouement final inattendu. Une intrigue parfaitement huilée, une galerie de personnages délectables et retors, des dialogues et des réparties ciselés, une ambiance sombre et un brin feutrée. Une enquête qui fait ressortir et les cadavres et les non-dits du placard. Un policier fort bien calibré !
Commenter  J’apprécie          590
Cette vallée désertique de la péninsule de San Francisco est sous la coupe des Wycherly. La raffinerie qui propage une odeur d'œuf pourri et les réservoirs de pétrole étincelants sous le soleil leur appartiennent. Comme les anciens seigneurs, ils résident dans la demeure isolée qui domine les lieux. Lew Archer s'y rend pour rencontrer un héritier désemparé. Homer Wycherly n'a plus de nouvelles de sa fille unique depuis son retour de croisière. Le privé part à sa recherche dans la péninsule mais plus il progresse dans son enquête, plus il s'enfonce dans un imbroglio énigmatique. Archer aura droit à son coup de démonte-pneu routinier. Une étude devrait être menée sur les commotions cérébrales encaissées par les détectives hard-boiled. Mais rien n'arrête Archer dans sa quête de vérité, pas même les ombres et les tourments moraux qui étouffent son âme. Il traverse toutes les sphères de la société californienne, passant sans transition du taudis au palace. Il en dépeint la faune : nantis embourbés dans leurs névroses, petites frappes, minables des bas-fonds. On croise dans ce roman une foule de personnages bosselés. Je pense au chauffeur de taxi aux yeux sombres surnommé Garibaldi ou au vieux groom aux semelles ouvertes pour ménager ses oignons. L'auteur décrit un Etat engorgé de programmes immobiliers qui se dégradent à toute allure. Je referme ce livre à nouveau fasciné par la qualité de l'oeuvre de Ross Macdonald. L'intrigue, le rythme, la structure, les personnages, tout est maîtrisé et me donne un sentiment de perfection. Et merci encore une fois à l'éditeur qui nous offre ce roman dans son intégralité et dans une nouvelle traduction.
Commenter  J’apprécie          322
De retour d'une croisière de deux mois, parti faire le point après un divorce houleux, Homer Wycherly, homme d'affaires californien, s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de sa fille Phoebe. Après son départ, la jeune fille de vingt et un ans n'est jamais rentrée à Boulder Beach, où elle suit des études universitaires et n'a plus donné aucun signe de vie.
Homer Wycherly demande à Lew Archer, détective privé spécialisé dans les affaires délicates, et en particulier les disparitions, de mener l'enquête. Il lui donne carte blanche mais ne doit prendre en aucun cas contact avec Catherine Wycherly, la mère de Phoebe.
Le roman de Ross MacDonald, le cas Wycherly (en anglais : The Wycherly woman) nous conduit bien entendu à « chercher la femme », mais de quelle femme Wycherly s'agit-il ? Pour retrouver Phoebe, il faut pourtant passer outre l'interdiction, et partir de Catherine qui, semble-t-il est la dernière personne à l'avoir vue. Lew Archer, privé discret et efficace, suit chaque piste de manière méthodique et s'attache à reconstituer le parcours de Phoebe. Quelque chose cloche : pourquoi un agent immobilier est-il retrouvé assassiné dans la maison de Catherine ? pourquoi de grosses sommes d'argent ont-elles pu attirer la convoitise de tant de personnes différentes ?
Tous les ingrédients d'un bon roman noir sont bien là : Un privé qui ne manque pas d'humour - un écheveau bien embrouillé, des personnages troubles, des coups tordus, de l'alcool… avec pour cadre, la Californie et ses paysages multiples.
Le cas Wycherly est un roman noir des années 1960 particulièrement bien écrit ; la traduction de Jacques Mailhos met en valeur un texte de tout premier ordre.
Un roman lu en janvier 2020 dans le cadre du Challenge USA un livre – un état.

Commenter  J’apprécie          192
Lew Archer - ou l'élégance faite détective privé. Oui, l'on peut enquêter sur des affaires sordides et garder une distance, de l'humour et un sens de la réparti aiguë. le récit est un vrai régal à lire, tant l'écriture est recherchée, ne cédant jamais à la facilité.
Lew Archer enquête, comme il en a l'habitude, sur une affaire de famille délicate. Une jeune fille a disparu depuis deux mois, et son père fait appel à Lew. Pourquoi a-t-il attendu deux mois ? Parce qu'il était parti en croisière, le cher et richissime homme, et qu'il ne s'en est pas fait de n'avoir aucune nouvelle de sa fille, qui n'aime pas écrire. Oui, à l'aube des années 60, il existait déjà des jeunes filles qui ne prenaient pas leur plus belle plume pour donner des nouvelles à leur père, qui avait besoin de se ressourcer en partant dans les mers du Sud. Lew Archer y est allé aussi, à la fin de la seconde guerre mondiale, et ne ressent pas vraiment la tentation d'y retourner.
Homer Wycherly, descendant d'une riche famille, a l'habitude de tout régenter, aussi verrouille-t-il étroitement ce que Lew a le droit de faire, de dire, de chercher, ou pas, sans oublier les personnes auxquelles il a le droit de s'adresser. Hors de question qu'il contacte la mère de Phoebe, Catherine, non qu'elle soit trop émotive, ou trop souffrante, mais Homer ne veut plus aucun contact avec son ex-femme. le divorce a été houleux, plus encore que leurs vingt années de vie commune. Au milieu, leur fille. Attention ! Homer tient à sa fille, il garde espoir - il est simplement passé à côté de beaucoup de choses.

Pas Lew, qui enquête, en allant à l'encontre de ses directives. Homer n'est pas le seul à vouloir lui donner une ligne directrice, Helen, la soeur d'Homer (à croire que leurs parents étaient des lecteurs compulsifs de l'Odyssée) veut également épargner tout le monde, surtout Trevor, son mari, qui considérait Phoebe comme la fille que sa femme et lui n'ont pas eu. Helen a trouvé une explication dans la religion. Celle-ci lui permet de vivre assez sereinement. Tant mieux pour elle. Tant pis pour les autres.
Frère, soeur, couple pour la vie, plus solide que celui qui a été uni par monsieur le maire : ils ne sont pas les seuls à faire front pour le pire dans cette histoire. Prenez Sally et Stanley,le frère oeuvre pour le mari de sa chère soeur, qui ignore l'étendue de leur combine. On n'arrête pas le progrès dès qu'il s'agit de se remplir les poches, on n'hésite pas cependant à employer les méthodes vieilles comme le monde.
Il est question de courage, aussi. Lew, comme à son habitude, ne ménage pas sa peine, paie de sa personne, pour découvrir la vérité qui, vous vous en doutez, n'est pas très jolie. Il en croisera également, des hommes, des femmes, des jeunes femmes, épouses, compagnes, étudiantes, punching ball pour leur compagnon. La vie de couple, officielle ou non, n'est jamais sereine.
Commenter  J’apprécie          70
De son vrai nom Kenneth Millar, Ross Macdonald est un écrivain américain de romans policiers né en Californie en 1915 et où il décédera en 1983. Entre autres romans, il est célèbre pour ses polars (une petite vingtaine) dans lesquels figurent le détective privé Lew Archer, incarné deux fois à l'écran par Paul Newman. Certains de ces romans ont été chroniqués ici comme, Cible mouvante (1949), Noyade en eau douce (1950) ou Trouver une victime (1954). le Cas Wycherly (1961) vient d'être réédité dans une nouvelle traduction et version intégrale, dans une collection de poche.
Homer Wycherly, riche californien grâce au pétrole, charge Lew Archer de retrouver sa fille Phoebe, disparue depuis deux mois alors qu'il était en croisière. L'enquête s'avère complexe car Wycherly insiste lourdement pour qu'Archer ne contacte pas la mère de la jeune fille - leurs rapports sont plus que tendus depuis qu'une procédure de divorce est entamée – dernière personne l'ayant vue en vie…
Lew Archer va devoir déployer tous ses talents d'enquêteur pour remonter une piste vieille de deux mois, interrogeant maints éventuels témoins : chauffeurs de taxi, portiers d'hôtel, gérante de motel ou de meublé. Petit à petit des figures émergent, Catherine mère de Phoebe est alcoolique, Trevor, le beau-frère de Wycherly, au coeur fragile considère Phoebe comme sa propre fille. Et cette Phoebe, semble de plus en plus mystérieuse au fur et à mesure que l'intrigue avance, tous ceux qui l'ont croisée la décrive comme une jeune personne si triste, si affligée…
Le roman déroule gentiment, aucune piste sérieuse ou indices ne permettent au lecteur d'échafauder des hypothèses ce qui rend le bouquin terriblement attractif. Et même quand les embrouilles vont finir par arriver, des seconds rôles louches, un petit ami pour Phoebe, des soupçons de chantage et d'arnaques immobilières, rien n'éclaire réellement la lanterne du lecteur.
Polar à l'ancienne, le bouquin séduira ceux qui n'aiment pas la violence (il y a néanmoins des morts) tout en étonnant ceux qui sont habitués à y trouver de belles pépées perverses, clope au bec et rouge à lèvres pompier. Notre détective n'est pas franchement porté sur la chose, même quand une occasion facile va se présenter à lui. Un roman avec peu d'action, comme on l'entend aujourd'hui, tout est dans les dialogues, le non dit pour récolter une information, le sous-entendu, ou l'allusion pour jouer sur le registre de la menace voire exceptionnellement de l'érotisme. L'écrivain sait aussi nous tirer un sourire par quelques répliques inattendues (« … un cheval hennit à mon adresse depuis je ne sais où. Je ne lui renvoyai pas son hennissement. » ou bien « - Il a été D.J. avant. – Délinquant juvénile ? – Disc-jockey. »)
L'épilogue de cette intrigue compliquée nous ramène à un thème cher à l'écrivain, les secrets familiaux, ou comme le dit l'un des acteurs de ce bon polar « Vous commencez par d'innocentes galipettes dans le foin, et vous vous retrouvez à devoir tuer des gens. »
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Vous franchissez le col et la vallée tout entière s’étale sous vos yeux, en bas. Par un matin clair, la voyant ainsi vaste et riche en couleurs sous le ciel blanc, flanquée, au loin, par les montagnes qui se dressent de part et d’autre, vous pouvez imaginer que c’est la terre promise.

Ça l’est peut-être pour quelques-uns. Mais pour chaque maison de ranch climatisée avec piscine et piste d’aérodrome privé, vous avez des douzaines de bicoques en tôle ondulée et de caravanes en ruine, où vivent les tribus perdues des travailleurs immigrés. Et lorsque vous quittez les zones irriguées vous vous retrouvez dans le désert gris que nul humain n’habite. Seuls y poussent les derricks, forêt abstraite qui ne crée aucune ombre.
Commenter  J’apprécie          90
C'était une blonde d'une trentaine d'années couverte d'un faux vison qui avait connu des jours meilleurs. Tout comme elle. Une de ces blondes qui, comme les fruits de Californie, mûrissent tôt, pendent en pleine maturité de leur adolescence l'espace de quelques mois ou années suaves, puis tombent dans la première main qui parvient à se hisser suffisamment haut pour les cueillir. le souvenir des jours suaves reste en elles et y fermente.
Commenter  J’apprécie          120
Cela faisait plus d'une heure que nous étions assis dans le terminal. J'avais lu tout mon journal, et j'entamais la page des petites annonces. Un bienfaiteur anonyme domicilié sur Gran Street proposait, à la vente ou à la location, l'unique photo authentifiée de Jésus-Christ. Je m'ennuyais tellement que l'idée de prendre contact avec lui ne me parut pas absurde.
Commenter  J’apprécie          120
Vous franchissez le col et la vallée tout entière s'étale sous vos yeux, en bas. Par un matin clair, la voyant ainsi vaste et riche en couleurs sous le ciel blanc, flanquée, au loin, par les montagnes qui se dressent de part et d'autre, vous pouvez imaginer que c'est la terre promise.
Ca l'est peut-être pour quelques-uns. Mais pour chaque maison de ranch climatisée avec piscine et piste d'aérodrome privé, vous avez des douzaines de bicoques en tôle ondulée et de caravanes en ruine, où vivent les tribus perdues des travailleurs immigrés. Et lorsque vous quittez les zones irriguées vous vous retrouvez dans le désert gris que nul humain n'habite. Seuls y poussent les derricks, forêt abstraite qui ne créé aucune ombre. A leurs bases, les pompes mécaniques hochent la tête comme des animaux à ressort.
Meadows Farms se situait aux abords de ce désert riche et laid.
Commenter  J’apprécie          30
J'imagine que vous allez vouloir vous rendre à Boulder Beach dès aujourd'hui, il y a une bonne route qui passe par les montagnes…
Il continua à parler à un rythme légèrement frénétique. J'attendis qu'il s'épuise. Il appartenait à la catégorie du genre managérial qui sont meilleurs pour dire aux autres ce qu'il convient de faire que pour agir eux-mêmes.
- Mais je n'ai pas prévu d'y aller aujourd'hui.
- Pourquoi pas ?
- Je ne conduis pas. J'ai horreur de conduire. Je ne me fais tout simplement pas confiance pour tout faire comme il faut.
- Pour ça, moi, je ne fais confiance à personne d'autre qu'à moi-même.
Il y eut un silence entre nous, chargé d'une sorte de proximité étouffante. Je compris confusément que nous venions peut-être tout juste d'échanger nos visions respectives de la vie.
- Accompagnez-moi, si vous voulez, dis-je.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de John Ross MacDonald (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Ross MacDonald
Retrouvez des conseils Polar par Annaïk et Michaël. Au menu de ces nouveaux Claps : - le nouveau roman d'Hervé le Corre, "Traverser la nuit" aux Éditions Rivages, âmes sensibles s'abstenir... : https://www.librairiedialogues.fr/livre/17773011-traverser-la-nuit-herve-le-corre-rivages - une découverte poche aux Éditions Gallmeister, "Le corbillard zébré" de Ross MacDonald : https://www.librairiedialogues.fr/livre/17772879-le-corbillard-zebre-ross-macdonald-editions-gallmeister - Michaël vous convie dans la ville la plus horrible du monde ! Lisez "Lëd" de Caryl Férey aux Éditions Les Arènes : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18191224-led-caryl-ferey-les-arenes
Vivez une vie en noir avec Annaïk et Michaël
+ Lire la suite
autres livres classés : Californie (États-Unis)Voir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (119) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..