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Jacques Polanis (Autre)
EAN : 9782221010808
431 pages
Robert Laffont (21/02/1992)
4.29/5   232 notes
Résumé :
Le 21 mars 1931, dans le stade de Los Angeles, Douglas Fairbanks donnait le départ de la Trans-America : 2000 athlètes, dont 121 femmes, venus de soixante pays du monde, s'élançaient en direction de l'est. Répondant à l'appel de Charles C. Flanagan, audacieux organisateur de manifestations sportives, ils allaient tenter d'atteindre New York, à 5063 km de Los Angeles, à raison de 80 km par jour. C'était la plus grande course de fond jamais imaginée dans l'histoire - ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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Ce qui est génial avec ce roman, c'est qu'on a beau savoir que tout est fictif, on le lit de A à Z en étant persuadée que tout est vrai tellement Tom McNab nous embarque totalement dans son histoire. S'inspirant des courses transaméricaines de 1928 et 1929 ( organisées par Charles C.Pyle pour promouvoir la Route 66 qui venait d'être construite ) il imagine en 1931, en pleine Grande Dépression, la Transamerica une course à pied épique reliant Los Angeles à New-York : 3 mois, 5063 km, 80km par jour à avaler, plus de 2000 concurrents venus de plus de 60 pays, dont 121 femmes, un premier prix de 150.000$.

L'auteur est un ancien athlète, un ancien coach olympique mais aussi le directeur technique du film Les Chariots de feu. Il a l'expertise donc, mais surtout, il sait mettre en scène ses personnages pour intéresser même les lecteurs peu friands d'exploits sportifs. Il maitrise parfaitement l'art de romancer l'aventure humaine et sportive que constitue sa Transamerica.

Ces personnages sont très stéréotypés et finalement peu évolutifs. J'ai tendance à apprécier les personnages nuancés plutôt que dans un absolu de noir ou de blanc, mais là, je me suis coulée dans l'intrigue à leur côté sans réfléchir, partageant leurs émotions : Doc Cole, le quinqua expert ; Hugh McPhail, l'écossais victime de la crise économique ; Mike Morgan, l'ex ouvrier boxeur qui a tué accidentellement un adversaire lors d'un combat ; Martinez qui porte tout l'espoir de son village mexicain pour survire ; et surtout Kate Sheridan, la danseuse qui veut arriver parmi les deux cent premiers pour recevoir un prix. le casting fonctionne et permet à l'auteur de célébrer le rêve américain autour des valeurs d'amitié et de fraternité, à mesure que ces héros sont transfigurés par la douleur et l'effort, la bravoure et la solidarité. Eux qui étaient prêts à se battre d'abord contre eux-mêmes, quelles que soient leurs motivations initiales, se retrouvent à faire corps avec les autres, dépassant leurs ambitions individuelles.

Malgré une structure quelque peu répétitive ( épisodes sportifs dans les décors somptueux des Rocheuses ou du désert des Mojaves, obstacles extérieurs de l'establishment pour saboter la course, portraits des personnages principaux etc ), je ne me suis jamais ennuyée. Il faut dire que les péripéties concoctées par l'auteur sont complètement imprévisibles ( incroyable pari homme contre cheval de course ) avec même une incursion d'al Capone et de ses sbires, d'un groupe de Nazis des jeunesses hitlériennes participant à la course pour démontrer la supériorité aryenne, ainsi que de Hoover à la tête du FBI. Pas forcément archi plausibles intellectuellement mais tellement réjouissantes à lire !

Un roman plaisir qui remplit totalement sa mission de divertir ! Je suis ravie que les éditions J'ai lu ait mis sur pied leur collection Les Iconiques pour mettre en valeur des romans cultes auprès desquels j'étais passée à côté.
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« Tout coureur, quelles que fussent ses aptitudes, émettait une affirmation personnelle à chaque fois qu'il courait. « Me voici », disait-il, « Voici ce que je fais. Je cours. C'est ce qui me rend différent. »


J'avais publié cette critique en août 2018, mais le fait de conseiller ce livre à quelqu'un récemment, et de compter depuis quelques années un marathonien dans la famille, m'a donné envie de vous en reparler. Ce roman raconte une grande course à pied organisée de Los Angelès à New York par un certain M. Flanagan, businessman, sur 5063 kilomètres à raison de 80 kilomètres par jours, 6 jours par semaine. Attirée par cette aventure en tant que sportive, je me demandais toutefois si mon intérêt pour ses coureurs et leurs aventures pouvait demeurer durant 650 pages.


« Quand on écrira un jour l'histoire de la Trans-America, elle sera à mi-chemin entre l'Odyssée d'Homère et Huckleberry Finn. »


Contre toute attente, mon intérêt n'a jamais faibli jusqu'à la fin. Tom McNab a signé un roman dans la lignée des "raisins de la colère" de Steinbeck : Tout comme pour le récit de ces agriculteurs américains migrant de petits boulots en petits boulots vers la terre promise, c'est la narration qui nous accroche et ne nous lâche plus : On VEUT savoir quelles aventures nous réservent les personnages profondément humains, comment chaque coureur va trouver les ressources en lui-même alors que les scientifiques prétendent que c'est impossible pour le corps humain, comment les coureurs ont pu avoir l'envie de tenter un tel challenge, mais aussi ce qui se cache derrière cette organisation complexe : Car pour traverser les villes, toute une logistique matérielle, des arrangements financiers et des magouilles politiques font que cette course ne tient qu'à un fil, prêt à se rompre à chaque ville-étape.


« Si vous tuez l'espoir, vous tuez la vie. »


Si les coureurs tiennent à achever cette course, c'est qu'en 1930 aux Etats-Unis les temps sont durs dans cet entre-deux guerres : l'argent manque pour survivre, et tous courent au sens propre après les prix de cette course. Ainsi, les coureurs les plus motivés et résistants donneront tout ce qu'ils peuvent pour aider l'organisateur de la course à la maintenir en vie jusqu'à l'arrivée, même si cela signifie participer à des courses improbables contre des chevaux pour amuser la galerie, porter des t-shirt étranges, s'entraider dans le désert, mettre hors de nuire l'équipe arienne qui représente ce nouveau parti briguant le pouvoir allemand, et prétendant avoir mis au point des coureurs de race supérieure, ou encore traverser la ville d'al Capone lui-même…


« Il faut mourir avant de pouvoir vivre ».


Les aventures se suivent et ne se ressemblent pas, dans cette épopée fantastique qui n'a pas fini de vous surprendre. Chaque personnage, qui nous livre peu à peu son passé et ses raisons d'être ici, nous devient de plus en plus attachant. Même le grand Flanagan qui, pour sauver cette course de la débâcle financière, engage ses coureurs au-delà de leur seuil de tolérance… Et pourtant, tout au bout de cette course et au bout d'eux-mêmes, il ne restera que le meilleur, ce qui transcende tout le reste : l'humanité. C'est pourquoi ce livre pourrait bien toucher un plus large public que seulement des sportifs aguerris.


« Ne sommes-nous pas tous des athlètes qui marchons sur la route de nos vies ? Mais pouvons-nous regarder en nos coeurs et dire sincèrement, comme ces coureurs, que nous avions mis tout ce que nous avions dans notre course quotidienne ? Regardez dans votre coeur, regardez dans votre âme, et posez-vous cette question. »


En ce qui me concerne, même si les exploits des personnages me semblaient inatteignables, je suis ravie de ne pas être passée à côté de ce roman. Ca tient parfois à rien que le destin mette sur votre route une lecture qui vous marque : une publication ancienne, une oeuvre oubliée, une heureuse réédition… Un régal de lecture où j'étais toute entière avec ces personnages, et que je recommande !


« On ne court pas seulement avec ses jambes. On court avec tout ce qu'on a. »
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Plus dure que le marathon olympique et plus loufoque que le pèlerinage de Compostelle, il y a la grande course de Flanagan. Qu'est-ce donc ? C'est la traversée en 1931, en pleine crise économique mondiale, des Etats-Unis par 2000 coureurs sur 5000 km. Ce qui les motive ? La volonté de se dépasser, mais aussi un fabuleux prix qui a attiré des pauvres courageux du monde entier.

Au-delà de l'incontestable défi physique, c'est une magnifique aventure humaine, et le livre nous parle plus des hommes que de sport ! Il y a bien sûr le flamboyant organisateur, les coureurs aux motivations diverses, plus attachants les uns que les autres, la coureuse qui l'est tout autant, les journalistes qui passent du cynisme au soutien...

Les péripéties sont nombreuses et ne se limitent là non plus pas à la course : des épreuves épiques jalonnent le parcours suite à des paris hasardeux, des puissants ou des fournisseurs mettent des bâtons dans les roues à Flanagan, l'amour et la mort entrent dans la danse, les règles du jeu changent sans arrêt...

La lecture est donc passionnante tout du long. Pourtant, ce n'est pas ça qui m'a fait mettre 5 étoiles, mais l'émotion profonde que j'ai souvent ressentie devant la solidarité et l'humanité de tous ces paumés, et qui a culminé dans le dernier chapitre où j'ai beaucoup pleuré... S'il y avait une nouvelle course de Flanagan, j'aimerais y participer !

Merci donc à mon amie Véro qui m'a prêté ce livre il y a bien longtemps et m'a incité à le lire maintenant en me demandant de le lui rendre ;-)
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«La grande course de Flanagan» vient d'être rééditée par les éditions Autrement. C'est ma première lecture de ce gros volume devenu un livre-culte épuisé depuis des années. Il s'inspire de marathons qui ont été réellement organisés en 1928 et 1929 par Charles C. Pyle qui a fait faillite.

Ce marathon Los Angeles-New-York sur une distance de 5063 kms est le plus grand test d'endurance jamais effectué. 2000 participants s'y sont inscrits venus de 61 nations dont 121 femmes mais il faut pouvoir tenir pendant 3 mois à raison de 80 kms par jour.
«Je suppose que d'une certaine façon , cette course représente le grand rêve américain. Il est certain que beaucoup d'entre vous, hommes et femmes, ont connu des moments difficiles. Mais à présent, d'un coup de dés, vous pouvez tout changer grâce à la Trans-America.» dit Douglas Fairbanks qui lance le départ de cette course le 21 mars 1931.

Rêve de gagner de l'argent grâce aux gains promis à ceux qui arrivent en tête et pour les moins bien lotis et entraînés c'est au moins des repas assurés à chaque étape et c'est beaucoup dans cette période de crise économique où la misère atteint le plus grand nombre.
Une course d'obstacles physiques, financiers et politiques. Chaque jour est une nouvelle épreuve de force pour les coureurs, qui seront nombreux à ne pas tenir le rythme et abandonneront dès les premières étapes, et pour les organisateurs.
Tout est fait pour saborder cette course qui fait concurrence aux prochains jeux olympiques de Los Angeles. le FBI et son dirigeant J.Edgar Hoover soupçonnent la Trans-America d'être une pépinière d' agitateurs «rouges» et anarchistes risquant d'entraîner des grèves et des émeutes sur son passage dans les villes touchées par la crise. 
Ceux qui s'y sont engagés que ce soit les organisateurs et les participants jouent leur vie. Les paris se renouvellent et se gagnent à chaque étape.
De quelque façon que vous la considériez, c'est une course unique, dit Doc, C'est là qu'est la gageure. Même les vieux de la vieille comme moi sont des novices dans la Trans-America. C'est ce qui en fait une loterie. C'est pourquoi elle a attiré deux mille coureurs d'un peu partout dans le monde.
« le gagnant aura les pieds durs et résistants, des pieds qui ne s'entament pas et qui n'auront pas d'ampoules. En fin de compte, un coureur de la Trans-America ne vaut que par son point de contact avec le sol. Six millions de contacts d'ici à New York, rappelez-vous cela.
(...) le gagnant ne doit pas penser à cinq mille kilomètres, mais seulement au kilomètre suivant. Il doit vivre dans son esprit et ne vaincre qu'un seul homme chaque jour. Toujours le même homme --- lui-même.»

Progressivement ceux qui forment le groupe de tête vont être solidaires les uns des autres car sur une telle distance et pour résister à la souffrance physique il faut s'épauler. Isolé, impossible de tenir mais les «Blake, Kovak, O'Carol et près d'un millier d'autres, dont aucun n'avait la moindre chance de remporter un prix à New York : pourquoi continuaient-ils à courir ? Doc s'aperçut avec surprise que la question ne lui était jamais venue à l'esprit. Ils couraient parce que c'était un moment qu'aucun propriétaire, aucun employeur, aucun politicien pourraient jamais leur enlever.»

C'est toute la force et l'intérêt de ce marathon auquel participe pleinement le lecteur.
Et si je ne suis pas aussi enthousiaste que certains après avoir lu ce livre, je ne regrette pas cette lecture et la conseille que l'on soit prêt à s'engager dans un marathon ou pas mais après tout la lecture de ces 600 pages en représente un petit !!!
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Ce roman est mon Arlésienne, mon Graal.

Ce la fait 10 ans que je le cherche et, non seulement, il est réédité par Autrement (mille mercis pour cette réédition), mais en plus je l'ai reçu grâce à la masse critique Babélio. Hourra! Hourra! Hourra !

Ce roman est une merveille. On s'attache à chaque personnage, on tremble à chaque imprévu, on frémit de plaisir quand Flanagan fait des miracles pour dépasser chaque obstacle.

On sent l'amour du sport transpirer dans chaque mot. L'amour de l'effort individuel, du dépassement de soi. Ce livre sent la sueur, les tripes, l'espoir, l'amitié. On voudrait que Doc Cole vienne nous donner des conseils, on voudrait être l'amie de Kate, serrer Morgan dans nos bras. On voudrait que chacun d'eux exister. J'ai cherché il y a dix ans et j'ai encore cherché cette fois-ci. le seul endroit où ils existent dans notre imagination chaque fois qu'on lit ce roman.
Et merci encore aux éditions Autrement et à Babélio.


Alors lisez-le, offrez-le. Faites-leur revivre encore une fois cette magnifique aventure.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
A plus de trois cents kilomètres de Los Angeles, la course trans-américaine avait déjà cessé de n’être qu’un affrontement d’individus. La compétition s’était placée au niveau des équipes, des groupes d’hommes rapprochés par l’amitié et le désir de réussite, ainsi que par la certitude qu’il allait être difficile pour un coureur isolé de gagner.
(...) la course était maintenant composée d’une mosaïque d’alliances moins officielles. Elles avaient pour point commun des similitudes d’âge, d’expérience, de race, de religion ou de couleur ; mais la plupart ne tenaient pas compte de ces frontières. Tout comme les pionniers avaient voyagé en famille vers l’Ouest cinquante ans plus tôt, la Trans-America se départageait aussi en familles pour faire le voyage de retour --- seulement cette fois c’étaient des familles d’athlètes.
Kate Sheridan s’en rendait compte, elle avait conscience de la nécessité quotidienne de dépasser les ambitions individuelles. p 173 174
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Carl Liebnitz journaliste
La plupart de ceux qui jonchaient le sol à l’extérieur de la tente de la presse n’étaient pas des athlètes. Liebnitz avait rencontré leurs pareils dans les grèves, dans les soupes populaires et dans les centres d’accueil de l’Armée du salut un peu partout dans le pays. Ils n’avaient pas plus de chances que lui de rallier New-York à pied. En fin de compte, la Trans-America n’était apparemment qu’un autre de ces tristes et sordides épisodes des années vingt, à remiser avec les poteaux d’endurance, les marathons de danse et toutes les autres mutations sportives de l’époque. p 101
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De quelque façon que vous la considériez, c’est une course unique, dit Doc, C’est là qu’est la gageure. Même les vieux de la vieille comme moi sont des novices dans la Trans-America. C’est ce qui en fait une loterie. C’est pourquoi elle a attiré deux mille coureurs d’un peu partout dans le monde.
(...)
Mon objectif est de courir comme s’il n’y avait personne d’autre dans la course. Si je me mettais à courir contre les autres à chaque étape, je serais fini, parce que je courrais à leur rythme et non au mien. p 79 80
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L'équipage rassemblé autour de lui est pour le moins hétéroclite. S'il est vrai que sa troupe de deux mille athlètes comprend certains des meilleurs coureurs de fond du monde, elle comporte également cent vingt et une femmes, un fakir hindou, seize aveugles, trois manchots, vingt grands-pères, soixante et un végétariens, et un spirite qui prétend être conseillé par le coureur indien Deerfoot depuis longtemps disparu. Tout cela sans parler de Mme la Zonga, de Frtiz l'âne parlant, et d'une équipe de base-ball entièrement composée, nous dit on, de chimpanzés- le tout devant accompagner les coureurs au long de leur randonnée jusqu'à New-York.
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L'athlète représente l'homme aux frontières de ses possibilités, dans un domaine que peu de gens entrevoient et que moins encore ont pénétré.C'est parce que nous en avons conscience que nous nous identifions avec l'athlète, par ce que nous sentons intuitivement qu'il fait partie des privilégiés près d'accéder à leur véritable potentiel, alors que la plupart d'entre nous passent leur vie inconscients de l'existence même d'un tel potentiel.
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