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Francis de Miomandre (Traducteur)Ronald de Carvalho (Éditeur scientifique)
EAN : 9782226036759
334 pages
Albin Michel (12/05/1989)
3.97/5   50 notes
Résumé :
MACHADO DE ASSIS J.M.Informations supplémentaires : 03/01/2002 Traduit du portugais (Brésil) par Anne-Marie Quint

Dom Casmurro est un roman écrit par Machado de Assis en 1899. Il a été écrit pour être publié directement dans un livre, qui a eu lieu en 1900, bien qu'il date de l'année précédente. Il complète la «trilogie réaliste» de Machado de Assis, aux côtés des Mémoires Póstumas de Brás Cubas et Quincas Borba, tous deux écrits principalement en fe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ah! quel magnifique récit derrière ce titre énigmatique dont le narrateur nous donne rapidement la clé: Dom Casmurro et les yeux de ressac, publié en 1899, quelques semaines avant la mort de l'auteur. Troublant.
Un doigt divin a du orienté mon choix sur ce septième roman de Joaquim-Maria Machado de Assis.

Un récit qui se présente comme une autobiographie où le narrateur interpelle son lecteur et le prend à partie:  « Mon but évident était de relier les deux extrémités de ma vie, et de recréer dans ma vieillesse mon adolescence. »
Je suis tombée dans le panneau et je suis devenue le temps de ses confessions, souvenirs de moments inoubliables, une auditrice attentive et me suis transformée en une Dona, Dona Helena pour être précise, à ne pas confondre avec Dona Flor et ses deux maris, une des héroïnes de Jorge Amado.

Je reprends.
Comment ne pas être séduite par ce personnage, j'ai nommé Dom Casmurro, un homme qui communie avec les cocotiers!
Mais avant de devenir Dom Casmurro, surnom signifiant le bourru, le narrateur a été un adolescent plein de rêves, dévoré par l'amour. Amour inconditionnel qu'il voue à sa divinité, j'ai nommé l'inoubliable Capitolina ou Capitou.
En lisant ses mémoires, nous entendons les réflexions, les idées de Dom Casmurro, nous accueillons ses émotions. C'est cela le miracle!
Ses aveux nous permettent de comprendre comment Bento Santiago, Bentinho, le bel et vif adolescent destiné à la prêtrise par sa mère, est devenu peu à peu Dom Casmurro, cet homme de 60 ans silencieux et absorbé, taciturne... pourtant malgré sa sincérité apparente il sème aussi en nous le doute.

Lectrice assidue, je suis donc devenue son amie et je me suis amusée.
J'ai adoré retrousser mes jupes révélant sur mes bas les jarretières de soie bleue pour lui faire tourner la tête, dévoiler mes bras pour rivaliser avec la beauté de ceux de Capitou.
J'ai profité d'une galerie de portraits teintés d'humour qui m'ont permis de percevoir les différentes classes sociales.
J'ai apprécié bien d'autres choses que je ne dirais pas pour vous laisser languir, des curiosités qu'il faudra découvrir vous-même.

Nous sommes au Brésil, à Rio de Janeiro sous le règne de Dom Pedro II et, nous évoluons dans une famille représentative de l'élite terrienne dont est originaire notre Bento. L'auteur esquisse en toile de fonds voire en pointillé son environnement contemporain, avec les chacaras où s'affairent les esclaves, avec un indispensable représentant des agregados, hommes libres attachés à une riche famille. Mais oublions le décor car le sujet est bien un voyage intérieur. Nous pénétrons la conscience du narrateur, un beau voyage dans son âme tourmentée.

Une écriture moderne qui gomme l'espace temps, je me suis régalée.
Un roman d'amour, un roman sur l' incommunicabilité, la jalousie.
Un auteur à redécouvrir et de mon côté à approfondir.
Un petit bijou!

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Le titre du roman désigne le sobriquet du héros et narrateur du livre Bentinho. Dans le premier chapitre il nous conte comment il s'est trouvé appelé de la sorte, Monsieur du Bourru. Puis il nous fait le récit de sa vie, en partant d'une journée mémorable pour lui lors de ses 15 ans où il prit conscience de choses importantes pour lui, et où sa vie prit une direction capitale. Bentinho est un enfant unique extrêmement gâté par sa mère, une riche veuve. Mais une ombre plane sur son avenir, car sa mère a fait le voeu de le faire entrer au séminaire pour devenir prêtre et Bentinho, prenant conscience de son amour pour une petite voisine, Capitou, décide de ne pas suivre cette voie.

Machado de Assis nous dépeint avec une grande vivacité et vérité son personnage principal et tous ceux qui gravitent autour de lui, en particulier Capitou. C'est d'une extrême finesse dans l'analyse, et la très grande qualité de l'ensemble tient à mon sens dans l'ironie très subtile et néanmoins impitoyable de l'auteur. Bentinho a tout de par sa naissance, et il est en réalité d'un égoïsme féroce, s'il ne fait de mal à personne c'est parce qu'il n'y trouverait aucun intérêt. Nous entrevoyons par opposition la vie des gens de conditions plus modeste, dont la misère ne gêne en aucune façon notre héros, et nous entrapercevons les esclaves, dont le travail fait vivre en grande partie la famille, ce qui paraît complètement naturel à Bentinho et à sa si vertueuse mère.

La construction du récit est aussi très jouissive, faite de digressions et de retours en arrière, jeu subtil de va et vient entre tel ou tel élément du récit. Machado de Assis ne nous assène jamais une vérité, il nous laisse la deviner dans le récit au combien complaisant de son héros, dont l'insensibilité le condamne à la fin de sa vie à la solitude.

Un grand livre, qu'il est possible d'interpréter de diverses façons, d'une lecture très plaisante mais en même temps qui suscite beaucoup de réflexions.
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Le narrateur Bento Santiago est un original, ce qui lui vaut le sobriquet de Dom Casmurro, le messire renfrogné. Non qu'il soit particulièrement désagréable mais il n'est pas liant. Promis à la prêtrise par sa mère en reconnaissance de la naissance du narrateur, celui-ci étudie au séminaire tout en sachant très bien qu'il n'obéira pas au voeu pieu de cette dernière. Expérience fort utile néanmoins car il fera connaissance de son meilleur ami, Ezequiel de Sousa Escobar. Casmurro se voit homme de lettres, marrié avec son amie d'enfance Capitu. de ces trois voeux, le dernier s'accomplira pleinement, la mère étant saisie d'un retour d'amour maternelle. Elle s'accommodera d'une excuse fallacieuse pour admettre que son fils ne sera pas homme d'église et le fils se rendra vite compte qu'il lui manque du talent pour écrire, il sera un obscur licencié en droit.

Le roman adopte la forme de très cours chapitres (281) qui défient le principe de chronologie. Souvenirs d'enfances, réminiscences plus récentes, digressions, adresses au lecteur. On est un peu désorienté par cette discontinuité, cet éclatement du récit, manifestations des détours de la mémoires et des associations d'idées qui en découle. Apparemment c'est un texte majeur, aux multiples interprétations et imbrications. Dom Casmurro ne m'a pas ému, attention la lecture est sympathique, elle n'exclue pas le simple lecteur et fera le miel des érudits. Tout le monde est content.
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« Don Casmurro » est un livre rempli de faux semblants et rendu étrange par la style décidément difficile à appréhender de Machado de Assis avec ce mélange de froideur analytique, d'orgueil et ce jeu fréquent d'interpellation du lecteur qui m'insupporte.

La quasi-totalité du livre est assez ennuyeuse et monotone avec le déroulement d'une love story ultra classique avant de basculer dans une atmosphère beaucoup plus noire et angoissante.

Sur le thème de la jalousie dévorante, Machado de Assis fait le parallèle avec la tragédie de Shakespeare « Othello » et finit par délivrer in extremis une oeuvre plus intéressante et tourmentée qu'au premier abord.

Mais ce revirement arrive pour moi trop tard dans l'histoire et le style de l'auteur continue de me déplaire ce qui rend ce « Don Casmurro » inférieur à son immense réputation.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Cet auteur brésilien du XIXè est incroyable et depuis que j'ai lu "L'aliéniste", je vais de surprise en surprise.
Ce petit roman sous forme de mémoires est d'une modernité folle.
Imaginez une histoire qui mêle adultère et paranoïa tout en prenant comme témoin le propre (et totalement démuni) lecteur pour le travailler au mental et lui glisser subrepticement dans la tête une drôle d'histoire, seulement sur des présomptions.
Et tout ceci dans un pays qui pratiquait alors ouvertement encore l'esclavagisme.
Cela nous plante le décor, puis il y a le ton, tellement drôle et ironique par moments. Et le titre, qui est en fait un indice puisque "casmurro" en portugais veut dire tétu, rusé.
Un excellent roman par un auteur qui gagnerait à être connu et divulgué, même s'il est considéré comme "le grand nom des lettres brésiliennes".
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un cocotier, qui vit mon agitation et en devina la cause, murmura de toute sa hauteur qu'il n'était pas choquant que les garçons de quinze ans aillent se fourrer dans les coins avec les fillettes de quatorze ans; au contraire, les adolescents de cet âge-là n'avaient rien de mieux à faire, et les coins ne servaient à rien d'autre. C'était un vieux cocotier, et moi j'avais confiance dans les vieux cocotiers, plus encore que dans les vieux livres. Les oiseaux, les papillons, une cigale qui répétait pour l'été, tout ce qui vivait dans les airs était du même avis.
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Les rêves éveillés sont comme les autres rêves, ils se tissent au gré de nos inclinations et de nos souvenirs.
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L'âme, tu le sais, lecteur, est une maison qui a cette même disposition ; il n'est pas rare qu'elle ait des fenêtres de tous côtés, beaucoup de lumière et d'air pur. Il en est aussi de fermées et de sombres, sans fenêtres, ou alors peu nombreuses et garnies de grilles, comme celles des couvents et des prisons. Il en est encore qui sont des chapelles ou des bazars, de simples hangars ou des palais somptueux.
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O que importa é a expressão geral do meio doméstico, e essa aí fica indicada, - vulgaridade de caracteres, amor das aparências rutilantes, do arruído, frouxidão da vontade, domínio do capricho, e o mais. Dessa terra e desse estrume é que nasceu esta flor.
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O menino é pai do homem.
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Vidéo de Joaquim Maria Machado de Assis
Voici une présentation d'un des plus grands écrivains brésiliens, Joaquim Maria Machado de Assis. C'est João Viegas; traducteur, qui nous fait le plaisir de nous en parler en évoquant pour nous le texte "Chasseur d'esclaves". Bon visionnage !
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