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Critique de robertkonig


Un article du monde daté du 25 juin 2020 à propos d'un écrivain brésilien du 19ème m'avait intrigué. En effet, cet article mentionnait que sur la photo officielle de Joaquim Maria Machado de Assis, né en 1839 d'un père noir et ouvrier et d'une mère portugaise et brodeuse, celui-ci apparaissait aussi pâle que sa chemise blanche. J'ai pu vérifier les deux photos, l'une retouchée où en effet il apparaît blanc, l'autre le montrant tel qu'il était, à savoir la peau noire d'un métis. Beaucoup de lecteurs brésiliens ont découvert récemment la vraie couleur de peau de Machado de Assis. Bien sûr, cet article m'a engagé à découvrir cet écrivain majeur de la littérature brésilienne du 19ème siècle et j'ai acheté deux de ses romans que j'ai précieusement conservés dans ma PAL. Peu de temps après, sur Babelio, que je consulte très fréquemment, je vois apparaitre la nouvelle liste de livres proposés dans le cadre des Masse Critique, à savoir le roman dans une traduction inédite du brésilien en français : Iaiá Garcia. J'ai bien sûr candidaté pour recevoir ce livre, ce qui fut fait et je tiens naturellement à remercier les éditions du Jasmin ainsi que Babelio. Ce roman de la phase « romantique » de l'auteur mêle la vie de trois personnages principaux, Jorge, Estela et Iaiá, dans une relation qui se développe subtilement et ironiquement. Dona Valeria, la mère de Jorge, souhaitant mettre fin à cet amour naissant entre Estela et Jorge, s'arrange pour que son fils soit contraint de partir à la guerre du Paraguay. Il revient après quatre années changé et plus mature. Iaiá a désormais seize ans et en paraît dix-huit. Estela est le personnage qui apparaît le plus dans le roman. Au début du roman, elle est décrite par l'auteur comme une belle fille de seize ans d'une beauté naturelle. On comprend bien que l'amour de Jorge pour Estela, très froide, distante, fière et orgueilleuse est voué à l'échec. Machado de Assis confère aux personnages féminins une forte personnalité qui se renforce avec le développement du récit et sont en quelque sorte les « moteurs » de l'histoire. On est là dans une oeuvre précieuse avec pour principales qualités, le lyrisme, les jeux psychologiques et la conduite des deux femmes, Estela et Iaiá, qui sont dans des pôles complètement différents, à savoir une qui nie la réalité et l'autre qui a peine à s'imposer. Ce roman est avant tout un roman d'amour qui analyse des relations rendues impossibles notamment par les différences de classes sociales. C'est un roman qui se lit en quelques jours avec beaucoup de plaisir, les relations entre les personnages sont emprunts de beaucoup de finesse et d'un humour toujours discret mais bien présent.
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