Transport of London, responsable des transports en communs londoniens, a lancé une campagne publicitaire sous forme de clip vidéo Intitulée " Signaler pour faire cesser", elle vise à combattre le harcélement sexuel dans le métro. " Vous pouvez signaler tout ce qui vous met mal à l'aise", énonce la vidéo. Je me vois contacter un agent de police, tiens. Pour dire quoi ? Ce type n'arrête pas de me regarder...
Le diable est dans les détails.
On ne surmonte pas un traumatisme en feignant qu'il ne s'est rien passé.
Je sens sur ma nuque l'haleine humide de l'homme debout derrière moi. J'avance d'un ou deux centimètres et me colle à un pardessus gris qui sent le chien mouillé. J'ai l'impression qu'il n'a pas arrêté de pleuvoir depuis début novembre et les corps chauds entassés les uns contre les autres dégagent une légère buée. Une mallette me rentre dans la cuisse. Alors que le train négocie un virage en vibrant, je me laisse porter par la foule des passagers qui m'entourent, me retenant un instant d'une main réticente au pardessus gris. À Tower Hill, la rame recrache une douzaine de passagers pour en avaler deux douzaines d'autres, prêts à tout pour rentrer chez eux en cette veille de week-end.
"Occuper tout l'espace !" beugle le haut-parleur.
Personne ne bouge.
Ce sont tes amis. Ton père, ton frère, ton meilleur ami, ton voisin, ton patron. Les gens que tu vois tous les jours, que tu croises tous les jours dans les transports.
Tu es choquée. Tu crois les connaître mieux que ça.
Tu te trompes.
La routine est réconfortante, familière, rassurante.
La routine te tranquillise.
La routine te perdra.
Vingt-deux ans, douze ans d'age mental. Katie a toujours été si pressée de grandir ! Elle n'avait qu'une hâte : abandonner ses Barbies et ses figurines Mon petit poney. Les hommes semblent rester puerils beaucoup plus longtemps.
Inutile de te sentir laissée pour compte. Jeune ou vieille ; grosse ou mince ; blonde ou brune… quelqu’un voudra de toi.
Qui sait ? On télécharge peut-être ton profil en ce moment même.
Je rêve de pouvoir me rendre à mon travail à pied, même si c'est un voeu pieux : les seuls emplois dignes d'être acceptés se trouvent en zone une alors que les seuls loyers accessibles sont en zone quatre.
Je poursuis mon explication, autant pour ma propre gouverne que pour celle des autres. Dès que je parle de cette affaire, je me sens plus forte. Seuls les secrets sont dangereux. Si toutes ces femmes savaient qu’on els espionne, qu’on les suit, elles deviendraient invulnérables, non ?