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EAN : 9782743641474
173 pages
Payot et Rivages (01/11/2017)
3.89/5   75 notes
Résumé :
Classique de la littérature américaine, ce texte bouleversant raconte l'enfance de Norman Maclean dans les Rocheuses, au sein de paysages magnifiques dont chaque relief transforme en profondeur les êtres qui y vivent. La famille et la nature apparaissent comme les piliers originels de Norman et Paul, le frère adoré, pêcheur hors pair, irrésistible mauvais garçon. Un dialogue silencieux s'instaure avec les rivières et les montagnes, qui apprennent plus que les mots e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Cette nouvelle est centrée sur la famille Maclean qui vit dans le Montana au début du 20è siècle. Une passion commune pour la pêche à la mouche réunit Norman, le fils aîné et narrateur, son turbulent frère Paul, et leur père John, un rigoriste pasteur presbytérien qui a élevé la pêche à la mouche au rang de religion.
Ce récit très largement autobiographique nous raconte les relations des deux frères et est un hommage à la mémoire de Paul mort de façon tragique qui fit de la pêche un véritable art. Au-delà des éléments personnels, ces descriptions détaillées de parties de pêche sont une ode à la nature, telles qu'on les connaît dans la littérature anglo-saxonne. le sentiment d'appartenir à la nature est habilement associé à des réflexions philosophiques, métaphysiques, et parfois même religieuses. Même si vous n'êtes pas amateur de pêche, vous aimerez ce livre dense et poétique.
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Ce roman aux allures de récit autobiographique et de guide pour pêcheur à la mouche aborde la relation entre deux frères qui se considèrent comme des hommes forts, Norman fort de son expérience dans la nature et Paul fort de sa capacité à ne pas se soumettre à l'autorité. C'est l'éducation religieuse et l'amour fraternel qui poussent Norman à tenter d'aider Paul.

Norman raconte Paul, son frère cadet, son amour pour les paris depuis son plus jeune âge. Ceux-ci s'exerçaient sur les parties de pêche tout d'abord, puis dans les cercles de poker, un milieu beaucoup moins naturel et bien plus délétère.
Deux frères, une enfance baignant dans les sermons du père, pasteur presbytérien, et l'apprentissage de la pêche à la mouche ; une initiation hautement artistique où la technique doit être maîtrisée avant d'aller sur le terrain. Cette passion se déploie poétiquement sur les pages ; tremblements de la canne, mouche qui file à la surface de l'eau, grâce et précision du lancer qui ne doit pas partir trop en arrière. Une pratique en quatre temps d'où la nécessité du métronome qui quitte alors le piano de la mère.

Deux frères, deux êtres si différents, évoluant dans deux univers distincts. Une fois adultes, de loin en loin, une partie de pêche les relie et, du côté de Norman, une envie de tendre la main, d'aider ce frère un peu trop bagarreur, trop porté sur la boisson. Mais, pour préserver leur entente, ne pas dire ouvertement les choses, les évoquer par quelques allusions indirectes. Comment alors comprendre ce frère qui dérive, comment l'aider ?
« Pourtant, même plongé dans la solitude de ce canyon, je savais qu'il existait d'autres types qui, comme moi, avaient un frère auquel ils ne comprenaient rien mais qu'ils auraient voulu aider. »
Pour tout le monde, une partie de pêche permet de se remettre dans le droit chemin, de trouver sa voie, son équilibre. C'est ainsi qu'à l'été 1937, les deux frères se voient confier le beau-frère de Norman, pour lequel ils n'ont aucune sympathie.

L'attachement profond au Montana, à son canyon au fond duquel serpente la Big Blackfoot, imprègne tout le récit. L'auteur nous fait comprendre la rivière au courant puissant, à la voix assourdissante qui gronde dans certains canyons prisés par Paul devenu « maître dans l'art de la pêche au fouet ». Et de pêche, il en sera question ! Il nous fera guetter la truite à l'ombre des saules, craindre le branchage trop fourni, ennemi du pêcheur à la mouche. Paul est littéralement immergé dans le cours de la rivière, il pense en poisson, observe la nourriture potentielle que ceux-ci guettent afin de trouver l'appât et la technique parfaite pour sortir les poissons les plus magnifiques. Les observateurs sont unanimes, subjugués par son talent, sa technique.

Ce beau récit, tout en retenu, évoque la difficulté du contact, de la communication, même au sein de la cellule familiale. Norman se retrouve impuissant face à un frère qui ne demande finalement rien.
C'est peut-être la découverte des limites de l'altruisme, on essaie de se mettre à la place d'un autre mais avec notre propre vision des choses car on ne connait jamais vraiment une autre personne. Il arrive qu'en voulant aider, on dérange.


Dans ce tableau familial autour de la pêche, une chose m'a tout de même étonnée. Malgré une éducation religieuse, l'esprit de compétition transparaît entre Paul et Norman puis entre le père et Paul. Ils ne sont pas juste là pour savourer leur passion, il faut atteindre le quota et si possible que l'autre capture moins de poissons ou des plus petits.

Finalement, l'impression qui reste et qu'il est plus facile de comprendre la rivière et les poissons que les hommes.
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Je ne sais pas si vous avez vu le film, ‘Et au milieu coule une rivière', réalisé par Robert Redford en 1992. Un film qui m'a beaucoup marqué, avec dans le rôle de Paul, un magnifique Brad Pitt avec son sourire ravageur ! C'est d'ailleurs ce sourire que j'ai vu tout au long du livre. Et puis cette région, c'est juste wouaw !

L'histoire bien que romancé est tiré de la vie de l'auteur, Normal Maclean. On voyage ici dans le magnifique paysage des Rocheuses, le Montana, ces rivières sauvages et sa pêche à la mouche. J'avoue ne pas être une passionnée de pêche, mais ce livre a failli miraculeusement me faire aimer ce sport, surtout la pêche à la mouche qui m'a l'air d'être tout un art et que, forcément, l'auteur nous décrit à la perfection.
Ce livre n'est pas une simple histoire, j'ai eu le sentiment que c'était bien plus que cela !
On ressent très fort l'amour pour la famille ainsi que son frère.

J'ai vu le film avant de lire le livre, et je dirai heureusement parce que ça m'a permis de visualiser l'art de manier la pèche à la mouche, que sans ça je n'aurai pas pleinement visualisé et donc moins apprécié. le film est très bien adapté du livre et pour moi les deux sont des chefs d'oeuvres à leurs manières !
Bon maintenant il faut dire ce qu'il en est, je ne suis pas impartiale à la base, du fait d'avoir été bouleversé et marqué une première fois par le film, pour par la suite en être rebouleversée par le livre, je l'ai refermé avec les larmes aux yeux… voilà bien longtemps qu'un livre ne m'avait plus fait un effet pareil.

En conclusion, un livre d'un autre genre de ce que je lis habituellement, qui ne comporte peut-être pas beaucoup de pages (174) et qui n'a aucun chapitre, mais qui ne vous laissera pas indifférent, que ce soit pour sa nature ou pour sa sensibilité ! Pour moi un coup de coeur !
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Très franchement je n'aime pas dire du mal d'un livre. En général, je fais confiance à mon flair pour "séparer le bon grain de l'ivraie", mais là j'avoue que je me suis bien trompé. J'ai pensé que tout était là pour me plaire, et en fait je suis allé de désillusion en désillusion. Pourquoi ?

Contrairement à mes habitudes, je lis d'abord le livre puis le film auquel il s'inspire, et en général il m'est plus facile d'aborder l'oeuvre qu'elle soit le film ou le livre, car lorsqu'un livre me plaît, même si l'oeuvre n'est pas à la hauteur ou s'en détache, j'y trouve toujours un intérêt. Je ne suis pas un puriste à ce point. Par contre si le livre me déplaît, il est rare que j'aille vers le film et c'est très bien comme ça. Mais ici, exception à la règle, j'ai admiré le film de Redford et le jeu de son acteur époustouflant Brad Pitt, quand la beauté côtoie la mort, à travers cette histoire de frères qui s'entremêle et d'où émerge la passion amoureuse pour l'un presque rédemptrice et la déchéance pour l'autre etc ..

D'autre part, ce fils de révérend austère, amateur de nature qui écrit après le tournant du siècle passé sur les Rocheuses, sur la rivière qui serpente depuis les hauteurs et qui situe son action dans la noirceur de ces contrées lugubres où l'on sent le diable derrière la porte et le point de non retour immanquable avait de quoi me séduire.

Et puis patatrac, le premier tiers c'est un cours de pêche à la mouche avec toute la technique détaillée, et quand les protagonistes sont bien en place les effets tombent à plat, c'est mal écrit, aucun sens romanesque. Je m'étonne encore que ce livre ait eu du succès aux States. Seule demeure la trame, je préfère vite oublier et m'attarder sur le film et penser que Robert Redford qui m'avait conquis grâce à ses prouesses vertigineuses allant de "Jérémiah Johnson" à " Il murmure à l'oreille des chevaux", a su exploiter ce filon en puissance et en faire un chef d'oeuvre. Bien sûr sans l'oeuvre écrite, il n'y aurait pas eu ce film brillant et on peut remercier en cela l'auteur, mais le grand art se situe pour moi dans le film. Peut-être qu'un jour je me repencherai sur le livre pour vérifier si je n'avais pas eu la berlue en le lisant et pour bien comprendre les mécanismes qui ont fait que les américains auraient apprécié. Mais comme je suis loin de penser que bon nombre d'auteurs américains contemporains ont le succès qu'ils méritent et qu'ils ne font plus m'étonner de rien !..

06 10 2023
Le film de Redford avec Brad Pitt s'est représenté à moi la veille, à la télé bien sûr, et n'a éveillé en fait que des souvenirs personnels, aussi, bizarrement, alors que c'est un film qui m'a laissé un souvenir indélébile et que normalement j'aurais plaisir à le revoir, j'ai abandonné la partie. Peut-être trop violent sentimentalement pour moi à revoir ce soir là. Il se peut qu'on se laisse aller à voir des films à la télé, qu'on n'a pas spécialement choisi de voir. Je le reverrai mais préparé.

Ce que j'en disais il y a 3 ans passés, je ne l'aurais probablement pas écrit comme ça aujourd'hui, mais bon c'est à peu près ça. Je voulais dire mon malaise à la lecture du livre. J'en reviens toujours à Redford. Je me demande comment il a pu optimiser cette médiocrité d'écriture et en faire un chef d'oeuvre. Quand il a déclaré que l'histoire du livre l'a emballé, je pense que c'est l'idée qu'il s'en est faite : une vraie réécriture personnelle qui m'a séduit. Ce que je pensais trouver dans le livre, au plan littéraire, je ne l'ai trouvé que chez Redford. Et la performance de Brad Pitt est remarquable ..
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Dans ce récit largement autobiographique, le narrateur et donc l'auteur nous fait découvrir les Rocheuses, son enfance auprès d'un père pasteur presbytérien, la pêche à la mouche et la relation avec un frère qu'il a parfois du mal à comprendre mais avec lequel il est le plus proche canne à la main et pieds bien ancrés dans la rivière.


C'est cette relation qui est au coeur d'un récit empreint de poésie, privilégiant la narration au dialogue. Les descriptions de la nature sont très belles, marquées d'une certaine mélancolie pour ces jours passés à pêcher. Cependant, le rythme est très lent et les (trop ?) nombreux détails sur la pêche à la mouche ont eu parfois tendance à me faire sortir du récit. Du coup, je me suis laissée porter sans véritablement comprendre quel était le but du voyage que j'avais entamé, où j'allais, où l'auteur voulait m'emmener exactement. J'ai apprécié la beauté du texte sans réellement saisir ce qu'il me disait, et ça m'a souvent dérangé. Ce n'est qu'avec les toutes dernières pages que j'en ai finalement compris le sens, cet hommage touchant à un frère disparu tragiquement.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Si rien ne peut ramener la gloire
et la splendeur des fleurs
nous ne les pleurons pas
nous tirons notre force
de ce qui reste de la communion première
qui pour avoir été sera à jamais
dans la douceur des sources
que répand l'humaine souffrance
dans la foi qui annule le deuil
grâce au cœur humain qui bat et nous fait vivre
grâce à sa tendresse, à ses joies, à ses craintes
A mes yeux la plus humbles des fleurs écloses
fait éclore à son tour des songes
qui transcende les larmes et le sang.


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Il y a dans tout pêcheur quelque chose qui tend à faire de la pêche un monde parfait, un monde à part. Je ne sais pas ce que c'est, et je ne sais pas où cela se loge, quelquefois je sens ce quelque chose dans mes bras, à d'autres moments dans ma gorge, et souvent je serais incapable de le situer, je sais seulement que c'est enfoui en moi. Nous serions sans doute, beaucoup d'entre nous, meilleurs pêcheurs, si nous ne passions pas autant de temps à guetter le moment où le monde va enfin devenir parfait.
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Dans cet endroit où la rivière explosait en couleurs et en tourbillons propres à attirer un photographe, aucun poisson n'aurait pu vivre. Les poissons étaient dans les remous à faible courant, en plein dans l'écume sale, cette saleté étant justement ce qui les attirait. Une partie des taches brillantes qu'on apercevait venait du pollen des pins de la rive, mais la saleté était surtout composée d'une bouillie comestibles qui n'avaient pas résisté à la cascade.
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Des années plus tôt, à la fin d'un été où j'avais travaillé pour les Eaux et Forêts, j'avais pêché avec Paul et , manquant d'entraînement, je faisais tout mon possible pour ne pas m'aventurer hors des plans d'eau bien dégagés. Paul m'avait regardé pêcher dans un bassin qui se terminait sous des saules et, à la fin, n'en pouvant plus, il m'avait dit : "Ecoute, vieux, tu n'attraperas jamais de truites dans une baignoire. Toi ça te plaît de pêcher dans un endroit découvert, au soleil, parce que tu es écossais, et que tu as peur de perdre ta mouche si tu la lances dans les branchages. Mais le poisson, lui, il ne reste pas là à prendre des bains de soleil. Il est sous les saules, là où il fait bon et frais et où il est à l'abri des pêcheurs de ton acabit."
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C'est l'un des plaisirs rares et subtils de la vie que de se voir de l'extérieur en train d'accomplir l'acte qui fait de vous l'auteur de quelque chose de beau, même si ce quelque chose n'est rien d'autre qu'une cendre qui vient se poser sur l'eau.
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Video de Norman Maclean (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Norman Maclean
Et au milieu coule une rivière (A River Runs Through It), film américain réalisé par Robert Redford, sorti en 1992, tiré du roman La Rivière du Sixième Jour de Norman Maclean. Bande-annonce
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