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Critique de Guiom


« Et au milieu coule une rivière », un titre séduisant qui m'avait interpellé dans ma jeunesse, sans doute dû au succès du film de Robert Redford. Pourtant, ne l'ayant pas vu, ces quelques mots chargés de promesses gardait tout leur mystère jusqu'à ce que je me mette à lire le roman de Norman Maclean.
Et effectivement les rivières coulent dans l'état du Montana le pays de l'auteur et où se déroule le récit. Elles coulent avec leurs humeurs changeantes : des eaux calmes descendant sereinement la faible inclinaison du terrain, des rapides à l'eau ricochant sur les rochers, des maigres filets d'eau ou de larges et puissants bras. Au milieu de ces paysages, Norman et son frère Paul se retrouvent pour perpétuer la passion familiale : la pêche à la mouche. Paul en est le roi. Il en maitrise tous les tours, en connaît tous les secrets, il a l'audace et la patience, la ténacité et l'intelligence. Il est dans son élément. Mais, revenu en ville, il vivote et se débat entre l'alcool et les jeux d'argent. Norman, le petit frère admiratif, aimerait profiter de leurs sorties pour le faire parler, pour lui venir en aide, pour qu'il change. Mais souhaite-t-il changé ? Peut-il changé ?
Le roman explore en finesse la relation de ses deux frères au fil de leur passion commune pour la pêche. Il détaille leur complicité et leurs incompréhensions. Il dévoile les zones de non-dits. Celles où l'on veut rester le grand frère dont on est fière. Celles où l'on veut continuer à admirer son ainé. Celles où l'on veut se protéger, où l'on ne veut pas faire de mal, où l'on n'ose pas aller. Alors, pour tenter de se retrouver, de passer par-delà ces non-dits, il leur reste la pêche. Il leur reste le partage de ce geste ancestral. Il leur reste ce mélange de fascination pour la nature et de lutte au corps-à-corps avec elle.
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