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" La Rivière du sixième jour est un livre de soleil et d'ombre, de doute et de certitude. Soleil de ces heures passées dans l'intimité d'une nature qui s'offre à qui l'aime et la connaît. Même ceux qui, a priori, ne sont pas séduits par le charme discret de la pêche à la ligne, se laisseront prendre à la poésie de ces parties de lancer où l'homme, devenu danseur au-dessus des torrents, joue comme au premier matin du monde avec l'eau, ses rêves, les leurres et les truites au dos noir dont il connaît le langage et les rites. "(Michèle Gazier - Préface) ... Pour ce qui est de l'ombre, je vous laisse découvrir par vous-même.

Vibrant hommage à la région de Missoula dans le Montana, à la nature, à la pêche à la mouche, et à l'amour fraternel, ce livre est avant tout une halte merveilleusement reposante, une oasis de dépaysement, une pause dans les souvenirs de l'auteur que la patine du temps préserve comme un trésor malgré l'érosion.

Norman Maclean, le narrateur, se souvient avec une tendre nostalgie de sa jeunesse, de sa famille, de son frère, qu'il admire sans parvenir à le comprendre, de leurs parties de pêches. Dans cette famille, pas très communicative, la pêche se vit comme une religion, une passion, un art de vivre et un art tout court. Truites arc-en-ciel et truites brunes s'y disputent la vedette dans un paysage majestueux au coeur des Rocheuses.

Il faut aimer les histoires aux rythmes immobiles, un peu hors du temps, qui semblent parler de tout et de rien (et de pêche à la mouche!), alors qu'elles ne parlent finalement que de l'essentiel. Beaucoup de petites réflexions sur la vie se cachent dans la quête et les gestes du pêcheur, et les descriptions de la nature.

Un récit très court d'une simplicité confondante. Des mots tout aussi simples, qui vibrent d'amour, enveloppent les silences, écoutent le temps qui s'écoule, se ressourcent dans les rivières, pour notre plus grand plaisir. Pour le mien en tout cas. Un étonnant et pur moment de détente arraché à la frénésie du temps.

Paru en 1976, ce livre, devenu un classique de la littérature américaine, a également inspiré en 1992 la très belle adaptation cinématographique réalisée par Robert Redford "A river runs throuh it" /"Et au milieu coule une rivière".

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Au Montana, la pêche à la mouche est plus qu'une passion et aussi sacrée qu'une religion. Elle a ses codes, ses honneurs et ses cérémonies… et la sacralité de son silence. Elle exige patience et persévérance, elle nécessite d'être à l'écoute de soi, de la nature et des poissons. Et pour le roman de Norman Maclean, c'est tout pareil. Il a besoin de calme pour ressentir toute la beauté des lieux, pour contempler le cours de la rivière, pour apercevoir ces dos argentés ou multicolores. 147 pages dédiées uniquement à la pêche à la mouche ! Une simple histoire de famille et de fraternité dans les années 30, mais dans cette contrée proche de Missoula, cela devient tout simplement beau. Un roman zen et contemplatif où la seule action consiste dans le moulinet du poignet, les allers-et-retours de la ligne qui telle un lasso virevolte au-dessus de la rivière de façon à intriguer le poisson, à l'appâter avant de le faire mordre et le ramener dans sa besace… Des chapitres entiers consacrés au lancer, des paragraphes complets sur « comment choisir sa mouche », des réflexions philosophiques dans le style, « faut-il avoir une mouche générique, ou bien s'équiper de mouches spécifiques pour s'adapter à toutes les situations possibles et imaginables du poisson dans la rivière »… Et qu'est-ce que cela fait du bien, dans notre vie speed et mouvementée, de se poser quelques instants au bord d'une rivière, de passer une journée à pêcher à la mouche avec les deux frères Maclean, cela repose, cela calme et c'en est d'autant plus émouvant et magique. Un hommage à la lenteur et à la beauté.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Je préviens d'ores et déjà les lecteurs (imaginaires), que cette critique adopte le second degré : le titre initial du livre de Norman Maclean était non pas « la rivière du sixième jour » mais : « sexe, mort et pêche à la mouche » mais avait été retoqué par la censure, trois gros mots à la suite , c'était vraiment trop :
Sexe, bon, on le fait mais à la condition expresse de ne pas en parler.
Mort, il y en avait eu assez durant la guerre du Vietnam, 1976, on vient juste de la finir, mieux vaut éviter, mieux vaut parler des nouvelles machines à laver.
Enfin., pêche, quelle soit au gros, à la mouche, ou melba, pour des lecteurs assidus de la Bible, non. Non et non.
Pourtant, malgré la censure, et en changeant non seulement le titre mais aussi tout le sens de sa nouvelle, puisqu'il ose décrire un homme rigide, lisant la Bible, et cependant initiant ses fils à la pêche à la mouche, Norman Maclean, en évoquant le sixième jour de la création( Genèse1), où l'homme doit dominer les poissons et les bestioles, arriva à ce que son écrit soit adapté au cinéma.

C'est en consultant les archives, qui avaient été compulsées d'ores et déjà par notre ami Pascontent, et sur exhortation de mon coach Sylviedoc, ( à ma connaissance, il n'y a personne mieux placée qu'elle, concernant ces sujets sensibles,) que je peux affirmer que la nouvelle de Norman Maclean redessine un nouveau monde, qu'on lit derrière les mots d'autres concepts beaucoup plus aigus, qu'on y apprend la liberté d'être soi ( et pas un autre), qu' il faut croire au sexe, à la mort et à la pêche à la mouche, non pas l'un sans les autres, mais les trois ensemble.

Bien entendu, Redford ne s'y est pas trompé, lui même a déclaré au New York Herald : « le sexe, sans la mort, est peu de chose. Si l'on ne comprend pas que la pêche à la mouche (leurre pour attraper les poissons de rivière, Redford préférait les truites, selon notre ami Pascontent) est le complément inséparable de ces deux éléments, on ne comprend rien à la vie elle-même. »
A lire en apnée.
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Je ne suis pas pêcheur, d'ailleurs je ne mange pas de poisson. Alors que dire, les premières pages ne m'ont que très peu intéressé, voire même un brin rebuté, pourtant il faut reconnaître à l'auteur un certain talent pour raconter les histoires.
Je n'avais pas fait le rapprochement en le sélectionnant à la bibliothèque avec le film "et au milieu coule une rivière", choisissant mes livres plus au hasard qu'à de longues recherches.
J'ai dû faire abstraction des scènes de pêches pour entrer pleinement dans ce livre, qui a pour but de nous raconter une tranche d'histoire de 3 mecs passionnés de pêche, le père, pasteur, et ses deux fils. C'est une ode à la nature, à la lenteur, au vrai sens de la vie, au dépaysement, aux étoiles qui scintillent dans la rivière tourbillonnante, aux poissons qui virevoltent entre les pierres, aux techniques de pêche à la mouche ; pas celle des asticots bonne pour les citadins.
Des éléments déchainés, un cadre grandiose, le Montana, et l'homme tout petit au milieu de tout ça. Un vrai cadre pour méditer, pour ressentir la puissance, pour être au contact.
Oui trois étoiles seulement, trop de massacres d'animaux, c'est un peu comme l'hameçon, ça me reste en travers de la gorge.
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Ce roman est un vrai hymne à la nature, à la vie rurale et à l'authenticité humaine. Ici, personne ne triche, tellement le lieu; le Montana sauvage est criant de vérité. Dans ces immensités de montagnes, forêts, rivières et bourgades de l'Ouest américain du début du siècle dernier, on vit encore comme au moment de la conquête de l'ouest avec cet esprit de liberté inaliénable et cette rudesse brute au contact des éléments et des gens. Cet émouvant récit, est aussi un appel inconditionnel à la liberté, album d'images pris sur le vif d'une famille unie dans l'amour de la nature, de la pêche à la mouche, des traditions rurales.
Cette saga familiale ancré autour de la rivière qu'ils adorent et vénèrent, montre l'attraction que peut avoir un endroit naturel sur les hommes, au travers de sa beauté, pureté et simplicité. Constatation évidente que la vie peut être belle avec peu et surtout pas avec les démons des sunlights de la ville, absorbant les penchants addictifs des ruraux en quête parfois d'action, d'exaltation tapageuse. Danger mortel qui menace la cohésion d'un clan, semblant pourtant protéger dans son petit coin de paradis, ou coule une si belle rivière sauvage. . .
Robert Redford en fera une magnifique adaptation au cinéma sous le titre : et au milieu coule une rivière.
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Au milieu coule une rivière, un père et ses deux fils pêchent la truite arc-en-ciel. Nous sommes dans le Montana, aux pieds des "rocheuses". Une histoire lente qui prend le temps de nous décrire le paysage (et la technique de la pêche à-la-mouche).Un père pasteur presbytérien. On parle peu chez ces gens là car la parole donnée vous engage, tout est pudeur, non-dits.
Personnellement j'ai adoré cette plongée, avec ces deux "frangins", dans ces rivières fraîches,ces paysages magnifiques. Un livre pour les amoureux de la nature...mais pas seulement. Un très beau livre de la littérature américaine.
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Une histoire simple, qui parle de la nature, des hommes et de leur rapport avec cette nature ; qui parle de la famille et de tout ce qui rend les rapports entre les membres d'une même famille si simples et si compliqués. Une économie de mots et un style épuré pour parler de sujets essentiels de notre vie d'homme.
Parfois la littérature c'est simple... et ça fait du bien !
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Petit manuel du parfait pêcheur à la mouche, avec des passages assez techniques et très détaillés, le récit autobiographique qu'offre Norman Maclean est avant tout un hommage à son jeune frère, pêcheur surdoué, passé maître dans l'art du lancer, et qu'il admirai visiblement beaucoup. Seulement celui-ci cachait aussi des failles...
« Il y a dans tout pêcheur quelque chose qui tend à faire de l'univers de la pêche un monde parfait, un monde à part. »
Issus d'une famille écossaise presbytérienne, la pêche chez les Maclean est une religion. Mais si Norman est d'un naturel conciliant, Paul, lui, est plutôt du genre bagarreur. Gamin en colère, buveur matinal accro aux paris, il mourra très jeune, rattrapé par ses frasques.
Dans les paysages sauvages du Montana, sur les rives de la Blackfoot, où fraient les truites arc-en-ciel et les géantes brunes, Norman Maclean raconte son amour pour ce frère adoré, disparu trop vite, dans un très beau récit aux accents mystiques.
« À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. »
Un roman de nature writing comme je les aime, lumineux, immersif, émouvant.
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Roman relativement célèbre de par son adaptation cinématographique, je voulais découvrir ce que le texte original renfermait.
Le récit démarre en racontant l'enfance du narrateur, son contexte familial et permet de situer l'ambiance, c'est-à-dire l'Amérique profonde des années 30.
Le récit oscille ensuite entre parties de pêche à la mouche, merveilleusement décrites, avec le contexte naturel majestueux, parfaitement retranscris. avec les choix personnels que doit faire le héros. le contexte familial est en effet compliqué, et c'est la pêche qui va faire le trait d'union entre les différentes personnes. Il faudra néanmoins se parler...
La rivière, la pêche, les grands espaces : tout ceci est délicatement exprimé, avec les lots de sentiments et de souvenirs qui y sont rattachés. Vient se greffer par dessus un récit initiatique de vie qui apporte une dimension tragique à l'ensemble, ce qui en fait le scénario que l'on connaît à l'écran.
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Le roman est devenu un classique de la littérature de l'Ouest, et a été somptueusement porté à l'écran par Robert Redford en 1992 sous le titre Et au milieu coule une rivière.

Il est en large partie autobiographique et conte les relations de la famille McLean à Missoula dans le Montana à partir des années 30.

Norman et son jeune frère Paul vivent dans un famille unie régie par une pratique sacrée, enseignée par leur père, pasteur presbytérien : la pêche à la mouche. Cette activité, élevée au rang d'art, est le lien qui unit cette famille. Norman et fort différent de son frère, qu'il aime mais sans parvenir à le comprendre vraiment. Leur complicité et leur affection ne sont jamais plus visibles que lorsqu'ils se tiennent tous deux au bord de la Blackfoot à mettre en pratique les conseils de leur père, cherchant à atteindre la perfection.

Norman est un jeune homme sensé, mature et responsable, son cadet est un peu la tête brûlée de la famille, charmeur, joueur et buveur invétéré, n'ayant pas toujours de bonnes fréquentations.

Au fil du récit, tout en pudeur et délicatesse, Norman nous fait part de son amour pour sa famille et pour son pays, le Montana. Au creux des pages, on peut entendre le grondement de la rivière et voir le les rayons du soleil miroiter sur le dos des truites arc-en-ciel, deviner la peine d'un frère qui ne sait comment aider son cadet, visualiser la grâce infinie de ce dernier, au moment où il lance sa ligne et partager la peine de l'écrivain, qui sait si bien retranscrire l'incapacité à communiquer, le mal-être qui pousse un jeune homme doué à se brûler les ailes, et la puissance rédemptrice de la nature, composante essentielle de cette histoire nostalgique, à la fois leçon de vie et histoire d'amour fraternel.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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