Le château lui-même semblait issu d’un rêve, un rêve d’apothéose médiévale. Mais Smith ne se laissa pas illusionner ; le Schloss Adler n’était pas plus médiéval que son environnement n’appartenait à la terre promise ; cette forteresse avait été bâtie au milieu du XIXe siècle, sur l’ordre exprès de l’un des plus étranges parmi les monarques bavarois, un illuminé souffrant de maladies mentales, au nombre desquelles la folie des grandeurs figurait en bonne place. Mais cet halluciné avait fait preuve d’un goût très sûr, comme il arrive si souvent, à la consternation des gens sains d’esprit.
Tous les prisonniers parlent, aujourd’hui, comme le faisait remarquer Thomas. On leur injecte un petit mélange de mescaline et de scopolamine, et la farce est jouée…
Quel paysage ! Il semblait sortir d’un conte de fée ; une vallée d’un charme infini dans un cadre d’une insoupçonnable beauté ; un spectacle merveilleux, l’éden, la terre promise, a un ensemble comme jamais il n’y en a eu, pensa Smith, jamais il n’y en aura. Une contrée d’or, pour âge d’or.
Certaines personnes possèdent un sixième sens qui les avertit du danger ; Smith en a un septième et un huitième, sans parler d’un radar avertisseur incorporé à son cerveau. Je n’imagine aucune situation dont il ne puisse se tirer. C’est le meilleur agent d’Europe, amiral.
Quand on confie à un homme une aussi dangereuse mission, on lui doit des explications. Plusieurs d’entre vous savent déjà de quoi il retourne ; je vais mettre les autres au courant.
Destination Zebra, station polaire Bande-annonce VO. Réalisé par John Sturges en 1968 avec Rock Hudson, Ernest Borgnine.