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EAN : 9782940329779
60 pages
Atrabile (19/11/2010)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Les affaires ne sont pas bonnes pour Bouba Boro. Sur son île, avec l'arrivée des gros chalutiers qui viennent de l'autre coté de l'Océan, les temps sont durs pour les petits pêcheurs de la côte. Alors que Bouba rêve d'un quinté gagnant pour changer de vie, tout bascule le jour où il fait naufrage et perd sa barque. Ce mauvais coup du sort aura de nombreuses conséquences : l'inévitable boulot à l'usine, mais aussi la rencontre avec Alain et sa soeur, Teresa. Mais l'o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
♫On passe le temps
À faire des plans pour le lendemain
Pendant que le beau temps
Passe et nous laisse vides et incertains
On perd trop de temps
À suer, s'écorcher les mains
À quoi ça sert si on n'est pas sûrs de voir demain♫
-Corneille-2002-
----♪---♫----🚢---🐟---🚢----♫---♪----
Faut du fracas, faut des grands mots
mais que dire quand t'es pro, les taire !
Jour après jour, 60 secondes Chrono
Combien leur est doux ce naufrage en cette mer
Alternatives de sombre tristesse et douce mélancolie
Ils demeurèrent là, sur place, sans brise, sans roulis
Tel un navire peint sur une mer en peinture
Tant que dérives et galères perdurent
♪Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez♪
De voir demain, on n'est jamais sûr
Finir en queue de poisson, si l'eurent . (point à la ligne sans âme son ! )
Peu importe le métier, il faut de la passion.
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J'avais déjà beaucoup aimé Aller simple qui racontait le débarquement allié en Sicile et la déroute qui en découlait pour l'armée italienne. Avec Dérives, Piero Macola rend compte avec toute l'élégance qui caractérise son dessin d'un fléau qui paupérise des populations entières aux quatre coins du globe : la pêche industrielle. Finies les petites embarcations qui permettent de nourrir le possesseur de la barque et son aide, finie la revente au boutiquier du coin de la plage, finie la pêche vivrière.
Je parle de ce bouquin d'abord parce que Macola est assez unique dans son genre. L'utilisation de crayons de couleur, de craies sèches (?), appuient l'éther dans lequel il choisit de plonger ses personnages : ce pourrait être partout et ailleurs, c'est juste un endroit de plus où les gens crêvent. Il faut lire Dérives parce que Macola, comme ces pêcheurs, vit aujourd'hui un art en difficulté, coincé entre les gros auteurs, les grosses maisons d'éditions, les grosses librairies en ligne, et que son travail, si fin, si respectable, est infiniment noyé dans ce flux. Quel dommage de se priver de tels auteurs et de tels livres ! Merci à Atrabile de continuer d'éditer les ibn al Rabin, Baladi, Bernadou, Fior, etc etc
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(...)
N'allez pas croire que Bouba est un personnage victime. Non. Il a cette énergie communicative et simple des utopistes persuadés de pouvoir rendre leurs rêves possibles. Malgré tout. Malgré les signes qui ne trompent pas, les discussions et les témoignages. Car Piero Macola travaille comme un documentariste. Sa «caméra graphique» filme Bouba en quasi-continue et fait entrer dans notre champ de vision une galerie hétéroclite de personnages au gré des pérégrinations de notre anti-héros. Des inconnus, des collègues, des gars de la conserverie, un ami ou un paumé allant de petits boulots en petits boulots. Même s'ils semblent être là par hasard, ces présences rendent le propos – sinon l'émotion – encore plus juste. Non seulement, cette galerie donne une lecture quasi-universelle à l'oeuvre, j'entends par là qu'un agriculteur, un ouvrier d'usine, un employé peuvent s'identifier ; mais en plus, par force de contraste, elle rend la solitude du personnage principal encore plus présente.

Pourtant Piero Macola ne cherche pas véritablement à dresser un portrait mais plutôt une ambiance. Car cet album brille par le ton si particulier de son traitement graphique. En effet, il joue énormément sur la lumière. Les couleurs sont dominés par un jaune-brun splendide qui rend à la fois une impression chaleur étouffante dominé par les sables marins. Son trait épais gagne en profondeur dans des plans larges, en particulier les plans d'horizons donc quelques lignes laissent deviner le profil de ses mastodontes qui lui gâchent la vue… et la vie. Bref, par l'utilisation de pastels (il me semble je ne suis pas un pro de la technique en dessin) il donne une texture particulière à ses dessins qui rappelle dans une certaine mesure le 5000km par seconde de Manuele Fior, autre artiste italien publié chez Atrabile (et prix du meilleur album en 2011). Cela créé une ambiance différente (méditerranéenne ?) traversant tout le récit, une sorte de troisième lieu entre la réalité et l'utopie. le travail est là, la vie est rude mais finalement, tout se passerait comme dans une espèce de rêve étrange, comme dans un poème un peu triste.
(...)
Lien : http://www.iddbd.com/2012/04..
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Vidéo de Piero Macola
Désormais parisien, l'italien Piero Macola publie chez Futuropolis des one shots contemporains profondément humains. Ses chroniques sociales gagnent en tension en frayant légèrement avec le thriller et focalisent sur les laissés-pour compte, les désoeuvrés ou les migrants en évitant les pathétiques lieux communs populistes. Ces sujets demeurent plus que jamais d'actualité. Nous l'avons rencontré à l'époque des "Nuisibles", mais nous vous conseillons "le Passeur de lagunes", scénarisé par l'excellent Christophe Dabitch, qu'il dessine à l'aide d'une technique mélangeant l'aquarelle et les crayons de couleur.
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