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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un roman étrange, un peu hors du temps, que l'on verrait bien adapté au cinéma en noir et blanc… par Chabrol?

Manfred Bauman est un triste sire. Accoudé au comptoir du restaurant de la Cloche, l'esprit accaparé par une auto-analyse du moindre de ses propres gestes, et de l'effet qu'ils ne manqueront pas de produire sur les habitués, on ne peut pas dire que le personnage inspire la sympathie. Quant à cette curieuse impulsion qui le conduit à épier Adèle, la serveuse lorsqu'elle quitte son travail pour aller rejoindre un jeune homme à scooter…

Quand l'inspecteur Gorski entre en scène, c'est pour tenter de résoudre l'énigme de la disparition d'Adèle, et le projet lui tient particulièrement à coeur, dans le but à peine avoué d'exorciser un échec ancien, peut-être lié aux insuffisances d'un enquêteur débutant.

Alors Manfred, toujours dans le calcul subtil des conséquences de ses dires, avec une marge d'erreur confortable, s'enferre dans les mensonges, induits par ses précédentes allégations. Alors que la vérité l'aurait sans doute exclu de la liste des suspects, ou pas….

Je ne lis pas les préfaces, et en tout cas, pas avant d'entamer la lecture du roman proprement dit. Mais suffisamment intriguée par le ton et l'histoire, j'ai voulu en savoir plus sur cet auteur. Et là, on se demande si ce n'est pas Manfred Bauman lui-même qui a pris la plume pour nous embobiner! C'est signé des initiales de l'auteur affiché sur la couverture, mais on y découvre la vie romanesque de Raymond Brunet qui serait le véritable auteur. Quant à Chabrol…..
Tout cela pour dire que cette préface -là, il ne faut pas la manquer.

C'est avec beaucoup de talent que Graeme Macrae Burnet entraine son lecteur dans un tourbillon de miroir aux alouettes, qui empêchera ce roman de tomber dans une oubliette de la mémoire! Et incitera à découvrir les autres écrits de l'auteur
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La disparition d'Adèle Bedeau captive d'entrée par son atmosphère tendue,suffocante où la banalité du quotidien règne sur une petite ville d'Alsace.

Dès le prologue, le lecteur est pris dans la toile que tisse avec beaucoup d'intelligence Graeme Macrae Burnet.
Un incipit qui questionne le lecteur et qui initie un jeu entre lui et ‘' l'auteur ‘' du roman.

Un roman policier dans la veine de ceux du grand Simenon avec toute une galerie de personnages haut en couleurs qui contribuent à maintenir tout le long de l'intrigue une ambiance tendue et malsaine à souhait.

J'ai notamment apprécié les face à face à couteaux tirés entre le principal suspect qui dissimule des éléments importants susceptibles d'éclairer la disparition de la jolie serveuse et l'inspecteur qui n'a toujours pas accepté l'échec de sa toute première enquête.

Graeme Macrae Burnet a remarquablement su créer l'ambiance oppressante d'une ville dans laquelle on a l'impression que rien ne se passe mais où l'inommable a déjà été commis et est tu. J'ai également apprécié la grande finesse d'analyse de l'âme humaine de l'auteur et ses description très cinématographiques des lieux dans lesquels se déroule l'intrigue et où le lecteur est transporté.

Bref, un polar écossais aux accents très français et à l'ambiance années 50 qui m'a séduite.




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Traduit par Julie Sibony

Nous sommes en Alsace, à Saint-Louis, une ville de 20 000 habitants. Tous les midis et tous les soirs, Manfred Baumann, 36 ans, prend ses repas au restaurant de la Cloche, avec tous les jours le même repas, les mêmes personnes comme entourage, les mêmes gestes, toujours. La seule "nouveauté" depuis cinq ou six mois, c'est la serveuse, Adèle. Une jeune femme à la jupe courte, la poitrine forte, au fessier imposant, au caractère maussade. Maussade, à l'image de cette ville terne. Manfred l'observe tous les jours depuis sa table, toujours la même. Manfred est célibataire, responsable de la banque de la ville, mais vit dans un deux-pièces tristoune. de temps en temps, il se rend Chez Simone, une sorte de maison close qui ne dit pas son nom, située hors de Saint-Louis. C'est bien pratique pour l'anonymat ! Un jour, Adèle ne se présente pas à son travail. Au bout de deux jours sans nouvelles, l'inspecteur Gorski est mis sur l'affaire de cette étrange disparition, dans cette ville où il ne s'est rien passé depuis des années. La précédente affaire remonte à plus de vingt ans. A cette époque, Gorski faisait ses débuts dans la police. L'étrange meurtre d'une jeune femme. Un SDF avait été inculpé du meurtre. Affaire close. C'est du moins ce qu'imagine tout le monde.

Après avoir minutieusement planté de le décor et les personnages, Graeme Macrae Burnet fouille le passé des personnages. Graeme Macrae Burnet ? Ah, j'oubliais ! : cet auteur écossais n'est que le traducteur du livre d'un certain Raymond Brunet qu'il nous présente en préface, dont le présent ouvrage aurait été un flop éditorial en 1982, avant d'être adopté par Chabrol en 1989. Il serait alors devenu un livre culte auprès des étudiants de l'époque. Raymond Brunet est mort : suicide. Macrae Burnet éclaircit tout de suite les choses pour ceux qui auraient l'imagination débordante, à propos du roman de Raymond Brunet : "Le restaurant de la Cloche et la ville de Saint-Louis sont exactement tels que décrits dans le livre (...) et certains personnages s'inspirent à l'évidence de personnes réelles. Les événements de l'intrigue, néanmoins, sont entièrement imaginées. (...) Dans la préface de son récit autobiographique Pedigree, Georges Simenon écrivait : "tout est vrai sans que rien ne soit exact". Une formule qui convient parfaitement à La disparition d'Adèle Bedeau."

Une préface qui a toute son importance. Georges Simenon, c'est bien l'ombre qui plane sur ce roman policier. C'est à lui que j'ai pensé quand j'ai rencontré les personnages, Des personnages qui ne sortent pas de l'ordinaire, des quidams que l'on peut croiser tous les jours. Des gens qui ne brillent pas au quotidien. Des gens qui s'ennuient.

Il y a une ambiance désuète mais c'est exactement ce qui fait le charme de ce roman policier. Un inspecteur médiocre, qui est entré dans la police en lisant des livres : "Il dépensait l'argent qu'il gagnait en romans policiers et en livres sur la criminologie et la psychologie. Il dévorait Simenon (...)." Rentrer dans la police était un moyen d'échapper à sa condition. de forcer le destin, comme on dit. La logique des choses aurait voulu qu'il reprenne la boutique de prêteur sur gages de ses parents. le moyen de fuir Saint-Louis, bref de voir du pays, au moins jusqu'à Strasbourg ou Paris... Seulement, le réel est moins sûr que la fiction... Il s'était imaginé des choses...

L'imagination est comme une échappatoire pour les habitants de cette ville où il ne se passe rien et où tout le monde s'observe en chien de fusil. La moindre dérogation aux habitudes et tout le monde "se fait un film". Manfred, en particulier, qui n'est pas en reste avec l'inspecteur qui l'oblige à se plonger dans le passé.  le regard déjà suspicieux des autres à son encontre va se renforcer. C'est bien connu : les gens n'aime pas les solitaires. Sa propension à se raconter des histoires le mènent au bord de la paranoïa, à dérailler. La fin de l'histoire est tragique et d'une ironie mordante.

Je me suis régalée avec ce roman policier, écrit par un Ecossais. Graeme Macrae Burnet joue avec le lecteur, dès le début, par la mise en abyme induite par la préface. Elle scelle un pacte de lecture où, finalement, le mystère dépasse l'intrigue de l'histoire et nous touche dans notre réalité de lecteur. Cela m'a beaucoup amusée. Un hommage original à Simenon et Chabrol.

Une histoire qui vous tient en haleine, deux personnages qui ne sont pas aussi lisses qu'on l'imagine, mais humains, avec un jardin secret plutôt compliqué. L'auteur prend le temps de planter le décor, où chaque détail compte, avant de plonger le lecteur dans le passé et l'histoire personnelle de Manfred et Gorski. Jusqu'à la faille qui a fait basculer leur vie. La fin est un choc.

Graeme Macrae Burnet est un conteur d'histoires virtuose.

Ce roman policier est en lice pour le Grand Prix des Lectrices de Elle 2019.

C'est un autre coup de coeur de la rentrée littéraire, d'un auteur dont on entendra sûrement encore parler et qui mérite d'être davantage connu. Un autre de ses romans sort en poche chez 10/18 en octobre, une histoire glaçante qui se passe dans les highlands d'Ecosse au XIXe siècle : L'accusé du Ross-Shire . Je vais me jeter dessus !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Sur les traces de Simenon
Cela commence de la façon la plus banale : un café-restaurant pas très reluisant, La cloche, dans une ville d'Alsace sans grand intérêt. le patron lit le journal au comptoir, trois habitués boivent un verre, Manfred Baumann termine le sien pendant que Adèle, la serveuse, nettoie les tables. Pas spécialement jolie, elle dégage toutefois un certain magnétisme, peut-être « accentué par la morosité du décor ». le jeudi, Baumann rejoint les trois habitués pour une partie de cartes. Une ambiance et des personnages très proches de Ceux du Grand Café, une des nouvelles les plus accomplies et les plus sombres de Simenon.
Le roman tourne autour de Manfred Baumann, personnage solitaire, falot et inhibé. Directeur d'un petite agence bancaire, méthodique à en être obsessionnel, Baumann semble étranger à tout, n'être que le simple spectateur d'événements qui semblent n'avoir aucune prise sur lui. Sans amis véritables, sans vie de famille ni relation féminine, si ce n'est une visite hebdomadaire et anonyme dans un bordel de Strasbourg, son existence rappelle celle du personnage d'un autre livre de Simenon, Les fiançailles de monsieur Hire. Et tout comme Hire, Baumann va voir sa vie basculer à la suite d'un évènement anodin – ici, la disparition d'Adèle un soir après son service – que son imagination va progressivement amplifier.
L'autre protagoniste est l'inspecteur Gorski, pas très bien dans sa vie professionnelle depuis que, jeune policier, il a échoué à découvrir le coupable du meurtre d'une jeune fille, pas très bien dans sa vie familiale non plus. Ses face à face avec Baumann ne font guère avancer l'enquête mais ramènent les deux protagonistes à des événements de leur jeunesse. Responsable sans être vraiment coupable, rattrapé par un passé enfoui au plus profond de lui, Baumann va lentement s'enfermer dans une culpabilité inventée touchant au délire qu'il ne parviendra pas à mettre à distance, la considérant même finalement comme tout à fait rationnelle et acceptable.
Les deux personnages traînent chacun une douleur cachée : en porte-à faux l'un et l'autre par rapport à leur milieu d'origine - Gorski, fils d'un préteur sur gages, a épousé la fille d'un notable qui se rêve en arbitre des élégances locales ; Baumann est le fils d'un propre à rien selon son grand-père maternel avocat – ils sont en proie à une grande solitude sentimentale et peinent à communiquer avec une femme, que ce soit son épouse pour Gorski ou une nouvelle voisine pour Baumann. Tous deux en sont réduits à chercher un peu d'oubli dans des bars anonymes, ce qui va alimenter le délire de Baumann qui en vient à être encore plus sous son propre regard extérieur et à s'observer comme pourrait le faire Gorski : « Manfred eut soudain l'impression qu'il n'était pas dans sa chambre mais qu'il la regardait de l'extérieur, comme un détective fouillant les photos d'une scène de crime. » Vite obsédé par l'idée d'être suivi et surveillé en permanence, la seule possibilité pour lui de se libérer va mener Baumann à une tentative de fuite désespérée et vaine, comme s'il ne savait pas que l'on s'emmène partout où l'on va. Envisager une autre vie, en rêver peut-être, errer dans les gares dans l'attente d'un train qui pourrait vous emmener loin, une attitude qui le rapproche encore de certains « héros » de Simenon.
Récit mettant en scène deux personnages plombés par leur passé, chacun acceptant finalement à sa manière sa médiocrité et sa situation – Gorski est « secrètement convaincu d'être au niveau qu'il méritait », Baumann se sent libéré quand il réalise que dans un bar, il n'est personne – La disparition d'Adèle Bedeau est un roman très noir, écrit dans une langue superbe (la traduction française de Julie Sibony me paraît même mieux « coller » à l'atmosphère que l'anglais original) au service de descriptions minutieuses. En plus des thèmes de la solitude, du milieu social et de l'envie d'ailleurs et d'autre chose, l'ambiance provinciale et son environnement étouffant, les relations familiales biaisées, la tyrannie des médiocres, la fatalité – comment devient-on un criminel ? – rappellent inévitablement Simenon, autant celui des romans durs que des Maigret. Tout comme dans Ceux du Grand Café, le roman de Graeme Macrae Burnet ne propose pas une grande enquête mais reste un texte fort sur l'ennui que l'on ressent dans les petites villes, celui de la routine quotidienne pour les habitués de la partie de manille ou celui du manque de réussite et de considération pour un policer au bout du rouleau. Un ennui qui amène les individus à rêver un peu trop fort et à prendre des décisions d'autant plus tragiques qu'elles sont dérisoires. Tout autant qu'un roman policier, La disparition d'Adèle Bedeau est un livre splendide sur le destin.
Citations © Sonatine, 2018

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Dans la tête d'un parano

La recherche de romans policiers ne le fait pas remonter. Il est simplement classé dans les romans contemporains. Il est vrai qu'il n'y a pas de recherche palpitante ni de description bien gore de scènes de crime, mais il y a bel et bien une enquête autour d'une disparition, mise en parallèle avec une intrigue plus ancienne, et un inspecteur "Gorsky" patient, minutieux, persévérant, qui dénoue opiniâtrement l'écheveau.

L'histoire se passe en Alsace, étonnant pour l'oeuvre d'un Écossais, mais celui-ci prétend reprendre un livre sans grand succès (quasi autobiographique) d'un certain Raymond Brunet (anagramme facile) natif et habitant de Saint-Louis , charmante ville d'environ 30 000 habitants sise à 30 minutes de Mulhouse, à la trijonction de la France, de l'Allemagne et de la Suisse.

J'ai eu du mal à me sortir du XIXe siècle que les premières pages m'avaient fait imaginer : l'austérité, le patriarcat, le premier costume, les classes sociales, les parties de cartes au bistrot du coin, la quantité d'alcool bue dans ce livre ainsi que la somme de cigarettes qui y sont, sans vergogne, fumées... Eh bien non, nous sommes dans la dernière décennie du XXe siècle. Burnet réussit donc bien à nous entraîner dans le doute qu'il installe dès le début en semant le mystère sur l'auteur et les éléments biographiques qu'il aurait pu semer dans son oeuvre.

J'ai aimé suivre les raisonnements de l'inspecteur, mais aussi être installée aux premières loges, dans la tête de Manfred Bauman, qui analyse en permanence ses attitudes voulant éviter tout ce qui pourrai attirer l'attention sur lui et lui nuire : magnifiques tergiversations de parano qu'on imagine schizophrène.

J'ai aimé le déroulement imperturbable de cette enquête sans coup d'éclat nous conduisant tranquillement à sa déconcertante résolution.

8 bonnes heures de lecture, quasiment d'un trait.

Essayez !
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J'ai été happée par ce livre dès la (fausse) préface, puis par le rythme, l'écriture, les personnages, le décor, a cheval entre Simenon et Chabrol.
Une pointe d'humour presque noir, du mystère, beaucoup de questions sans réponse, une psychologie des personnages parfaitement huilée,
Je compte bien approfondir en lisant les autres romans de cet écossais dont ses héros évoluent dans un petit village lorrain.
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Roman d'atmosphère sans réel suspens, lent , où l'on suit la vie très rangé d'un vieux garçon nommé Manfred qui a ses habitudes (petites et grandes) et qui brutalement se retrouve à une enquête policière lorsque la serveuse de son restaurant favori disparait.
Atypique. Les personnages sont très bien croqués et les parcours parallèles de Manfred et de Gorski sont touchants.
Une vraie réussite!
Mais attention ne pas y chercher de l'action ni quoi que ce soit de ce genre...
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Graeme Macrae Burnet signe là un très bon roman qui nous plonge dans le Saint-Louis des années 80, petite commune de 20 000 âmes, dans l'Est de la France.
C'est le restaurant La Cloche qui lie nos trois personnages principaux. On y retrouve tout d'abord un habitué : Manfred Baumann. Ce vieux garçon solitaire, mal dans sa peau, a passé sa vie à vouloir se faire oublier. Pourquoi ?! Seul lui le sait. Adèle Bedeau, jeune indolente, est l'unique serveuse de ce restaurant où tous les hommes la reluquent et envers laquelle Manfred nourrit certains fantasmes. Enfin, il y a Georges Gorski, notre inspecteur, dont le commissariat n'est pas très loin de ce lieu de vie et d'habitués.
A Saint-Louis, il ne se passe jamais rien. du moins, jusqu'à la disparition mystérieuse d'Adèle. Et là, tout s'emballe. Manfred est soupçonné. Cet homme est trop bizarre pour être honnête. Il met mal à l'aise. Il fout les jetons. Et puis, il a déjà tué mais ça, seul lui le sait.

L'auteur nous plonge dans la psychologie de ce personnage particulier (qui m'a fortement fait penser à Norman Bates, dans Psychose d'A. Hitchcock), qui se sent constamment traqué, qui n'est à l'aise ni dans son corps, ni dans sa vie et qui a tout du coupable idéal. Mais l'est-il réellement ?
Si l'on ne devait retenir qu'une chose de la lecture de ce roman c'est bien que rien n'est tout noir, ni tout blanc et que les nuances de gris chez l'Homme sont infinies.
C'est pour tout cela que je recommande vivement la lecture de ce roman policier.
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La disparition de la jeune serveuse du restaurant La Cloche, Adèle Bedeau, nous entraîne sur les bords du Rhin, dans la petite ville d'Alsace de Saint-Louis.
Nous suivons, tout au long de ce roman, deux hommes, dont l'un, l'inspecteur de police Georges Gorski, paraît marcher dans les pas de l'autre, Manfred Baumann le directeur d'une petite banque, qu'il croise depuis 20 ans.
Dans un style littéraire et drôle, Graeme Macrae Burnet nous plonge dans la vie, d'apparence très banale, de nos deux personnages, enfermés dans un carcan d'habitudes qu'ils partagent avec les habitants de cette ville de province.
Les descriptions des lieux et des gens qui y vivent sont tellement imagées qu'on a la sensation de ne pas être seulement un spectateur mais de faire partie intégrante de l'histoire.
Un superbe roman, dans la digne tradition de Queneau, où sous une apparence de grande banalité, tout se joue sur la profondeur et les obsessions des personnages.
J'ai dévoré ce livre avec un plaisir jubilatoire tant il n'a cessé, jusqu'à la dernière page, de m'attacher et de me faire sourire. Son originalité et son ambiance théâtrale m'ont définitivement conquise.
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Un bon polar alors que je ne suis pas adepte du genre. L'atmosphère typique est bien réussie. le fait d'imbriquer l'histoire du « suspect » et de l'inspecteur est une bonne idée. Bref un récit bien mené et agréable à lire.
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