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Julie Sibony (Traducteur)
EAN : 9782264081360
360 pages
10-18 (16/02/2023)
2.95/5   42 notes
Résumé :
« Dites-moi, mademoiselle Smyth. Qu’est-ce qui vous amène ici ? »

1965, Londres. Élevée dans une famille bourgeoise, Veronica est une jeune femme brillante, à l’avenir prometteur. Aussi son suicide surprend-il son entourage. À commencer par sa jeune sœur, pour qui l’incompréhension est totale. Jusqu’au jour où elle découvre le cas de « Dorothy » dans le livre d’un célèbre psychothérapeute, Collins Braithwaite. Et y reconnaît, sans doute possible, la v... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

« Tout le monde a des secrets. Allez, dites-moi un des vôtres, et je vous dirai un des miens. Échange de bons procédés. »

Un secret, alors? Voyons voir…Qu'êtes-vous prêts, à révéler? Je ne parlerai pas tant que vous n'en ferez pas autant…

Mais, dans ces pages, c'est le duo Rebecca Smyth et Collins Braithwaite qu'on a le plaisir d'entendre…Et le moins que l'on puisse en dire, c'est que des secrets, ils en ont. Des tonnes. Mais, ils le cachent étonnamment bien, au regard de la société. Une patiente et son psychothérapeute, c'est habituellement, un lien fort, de confiance, d'une bonne volonté de part et d'autre…Sauf, que là, le trouble prend sa place. Les intentions, l'ambivalence de l'un comme de l'autre, nous emmène à garder notre vigilance, au plus haut degré…À moins que, ce ne soit l'auteur lui-même, Monsieur Graeme Macrae Burnet, qui se joue de nous dans ce thriller impeccablement mené?

« Pour préserver sa santé mentale, il faut s'évader. »

J'ai toujours été passionnée par la psychologie et l'étude des cas des troubles dissociatifs de l'identité, et ce que je préfère dans le genre Thriller, c'est justement, le thriller psychologique…La diversité des troubles de la personnalité est tellement grande, que l'imagination peut se glisser dans toutes les petites failles de ces esprits malades, et faire rejaillir de l'inattendu, voire, un double résistant…J'ai été bluffée par l'originalité, la forme singulière des carnets, le mystère omniprésent…En prenant le thème de l'alter-égo, l'auteur a matière pour nous faire ressentir des émotions très fortes, à mêler le vrai-faux des confidences, mais aussi, à créer un roman addictif et déroutant. Et c'est tout ce que j'attendais! Une très belle découverte!

« C'est de moi-même que j'ai essayé, en vain, de m'évader. »

Je ne tiens pas à en révéler plus sur cette lecture pour ne pas divulgâcher le suspense, mais il faut que je vous confie encore un petit secret: j'ai adoré! Parce que ce n'est pas seulement un thriller brillant, mais c'est une analyse pertinente sur la condition féminine dans les sixties. On sent une impossibilité d'agir, de s'exprimer, de prendre leurs envols chez toutes ces jeunes femmes qui se croisent dans ce cabinet, preuve du mal-être qui les habitent…Et si certaines, s'en sortent, d'autres ne trouvent pas d'alternatives à ce désespoir asphyxiant…Mon moi et mes autres inconnues, vous conseillent ardemment de faire cette lecture… « Maintenant que j'ai fini, je suppose qu'il est temps d'y aller. Je pense que ce seront là mes dernières notes. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Si vous avez l'impression que tous les polars se ressemblent, si vous en avez marre des schémas classiques avec une enquête et un flic, si quand vous voyez sur la quatrième de couverture qu'il s'agit ENCORE d'une histoire de disparition d'enfant, alors ouvrez sans tarder Une patiente de Graeme Macrae Burnet.
On a connu cet auteur écossais avec La disparition d'Adèle Budeau, l'Accusé du Ross Shire ou bien encore l'Accident de l'A 35, trois romans dont l'atmosphère semblaient très inspirés par Simenon ou même le cinéma de Claude Chabrol , deux références bien françaises pour un auteur écossais mais vivant en Alsace.
Cette fois l'auteur nous entraine à Londres dans les années 60 et joue avec virtuosité des frontières entre fiction et réalité.
Nous n'avons pas envie de dévoiler l'astuce que trouve Graeme Macrae Burnet pour nous plonger dans son histoire.
Véronica, pourtant promise à un brillant avenir, s'est suicidée et sa soeur, pour essayer de comprendre, va se retrouver dans le cabinet du célèbre psychanalyste qui la suivait, Collins Braithwaite.
Pour brouiller les pistes, elle endosse une fausse identité : Rebecca Smith, une personnalité qui va devenir de plus en plus envahissante alors qu'un véritable jeu pervers et dangereux s'engage entre elle et le psychanalyste.
C'est très intelligent, à la fois drôle (la jeune femme, élevée par une mère qui voit toute femme comme une Jézabel, a une vision de la vie et du sexe qui m'a beaucoup fait rire) et sinistre ( car que de solitude dans ces vies que nous montre l'auteur).
Un thriller totalement atypique et brillant qui piège son lecteur dans un maelstrom de faux semblants et de vertiges insensés!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lorsque Veronica se suicide, sa soeur est convaincue que ce sont les thérapies du docteur Braithwaite qui l'ont poussée à bout. Elle va alors décider de se faire passer pour Rebecca Smyth, et demander rendez-vous chez ce thérapeute, pour tenter de découvrir la vérité. Il va alors s'ensuivre une confrontation faite de faux-semblants entre la jeune femme et son thérapeute.

Il s'agit ici d'un roman psychologique du début à la fin. Il ne faut donc surtout pas s'attendre à de l'action, sous peine de se retrouver fortement déçus. Par contre, si vous aimez les romans dans lesquels la psychologie des protagonistes est décortiquée, je ne peux que vous conseiller cette lecture.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé cette lecture, qui nous montre les méandres des pensées de Rebecca. L'analyse psychologique est fine, et tout nous est narré selon sont point de vue puisque les carnets sont rédigés par elle-même.

Ces carnets sont entrecoupés par des passages de la vie de Braithwaite, et l'on oscille donc entre le quotidien de Rebecca et celui de son thérapeute. J'ai assisté avec appréhension la manière dont Rebecca paraît perdre pied, en d'assimilant peu à peu a une nouvelle identité.

La plume est très fluide. Comme je l'ai dit précédemment, tout passe par la psychologie et il y a donc très peu d'action. Malgré tout, cela se lit très rapidement.

Un roman qui explore la psyché de la protagoniste et dans lequel l'action ne tient pas sa place, puisque tout réside dans la psychologie. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Un livre que j'ai saisi par hasard, mais j'avoue qu'entre la photo de couverture (cet oeil ouvert et ces longs cils qui m'ont fait bizarrement penser à une certaine scène d'Orange Mécanique) et l'éditeur Sonatine, je me suis retrouvée comme le chien de chasse qui repère une proie. Je ne l'ai pas regretté.
4 histoires se mêlent ici :
- celle de l'écrivain, Graeme Macrae Burnet (rigolo non, il a un nom en trois parties comme le psychanalyste ...) auquel on va adresser des cahiers, car il s'est intéressé au très étrange, sulfureux et charismatique Arthur Collins Braithwaite, psychanalyste partisan d'une nouvelle thérapie, d'une nouvelle façon d'aborder celui qui s'interroge sur lui-même.
- celle d'une jeune femme pleine d'avenir (études prestigieuses à Cambridge, esprit vif, petit copain délicieux), Veronica, 23 ans, suicidée. Je l'ai tout de suite vue Veronica, comme l'actrice Veronica Lake, glamour, blonde, la mèche en zig-zag impossible à reproduire sans 3 heures de brushing.
- celle de sa soeur, la surprenante et complexe "Rebecca Smyth" (ce prénom Rebecca ne semble pas un hasard car dans le roman éponyme de du Maurier, elle occupe tout le livre par sa mort, sa beauté, son charme et sa dangerosité), dont je n'ai pas trouvé le prénom dans le roman. Elle est un puzzle dans un labyrinthe. Elle semble être inexistante, mais elle est là, elle observe. Elle voit mourir sa mère lors d'une promenade sur les falaises, elle dérobe des petites choses dans les grands magasins, elle exerce un métier de secrétaire auprès d'un agent de spectacle (M. Brownlee) totalement ringards, elle a une perception du monde et d'elle-même, déformé. Elle n'arrive pas à communiquer avec son père, qui s'entendait si bien avec Veronica.
- celle d'Arthur Collins Braithwaite, l'enfant, le jeune homme, son milieu social (entreprise familiale construite par papa, réussite sociale certes, mais pas intellectuelle), ses études à Oxford, son séjour en France. Collins Braithwaite était aussi écrivain et Veronica y apparaît dans un de ses écrits, sous le pseudonyme transparent de Dorothy et sa soeur est persuadée que le psychanalyste est responsable du suicide de cette dernière.
Ce drôle de roman, intriguant au possible, nous entraîne dans une spirale : celle du temps, celle de l'individu. Veronica n'est qu'un prétexte, la patiente est Rebecca Smyth, une patiente qui ne sait plus bien qui elle est ou même si elle a jamais été quelqu'un pour ses parents, sa soeur ou elle même. Gabriel Garcia Marquez disait : "Nous avons 3 vies : une vie publique, une vie privée et une vie secrète". Qu'est ce qui se passe quand deux imposteurs se rencontrent, même et surtout si ils sont intelligents ? Un roman à découvrir vraiment
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Dans le Londres des années 60, Veronica, jeune femme à l'avenir radieux, se suicide en se jetant d'un pont. Pour ses proches, cette perte est aussi choquante, qu'incompréhensible ; aussi, lorsque sa soeur cadette fait le lien entre un cas d'étude dans le livre d'un psychothérapeute en vogue et Veronica, celle-ci se persuade que ce mystérieux Collins Braithwaite n'est pas innocent dans le décès de sa soeur. Prête à tout pour comprendre ce qui a poussé sa soeur à en finir, elle décide de prendre rendez-vous auprès du thérapeute sous une fausse identité : Rebecca Smyth est née.

On pourrait croire que l'histoire s'arrête là. Seulement voilà, les apparences sont trompeuses chez l'auteur écossais et un récit en cache souvent un autre. Ainsi, dès les premières pages, Graeme Macrae Burnet se joue de son lecteur et l'engage à démêler le vrai du faux… à moi que le faux ne soit que du vrai. Ou inversement. Parce que, finalement, une vérité n'existe-t-elle pas que si, et seulement si, une conscience la perçoit comme telle ?

Au fil des pages, ce sont différentes vies qui vont se croiser.

Celle de Rebecca Smyth, d'abord, dont le lecteur ne connaitra jamais que cette fausse identité. Comme si elle était invisible, irréelle… pourtant, sans identité réelle, existe-t-on vraiment ?

Celle de Veronica, pour qui la réalité était trop difficile à supporter et qui a préféré en finir.

Celle d'Arthur Collins Braithwaite, ensuite. Ce thérapeute au sommet de sa gloire dans les années 60 et tombé dans l'oubli le plus total depuis… Pourtant, s'il ne reste aucune trace de notre passage sur terre, aucune conscience ne nous perçoit. Et si tel est le cas, pouvons-nous réellement dire qu'il a existé ?

Et puis, l'histoire par laquelle tout est arrivé, celle de Graeme Macrae Burnett, qui s'est vu confier d'étranges carnets rédigés par la lointaine cousine d'un certain M. Grey. Une cousine qui, voulant comprendre le geste de sa soeur, s'est inventé une identité pour rencontrer le thérapeute de cette dernière.

Quatre vies pour un récit ou quatre histoires pour une fiction ? En ouvrant ce livre, ce sera à vous de choisir. Car, comme le dit si bien Jacques Lacan, contemporain de notre cher Braithwaite : « Je dis toujours la vérité : pas toute, parce que toute la dire, on n'y arrive pas… les mots y manquent… c'est même par cet impossible que la vérité tient au réel. »

Alors, fiction ou réalité ? Va savoir…
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critiques presse (1)
LesEchos
10 août 2022
Dans « Une patiente », Graeme Macrae Burnet confronte une jeune femme en quête de vérité sur le suicide de sa soeur à un psychiatre en quête perpétuelle de reconnaissance. Un thriller psychologique vivifiant et sans prise de tête dans le Londres des années 1960.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
J’avais devant moi une jeune femme qui avait démesurément besoin de contrôler les situations dans lesquelles elle se trouvait. Je décidai de jouer le jeu et répondis : « Nous pouvons procéder comme il vous plaira. »
Elle gagna du temps en retirant ses gants et en les rangeant soigneusement dans le sac à main qu’elle avait posé à ses pieds. Elle s’engagea ensuite dans une discussion sur les conditions pratiques de nos séances, leur fréquence et autre.
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Ma mère avait une gamme de sobriquets allant crescendo destinés aux femmes qu’elle jugeait excessivement apprêtées : une cocotte, une Jézabel, une traînée et (quand elle pensait que ma sœur et moi ne l’entendions pas) une catin. Elle-même ne mettait jamais la moindre touche de maquillage, et elle n’approuvait aucun vêtement qui souligne la silhouette au lieu de l’escamoter. « A-t-on déjà vu un homme manger la coquille et laisser le jaune ? » disait-elle. Les anathèmes de ma mère ne faisaient que piquer ma curiosité. Chaque fois qu’elle qualifiait une femme de Jézabel, il s’agissait toujours de la créature la plus séduisante dans la pièce. Et gare à mon père si par malheur son regard tombait sur elle ! L’appellation de « catin » était généralement réservée aux actrices françaises, doublement maudites puisqu’à la fois actrices et françaises.
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J'ai été élevée dans l'idée que les hommes sont des prédateurs et moi une victime potentielle, et aucun raisonnement rationnel ne saurait démentir ce dogme.
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C'était une jolie façon de le reformuler. Nous passons notre temps à nous encourager les uns les autres à continuer, à tenir bon. Plus quelqu'un est malheureux, plus on lui enjoint de tenir. "Tiens bon", s'écrie-t-on, en sachant pertinemment que c'est la dernière chose qu'on a envie de faire soi-même. Mais si, comme moi, on ne fait face à aucune adversité apparente dans la vie, personne ne songe à vous dire de tenir. Tout le monde part du principe que vous allez continuer, comme un automate. Pourquoi en serait-il autrement ? Il faut un effort de volonté, un acte de violence, pour cesser de continuer. Mais quel soulagement ce serait !
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Les cinglées ne se font pas coiffer chez Stephen’s à St John’s Wood. Pas plus qu’elles n’assortissent un foulard chic à leur fard à paupières ni ne portent des bas de chez Peterson’s. Les cinglées ne donnent pas dans le raffinement. Si je me présentais au Dr Braithwaite dans cet état, il me démasquerait en un clin d’œil. Je m’enfermai dans les WC au fond du salon de thé et m’examinai dans la glace. Pas de rouge à lèvres pour les cinglées, songeai-je en l’essuyant d’un revers de main. J’étalai du bout du doigt le mascara autour de mes yeux, afin de me dessiner les cernes de panda de ceux qui n’ont pas dormi depuis des semaines.
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Videos de Graeme Macrae Burnet (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Graeme Macrae Burnet
L'Accident de l'A35 de Graeme MacRae Burnet et Julie Sibony aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/1015841-nouveautes-polar-l-accident-de-l-a35.html
La Disparition d'Adèle Bedeau de Graeme MACRAE BURNET et Julie SIBONY aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/1010654-nouveautes-polar-la-disparition-d-adele-bedeau.html
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