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Critique de lecoindesmots


Dans le Londres des années 60, Veronica, jeune femme à l'avenir radieux, se suicide en se jetant d'un pont. Pour ses proches, cette perte est aussi choquante, qu'incompréhensible ; aussi, lorsque sa soeur cadette fait le lien entre un cas d'étude dans le livre d'un psychothérapeute en vogue et Veronica, celle-ci se persuade que ce mystérieux Collins Braithwaite n'est pas innocent dans le décès de sa soeur. Prête à tout pour comprendre ce qui a poussé sa soeur à en finir, elle décide de prendre rendez-vous auprès du thérapeute sous une fausse identité : Rebecca Smyth est née.

On pourrait croire que l'histoire s'arrête là. Seulement voilà, les apparences sont trompeuses chez l'auteur écossais et un récit en cache souvent un autre. Ainsi, dès les premières pages, Graeme Macrae Burnet se joue de son lecteur et l'engage à démêler le vrai du faux… à moi que le faux ne soit que du vrai. Ou inversement. Parce que, finalement, une vérité n'existe-t-elle pas que si, et seulement si, une conscience la perçoit comme telle ?

Au fil des pages, ce sont différentes vies qui vont se croiser.

Celle de Rebecca Smyth, d'abord, dont le lecteur ne connaitra jamais que cette fausse identité. Comme si elle était invisible, irréelle… pourtant, sans identité réelle, existe-t-on vraiment ?

Celle de Veronica, pour qui la réalité était trop difficile à supporter et qui a préféré en finir.

Celle d'Arthur Collins Braithwaite, ensuite. Ce thérapeute au sommet de sa gloire dans les années 60 et tombé dans l'oubli le plus total depuis… Pourtant, s'il ne reste aucune trace de notre passage sur terre, aucune conscience ne nous perçoit. Et si tel est le cas, pouvons-nous réellement dire qu'il a existé ?

Et puis, l'histoire par laquelle tout est arrivé, celle de Graeme Macrae Burnett, qui s'est vu confier d'étranges carnets rédigés par la lointaine cousine d'un certain M. Grey. Une cousine qui, voulant comprendre le geste de sa soeur, s'est inventé une identité pour rencontrer le thérapeute de cette dernière.

Quatre vies pour un récit ou quatre histoires pour une fiction ? En ouvrant ce livre, ce sera à vous de choisir. Car, comme le dit si bien Jacques Lacan, contemporain de notre cher Braithwaite : « Je dis toujours la vérité : pas toute, parce que toute la dire, on n'y arrive pas… les mots y manquent… c'est même par cet impossible que la vérité tient au réel. »

Alors, fiction ou réalité ? Va savoir…
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